Abbaye Saint-Hilaire
L'organisation du temps
Les cadrans solaires
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Préambule
Pourtant, votre lecture de l'ombre portée par la tige immobile que l'on nomme le style ou gnomon, sur la table du cadran de Saint-Hilaire est exacte, à cela près que cette ombre indique le temps solaire local (TS), c'est-à-dire que l'ombre du style indique 12h00 lorsque le soleil passe au méridien de Saint-Hilaire (5° 14' 49.5'' à l'est de celui de Greenwich), et non le temps légal (TL), autrement dit l'heure de votre montre.
Les longitudes
Les longitudes sont des lignes qui épousent la courbure de la terre et qui coupent l'équateur à angle droit en reliant le pôle Nord au pôle Sud. La longitude est donc une mesure angulaire sur 360° par rapport au méridien de Greenwich.
Les latitudes
L'une des coordonnées sphériques d'un point de la surface terrestre; distance angulaire de ce point par rapport à l'équateur (latitude nord, latitude sud), mesurée en degrés par l'arc du méridien terrestre.
Les méridiens
Un méridien terrestre est un cercle imaginaire passant par les deux pôles terrestres. Sa longueur est à peu près de 40.000 km.
Sur la carte partielle de l'Europe ci-dessus, sont représentés 3 méridiens remarquables ainsi que celui de passant au zénith de l'abbaye Saint-Hilaire:
• Le méridien de Greenwich = 0°
Conférence Internationale de Washington en 1884
• Le méridien de Paris = +2° 20' 14,025" est
Passe au centre de l'Observatoire de Paris
• Le méridien de Cadix = -6° 19' ouest
XVIIIe siècle - chaque grande puissance maritime avait son propre méridien
• Le méridien passant au zénith de Saint-Hilaire = +5° 14' 49.5'' est
Ainsi, ce qui s'avérait au départ d'une simplicité enfantine, se révèle donc être plus complexe que prévu, dans la mesure où pour connaître le temps légal, il est nécessaire d'appliquer trois corrections... et contredit la devise de nombreux cadrans solaires: Ici, il est toujours l’heure de ne rien faire.
Les fuseaux horaires
La Terre a été divisée en 24 fuseaux horaires de 15° (360° ÷ 24), et par convention, tous les points d’un même fuseau horaire ont la même heure légale.
► Carte des fuseaux horaires usuels - ici -
Depuis 1911, la France a rattaché son heure au méridien de Greenwich (Temps Universel). Depuis cette date, l'écart de longitude est le décalage horaire du méridien de l'abbaye Saint-Hilaire par rapport au méridien de Greenwich (longitude 0°).
La France et l'Espagne à l'heure légale allemande
Attention, au troisième top il sera exactement... qu'elle heure au juste?
Ah, ah!, pas si simple, sur un globe terrestre, les méridiens, c'est-à-dire, petit rappel scolaire, tous les points qui sur un axe allant du pôle Nord au pôle Sud, ont la même longitude, autrement dit le même positionnement par rapport à l'est et à l'ouest le méridien de référence étant celui de Greenwich.
Ainsi par exemple, pour tous les lieux se situant sur ce méridien le soleil se lève à la même heure, et se couche à la même heure. Savez-vous que si c'est l'inventeur du paratonnerre, Benjamin Franklin, qui, le premier, à la fin du XIXe siècle émet l'idée d'instaurer une heure d'été pour économiser l'énergie, c'est l'Allemagne qui décide la première de passer à l'acte en avril 1916, rapidement suivie par nombre de pays européens, dont la France.
L'Allemagne ira même plus loin encore, instaurant entre 1947 et 1949 une hochsommerzeit, une heure de plein été ou les horloges sont décalées d'une 2e heure, du 11 mai au 29 juin.
Depuis 1980, l'ensemble des pays européens a adopté l'heure d'été, qui consiste du dernier dimanche de mars à 2h00 du matin au dernier dimanche d'octobre à la même heure, à avancer d'une heure l'aiguille de l'horloge.
Pour autant bien sûr, l'heure n'est pas la même à l'est et à l'ouest de l'Europe, le soleil se levant plus tôt pour les habitants de Bucarest que pour ceux de Lisbonne. Ainsi, quand il est par exemple 12h00 à Bucarest, il est 10h00 à Lisbonne, logique.
Reprenons nos méridiens, regardons par exemple celui qui passe par Londres. Imaginons qu'à Londres il soit 23h00, heure à laquelle beaucoup de gens se couchent, et bien, à ce même moment, il est en France et en Allemagne déjà minuit et beaucoup de nos concitoyens sont déjà dans les bras de Morphée.
Au Portugal il est 23h00 comme à Londres, et à Madrid, qu'elle heure est-il à Madrid ?
Bien que l'Espagne se situe nettement plus à l'ouest que l'Angleterre, Madrid affiche la même heure que la France et l'Allemagne. C'est un souci pour l'Espagne comme nous le montre le grand débat actuel qui agite le pays, car le fait que leur horloge légale soit très décalée par rapport à leur horloge biologique semble avoir des conséquences sur la productivité des Espagnols.
En effet, à 23h00, l'été, le soleil est loin de se coucher en Espagne, ce qui pousse les Espagnols à se coucher très, à être en manque de sommeil permanent et à se retrouver très fatigués au travail.
Ainsi, les gouvernants espagnols se trouvent devant un dilemme, l'Espagne doit-elle changer de fuseau horaire?
Mais savez-vous pourquoi l'Espagne est ainsi en avance sur son fuseau horaire? Eh bien, parce qu'en 1942, le dictateur Francisco Franco avait tout simplement décidé d'aligner son pays sur l'heure de ses amis, c'est-à-dire sur l'heure de l'Allemagne nazie, une anomalie qui est restée après-guerre.
Mais en France aussi, l'Allemagne a influencée l'heure légale, il faut savoir que lorsque celle-ci a été créée en France, en 1891 (loi du 09 mars 1911), elle a été fixée sur l'heure du méridien de Greenwich, sur l'heure de l'Angleterre, en retard d'une heure par rapport à l'heure de la France actuelle.
Mais au cours de la Première Guerre mondiale, dès que les Allemands occupent une région, ils imposent l'heure allemande, et certaines villes situées sur le front changent d'heure en fonction des avancées respectives des belligérants.
Mulhouse par exemple, qui rappelons-le était allemande depuis 1871, passe de l'heure allemande à l'heure française le 08 août 1914, revient à l'heure allemande le 10 août, repasse à l'heure française le 22, retourne à l'heure allemande le 24, et ne revient définitivement à l'heure française que le 17 novembre 1918.
De même, lors de la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande impose l'heure allemande le 14 juin 1940 à 23h00, de façon à la porter à minuit (préfecture de la Seine et préfecture de police). De 1940 à 1942, zone occupée et zone libre n'ont pas la même heure, ce qui on l'imagine aisément représente un casse-tête insoluble pour la SNCF.
À partir de 1942, la zone libre aligne son heure sur celle de la zone occupée. Après-guerre, il est d'abord prévu que la France revienne à son ancienne heure, mais finalement, l'hexagone gardera l'heure imposée par l'Allemagne.
Ainsi aujourd'hui encore, la France et l'Espagne vivent à ce que l'on peut appeler l'heure légale "allemande".
► Persée: La France à l’heure allemande - ici -
Calculer le temps légal à l'abbaye Saint-Hilaire
1°) Calcul de l'avance due au fuseau horaire
L'abbaye Saint-Hilaire est située dans le fuseau horaire de Paris, dont le méridien est situé à 2° 20' est de Greenwich, qui correspond à 1 heure de décalage horaire (on l'appelle aussi TU+1, pour 1 heure de plus que le Temps Universel).
Depuis 1976, le rajout d'une heure sur l'année fait que nous sommes en avance de 2 heures en période d’heure d'été (pour 2009: du 29.03 au 25.10), et 1 heure en période d’heure d'hivers sur le Temps Universel.
Sur cette carte est représentée l'étendue géographique du fuseau horaire TU+1, qui s'étend de la pointe de la presqu'île du hameau de Campos au Portugal (9° 18' 06.11''), au port de Vardø en Norvège (31° 07' 54.74'').
2°) Calcul de la correction en longitude
En supposant constant le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même (pour un Soleil moyen, le Soleil revient au méridien du lieu exactement au bout de 24 h00, donc un secteur angulaire de 360° est balayé en 24 h00):
•
un secteur angulaire balayé en une heure
correspond à 360° ÷ 24 =
15°;
• un secteur angulaire de 1° est balayé en 60 min ÷ 15 = 4 min.
On applique ainsi un décalage de 4 min par degré de longitude.
Ce décalage est compté positivement pour les longitudes ouest, et négativement pour les longitudes est.
L'abbaye Saint-Hilaire se trouve à 5° 14' est du méridien de Greenwich, le Soleil passe donc plus au tôt au méridien de l'abbaye, il faut donc retrancher x minutes calculées comme suit:
• longitude de Saint-Hilaire = 5° 14' est
- (5° + 1° x 14 / 60) = - 5,23°
• correction de temps due à l'écart de longitude:
l = - 5.23° x 4 min ; l = - 20.92 min
- 20,92 min = - (20 min + 0,92 x 60 s) = - 21 min 32 s
Remarque: en France, les communes situées approximativement sur le méridien de Greenwich: le Havre au nord et Tarbes au sud, n'ont donc aucune correction de longitude à effectuer.
3°) Calcul de la correction de la valeur de l'équation du temps
Le temps solaire (noté TS) n’est pas un temps uniforme car l’intervalle de temps compris entre deux passages consécutifs du soleil au méridien n’est pas constant (il est compris entre 23h59 min et 39 s et 24h00 et 30 s). Le Soleil moyen est un soleil qui revient au méridien exactement au bout de 24h00. L’heure solaire moyenne correspond donc à 24h00. L’ (notée E) est la valeur de l’écart entre l’équation du temps/heure solaire vraie et l’heure solaire moyenne.
• Représentation graphique de E:
N. B. : le mot "équation" n'a pas ici le sens de l'algèbre élémentaire.
Cet écart est dû au fait que la terre se déplace sur une orbite elliptique tout en ayant son axe de rotation incliné sur l’écliptique. L’écart peut aller jusqu’à environ + ou – 16 min.
