Abbaye Saint-Hilaire

  L'organisation du temps

  Office divin ou liturgie des Heures

 

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  Division du jour en unités de temps

 

L'étymologie du mot heure a été diversement commentée. D'après certains auteurs, le mot trouverait son origine dans Hora, un surnom du soleil, le père du temps, appelé Horus par les Égyptiens. Au mot latin hora sont associés les mots "horloges", heures.

 

D'autres prétendent que le mot viendrait du grec όριζειυ: terminer ou distinguer!... Mais il est plus réaliste d'affirmer que la division du jour en douze heures trouve son origine dans la base 12 utilisée déjà par les Sumériens.

 

Dans les monastères, l'Office divin (ou liturgie des Heures), est l'ensemble des offices liturgiques, en plus de la messe quotidienne, consacré à la prière au sein de tous les membres du clergé, séculier, monastique ou religieux.

Instant de vie

L'Office divin se compose de prières et de lectures pour une célébration particulière. Il était divisé en huit offices fixés par les canons de l'Église catholique romaine, dont un office de nuit.

 

Depuis la réforme de 1970, la nouvelle liturgie des heures prévoit six heures dont les deux pôles sont les Laudes le matin et les Vêpres le soir. Les petites heures étant des prières plus courtes que les autres heures: elles sont désignées selon la terminologie officielle Prime, Tierce, Sexte et None.

 

À l'origine, les Frères, ne disposant pas d'horloge, suivent l'horaire solaire, divisant en douze parties égales l'intervalle entre le lever et le coucher du soleil, ainsi, les horaires des offices sont différents chaque jour:

Tableau permettant de déterminer l'heure d'un office

Ainsi, à Avignon, le 14 juillet 2007: lever du soleil à 6h10, coucher à 21h22, durée 15h11, - 1 mn.

 

L'heure du lever est calculée de telle sorte qu'après la célébration des Vigiles et un court intervalle, pendant lequel les frères peuvent sortir pour les nécessités naturelles, commence aussitôt les Matines, qu'il faut célébrer au point du jour (au solstice d'été, le soleil levé à quatre heures, devait éclairer le chœur).

 

 ► Comment lire le cadran solaire de Saint-Hilaire - ici -

 

 

Les frères déjeunent à sexte. Les jours de jeûne, ils attendent nones. L'heure de l'office de Vêpres étant fixé de façon que les frères n'aient pas besoin d'allumer une lampe pour le repas, et que tout se termine à la lumière du jour.

cadran

Les Heures appelées "grandes" sont les trois offices les plus solennels de la liturgie, ce sont les Matines (office appelé les Vigiles), les Laudes et les Vêpres.

 

Les Heures appelées "petites" sont Prime, Tierce, Sexte, None et les Complies, les prières sont plus courtes de façon à pouvoir être récitées sur place pendant les travaux. Prime, tierce, sexte et none correspondent aux quatre divisions du jour chez les Romains.

 

Ces offices peuvent être chantés par les frères et les moniales ou récités par les clercs séculiers et les religieux, ils sont ouverts à la participation des hôtes ou des visiteurs. Ils se composent de deux parties:

 

  l'Ordinaire qui est la partie fixe;

 

  le Propre, qui change selon le lieu et le moment (psaumes*, hymnes,
     oraisons.
     * Cf. le Livre des Psaumes.

 

Dans le langage courant, le terme office désigne toute cérémonie du culte, ou tout simplement la messe.

 

Les prêtres séculiers, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas des frères, récitent cinq offices par jour: les Laudes, les Vêpres, les Complies et l'office des lectures qui se récitent à n'importe quelle heure de la journée.

 

 

 

  

  Journée monastique du 14 juillet 1600 à Saint-Hilaire

 

   

  4h30 : Réveil

 

Le frère réglementaire sonne la cloche du cloître. C'est le signal du réveil pour l'office de nuit.

 

 

   

  4h55 : Matines ou vigiles

 

Après l'office, en cellule, à genoux, lecture silencieuse de l'Écriture Sainte, puis une autre lecture spirituelle ou l'étude plus méthodique de la doctrine, théologie ou spiritualité.

