Abbaye Saint-Hilaire
Histoire des lieux, du Néolithique cardial au XXIe siècle
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Une région fréquentée depuis le Néolithique cardial
Saint-Hilaire, situé au levant de Ménerbes (Minerbia), village perché sur un de ces mamelons escarpés qui courent entre le lit sablonneux du Calavon et le massif du Petit Luberon, sur une terre qui après avoir appartenu à la dynastie des Agoult, héritiers des seigneuries d'Apt et de Caseneuve (à partir du XIe siècle), sera, dans les années 1250, sous la protection de Charles Ier, comte de Provence, et de son épouse Béatrix.
Son isolement n'était qu'apparent, puisque situé à mi-chemin entre Cavaillon et Apt, et idéalement situé en bordure de la voie Domitienne "Via Domitia", première voie romaine construite à partir de 118 av. J.-C. en Gaule narbonnaise, afin de relier l'Italie (Suse), après avoir franchi les Alpes au col du Montgenèvre, à la péninsule ibérique, en contournant par le Nord le territoire de Massalia, cité grecque indépendante jusqu'en - 48 av. J.-C..
Chronologie
• V. -6000
Néolithique cardial - Le site du Baratin sur la commune de Courthézon (84350), est le plus ancien site néolithique de France.
• V. -4200/3500
Chasséen méridional - Les populations néolithiques pratiquent l'agriculture et l'élevage, et se caractérisent par une structuration géographique forte de leur économie, basée sur l'échange. À cette période, le silex bédoulien du Vaucluse est largement exporté pour la fabrication des outils de pierre.
• V. -1800/800
La région av. J.-C.
Âge du bronze - Cette période est marquée par l'implantation des tribus Ligures, peuple alpin protohistorique d'Europe.
• V. -600
Début des incursions celtes en Gaule méridionale. Fondation de Massalia (Marseille) par des Grecs de la citée de Phocée (aujourd'hui Izmir, en Turquie).
• -125/122
Conquête de la Gaule méridionale par les Romains. Fondation en 122 d'Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) par la garnison romaine de Gaius Sextius Calvinus.
• -121
La gaule Transalpine (qui deviendra la Gaule Narbonnaise) devient romaine (la provincia).
• -118 (à partir de)
Création de la via Dominitia (voie Domitienne), créée à l'instigation du général romain Cneus Domitius Ahenobarbus (av. 160 av. J.-C. † ?) afin de relier l'Italie à la péninsule Ibérique en traversant la Gaule narbonnaise.
À voir à Bonnieux (84480), enjambant le Calavon, le pont Julien, le plus bel ouvrage encore visible de cette voie et le pont le mieux conservé de France datant de cette époque.
• -102/101
Victoires de Marius sur les Cimbro-Teutons: 102 - bataille d'Aquae Sextiae et 101 - bataille de Vercellae (Vercelli, Italie).
• -58/51
Conquête par Jules César (100 av. J.-C. † 44 av. J.-C.) de la Gaule, alors divisée en trois parties habitées respectivement par les Belges au Nord, les Aquitains au Sud-Ouest et les Celtes entre les deux.
• 27
Création par Auguste (63 av. J.-C. † 14 ap. J.-C.) de la Narbonnaise, vaste territoire correspondant à plusieurs régions actuelles: la Provence, le Languedoc, le Roussillon, la vallée du Rhône et les Alpes (carte).
Événements du premier millénaire après J.-C.
Chronologie
• 30
Mort du Christ à Jérusalem.
• 197
Parution de l'Apologeticum de Tertullien. Édit de Sévère qui interdit le prosélytisme juif et chrétien.
• 284
La Narbonnaise est divisée en deux provinces: Narbonnaise sur la rive droite du Rhône et Viennoise sur la rive gauche.
• 313 - Édit de Milan
Édit de Milan (tolérance religieuse).
• 325 - Concile de Nicée
Concile de Nicée (premier concile), qui condamne par le "credo de Nicée" les thèses d'Arius (v. 270 † 336) diacre chrétien d'origine berbère, né à Alexandrie, et fonda l'arianisme, doctrine récusant la Trinité de Dieu.
• 330
Constantin le Grand (v. 272 † 337) quitte Rome pour s'installer à Byzance (Constantinople), qui devient la nouvelle capitale de l'Empire romain.
• 416
Fondation par Joannes Cassianus [Jean Cassien] (v. 360 † v. 435), homme d'église méditerranéen de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
► Présence Romaine en Vaucluse - ici -
• 536
Vente de la Provence aux Francs par les Ostrogoths en conflit en Italie, et dans l'incapacité de défendre cette province.