L'équation du temps ci-dessus peut être traduite par un tracé dit ''courbe en 8'' ou analemme, tracée pour la première fois en 1730 par Granjean de Fouchy, elle représente la figure tracée dans le ciel par les différentes positions du Soleil relevées à une même heure et depuis un même lieu au cours d’une année calendaire.
La séance de photo de ces 50 positions différentes du Soleil a duré un an.
Cette "courbe en 8" est parfois tracée directement sur la table des cadrans solaires afin de leur faire indiquer le midi moyen suivant les saisons. Le cadran peut même se réduire à sa seule ligne de midi accompagnée de l’analemme: il prend alors le nom de méridienne dite de temps moyen.
Il est même possible de remplacer chaque ligne horaire par une courbe en huit: le cadran indique alors directement l'heure moyenne et, si on tient compte du décalage en longitude, l'heure TU.
• Mode d'emploi de la table des éphémérides: si l'on observe sur la table
du cadran solaire de
Saint-Hilaire une ombre
sur 3h30 le 1er juillet 2006,
on ajoutera 4 min à notre correction de
longitude, après lecture de
l'équation du temps au 1er
juillet 2006
(les mois sont en abscisse, les
minutes sont en ordonnée):
Avec une ombre sur 3h30 le 1er juillet 2006, ces trois corrections permettent de calculer le temps légal (TL) à l'abbaye Saint-Hilaire:
• temps solaire (TS) = 3 h 30 min
• "heure d'été" = + 2 h
• correction en longitude (l) = - 21 min 32 s
• équation du temps (E) = + 3 min 52 s (3 min 53 s en 2009)
• temps légal (TL) = 5 h 12 min et 20 s ou 17 h 12 min et 20 s
Conclusion, ne pas se fier à la lecture d'un cadran solaire vertical pour déterminer son heure de départ afin d'assister à un rendez-vous important...
C'est pourquoi certains cadrans intègrent déjà ces corrections. Ils donnent alors le temps moyen local, et certains le temps légal, comme une horloge.
Si le cadran intègre le décalage de longitude, les lignes horaires seront décalées d'une valeur égale à la correction de longitude. On reconnaît ces cadrans par le fait que la ligne de midi n'est pas dans l'axe nord-sud (elle n'est pas verticale dans un cadran vertical).
Enfin, pour tous ceux qui sont vraiment fâchés avec les calculs en général, le calcul sexagésimal en particulier, et qui n'ont pas Excel sur leur smartphone, la solution est de faire l'acquisition d'un cadran solaire de ce type auprès d'un célèbre éditeur ayant pour ambition de répondre aux questions des utilisateurs peu expérimentés:
Pérégrinations du cadran de Saint-Hilaire
Deux notes manuscrites de René Bride respectivement datées du 25 juillet et du 25 août 1964, nous indiquent que le cadran solaire était posé sur deux chapiteaux de la colonnade du "jardin de vigne", afin de servir de table basse près du vivier. À cette date, il sera déplacé dans le chœur, afin de servir, jusqu'en 1967, de pierre d'autel.
Le 13 septembre 1964, son fils François lui fait part du fait que Monsieur Grimaud (ex-propriétaire), lui a indiqué l'emplacement d'origine de ce cadran solaire, à savoir à l'extrémité droite de la façade sud du bâtiment conventuel.
Cette quête d'informations trouvera un écho auprès de visiteurs qui apporteront leur concours en adressant à René Bride le résultat de leurs recherches, c'est le cas notamment de Monsieur Charles Fontaine qui adressera plusieurs courriers, dont celui-ci:
Le 17 juillet 1975, René Bride reçoit Monsieur Djan, tailleur de pierre à Ménerbes (plateau des Artennes), afin de faire évaluer la restauration des inscriptions du cadran.
Dans une correspondance adressée le 08 février 1982 à Monsieur Roncerait, Architecte des Monuments Historiques, René Bride lui demande de bien vouloir prendre toute disposition afin de faire reposer le cadran solaire sur la façade sud du bâtiment conventuel du midi, à l'occasion des travaux de ravalement de cette façade.
Le cadran solaire est finalement reposé à son emplacement d'origine par l'entreprise SELE de Nîmes en 1981.
Découpage, pliage : cadran pour les enfants
Le cadran solaire d'Oughtred
C'est Philippe Merlin de l'Observatoire de Lyon qui nous propose la réalisation du cadran solaire d'Oughtred, composé d’un cadran équatorial horizontal et d’un cadran horizontal à gnomon, réunis sur le même plan, dont la réalisation peut être effectuée par des enfants qui maîtrisent l'usage d'une paire de ciseaux...
De plus, ce cadran solaire offre la particularité de pouvoir être positionné sans boussole, en l’orientant de façon que les heures lues sur les deux cadrans soient identiques. Bien que son tracé soit fonction de la latitude du lieu d'utilisation (Philippe Merlin l'a dessiné pour la latitude de Lyon), rassurez-vous, cela marche encore pour des latitudes voisines!
Vous trouverez sous forme de fichiers PDF:
1°)
le
tracé du cadran à faire imprimer sur un A3 (29.7 cm x 42 cm) de 180
gr,
par le "Photocopies Service" le plus proche (c'est la seule difficulté
de cette réalisation!);
2°) le mode d'emploi et l'histoire de ce cadran.
► PDF du plan - 1 page - ici -
► PDF du mode d'emploi - 2 pages - ici -
Et voilà ce que vous devriez obtenir après quelques minutes de découpage, pliage et collage.... et la présence d'un Soleil radieux (ici la feuille de papier a été collée sur un panneau de particules de bois).
Construction d'un cadran solaire équatorial
Niveau: 6e - exécution: env. 1 heure.
► PDF du plan et du mode d'emploi - ici -
Remarque: le calcul de l'angle de la table par rapport à son support se détermine comme suit:
1°)
rechercher sur Google Earth le lieu où sera utilisé le
cadran, et
relever les
coordonnées de la latitude, ex.: Dunkerque: 51° 02' N;
2°)
dessiner et découper la cale qui déterminera l'angle de la
table par
rapport à son support suivant l'exemple ci-dessous:
Calcul et tracé de la cale suivant la latitude
La mesure du temps
Les Égyptiens sont parmi les premiers à s'être préoccupés de la division d'une journée en unités de temps. Contre toute attente, c'est la nuit qui fut d'abord divisée à l'époque de l'Empire Memphite (v. 2649-2150 av. J.-C.) à partir de l'observation du déplacement apparent circulaire et uniforme des étoiles.
C'est ainsi que le ciel fut divisé en 36 décans correspondant à une association d'étoiles caractérisant un décan.
Cette division en 36 décans fut abandonnée pendant la Première Période Intermédiaire (v. 2150-2040 av. J.-C.), au profit d'une division en 12 décans, correspondant aux seuls décans observables avec certitude au solstice d'été.
Ce n'est que 6 siècles plus tard, soit à l'époque du Nouvel Empire (v. 1552-1069 av. J.-C.), que les périodes diurnes seront elles aussi divisées en 12 périodes par symétrie, par l'utilisation d'un instrument appelé gnomon.
Le gnomon consiste essentiellement en une pointe ou style (stoicheion) dressé verticalement sur un plan horizontal. C'est lui et son ombre qui seront utilisés en 205 av. J.-C. par le Grec Ératosthène alors Directeur de la Grande Bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, pour démontrer que la terre était courbe, et peut-être ronde.
Si la Terre est sphérique, en prolongeant la verticale d'Alexandrie (l'obélisque) et celle de Syène (le puits), ces deux verticales vont se rejoindre par définition au centre de la Terre. D'autre part, Ératosthène sait que la ville de Syène étant située droit vers le sud par rapport à Alexandrie, les deux villes sont à peu près situées sur le même méridien.
Les rayons solaires étant effectivement parallèles, l'angle formé par les deux verticales au centre de la Terre est donc identique à celui qu'il a mesuré grâce à l'ombre de l'obélisque (7,2°). La proportion de cet angle en regard des 360° du cercle est la même que celle de la distance séparant les deux villes (à peu près 800 km) par rapport à la circonférence du cercle (ici, le méridien terrestre).
On devine la suite: 360° divisés par 7,2° donnent 50, et 800 km que multiplie 50 font bien 40.000 km (longueur que l'on a retrouvée ultérieurement par d'autres procédés).
Avec cet appareil, ils firent leurs premières observations astronomiques: ils déterminèrent le midi vrai (ombre minima du jour), les points cardinaux, l'époque des solstices (ombre minima ou maxima de l'année). Plus tard ils arrivèrent à connaître, par la même méthode, les équinoxes, l'obliquité de l'écliptique, et la hauteur du pôle (latitude) pour un lieu déterminé.
► Article Horologium - Daremberg et Saglio - ici -
Solarium, Ὡρολόγιον, ὡρονόμιον, ὡροσκοπεῖον
Les anciens désignaient sous ces noms divers et d'autres encore les instruments destinés à mesurer le temps. Ces instruments se divisent en deux classes:
1°)
les instruments qui
servent à mesurer le temps par l'observation de la
hauteur du soleil,
ou, ce qui revient au même, par l'observation de la
longueur ou de la
direction de l'ombre: ce sont les gnomons et les
cadrans solaires qui atteindront leur apogée que
vers les XVIe et
XVIIe siècles, et
la précision stupéfiante de la
demi-seconde avec le
Brihat Samrat Yantra
du Jantar Mantar de Jaipur en Inde.
2°)
les instruments qui permettent d'évaluer un intervalle de
temps, par
l'écoulement régulier d'un liquide, hors d'un vase ou dans un
vase: ce
sont les clepsydres et les horloges hydrauliques.
De cette époque très lointaine nous avons conservé des Égyptiens la division d'une journée en 24 heures, et des Babyloniens, la division de l'heure, des minutes, des secondes, etc., en système de numérotation babylonien en base 60 - pourquoi 60? Parce que ce nombre a la particularité d'avoir un grand nombre de diviseurs entiers (1, 2, 3, 4, 5, 6, 10, 12, 15, 20, 30, 60), ce qui facilite les calculs astronomiques, mais pas les nôtres...