 

 

   

  6h10 : Laudes

 

 

   

  6h30 : Messe basse à laquelle les frères assistent

 

 

   

  6h50 : Petit-déjeuner qui se prend debout

 

 

   

  7h10 : Prime

 

Lecture de la Bible en cellule

 

Cellule  

 

   

  9h10 : Tierce

 

Messe Conventuelle à laquelle les frères n'assistent que certains jours.

Travail manuel ou intellectuel.

 

 

   

  12h10 : Sexte

 

Repas. Après celui-ci et le chant des grâces, la communauté jouit d'un temps libre agrémenté, pour ceux qui en ont besoin, d'une sieste, nécessaire pour compenser la brièveté des nuits.

 

 

   

  15h10 : None

 

Travail manuel.

 

 

   

  17h40 : Les vêpres

 

Entretiens spirituels. 

Étude et prière silencieuse.

 

 

   

  20h05 : Dîner

 

 

   

  20h30 : Chapitre

 

Réunion collégiale qui s'achève par une brève lecture spirituelle.

 

 

   

  21h00 : Complies

 

 

   

  21h22 : Coucher

 

Les dimanches et fêtes, l'horaire est légèrement modifié afin de donner plus de temps à la prière et à la lecture. Ces jours-là, il n'y a ni cours ni travail manuel, et les frères assistent à la messe conventuelle.

 

 

 

  

  La journée liturgique (l'Opus dei)

 

La vie de prière du moine s'inscrit dans le cadre d'une journée et d'une nuit. Les offices, définis dans la Règle, s'enchaînent ainsi:

 

 

 

  

  Matines (prière de l'Office divin)

 

L'office de Matines ou Vigiles, du mot latin vigiliae, qui exprime l'idée de veille nocturne, dure selon les cas, entre une heure et une heure et demie.

 

Les Matines sont chantées* par les clercs réguliers en deuxième partie de nuit. C'est donc la première partie de la journée liturgique. Les clercs séculiers doivent eux aussi les réciter mais ils peuvent le faire à l'heure qui leur convient selon leurs activités pastorales. *cf. Miserere

 

En France, pour les prêtres séculiers, cet office de Matines a été remplacé depuis 1970 par l'Office des lectures.

 

 

 

  

  Laudes (prière de l'Office divin)

 

L'heure du lever du soleil, symbole de la glorieuse Résurrection du Christ.

 

Laudes, signifie "les louanges", en latin. C'est l'office de l'aurore, on rend grâce pour le jour qui se lève par des psaumes de louange.

 

On peut aussi désigner les Laudes comme les trois premiers psaumes du Psautier: 148-149-150 qui sont prévus pour être priés à ce moment-là. Dans le bréviaire contemporain, on les sépare entre les laudes des dimanches des quatre semaines.

 

 

 

  

  Prime (prière de l'Office divin)

 

La "première" heure, à l'époque de saint Benoît. 

 

Prime est une prière de l'Office divin correspondant à la première heure du jour, à ce titre il fait partie des "petites Heures". Facultatif dès 1963, car faisant doublon avec Laudes, il n'est récité que par les prêtres et communautés utilisant les livres liturgiques de 1962.

 

Dans les communautés monastiques ou canoniales l'office est suivi du Chapitre, d'une lecture commentée d'un passage de la Règle et de la commémoration des saints du jour et des défunts, d’où l’existence de livres liturgiques particuliers.

 

 

 

  

  Tierce (prière de l'Office divin)

 

L'heure où l'Esprit Saint, à la Pentecôte, enflammait le cœur des Apôtres du feu de son Amour. Cet office tient son nom de la troisième heure du jour, moment auquel il est récité ou chanté. Dans le rite romain, il est composé d'une hymne, de trois psaumes (ou morceaux de psaumes), d'une petite lecture, un verset et d'une oraison.

 

 

 

  

  Sexte (prière de l'Office divin)

 

L'heure où le soleil, image du Christ, éclaire le monde.