• 843 - Traité de Verdun
À la mort de Louis le Pieux (778 † 840), Lothaire (795 † 855), son fils aîné, s'arroge sa succession (règle de la primogéniture appliquée chez les Romains). La coutume franque étant basée sur le partage de l'héritage, ses deux cadets, Louis le Germanique et Charles le Chauve s'y opposent par les armes. Lothaire finit par céder en signant le traité de Verdun (carte).
• 855 - Traité de Prüm
À la mort de Lothaire (795 † 855), la France médiane est partagée entre ses trois fils. Charles de Provence (v. 845 † 863) reçoit le centre et le royaume de Provence (carte).
• 875
À la mort de l'empereur Louis II le Jeune (825 † 875), Boson V (844 † 887) est investi du comté de Provence par son beau-frère de Charles II le Chauve (823 † 877), roi de France occidentale et Empereur d'Occident. À sa mort en 887, son fils unique Louis II l'Aveugle (v. 882 † 928), sera nommé roi de Provence par l'empereur Charles III le Gros (839 † 888).
Événements du Xe siècle
► L'habitat au Moyen Âge : le cas de la vallée d'Apt - ici -
► L'habitat au Moyen Âge : le cas de la vallée d'Apt - ici -
► Frontières incertaines : les Juifs de Provence au Moyen Âge - ici -
Événements du XIe et XIIe siècle
Chronologie
Dès les premières années de ce siècle, les comtes Guillaume II le Pieux (993 † 1018), et son oncle, Rotboald Ier de Provence (? † 1008), ne sont plus en mesure de tenir les grands lignages en respect, d'où la militarisation de certaines villes comme Arles, puis le rattachement au Saint-Empire romain germanique (1032).
Autres facteurs d'affaiblissement, la Réforme grégorienne, initialisée avec la "Paix de Dieu" (infos), qui vise à éliminer les prélats soucieux de mener une politique dans l'intérêt du patrimoine familial, au détriment de celui de l'Église, et, vers la fin du siècle, l'absence des dynasties locales parties en croisade (infos).
• V. 1019
À la mort sans postérité de Rodolphe III (v. 970 † 1032), Conrad II Le Salique, duc de Franconie et empereur romain germanique hérite du trône de Bourgogne et d'Arles qui de fait sont annexés au Saint-Empire romain germanique (carte).
Les droits sur le comté de Provence sont transférés aux comtes de Toulouse, à l'occasion du mariage en 2e noce, de Guillaume III de Toulouse (v. 975 † 1037) avec Emma, comtesse de Provence, fille de Rotboald II comte de Provence et d'Ermengarde, nièce de Guillaume de Provence.
• 1033 et 1038
Les empereurs Conrad II le Salique (v.990 † 1039), et son fils Henri III du Saint-Empire (1017 † 1056), sont successivement couronnés roi de Bourgogne et d'Arles (carte).
• 1095
Du 1er au 7 mars, le pape Urbain II (1042 † 1099) rentré dans Rome après avoir affermi son pouvoir, convoque un concile à Plaisance, où une ambassade byzantine d'Alexis Ier Comnène (vers 1058 † 1118), vient requérir l’aide de guerriers occidentaux pour lutter contre les Turcs seldjoukides.
Au Concile de Clermont (18-24 novembre), Urbain II prêche lors de la clôture, la première croisade d’Orient.
• 1112
Début de la deuxième dynastie des comtes de Provence avec le mariage de Raimond Béranger III de Barcelone (1082 † 1131), avec Douce de Gévaudan (v. 1090 † 1129), fille aînée de Gegerbe de Provence (v. 1060 † 1115), comtesse de Provence et épouse de Gilbert Ier (1060 † 1111), comte de Gévaudan.
Ce mariage arrangé est d'abord contesté par de grandes familles provençales, puis à partir de 1119, par le parti Toulousain.
• 1125
Afin de mettre un terme aux rivalités des comtes de Toulouse et de Barcelone sur le comté de Provence, Alphonse Jourdain (1103 † 1148), doit renoncer à contrôler la totalité de la Provence et signe un traité de partage de la Provence. Il conserve ce qui est au nord de la Durance, qui devient le marquisat de Provence, alors que Raymond Bérenger III (1082 † 1131) reçoit le comté de Provence, au sud de la Durance.
La partie Nord-Est formera le comté de Forcalquier (carte).
• 1129
Les Avignonnais obtiennent du comte de Forcalquier la création d'un consulat, autrement dit d'un gouvernement municipal tenu par une petite noblesse urbaine de chevaliers et de prud'hommes et chargé de gérer les intérêts communs sans en accaparer le profit. Ils reconnaissent le droit à l'évêque d'approuver l'élection des consuls et de présider l'assemblée. Enfin, ils obtiennent l'accord de bâtir une nouvelle enceinte.