À ce sujet, s'il est possible de trouver gratuitement sur Internet des logiciels de calculs mathématiques, des plus simples (les 4 opérations de base) au plus sophistiqués, ils sont par contre tous payants lorsqu'il s'agit d'effectuer des opérations et calculs en heures minutes ou décimal, ce qui vérifie cette phrase de Benjamin Franklin: Le temps c'est de l'argent... une devise pour un cadran solaire!
Différents types de cadrans solaires
Les cadrans solaires sont multiples, aussi variés que les surfaces sur lesquelles les cadraniers peuvent projeter l'ombre d'un style!
On a l'habitude de les classer selon la forme et l'orientation de leur table.
Le scaphé ou polos
Spécifiquement mésopotamien, le polos ou scaphé est constitué par une demi-sphère creuse dont la concavité est tournée vers le ciel. Suspendue au centre de la sphère une petite bille intercepte la lumière solaire et son ombre projetée sur la paroi interne où elle décrit le mouvement du soleil. À l'aide de cet instrument, on peut obtenir sans trop de difficultés la date des solstices et des équinoxes ainsi que l'inclinaison de l'écliptique.
Il fut introduit en Grèce par Béroce, prêtre et astronome chaldéen né à Babylone en 330 av. J.-C., où il sera amélioré par l'apport d'un cercle concentrique (armille) qui permettra d'obtenir la position des astres dans le ciel. L'un des plus beaux spécimens de polos trouvé à Carthage est exposé au musée du Louvre.
Ce scaphé (infos) en marbre clair cristallisé, doit être placé verticalement afin que les rayons du Soleil passent par un œilleton situé au zénith de la sphère, l'heure est indiquée par une tache de lumière qui se projette dans la concavité. Il comporte 11 courbes partant de l'œilleton qui délimitent les douze heures temporaires de la journée.
Ce cadran solaire était situé dans une rue, à proximité d'une pharmacie. Douze lignes marquent les "heures"; celle du milieu indiquait la sixième (midi); le gnomon était placé horizontalement. Ce qui rend singulier ce cadran, c'est l'élévation du pôle pour lequel il était fait, et qui était celle de la ville de Memphis, l'ancienne capitale de Basse-Egypte (29° 50' 58'' N - 31° 15' 16'' E), et qu'il a été tracé empiriquement par le moyen de l'hémisphère de Bérose auquel il ressemble exactement.
Les Romains ne firent que suivre les traces des Grecs et n'ont rien inventé. Le premier cadran solaire qui ait paru à Rome, avait été pris à Catane (263 av. J.-C.) et pendant un siècle, les Romains s'en servirent sans remarquer que cet instrument était construit pour une latitude de 4 degrés et demi, plus méridionale que celle de Rome.
Ce ne fut qu'en 164 que Rome eut le premier cadran réglé sur sa latitude: il fut construit sans doute par un Grec, sur l'ordre du censeur Q. Martius Philippus. À partir de ce moment, l'usage des cadrans va en se propageant et le nombre s'en multiplie. Dès le premier siècle avant notre ère, Rome est déjà oppleta solariis. Les textes nous apprennent la présence de ces appareils sur les places publiques, dans les temples, les maisons de ville et de campagne, et cela non seulement en Grèce ou en Italie, mais encore en Gaule, en Espagne, en Afrique, en Dacie et en Germanie.
N.B. : Les cadrans romains sont toujours à style ponctuel et seule l'extrémité est utile.
Le quadrant
Le quadrant est un terme générique, utilisé depuis le Moyen Âge, pour désigner un instrument en forme d'un quart de cercle plein, généralement en métal, auquel on fait appel pour mesurer des angles. Il est donc délimité par deux côtés rectilignes perpendiculaires et par un limbe en quart de cercle.
Connu depuis l'Antiquité grecque, le quadrant a généralement une taille assez petite (10 à 20 cm de rayon). Il est en cuivre ou en bois, gradué de 0 à 90° et comporte des pinnules de visée sur l'un des côtés. Un fil à plomb est accroché au centre du cercle.
Si l'instrument est tenu verticalement et si l'on vise le soleil avec les pinnules, le fil à plomb va marquer, sur le bord circulaire, l'angle formé par la verticale et la direction du soleil. Si le limbe est gradué de manière adéquate, le fil indiquera directement la hauteur du soleil car, entre son lever et l'instant où il culmine à midi, le soleil ne peut parcourir un angle supérieur à 90°.
Les Égyptiens divisaient le quadrant en six parties égales et certains quadrants médiévaux sont encore gradués de cette manière. Il ne s'agit, évidemment, que d'une approximation et il importe de tenir compte de la modification de la longueur de la journée au cours de l'année et de la durée variable des heures.
Le quadrant horaire doit donc comporter deux séries de lignes: les unes correspondent aux dates alors que les autres indiquent les heures. Les lignes horaires apparaissent sur les quadrants, selon l'imagination du fabriquant, sous la forme de lignes droites, d'arcs de cercles ou résolument de quarts de cercle.
Le fil à plomb est alors muni d'une perle coulissante dont la distance par rapport au centre est réglable en fonction de la date. Lorsque l'on pointe le soleil à l'aide de l'instrument, il est possible, à partir de la position de la perle sur le quadrant, de déduire directement l'heure.
L'anneau astronomique
L'anneau constitue une variété de cadran solaire universel en cuivre, en laiton ou en argent composé de cercles concentriques (les armilles), suspendu par un anneau mobile ou bélière et indiquant l'heure à partir de la capture d'un rayon solaire. Il comporte le plus souvent deux mais parfois trois voire quatre cercles.
Dans le cas de l'anneau à deux cercles, le cercle extérieur, qui comporte deux graduations diamétralement opposées de 0 à 90° (de l'équateur au pôle Nord et au pôle Sud respectivement), représente le méridien.
Le cercle intérieur matérialise l'équateur et peut tourner dans le cercle externe grâce à un système de pivots. La partie centrale comporte une règle plate mince (l'axe du monde), munie d'un curseur, qui peut glisser le long de celle-ci. Le curseur est percé d'une ouverture par où pénètre la lumière solaire avant d'atteindre le cercle équatorial.
► En savoir plus sur les anneaux astronomiques - ici -
La règle comporte des graduations correspondant aux jours du mois. Si l'anneau de suspension est correctement positionné en fonction de la latitude du lieu, il suffit de faire pivoter le cercle pour que la lumière solaire, passant par le trou du curseur, vienne frapper la graduation horaire inscrite sur le cercle équatorial.
Il est à remarquer que le rayon lumineux, traversant l'ouverture, ne peut frapper l'équateur que si le cercle méridien est orienté nord-sud. L'anneau à deux cercles fut en usage de la fin du XVIe siècle jusqu'au XVIIIe siècle. L'anneau à trois cercles est plus ancien (XVe siècle).
On fit appel aussi, jusqu'il y a peu, à des anneaux horaires de petites dimensions, se présentant sous la forme d'une bague assez large comportant éventuellement une partie centrale amovible réglable en fonction de la date.
L'anneau est percé d'un trou et, lorsque ce dernier est orienté vers le soleil, la lumière vient marquer d'un point lumineux les graduations horaires figurant sur la face interne. Les anneaux solaires datant de la Rome impériale ont été répertoriés.
Le cadran solaire équatorial
Il se caractérise par une table dont le plan est parallèle au plan de l'équateur et un style positionné perpendiculairement à celle-ci, donc parallèle à l'axe du Monde, et orienté vers le pôle.
La face supérieure de la table est éclairée de l'équinoxe de printemps à celui d'automne (la déclinaison est positive car le Soleil est alors au-dessus de l'équateur), alors que la face du dessous est éclairée de l'équinoxe d'automne à celui d'hiver. Les lignes horaires sont régulièrement espacées d'un angle de 15° ou de 7,5° à la surface du disque, alors que les déclinaisons sont représentées par des cercles concentriques.
Pour fabriquer ce type cadran, il faut donc connaître la latitude du lieu A où s'effectuera la lecture de l'heure solaire. Ex.: Saint-Hilaire: latitude 43° 49' N - elle correspond aux angles L. L'angle entre la table et son support sera donc de: 90° - L = 90° - 43° 49' = 46° 11'.
Le cadran canonial
Ce cadran solaire dont la conception est estimée au IIIe siècle av. J.-C., se caractérise par un style placé horizontalement et perpendiculairement à la paroi sur laquelle est fixée la table, d'où son absence totale de précision horaire. Ce cadran a essentiellement été utilisé par les communautés religieuses catholiques afin d'indiquer les heures de l'Office divin (infos) ou liturgie des Heures (infos), d'où son appellation de "marqueur d'événements".
Nendrum (infos) is generally regarded as the best example of a pre-Norman monastic site in Northern Ireland that still has ruins form the original buildings. Thought to have been set-up by St Machaoi in the 5th century, it has also been linked to St Patrick in later sources.
Monastère de Kilmalkedar (infos).
VIIe siècle, situé sur la péninsule de Dingle, comté de Kerry en Irlande.
Jacques Mouraret de l'Association d'archéologie vauclusienne, nous a communiqué une liste non exhaustive de sites religieux dans la région, qui possèdent un cadran canonial: Cavaillon cathédrale, Gigondas chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, Gigondas église paroissiale, Les Vignères (Cavaillon) chapelle Notre-Dame, Saint-Christol d'Albion paroissiale, Saint-Paul-Trois-Châteaux cathédrale, Taillades église Saint-Trophime, Puget-sur-Durance paroissiale, Pernes-les-Fontaines N. -D. de Nazareth.
Cadrans solaires de l'abbaye Saint-Hilaire - Vaucluse :
Préau du cloître, contrefor du mur sud de la chapelle du XIIIe siècle.
Cadrans estival et hivernal.
Cadran hivernal.
Cadran estival.
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Le cadran solaire méridional
C'est le plus connu et celui qui est installé à Saint-Hilaire. Il se caractérise par une table plane, verticale, faisant exactement face au Sud. Il ne donne l'heure que lorsque le Soleil est plus au sud que la ligne est-ouest. Son style est parallèle à l'axe de la Terre et pointe vers le sol.
La méridienne
Ce cadran est une variante du cadran vertical méridional puisqu'il se caractérise par le fait qu'il ne donne l'heure qu'autour de midi local, ce cadran ayant pour fonction de permettre le réglage des horloges sur l'heure du Soleil. Afin d'apporter une plus grande précision, la courbe en huit de temps moyen était gravée à la surface de la table.