 

Cet office tient son nom de la sixième heure du jour, c'est l'office du milieu du jour. Dans le rite romain, il est composé d'une hymne, de trois psaumes (ou morceaux de psaumes), d'une petite lecture, un verset et d'une oraison. Certains monastères ajoutent, après ou avant la bénédiction finale, une antienne à la Vierge Marie. Avant l'Angélus de midi, un bref instant de silence est prévu pour l'examen particulier, où le frère passe en revue les fautes qui auraient pu échapper à sa vigilance pendant la matinée.

 

 

 

  

  None (prière de l'Office divin)

 

L'heure où le Christ est mort sur la Croix, celle où le monde passe et où Dieu seul demeure immuable en sa bienheureuse perfection.

 

Cet office tient son nom de la neuvième heure du jour. Dans le rite romain, il est composé d'une hymne, de trois psaumes (ou morceaux de psaumes), d'une petite lecture, un verset et d'une oraison. 

 

 

 

  

  Vêpres (Office)

 

C'est l'office à la fin duquel on chante le "Magnificat".

 

Les Vêpres sont un office, dont le nom vient du latin vespera (le soir). Ce mot est lui-même une translittération d'un mot grec qui veut dire "coucher du soleil". Le mot indique donc un moment précis de la journée, celui où l'étoile Vesper (Vénus) se montre dans le ciel.

 

Les Vêpres diffèrent selon qu'elles sont célébrées par l'Eglise catholique romaine, le christianisme orthodoxe ou le protestantisme. Cet office est accompagné, lors des grandes fêtes, du rite de l'encens. Les frères restent ensuite en oraison silencieuse jusqu'au dîner.

 

 

 

  

  Les Complies (prières de l'Office divin)

 

C'est la dernière prière de la journée, chantée par les frères peu avant le coucher du soleil et juste avant le coucher, elle s'achève aux pieds de la Vierge Marie par le Salve Regina. Dans les monastères, cette prière est suivie d'un grand silence qui durera jusqu'à l'office des Laudes. Les clercs séculiers y participent, mais ils peuvent adapter l'heure à leur activité pastorale.

 

 

 

  

  Le livre d'heures

 

Grâce au livre d'heures, la division de la journée était réalisée par les prières et les récitations comme elle l'est encore chez les musulmans.

 

Les livres d'heures étaient souvent les seuls ouvrages disponibles à domicile. Ils étaient peu destinés à une mesure quantitative du temps, mais ils généraient plutôt un écoulement qualitatif de celui-ci en accompagnant les fidèles chaque jour de l'année.

 

Ils présentaient à l'usage du vulgaire (et non en latin), des extraits des quatre évangiles, des prières consacrées à différents saints, des psaumes et des litanies. Les livres d'heures s'adressaient en premier lieu à la noblesse d'épée et de robe et à la grande bourgeoisie mais, bientôt, ils intéressèrent aussi la petite bourgeoisie et les artisans.

 

Des ouvrages de toute beauté, destinés surtout aux riches seigneurs, ont été publiés, en faisant appel aux meilleurs artistes, surtout aux XIVe et XVe siècles. On peut mentionner les "Heures d'Étienne Chevalier" par Jean Fouquet. Il s'agit incontestablement d'un chef-d'œuvre de ce peintre dont la plupart des miniatures sont conservées au musée de Chantilly.

 

Dans ses œuvres traduisant la topologie des paysages du Val de Loire et des vues de Paris, on retrouve la perspective à deux points de fuite, l'habileté technique au niveau du dessin et un réalisme délicat quant à la représentation des personnages.

 

Les "Heures du roi René" furent illustrées par des enlumineurs tel que Jean Poyet, Coppin Delfs, Bertrand le Berger et Turlère.

