Abbaye Saint-Hilaire
Histoire du pain
Le four à pain troglodytique
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À leur arrivée vers 1244 à Marseille, dans la grotte ermitage des Aygalades, les frères de l'ordre de la Bienheureuse Vierge Marie ayant fui le mont Carmel en Terre Sainte maîtrisent deux types de cuisson pour la confection de leur pain:
• une "nomade" qui s'effectue sur une simple plaque métallique;
•
l'autre plus sédentaire, qui utilise le four en dôme le
"tanur" ou sa
variante, le
"kanoun".
Le pain ainsi confectionné était similaire à ceux réalisés en Égypte (cf. descriptions ci-après).
Pour des raisons de sécurité, le fournil devait être isolé des bâtiments conventuels. La molasse étant un matériau recherché pour la confection du dallage et de la voûte des fours, c'est donc très logiquement qu'il est ici implanté dans l'une des cavités accessibles depuis la terrasse du Jardin conventuel.
À Saint-Hilaire, l'ordinaire des frères se compose de pains de trois qualités:
• le blanc "albus", pour les frères et convers malades et certains hôtes;
• le commun "grossus", froment, seigle ou engrain, grossièrement criblé;
•
le
gros "grossior",
pour les
pénitences et les suppléments la farine n'était
pas
tamisée.
Outre leur consommation personnelle estimée par frère à environ 1.5/2 kg par jour, les Ordres mendiants, par respect des pauvres, se sont donnés comme règle que les malades, les orphelins, les hôtes et les serfs, ne manquent pas de pain. C'est ainsi que chaque semaine, leurs fours produisent une quantité invraisemblable de pain (XIIe et XIIIe siècles, le portier de l'abbaye cistercienne de Villers en Belgique, distribue 2100 pains grossior, soit environ 800 kg.)
Dans les Alpes du Sud, le four communal du village de La Grave où se perpétue la tradition du pain bouilli annuel (seigle et eau bouillante), possède une sole en molasse ovoïde de 3,80 m x 4,40 m, pour une hauteur sous clef de 1,30 m, dimensions qui sont à comparer avec celles de Saint-Hilaire.
12 octobre 2008 : on refait du pain à Saint-Hilaire !
Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine et de la manifestation les "Hauts-lieux du pain dans le Comtat Venaissin" organisée par le Conseil Général et Musées de Vaucluse, un pain "carme" a été cuit dans le fournil du XIIIe siècle de Saint-Hilaire avec le concours de Didier Delcour, artisan boulanger "Au petit four de Gus" du Petit Coustellet, de Frédéric Benedetti et Pierre Jean Labat.
Autres documents sur le pain
• Brève histoire du pain au fil des siècles - ici -
• Le bacille mésentérique - ici -
• Le pain en France de 1940 à mars 1950 - ici -
• Le pain et ses dérivés dans les Ordres religieux chrétiens (VIe-XIXe) - ici -
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• Restaurations de fours à pain - ici -