Le cadran solaire oriental
Comme le cadran solaire méridional, il se caractérise par une table plane, verticale, faisant exactement face à l'est, de ce fait, il ne donne l'heure que le matin, entre le lever du Soleil et un peu avant midi. Son style parallèle au mur est dirigé vers le pôle Nord dans l'hémisphère nord.
Le cadran solaire occidental
Comme le cadran solaire méridional, il se caractérise par une table plane, verticale, faisant exactement face à l'ouest, de ce fait, il ne donne l'heure que l'après-midi. Son style parallèle au mur est dirigé vers le pôle Nord dans l'hémisphère nord.
Le cadran solaire vertical déclinant d'angle
Il se caractérise par deux tables planes, verticales, formant un angle sortant, dont l'une des tables est orientée à l'est et l'autre au sud, ou au sud et l'autre à l'ouest.
Le cadran solaire déclinant incliné
Il se caractérise par une table plane, verticale, inclinée suivant un angle quelconque.
Le cadran solaire de Dobritz
Bienvenue sur le site de Robin de l'île, un naufragé et son palmier domestique sur une île déserte, le comic strip absurde de Dobritz ...
Le cadran solaire horizontal
Il se caractérise par une table plane, horizontale, le plus souvent réalisée au sol ou posée sur une colonne. Suivant son exposition, il donne l'heure durant tout le jour. La valeur de l'angle entre le style et la table est égale à la latitude du lieu.
Le cadran solaire polaire
Il se caractérise par un axe des pôles qui passe par sa table et des lignes horaires parallèles entre elles. Le style est aussi parallèle à la table, orienté vers le pôle. Le cadran polaire peut aussi être demi-cylindrique.
Jean Michel Ansel, Gnomoniste, concepteur sculpteur (infos).
L'Atelier d'Hélios - la Provostée - 72130 Saint Georges le Gaultier. Tél. : 02 43 97 31 92.
Le cadran solaire mensuel
Jacques Dassié est à l'origine d'un cadran solaire autocorrigé où les lignes horaires rectilignes des cadrans classiques sont remplacées par des segments d'une courbe de correction issue de l'analemma sous forme de deux demi-courbes scindant l'année en deux semestres (J. Bouyer - graveur).
Le cadran solaire analemmatique
Ce type de cadran peut être horizontal ou incliné. Décrit pour la première fois par le Français Vauzelard en 1640, son tracé résulte de la projection, sur le "sol" d'un cercle horaire équatorial et de son "style polaire".
Ainsi projeté, le cercle devient ellipse et le style une portion de droite (petit axe de l'ellipse). Cette droite est matérialisée par une échelle de dates (ou mois) utiles au positionnement du style vertical, en l'occurrence une personne, dont l'ombre projetée indiquera le temps solaire vrai local.
C'est cette particularité qui le prédestine à être utilisé comme "mobilier urbain".
Sundial flower
Le cadran solaire cylindrique
Il se caractérise par un demi-cylindre dont l'axe est orienté parallèlement à l'axe terrestre. Les lignes horaires sont toutes parallèles entre elles. Ce modèle, comme le cadran analemmatique, fait l'objet de nombreuses réalisations intégrées dans des aménagements urbains et/ou des bâtiments publics ou privés.
Le cadran solaire des bergers pyrénéens
Souvent constitué d'un cylindre en buis recouvert de papier imprimé, et d'une lame d'acier pouvant se loger à l'intérieur du cylindre, ce cadran permet d'indiquer l'heure d'après la hauteur du soleil, mesurée en un lieu.
L'ombre du soleil est portée sur les lignes horaires imprimées sur le cylindre, variables suivant les saisons. Très simple à utiliser, ne nécessitant pas de boussole, ce type de cadran de voyage se vendait cinq francs en 1849 à Paris, chez Henry Robert, horloger au Palais-Royal.
► En savoir plus sur ce cadran solaire - ici -
Cadran intérieur diurne et nocturne...?
Après Joan Miró, Yaacov Agam et d'autres, voilà une collection d'interrupteurs et de prises (DECORUPTEUR®.) décorés d'un cadran solaire imprimé sur les façades par une jeune entreprise installée à Lagnieux, au sud du département de l'Ain.
► En savoir plus sur la société SurLesMurs - ici -
Cadran solaire portatif
Boîte cylindrique dont le fond est pivotant et démontable grâce à sa fabrication en deux épaisseurs; il porte un pivot central pour une aiguille aimantée (boussole); à l'intérieur du cylindre, une bande de tôle de bronze amovible porte des ergots triangulaires; un bras mobile peut se positionner verticalement pour former un gnomon (ou permettre le passage d'un fil dans le même but); l'ombre portée indique l'heure grâce aux graduations du pourtour.
Lavans-lès-Dole (39), Ø 47mm, ht. 25mm (Besançon, Musée du Temps).
Cadrans solaires en France - inventaire 2008
Depuis 1972 un inventaire général des cadrans solaires français a été entrepris par la Commission des Cadrans Solaires de la Société Astronomique de France. Présidée par Denis Savoie et Philippe Sauvageot vice-président, cette commission, forte de 202 membres, est la plus importante commission de la SAF. Fruit de l'activité totalement bénévole de plus de 400 "chasseurs" de cadrans au fil des années, l'inventaire répertorie en détail actuellement (octobre 2008) quelques 27.700 cadrans.
► Carte de répartition par département - ici -
Cadrans solaires provençaux
Terre de soleil par excellence, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur regorge de cadrans solaires, et plus particulièrement dans le département des Hautes-Alpes. Et s’il fallait désigner une capitale des cadrans solaires, le titre reviendrait sans discuter à Saint-Véran, commune la plus haute d'Europe, station village au cœur du Parc Naturel Régional du Queyras (Hautes-Alpes).
Giovanni Francesco Zarbula (ou Zerbolla), est un artiste cadranier d'origine piémontaise, qui créa entre 1833 et 1881, environ 100 cadrans solaires dans les Alpes du Sud, la Savoie, le Piémont, l'Ubaye, le Queyras et le Briançonnais.
Commune de Vallouise - Hautes Alpes, cadran solaire réalisé à fresque par Zarbula sur un mur de la maison Bardonèche. Contrairement à ce que l'on voit sur cette photographie, ce cadran est dans l'ombre d'un arbre centenaire qui, dans les meilleures conditions, n'autorise sa lecture qu'une heure par jour en été!
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Cadran préhistorique du mont Bégo
Alpes-Maritimes
Au cœur du Parc National du Mercantour, le Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco poursuit depuis 2006 des travaux de recherche sur une roche gravée qui s’avère être un cadran solaire saisonnier conçu il y a environ 4.000 ans.
La roche étudiée se présente sous la forme d’un plan incliné selon l’axe est-ouest au pied duquel une série de 36 pétroglyphes a été inscrite. Le sommet de la roche a également été entaillé dans le but d’aménager une arête dont l’ombre s’allonge vers les gravures tous les soirs.
Au cours d’une saison de 85 jours, comprise entre le jour le plus long de l’année (solstice d’été) et le 14 septembre actuel, les graveurs ont changé de thème. Les jours les plus longs, ils ont par exemple inscrit une série de poignards la lame tournée vers le haut. En milieu de saison, ce sont des représentations de bovinés, parfois opposées par les cornes, d’autres fois emboîtées l’une dans l’autre, qui ont été gravées.
Un tour du monde des cadrans solaires
The Sundial Bridge
Redding, Californie - USA
The Sundial Bridge (infos) at Turtle Bay crosses the Sacramento River in the heart of Redding, California. Opened July 4, 2004, the bridge links the north and south campuses of Turtle Bay Exploration Park and serves as a new downtown entrance for Redding’s extensive Sacramento River Trail system. Architect: Santiago Calatrava (Zurich).
Passerelle pour piétons à haubans acier asymétriques, sans haubans d'ancrage et pylône incliné. La dalle est constituée de plaques de verre dépoli. La longueur totale de l'ouvrage est de 230 m, pour une portée de 150 m.
Le site Web de partage de photos Flickr atteste de l'exceptionnel engouement des photographes pour cet ouvrage d'art: au 1er août 2009, 6.801 photographes amateurs éclairés ou professionnels affichent leur travail; ils ne sont que 2.616 pour le pont de Millau... mais il est vrai qu'il y est difficile de s'arrêter sur le tablier pour choisir le bon cadrage sans faire un détour par le commissariat le plus proche!
► Diaporama Flickr - ici -
Voûte du barrage de Castillon sur le Verdon
Castellane, Alpes-de-Haute-Provence - France
Denis Savoie, chef du département Astronomie et Astrophysique du Palais de la découverte à Paris, avec Roland Lehouq, astrophysicien au Service d'Astrophysique du CEA de Saclay, ont eu l'idée de tracer un cadran solaire sur ce barrage hydroélectrique d'EDF sur le Verdon, idéalement exposé vers le sud-est.
Ce cadran inauguré le 20 juin 2009, était l'occasion pour ces astronomes professionnels et EDF de participer aux manifestations qui marqueront l'année 2009, déclarée année mondiale de l'astronomie par l'UNESCO.
Le cadran, construit sur une surface de 13.000 m2 (la voûte du barrage fait 100 m de haut et 200 m de large) permet de lire l'heure solaire de 6h00 à 18h00. Chaque heure est matérialisée par une "ligne horaire" confectionnée avec des plaques en lave émaillée: ocres pour les heures du matin, vertes pour celles de l'après-midi. L'heure solaire est connue lorsque l'ombre tangente l'une de ces lignes.
Jantar Mantar, observatoire astronomique et astrologique
Jaipur - Inde
Au premier plan: les instruments des douze signes du zodiaque, les cylindres en arrière-plan mesurent l'altitude et l'azimut des astres.
Situé à 220 km au sud-ouest de Delhi, cet observatoire astronomique et astrologique qui comprend un ensemble de 17 d'instruments fixes, fait partie des cinq "yantra" qui seront construits dans le nord de l'Inde (Delhi, Jaipur, Mathurâ, Ujjain), sous le règne du mahârâjah Sawâî Jai Singh II (1688 † 1743).
Ils restent aux yeux des savants du XXIe siècle des merveilles de précision scientifique sans égale à l'époque. Le Jantar Mantar a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010.