 

Citons encore la collection du Duc jean de Berry avec les "Belles Heures", les "Heures de Boucicaut", les "Heures de Rohan" dont les auteurs sont inconnus, et les "Très Riches Heures" par les frères Pol, Herman et Jean de Limbourg, ce dernier qui enrichit le musée de Condé de Chantilly, constitue indéniablement un chef-d'œuvre de la peinture médiévale par la richesse de ces illustrations relatives aux douze mois de l'année, le choix des couleurs et l'étude des traditions, des coutumes voire des costumes de l'époque. Leur intérêt est encore relevé par l'arrière-plan des paysages qui contiennent des informations topographiques d'une valeur exceptionnelle.

 

Les Très Riches Heure du Duc de Berry - janvier - Folio 2r  Les Très Riches Heure du Duc de Berry - La Visitation - Folio 38v  Les Très Riches Heure du Duc de Berry - Le couronnement de la Vierge - Folio 60v

 

 ► Les Très Riches Heures du Duc de Berry - ici -

 

 

Parmi les livres d'heures du Duc de Berry, il faut aussi citer les "Heures de Jeanne d'Évreux", décoré par Jean Pucelle au cours des années 1325-1328, les "Heures de Savoie", ouvrage commencé dans l'atelier de Pucelle et terminé sous le règne de Charles V. Malheureusement ce livre fut détruit en 1904, à l'exception d'un fragment qui se trouve maintenant dans la bibliothèque de l'Évêque de Winchester.

 

Le Duc de Berry possédait également l'ouvrage les actuellement conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris, qui aurait été exécuté avant 1388 (sauf une miniature due aux frères de Lilmbourg). Cinq peintres auraient travaillé à cet ouvrage dont Jacquemart de Hesdin. Les Grandes heures (Bibliothèque Nationale de Paris), ouvrage qui fut terminé en 1409 par le maître Bedford et un artiste appartenant à l'atelier de Boucicaut.

 

La provenance et l'histoire des "Très Belles heures de Notre-Dame" est plus compliquée: le manuscrit aurait été illustré à partir de 1384, par plusieurs artistes. Le psautier, figurant à l'inventaire du Duc de Berry en 1402, serait sans doute dû à André Beauneveu, et se trouve actuellement à la Bibliothèque Nationale de Paris.

 

Les "Heures d'Anne de Bretagne" sont très célèbres également. Au recto des douze feuillets constituant le calendrier figurent des scènes de la vie domestique ou les travaux des champs d'une beauté assez exceptionnelle. L'auteur de ces peintures serait J. Burdichon, peintre de Louis XII et non Jean Poyet, un disciple de Jean Fouquet, comme on l'a cru longtemps.

 

 

 

  

  Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM)

Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM)

 

La Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), est élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS). Elle permet de consulter la reproduction d’une large sélection de manuscrits, du Moyen Âge jusqu’au début de la Renaissance, conservés dans des fonds patrimoniaux dispersés sur tout le territoire français, hormis ceux de la Bibliothèque nationale de France. Elle est enrichie par des apports extérieurs, comme les reproductions d’une centaine de manuscrits de la Staatsbibliothek de Berlin.

 

L’IRHT, avec le soutien du Ministère de la Culture (Service du Livre et de la Lecture) et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Mission de l’information scientifique et technique et du réseau documentaire), effectue les campagnes photographiques. Le corpus est mis en ligne sur la BVMM, en accord avec les ministères concernés et les bibliothèques détentrices des fonds.

 

La BVMM fait également partie d’un bouquet de ressources produites par l’IRHT, en étant reliée à MEDIUM, la base de gestion des reproductions de manuscrits dont elle dépend, et à INITIALE, le catalogue IRHT de manuscrits enluminés.

 

Les recherches dans la BVMM se font uniquement à partir de la cote du manuscrit. D'autres possibilités de recherches sur les manuscrits et leurs reproductions sont offertes par la base MEDIUM ou par INITIALE.

 

Types de reproductions accessibles dans la BVMM:

 

   manuscrit ou incunable dans son intégralité en couleur (numérisation
     directe) ou en noir et blanc (numérisation des microfilms);

   éléments de décor des manuscrits et des incunables.

 

 ► Accès au site - ici -

 

 

Armoiries du Comtat Venaissin Coat of arms of the Carmelite order

 

 

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