► Fiche de présentation sur le site de l'UNESCO - ici -
Les instruments
Rashivilaya Yantra : est composé de 12 cadrans permettant la recherche des coordonnées elliptiques. Ils sont chacun orientés vers un signe du Zodiaque;
Yantra Raj : double astrolabe géant constitué de 2 disques, l’un en laiton, l’autre en fer, suspendus à des poutres de bois, il sert de carte céleste;
Brihat Samrat Yantra : cadran solaire de 27 m de haut, qui permet d’obtenir, aux équinoxes, une mesure de l’heure atteignant une précision de 0,5 s. C'est le cadran équatorial le plus grand du monde;
Jaya Prakash Yantra (ou Jai Prakash Yantra) : composé de 2 scaphés géants;
Kapali Yantra : constitué de 2 cavités hémisphériques complémentaires permettant de noter le franchissement d’une ligne repère par un astre;
Narivalaya Yantra : cadran circulaire placé dans le plan de l’équateur, permet de déterminer l’heure de midi;
Chakra Yantra : permet, pour un astre, de mesurer ses coordonnées équatoriales, l’angle horaire et la distance polaire;
Unnatansha Yantra : cercle de laiton de 5,25 m de diamètre suspendu verticalement, permet d’évaluer la hauteur des corps célestes;
Rama Yantra : sert à déterminer l’altitude et l’azimut des planètes, par lecture des graduations figurant sur les murs et le pavement de deux constructions circulaires;
Dignasa Yantra : constitué d’une broche centrale et de deux murs concentriques gradués, permet la recherche des azimuts;
Shasthamsa Yantra : formé de 2 paires d’arcs gradués formant des sextants, placés dans les loges du mur du Samrat Yantra;
Kranti Yantra : composé de 2 parties, l’une en bronze, l’autre, inachevée, en maçonnerie, permet de déterminer les coordonnées des planètes par lecture directe;
Dakshina Yantra : double cadran mural permettant d’évaluer la distance des corps célestes par rapport au méridien.
Le gnomon de la Brihat Samrat Yantra
et les 2 arcs gradués du Shasthamsa Yantra.
Le gnomon de la Brihat Samrat Yantra
et les 2 arcs gradués du Shasthamsa Yantra.
Le gnomon de la Brihat Samrat Yantra
et les 2 arcs gradués du Shasthamsa Yantra.
Ci-dessus, le Brihat Samrat Yantra, cadran solaire équatorial, dont le gnomon s’élève à 24 m. Aux équinoxes, le Samrat Yantra indique l’heure avec une précision d’une demi-seconde.
Sinon, les subdivisions du cadran assurent une lecture précise à deux secondes près! De nos jours, on n’a que difficilement égalé un tel instrument de mesure céleste. Ci-dessous, le détail de l'un des deux cadrans parcouru d'un escalier:
L’un des 2 arcs gradués du Shasthamsa Yantra.
Le Ram Yantra, est constitué d'une double structure cylindrique qui permet de déterminer la hauteur et l’azimut des planètes par la lecture des graduations gravées sur les murs et le sol.
Vue extérieure du Rama Yantar.
Vue intérieure du Rama Yantar.
Le Jay Prakash ci-dessous, est un instrument élaboré qui se fonde sur un concept remontant à l’an 300 av. J.-C., quand l’astronome gréco-babylonien Berossos inventa le cadran solaire hémisphérique (on retrouve ce type d’instruments dans l’architecture sacrée du Moyen Âge européen et en Chine, à Nankin, à la fin du XIIIe siècle). La photographie représente l'une des deux hémisphères de 5 m de diamètre, graduées avec précision, qui indiquent la position de tout objet céleste.
L’un des 2 scaphés.
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Observatoire astronomique de l'Empire du Milieu
Beijing - Chine
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Un précédent observatoire avait été construit à Pékin sous les Yuan, à l'époque de Kubilaï Khan (1215 † 1294 - infos). Aux alentours de 1440, un nouvel observatoire fut bâtît, non loin de son prédécesseur. L'astronomie était avant tout un art musulman, ce peuple ayant établi le calendrier.
Mais, au XVIIe siècle, des jésuites menés par Matteo Ricci (1552 † 1610 - infos) écartèrent Yang Guangxian et les astronomes musulmans et commencèrent à travailler avec d'autres savants chinois de Pékin. Ils furent alors en charge de l'observatoire pour prédire les éclipses et tout autre évènement et devinrent des conseillers de la cour impériale.
En 1664, Johann Adam Schall von Bell et son équipe sont contesté par Yang Guangxian (1597 † 1669), astronome confucéen musulman chinois à la tête du Bureau d'astronomie de 1665 à 1669, qui l'accuse d'avoir volontairement mal calculé le temps et le lieu d'un enterrement. Il est avec d'autres jésuites, Ferdinand Verbiest inclus, emprisonnés et condamnés à mort, mais leur sentence ne sera pas mise à exécution.
Considéré comme l'un des plus anciens observatoires astronomiques, cet espace d'une surface de 10 000 m2 est principalement occupé par une plate-forme de 10 m de haut soutenant plusieurs instruments en bronze. L'observatoire lui-même est situé sur le toit de ce qui est maintenant un musée d'astronomie.
De nombreux instruments astronomiques et de navigation furent mis au point dans cet ancien observatoire de Pékin. Les Chinois doivent principalement cela au jésuite allemand Adam Schall von Bell (1592-1666 - infos - portrait), missionnaire, mathématicien et au jésuite flamand Ferdinand Verbiest (1623 † 1688 - infos) qui travaillait au Bureau d'astronomie impérial.
Après avoir résolu les problèmes entourant le calendrier, Ferdinand Verbiest a continué à composer une table de toutes les éclipses solaires et lunaires pour les 2000 prochaines années et se vit confier par l'Empereur la charge complète de l'observatoire impérial d'astronomie, qu'il reconstruisit en 1673 et se mit à concevoir six nouveaux instruments. Plus tard, Kilian Stumpf (1655 † 1720 - infos), Jésuite, missionnaire, conçut d'autres instruments, la nouvelle sphère armillaire et l'azimut théodolite.
Malheureusement, à la fin de la dynastie Qing, l'ancien observatoire de Pékin fut pillé par les troupes françaises et allemandes en décembre 1900* lors de la révolte des Boxers ou Boxeurs (2 nov. 1899 – 7 sept. 1901).
* Plusieurs instruments dont l'astrolabe sphérique de 1673, la sphère armillaire de 1744, l'altazimut et le sextant de 1673 (photo), furent transportés en Allemagne et installés dans la cour de l'Orangerie du Palais de Sanssouci ou Sans-Souci (en allemand: Schloß Sanssouci), ancien palais d'été du roi de Prusse Frédéric II (dit Frédéric le Grand), situé à Potsdam, dans le Land du Brandebourg.
Instruments de l'ancien Observatoire de Pékin installés dans la cour de l'Orangerie du Palais de Sanssouci à Potsdam, Allemagne.
Quelques-uns furent rendus en 1902, puis d'autres après la Seconde Guerre Mondiale, sous les conditions de l'article 131 du Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, entre l'Allemagne et les Alliés à l'issue de la Première Guerre mondiale:
Article 131.
L'Allemagne s'engage à rendre à la Chine, dans un délai de douze mois à partir de la mise en vigueur du présent traité, tous les instruments astronomiques que ses troupes ont, en 1900-1901 enlevés de Chine. L'Allemagne s'engage également à payer toutes les dépenses qui pourront advenir pour effectuer cette restitution, y compris les dépenses pour les démonter, emballer, transporter, réinstaller à Pékin et couvrir les assurances.
Aujourd'hui, des répliques des instruments sont exposées au rez-de-chaussée de l'ancien observatoire de Pékin. Sur le toit, il est possible d'admirer les instruments astronomiques des jésuites. Parmi ces 8 impressionnants instruments en bronze, 6 ont été élaborés sous la surveillance de Ferdinand Verbiest:
Après avoir résolu les problèmes entourant le calendrier, Ferdinand Verbiest a continué à composer une table de toutes les éclipses solaires et lunaires pour les 2000 prochaines années. L'Empereur Kangxi (1654 † 1722 - infos) lui confia la charge de "Président du tribunal des Mathématiques".
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L'équipement de l'observatoire existant étant devenu obsolète il reconstruisit ce dernier en 1673 (perspective), et se mit à concevoir six nouveaux instruments construits sur les modèles de Tycho Brahe (1546 † 1601 - infos), astronome danois. Plus tard, Kilian Stumpf (1655 † 1720 - infos), jésuite allemand, missionnaire, conçut d'autres instruments, la nouvelle sphère armillaire et l'azimut théodolite.
Les instruments :
Cadrans solaires - 日晷 - Les deux cadrans solaires équatoriaux, ce qui signifie qu'ils sont alignés avec le plan équatorial, datent de la dynastie Ming (1368-1644). L'un se trouve en contrebas de la plateforme aux instruments et l'autre dans l'enceinte de la Cité interdite, en face de la salle de l'Harmonie suprême, symbole que l'empereur était la source des normes du temps. La découpe de la journée s'effectue à l'aide des 12 signes du zodiaque Chinois.
Dans ce même jardin, on trouve 2 cadrans horizontaux classiques, l'un avec une table circulaire (sans style), l'autre, avec une table carrée, et une méridienne de temps moyen (sans style), avec la correction de l'équation du temps visualisée par un ∞.
Le chronométrage est une fonction gouvernementale importante dans n'importe quelle culture. Le temps doit être standard s'il doit être utile. Dans chaque ville chinoise, l'heure était annoncée par des sonneries de tambours et de cloches installés dans des clochers.
Les tambours signalaient toutes les 2 h les changements de la garde pendant la nuit et rassemblaient les troupes à 3 h du matin. Les cloches sonnaient à l'aube, leurs sons étant perçus plus loin que celui des tambours. La cloche de Pékin pouvait être entendue dans un rayon de 20 km.
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Gnomon - 圭表 - Ce gnomon (guībiǎo 圭表) est basé sur un modèle de la dynastie Ming (1368-1644) développé par Guo Shoujing (1231 † 1316) sous la dynastie Yuan (1279-1368). Guo Shoujing changea le gnomon constitué d'un simple bâton qui mesurait la longueur de l'ombre projetée par le soleil, en un instrument plus précis en y ajoutant une échelle graduée à la base, et en plaçant une barre transversale sur le dessus pour mesurer la position exacte de l'ombre.
La cuvette de nivellement en creux permet de régler l'horizontalité, et fournit une surface parfaitement lisse pour mesurer la longueur d'une année tropique et les 24 termes solaires, au moins par temps calme. Les photos du lien ci-dessous fournissent un détail de l'échelle utilisée pour la mesure : 尺 chǐ, un tiers de mètre, ou environ un pied.
Cet instrument est une copie réalisée en 1983, l'original étant actuellement à l'observatoire astronomique de la Montagne Pourpre à Nanjing (Nankin), où il a été déplacé lors l’invasion japonaise de la Mandchourie (19 septembre 1931).
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Table carrée - 正方 寨 - La table carrée (Zhèngfāng Zhài - 正方 寨) conçue par Guō Shǒujìng 郭守敬 (1231 † 1316) pendant la dynastie de Yuan (1279-1368). Il a été utilisé pour mesurer l'azimut des corps célestes par la méthode de l'altitude égale et pouvait également être utilisé comme rapporteur.
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Sphère armillaire abrégée ou simplifiée - 简 仪 - La sphère armillaire abrégée ou simplifiée ou torquetum (简 仪 jiǎnyí) a été inventée par Guo Shoujing (1231 † 1316), astronome chinois, en 1276* AD. La base mesure 5,50 m par 3,66 m. La bague tournante indiquant le méridien au milieu de l’instrument a 1,82 m de diamètre et le tube de visée à la hauteur d’un homme.
Elle est appelée "simplifiée" parce qu'elle est plus simple à utiliser que la sphère armillaire traditionnelle, et elle est appelée "abrégée" parce qu'elle donne une bonne vue de la sphère céleste, sauf autour de la zone de Polaris.
* Année d'une éclipse totale du Soleil exceptionnelle (1 mn 7 s) le 13 juin. World atlas of solar eclipse paths ( infos).
La sphère armillaire abrégée a 2 anneaux perpendiculaires l'un à l'autre. L'anneau unique est aligné avec l'équateur et s'appelle l'anneau équatorial. Guo Shoujing est responsable de l'ajout de l'anneau équatorial. La double bague est perpendiculaire à l'anneau équatorial.
Entre ses 2 anneaux il a le tube de visée qui peut être dirigé vers une étoile individuelle. Les réticules aident à faire le positionnement exact. L'anneau tourne, puis pointe vers les jauges sur l'anneau équatorial et sur l'anneau double qui vous indique la position de tout ce qui est dans la vue.
Une des innovations consistait à installer 4 petits cylindres entre l'anneau de mesure principal et le plan équatorial pour réduire la friction et rendre la mesure plus précise. Ces cylindres sont analogues à nos roulements à billes modernes. La sphère armillaire simplifiée prend des mesures de la position du soleil comme le gnomon mais il peut également mesurer l'angle du soleil à tout moment.
Cet instrument particulier a combiné un certain nombre d'instruments tels que l'azimut et les cercles d'horizon aussi bien qu'un cadran solaire. Il peut être utilisé pour mesurer la topographie et en ingénierie et même en astronomie pratique. C'est même une boussole astronomique. Si vous pointez l'instrument sur une planète ou une étoile connue, il peut vous indiquer l'emplacement du nord.
Il y a un petit cercle à la base avec une rainure dans son diamètre. Cette rainure et la rainure dans la base carrée peuvent être remplies d'eau pour établir l'aplomb. Il est important que la structure de support et l'instrument lui-même soient vérifiés pour s'assurer que l'instrument reste vrai après un mouvement ou au fil du temps.
Cette sphère armillaire abrégée à l'Observatoire antique de Pékin (古 观象台) est à l'échelle 1/3 de l'original et est une copie de celle faite en 1439. L'original était autrefois hébergé à Pékin, mais a été déplacé à l'Observatoire Purple Mountain à Nanjing en 1931 lors de l'invasion en 1931 de la Mandchourie par le Japon.
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Sphère armillaire - 浑仪 - La sphère armillaire (hún yí 浑仪) est une réplique grandeur nature d'une sphère produite en 1439 sous la dynastie Ming, sous le règne de l'empereur Zhengtong (1427 † 1464). L'original a été déplacé en 1931 à l'Observatoire Purple Mountain à Nanjing.
La structure de la sphère armillaire était très simple au début, avec 3 anneaux et 1 axe métallique. L'axe était orienté vers les pôles Nord et Sud. L'anneau le plus à l'extérieur, l'anneau méridien, a été fixé dans la direction nord-sud. L'anneau du milieu, l'anneau équatorial, était aligné sur le plan équatorial terrestre.
Enfin, l'anneau intérieur de Chijing avait un tube de visée qui pouvait tourner autour de l'axe métallique. Pour utiliser l'armillaire, on pointait la vue sur une étoile particulière et ensuite on lisait les angles des différents anneaux pour identifier la position exacte de l'étoile.
Plus tard, plus d'anneaux ont été ajoutés pour prendre différentes mesures, de sorte que les exemples modernes de la dynastie Ming (1368 - 1644) sont beaucoup plus élaborés que les originaux.
Sur la base de l'armillaire, on peut voir un creux peu profond dans la base carrée. Celui-ci était rempli d'eau pour niveler l'instrument. Une méthode pour utiliser un fil à plomb aurait aussi pu être disponible, car elle était un instrument commun, mais elle n'est pas immédiatement apparente.
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Sphère armillaire - 浑仪 - Cette sphère armillaire est une seconde réplique d'un instrument de la dynastie Ming. Les fonctions sont essentiellement les mêmes que la sphère armillaire située dans la cour, mais le dessin en est légèrement différent.
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Altazimuth - 地平 经 仪 - C'est l'un des instruments conçus par Ferdinand Verbiest en 1673, mesure 4,125 m de haut et pèse 7368 kg. L'altazimuth est utilisé pour mesurer la position des corps célestes par rapport à l'horizon céleste et au zénith (azimut d'altitude).
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Sphère armillaire écliptique - 1673 - 黄 道 经纬仪 - C'est l'un des instruments conçus par Ferdinand Verbiest, mesure 3,492 m de haut et pèse 2752 kg. La sphère armillaire écliptique mesure la différence de longitude écliptique et les latitudes des corps célestes ainsi que les 24 termes solaires.
La sphère armillaire écliptique était le dispositif européen traditionnel, tandis que les Chinois développaient l'armillaire équatoriale et l'utilisaient comme base pour les sphères célestes et les horloges armillaires.
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Sphère armillaire équatoriale - 1673 - 赤道 经纬仪 - C'est l'un des instruments conçus par Ferdinand Verbiest, mesure 3,379 m de haut et pèse 5145 kg. L'armillaire équatoriale a été utilisée principalement pour mesurer le vrai temps solaire ainsi que la différence d'ascension droite et la déclinaison des corps célestes.
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Quadrant - 1673 - 象限 仪 - Le quadrant 仪 仪 地平 纬 仪 est l'un des instruments conçus par Ferdinand Verbiest et réalisé en 1673 (dynastie Qing, dernière dynastie impériale à avoir régné sur la Chine, de 1644 à 1912). Il est conçu pour mesurer les altitudes ou les distances zénithales des corps célestes.
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Sextant - 1673 - 纪 限 仪 - C'est l'un des instruments conçus par Ferdinand Verbiest. Il mesure 3,274 m de haut et pèse 802 kg. Le sextant est utilisé pour mesurer l'angle d'élévation d'un objet céleste au-dessus de l'horizon. Il est utilisé pour calculer l'angle entre deux objets, bien qu'il soit limité à 60 ° d'arc, ainsi que le diamètre angulaire du soleil et de la lune.
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Théodolite azimut 地平 经纬仪 - En 1715, Bernard-Kilian Stumpf (1655 † 1720) (安 理 安 Jì Lǐān) a conçu cet instrument qui mesure 3,201 m de haut et pèse 1811 kg. Il était utilisé pour mesurer les angles horizontaux et verticaux, et mesurer les azimuts et les altitudes des corps célestes.
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Nouvelle sphère armillaire - 玑 衡 抚 辰 仪 - En 1744, l'empereur Qianlong a ordonné qu'un autre instrument soit construit; celui que l'on nomme aujourd'hui le New Armilla en anglais. Cette sphère armillaire 浑仪 (hún yí) ou 浑天仪 (húntiān yí) est utilisée pour déterminer le vrai temps solaire et pour mesurer la différence d'ascension droite et la déclinaison des corps célestes.
L'instrument a été conçu par Ignatius Koegler (1680 † 1746) et Augustein de Hallerstein (1703 † 1774). Selon les instructions de l'empereur Qianlong, ils ont conçu un instrument basé sur l'armillaire équatoriale traditionnelle chinoise, mais incorporant la mesure standard à 360 °.
Ils ont également ajouté les vis de réglage et la possibilité de remplacer les pièces usées par des pièces de rechange. Comme d'autres armillaires équatoriales, elle servait à mesurer le temps solaire vrai ainsi que la différence d'ascension droite et la déclinaison des corps célestes.
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Globe céleste (situé sur la terrasse) - 1673 - 天体 仪 - C'est l'un des instruments conçus par Ferdinand Verbiest, mesure 2,735 m de haut et pèse 3850 kg. Le globe céleste est utilisé pour cartographier et identifier les objets célestes.
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Globe céleste (situé dans le musée) - 天体 仪 - Dans les temps anciens, le globe céleste s'appelait le húnxiàng 浑象, traduit grossièrement par "forme entière". Aujourd'hui, le nom standard est tiāntǐ yí 天体 仪. L'original de l'instrument présenté dans l'ancien Observatoire de Pékin a été réalisé dans la 12e année de règne de l'empereur Kangxi 康熙, ou 1673. Le globe original pesait 3850 kg ou 8487,79 l.
Les principaux composants du globe céleste sont le globe creux en bronze, le cercle méridien (子午 圈 zǐwǔquán) et l'anneau équatorial (地平 圈, dìpíngquán). De plus, il y a plusieurs anneaux qui entourent le globe avec des marques fines pour la mesure. Plus de 800 étoiles sont positionnées sur le globe, certaines reliées par des lignes pour indiquer des groupes dans les constellations.
Les noms des principales constellations sont inclus. Le globe représenté est une copie du globe réalisée sous la dynastie Qing. Il a été réduit à l'échelle 1: 2,5. L'un des avantages d'avoir une copie est qu'elle a été électrifiée de sorte que les étoiles sont éclairées de l'intérieur tout en se déplaçant en synchronisation avec la terre.
Les globes célestes ont été utilisés pour tracer les positions des étoiles et pour faciliter le calendrier. Certains étaient construits sur une grande échelle pour qu'une personne puisse s'asseoir à l'intérieur et regarder les étoiles - les étoiles étaient des symboles élevés à l'extérieur du globe mais aussi de petits trous qui laissaient passer la lumière de l'extérieur.
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► Karel Vereycken : Ferdinand Verbiest - ici -
► J-P Auger : L'astronomie dans la Chine antique - ici -
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Jésuites et mathématiciens officiels de Louis XIV,
à la cour de l'empereur Kangxi en 1688
Frédérick Desbiens, Maîtrise en histoire, Université Laval, Célat, Canada
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, Louis XIV engage son royaume dans la recherche d’avenues commerciales et politiques en l’Orient, alors dans la sphère d’influence du Portugal. L’objectif: instiguer et établir des relations économiques et politiques avec le puissant Empire chinois.
En 1685, Louis XIV envoie une ambassade au Siam menée par le chevalier de Chaumont et l'abbé de Choisy, qu'accompagnent six pères jésuites avec le titre de "Mathématiciens du Roi":
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Jean
de Fontaney (1643 † 1710)
Wikipédia
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Joachim
Bouvet (1656 † 1730 à Pékin, Chine)
BnF
- Wikipédia
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Jean-François
Gerbillon (1654 † 1707 à Pékin, chine)
BnF
- Wikipédia
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Louis
Le Comte (1655 † 1728)
BnF
- Wikipédia
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Claude
de Visdelou (1656 † 1737 à Pondichéry, Inde)
BnF
- Wikipédia
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Guy
Tachard (1648 † 1712 à Chandernagor, Inde)
Wikipédia
Ils ont pour mission de gagner la Chine et de se mettre au service de l’empereur.
À leur arrivée, les missionnaires durent faire face à plusieurs défis, notamment l’apprentissage de la langue, l’adaptation à ce pays étranger ainsi que l’installation permanente en opposition à l’administration impériale. Les jésuites désiraient s’acclimater à la Chine afin de gagner la confiance des Chinois et de leur empereur.
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Le Mont-Saint-Michel
Le Mont-Saint-Michel, Manche - France
Un cadran solaire événementiel et éphémère réalisé en 1988. L'ombre de la flèche pointe sur des chiffres romains constitués de miroirs d'aluminium ancrés dans le sable de la baie.
Machu Picchu
Pérou
L'intiwatana sur la plate-forme de l'observatoire astronomique, point le plus élevé de la ville découverte par hasard en juillet 1911 par Hiram Bingham, explorateur et homme politique américain. À noter la ressemblance du gnome avec les deux sommets voisins (le Wayna Picchu est à droite).
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Les devises des cadrans solaires
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Et pour lire l'heure la nuit ?
La clepsydre
La clepsydre est une horloge à eau connue dans le bassin méditerranéen par les Égyptiens, les Amérindiens et les Grecs. Une des plus anciennes est la clepsydre de Karnak (infos), de l'époque d'Aménophis III (1408 - ca. 1372 av. J.-C.), et une inscription, datée de 1.500 av. J.-C. (XVIIIe dynastie), indique cependant que des horloges à eau étaient déjà en usage à ce moment-là.
La clepsydre découverte dans les ruines du temple d'Amon est un vase d’albâtre, muni à l'intérieur d'une échelle horaire et d'une ouverture aménagée à la base pour l'écoulement du liquide. L'invention pourrait être due à Amenemhat, contemporain d'Amenophis Ier (XVIIIe dynastie). Pour assurer un écoulement constant du liquide malgré la variation du niveau à l'intérieur du récipient, la clepsydre présentait une forme évasée vers le haut.
La faiblesse des mathématiques égyptiennes cependant ne permit pas de corriger, avec suffisamment de précision, la diminution du débit liquide due à la baisse de pression. Peu à peu et par approches successives on donna aux parois des clepsydres une inclinaison d'environ 70° pour tenir compte de la pression exercée par le liquide et la viscosité de celui-ci. L'orifice d'écoulement de l'eau était cerclé de métal noble ou était formé d'une pierre précieuse perforée et scellée dans le récipient.
Une difficulté liée à l'usage de la clepsydre résidait dans le fait que les divisions du jour et de la nuit en douze parts égales conduisaient à des heures inégales selon les saisons (sauf au moment des équinoxes). Des inscriptions gravées à l'intérieur du récipient tenaient compte des variations saisonnières de l'échelle horaire. L'usage des clepsydres se répandit rapidement en Grèce, dans l'Empire romain et dans tout l'Occident.
Les clepsydres trouvèrent un écho dans l'Occident chrétien et, associées aux cadrans solaires, elles jouèrent un rôle appréciable dans les monastères pour inviter les moines à la prière. Après la chute de Rome, ce sont essentiellement les abbayes qui apparurent comme les principaux garants et relais de la culture classique. Les abbayes utilisaient le décompte du temps articulé autour des heures canoniales.
C'est ainsi qu'il est fait mention d'un horologium dans les écrits des Bénédictins dont l'ordre fut fondé par saint Benoit de Nursie, vers 529, ou des Cisterciens dont la règle fut édictée en 1098. Le garde-temps marquant les heures canoniales fut la clepsydre, du moins jusqu'au 4e quart du XIIIe siècle environ, lorsque apparut l'horloge mécanique.
On fabriqua encore des clepsydres pendant plusieurs siècles et, même au XVIIIe siècle, on trouvait encore des clepsydres à tambour. Un trou aménagé à la base des compartiments d'un tambour permettait à l'eau de s'écouler et de faire déplacer le centre de gravité du tambour. L'heure était donnée par l'axe du tambour dont la descente entre les montants verticaux s'effectuait en un jour!
Au XVIIe siècle, Galilée utilisait encore la clepsydre lorsqu'il étudiait la chute des corps.
Le nocturlabe
Cet instrument qui comprenait deux plaques — l’une graduée en jours et mois, l’autre en heures — centrées sur un axe percé, peut se définir comme un astrolabe nocturne. Il est décrit à la fin du XIIIe siècle par le majorquin Ramon Lul (1235 † 1315).
Du fait de la rotation de la Terre, la position de Dubhé et Mérak dans la constellation de la Grande Ourse par rapport à l'étoile polaire, peut être utilisée comme marque temps.
On obtenait l’heure avec une précision relative, en plaçant la graduation de minuit sur la date d’observation, en visant l’étoile polaire par le trou central et en amenant l’alidade dans l’alignement des deux Gardes de la Grande Ourse qui agissaient comme la grande aiguille d’un cadran d’horloge.
Les horloges à chandelles et à huile
Les chinois utilisaient des "horloges à feu" constituées de mèches en forme de spirale dont la durée de combustion servait à mesurer le temps. Comme conséquence de cette combustion, un poids suspendu tombait, éventuellement, à un moment opportun dans un récipient de cuivre qui, de la sorte, sonnait l'heure choisie.
Selon certains, l'invention de l'horloge à chandelles, serait due à Alfred le Grand, un roi anglo-saxon (849 † 899), qui utilisait ce procédé pour la répartition des heures de la journée entre le travail, le sommeil et la prière.
Des ordres religieux se servaient aussi de chandelles graduées pour chronométrer les heures canoniales. On trouve encore de nos jours des chandelles de Pâques graduées pour marquer les heures.
Les horloges à huiles furent d'un usage courant dans les pays occidentaux, notamment aux XVIIIe et XIXe siècles. Un réservoir en verre gradué, rempli d'huile, indiquait le défilement des heures nocturnes.
Le sablier
Le sablier est composé de deux ampoules de verre, séparées par un étroit goulot, et contenant du sable ou du marbre pulvérisé. On a utilisé aussi, dans le passé, pour le remplissage des fioles, des coquilles d'œuf finement pulvérisées.
Le contenu du récipient supérieur s'écoule par gravité vers le réservoir inférieur au travers, le plus souvent, d'une plaque de métal percée d'un trou. Il est à noter que le débit d'écoulement est indépendant de la hauteur de sable.
Certains auteurs prétendent que les Égyptiens connaissaient déjà l'usage du sablier. D'autres affirment que ce garde-temps n'existait pas dans l'Antiquité mais qu'il apparut au XIVe siècle pour se répandre aux XVe et XVIe siècles.
Les inventaires de Charles V, roi de France (vers 1380), et de Margueritte d'Autriche (en 1524) mentionnent l'existence d'un sablier qui s'appela d'abord "orloge", puis "reloge", "horloge à sablon" et enfin sablier au XVIIIe siècle.
Une fresque italienne datant de 1338, due à Ambrogio Lorenzetti et qui décore le Palazzo Publico de Sienne, représente un sablier comme symbole de la mesure et de la tempérance.
On fit appel aux sabliers dans les usines, au début de l'ère industrielle, pour mesurer le temps. On les installa aussi sur les bateaux car ils avaient la faculté de fonctionner, même en cas de tangage du navire.
Enfin, le clergé en fit un usage fréquent. Les monastères l'employaient à la place de la clepsydre et les prédicateurs, conseillés en cela par Luther, y eurent recours pour limiter la durée de leurs sermons en chaire de vérité!
Les astrolabes
Le mot astrolabe vient du grec (άστρον et λαβη: prendre la mesure d'un astre) et cet instrument incarne incontestablement un des chefs-d'œuvre du génie géométrique grec. L'astrolabe planisphérique est d'origine hellénistique et son principe est fondé sur la projection stéréographique déjà développée par Ptolémée au IIe siècle de notre ère.
Ainsi un observateur placé au pôle Sud, regardant en direction du pôle Nord, verra successivement le tropique du Capricorne, l'équateur puis le tropique du Cancer qui, en projection sur un plan parallèle à l'équateur, apparaîtront comme trois cercles concentriques, le zodiaque sera représenté par un cercle tangent aux cercles des tropiques en deux points diamétralement opposés.
À l'aide de l'astrolabe, on pourra matérialiser, dans un plan, la révolution apparente de la sphère céleste autour de la terre et déterminer la position relative des astres à un moment donné. Il permettait de déterminer "l'heure égale", "l'heure inégale" du jour ou de la nuit, l'heure du début et de la fin du jour ainsi que sa durée, l'heure de lever et de coucher ainsi que la hauteur d'une étoile et du soleil en particulier.
La première description connue serait due à J. Philipon qui vécut à Alexandrie (ca. 490 - ca. 570 apr. J.-C.). De Grèce, il fut transmis aux pays musulmans après la prise d'Alexandrie. La tradition migra vers la Syrie puis à Byzance et à Bagdad où cet instrument figurait au nombre des prérogatives importantes des personnages influents.
Il se répandit ensuite en direction de l'Europe occidentale en transitant d'abord par l'Espagne. Son utilisation, dans les pays occidentaux, semble remonter à la fin du XIIe siècle où il aurait été introduit par des juifs d'abord en Espagne puis en France. L'art de l'astrolabe atteignit sa perfection aux XVIe et XVIIe siècles tant en Orient qu'en Occident.
Parmi les deux grandes familles d'astrolabes, à savoir les orientaux et les occidentaux, les premiers sont de loin les plus nombreux et apparaissent souvent plus petits. Le style du décor, les inscriptions et les signatures permettent la détermination de la date et du pays d'origine (Syrie, Égypte, Perse, Espagne, ...).
Au nombre des grands créateurs d'astrolabes, on peut mentionner:
• en Occident :
• Gemma Frisius (1508†1555),
• Gauthier Arsenius (ca. 1555†1575),
• Jean Fusoris (ca. 1365†1436);
• Thomas Gemini (ca. 1550†1562);
• Juan de Rojas Sarmiento (XVIe siècle - ?†?);
• en Orient :
• Muhammad Muquîm (1609†1660) de l'école de Lahore;
•
Muhammad mahdi al Yezdi (XVIIe siècle)
et son père Muhammad
Amin ibn Muhammad
Tähir de l'école d'Ispahan;
•
Muhammad Khalil (ca. 1682†1708), un des plus fameux
astrolabistes
safavides.
Les horloges monumentales
L'inventeur de la première horloge, à rouages mécaniques et à échappement contrôlé, n'est pas connu. Il est peu probable, comme certains l'ont cru longtemps, qu'il s'agisse de Gerbert, un moine français du Xe siècle qui devint pape sous le nom de Sylvestre II (139e pape, 946†1003).
Car si Gerbert, qui fut un érudit de son temps en astronomie et en mathématiques, en avait été l'inventeur, pourquoi une découverte aussi importante serait-elle tombée en désuétude pour refaire surface seulement plusieurs siècles plus tard?
Les premières descriptions précises et relatives, avec certitude, à des horloges mécaniques remontent au début du XIVe siècle.
On peut citer l'horloge de tour, due à Roger Stake, décorant la cathédrale de Norwich (1321-1325), le mécanisme astronomique très complexe dont la construction fut entreprise, à Saint-Albans vers 1320, par Richard de Wallingford, et enfin l'horloge à carillon du monastère Saint-Gothard à Milan (1335), mentionnée par le chroniqueur Galvano Fiamma.
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Un constructeur très apprécié de son temps fut l'italien Giovanni de Dondi (1318†1389), qui construisit une horloge-planétarium disposée, en 1364, dans la bibliothèque du château de Pavie. Cette horloge astronomique très compliquée fut extrêmement célèbre.
Ouvrages spécialisés
Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence
Dans chacune des vallées, inondées de lumière, les gens ont fait réaliser de magnifiques cadrans du soleil pour donner l’heure, à tous, sans jamais s’arrêter. Des artistes artisans, savants gnomonistes, ont peint au cours des siècles, sur les façades des églises ou des simples maisons, au cœur des villages ou à l’écart des hameaux, ces merveilleux tableaux, sur lesquels les hommes ont l’habitude d’écrire une phrase à méditer.
Aujourd’hui les cadrans solaires balisent dans les Alpes-de-Haute-Provence des itinéraires de lavandes, de senteurs, d’art et d’architecture, que Jean-Marie Homet et Franck Rozet ont choisi de nous faire découvrir. Une façon originale et privilégiée de comprendre le ciel tout en plongeant au cœur de ce pays d’une étonnante diversité et d’une majestueuse beauté. Une nouvelle balade des cadrans à découvrir au gré de vos randonnées en Haute-Provence.
Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence
Auteurs : Jean-Marie Homet, Frank Rozet
Éditeur : Édisud
Date de parution : juin 2005
ISBN : 2-7449-0309-4
Format : 16,5 cm x 22,5 cm, 119 pages, broché
Prix : 15 €
Cadrans solaires du Lubéron
Petit pays dans l'or du ciel pour reprendre la belle expression de René Char, le Lubéron s'étend des balcons de la Durance aux abords des monts de Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence. Les villages perchés, un peu à l'écart des grandes voies de communication, ont été des lieux de refuge, puis des sites recherchés pour leur beauté, leur lumière, la douceur de leur climat.
Depuis des siècles, chacun vit ici, à la fois un peu isolé et solidaire de la communauté qui l'entoure. La nature, d'une grande diversité, sépare et rassemble; le soleil est la richesse partagée. À l'origine de la vie, il mûrit les fruits, colore les forêts, réchauffe et inonde les paysages d'une clarté bienfaisante. Il donne des repères au temps qui passe. Avec les cadrans solaires, les hommes lui ont tendu des pièges amicaux pour qu'il donne l'heure.
Ainsi, les gens d'ici ont pris l'habitude d'utiliser ces beaux objets scientifiques et artistiques, dont l'ombre parcourt la surface du matin au soir, pour fixer chacun de leurs instants. Et comme un cadeau ne vient jamais seul, le cadran leur donne également une belle devise à méditer et une image à contempler.
Grâce à cet ouvrage, Franck Rozet et Jean-Marie Homet entraînent une nouvelle fois les lecteurs à leur suite dans une magnifique balade-découverte à la rencontre des cadrans et des méridiennes du Lubéron. Une nouvelle manière, originale et bien agréable de s'adonner au plaisir de la promenade dans un des plus beaux pays de Provence.
Cadrans solaires du Lubéron
Auteurs : Jean-Marie Homet, Frank Rozet
Éditeur : Édisud
Date de parution : 1er avril 2003
ISBN : 2-7449-0395-7
Format : 16.5 cm x 22.5 cm, 120 pages, broché
Prix : 15 €
Les cadrans solaires des Alpes-Maritimes
Un ouvrage encyclopédique des cadrans solaires de ce département comprenant, pour chacun d'eux, un texte descriptif technique, architectural artistique et historique. Cet inventaire est l'aboutissement d'un travail de trois années de recherches à travers villes, villages, plaines et montagnes, au cours desquelles 766 cadrans ont été répertoriés sur l'ensemble du département.
Environ 470 exemplaires, présentant un réel caractère scientifique, historique ou artistique, ont été retenus et font l'objet du présent ouvrage. Leurs listes ont été établies et présentées par secteurs ou vallées afin d'en faciliter la découverte: pays niçois, mentonnais, cannois, grassois et vençois, vallées de la Roya-Bévéra, Vésubie, Tinée, Var, Cians, Estéron et Nervia (anciennes communes du Comté de Nice aujourd'hui italiennes).
D'agréables promenades en perspective à travers le Comté de Nice et l'arrondissement de Grasse où, en ce début de IIIe millénaire, ces témoins du temps passé et de la vie quotidienne demeurent. Les auteurs sont des passionnés du sujet: Bertrand Lettré, architecte départemental du patrimoine, Maurice Marin, ingénieur honoraire de l'Observatoire de La Côte d'Azur et Georges Véran, ingénieur honoraire de la ville de Nice, membre de l'Académia Nissarda.
Les cadrans solaires des Alpes-Maritimes
Auteurs : Bertrand Lettré, Maurice Marin, Georges Véran
Illustrations : 750 photos en couleurs, dont certains documents anciens
12 plans de situation et une cinquantaine de dessins
Éditeur : Les éditions du Cabri
Date de parution : février 2005
ISBN : 2-914603-04-5
Format : 24 cm x 32 cm, 336 pages, broché
Prix : 35 €
Petit Traité de l'ombre - Cadrans solaires en Provence
Petit Traité de l'ombre - Cadrans solaires en Provence
Auteur : Hélène Ratyé-Chorémi
Photographies : Dominique Marché
Éditeur : Équinoxe
Date de parution : septembre 2007
ISBN : 2-84135-250-1
Format : 16.5 cm x 16.5 cm, 128 pages, broché
Prix : 18.76 € (2013)
Cadrans solaires des Hautes-Alpes
Cadrans solaires des Hautes-Alpes
Auteurs : Pierre Putelat, l'Atelier Tournesol
Éditeur : Pierre Putelat
Date de parution : janvier 1992
ISBN : 2-9505792-1-3
Sur le site de mollat.com
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La montre et le cadran solaire
Un jour la montre au cadran insultait,
Demandant quelle heure il était,
Je n'en sais rien dit le cadran solaire,
- Eh! que fais-tu donc là, si tu n'en sais pas plus?
- J'attends, répondit-il, que le soleil m'éclaire :
Je ne sais rien que par Phébus.
- Attends-le donc, moi je n'en ai que faire,
Dit la montre; sans lui, je vais toujours mon train;
Tous les huit jours un tour de main,
C'est autant qu'il m'en faut pour toute la semaine.
Je chemine sans cesse, et ce n'est point en vain
Que mon aiguille en ce rond se promène.
Écoute, voilà l'heure, elle sonne à l'instant :
Une, deux, trois et quatre. Il en est tout autant,
Dit-elle. Mais tandis que la montre décide,
Phébus, de ses ardents regards
Chassant nuages et brouillards,
Regarde le cadran, qui, fidèle à son guide,
Marque quatre heures et trois quarts.
Mon enfant, dit-il à l'horloge,
Va-t'en te faire remonter.
Tu te vantes sans hésiter
De répondre à qui t'interroge;
Mais qui t'en croit peut bien se mécompter.
Je te conseillerais de suivre mon usage :
Si je n'y vois bien clair, je dis : Je n'en sais rien.
Je parle peu, mais je dis bien :
C'est le caractère du sage.
Houdar de la Motte