• 1144/1162 - Guerres baussenques
L'origine de ces guerres se situe à la fois dans la rivalité qui oppose Alphonse Jourdain (1103 † 1148), comte de Toulouse à Raymond Bérenger III, comte de Barcelone, dans les problèmes successoraux de la première dynastie des comtes de Provence, et dans les ambitions de Raymond des Baux (? † 1150).
• 1144
L'abbaye cistercienne de Silvacane est fondée par saint Bernard.
• 1148
Fondation de l'abbaye de Sénanque par une communauté de moines cisterciens venus de Mazan dans l'Ardèche.
• 1160
Comme à Sénanque, l'abbaye cistercienne du Thoronet est fondée par une communauté de moines cisterciens venus de Mazan.
• 1181
Le comté d'Orange, vassal du marquisat de Provence, était un fief du Saint Empire romain germanique car il faisait avant qu'il ne soit érigé en principauté autonome d'Orange, partie du royaume de Bourgogne.
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• 1184
Valdesius* d'origine lyonnaise, fonde le mouvement connu sous le nom de fraternité des Pauvres de Lyon. Condamné par le concile de Latran III (1179), ses compagnons s'installent dans les hautes vallées du Piémont, puis, dans le Luberon. Ils seront excommuniés pour leur vision de la foi par le concile de Vérone en 1184 (carte).
* Il est acquis qu'à l'origine il n'était connu que sous le nom de Valdesius, d'où le français Valdès ou Vaudès.
• 1193 - Traité d'Aix-en-Provence
Bertrand II de Forcalquier et son frère Guillaume en lutte avec le roi Alphonse II d'Aragon (1157 † 1196) qui cherchait à s'étendre vers le nord, sont contraints de signer le traité d'Aix-en-Provence, par lequel Garsende de Sabran (v. 1180 †v. 1242), comtesse de Forcalquier, héritait du Comté et doit épouser le fils d'Alphonse II d'Aragon, Alphonse II de Provence (v. 1180 † 1209).
Avec ce mariage célébré en 1193, le comté de Forcalquier est réuni au comté de Provence.
► La Réforme à Apt (Xe-XIIe siècles). Patrimoine, patronage et famille - ici -
XIIIe siècle à 1778 : des Carmes à Saint-Hilaire
Événements du XIIIe siècle
Vers le milieu de la décennie 1240/1250, une communauté composée d'ermites d'origine provençale ou occitane venant du mont Carmel en Terre sainte (infos), occupe après la grotte ermitage des Aygalades, au nord de Marseille, un site conventuel préexistant élevé à l'actuel emplacement de Saint-Hilaire, et y procèdent à la fondation du carmeli sti Hilarrii.
En l'absence de la charte de fondation de Saint-Hilaire et/ou d'un cartulaire, il n'y a à ce jour, aucunes indications avérées concernant le nom du donateur du foncier (terres, fermes, etc.), les droits d'usage, de justice sur ses terres et revenus (dîmes) concédés.
Chronologie
• 1208/1229 - Croisade contre les Albigeois - Traité de Meaux
Cette croisade proclamée par l'Église catholique fait suite à l'échec de ses prédicateurs envoyés en Languedoc afin de lutter contre le catharisme et le valdéisme, et l'assassinat de Pierre de Castelnau (v. 1170 † 1208), qui venait d'excommunier le comte Raymond VI de Toulouse (1156 † 1222).
Celle-ci évolue rapidement en guerre de conquête pour le compte de Simon de Montfort (1164/1175 † 1218), puis au bénéfice de Louis IX (1214 † 1270), lorsque le comté de Toulouse entre dans le domaine royal au décès de Jeanne de Toulouse (1220 † 1271, fille unique de Raymond VII de Toulouse (1197 † 1249), comte de Toulouse.
À la suite de la défaite de l'alliance du roi Pierre II d'Aragon (v. 1174 † 1177) avec les comtes de Toulouse, de Foix et de Comminges, lors de la bataille de Muret (infos), le traité de Meaux (1229), impose le transfert du marquisat de Provence au Saint-Siège, qui perd ainsi les actuels territoires du Gard, de l'Hérault, de la Drôme, du Vaucluse et de l'Aude.
Toutefois, le marquisat de Provence reste à la maison de Toulouse jusqu'en 1271.
• 1244
Des ermites provençaux d'une communauté installée au Mont Carmel en Terre Sainte, fondent aux Aygalades (dans l'actuel 15e arrondissement de Marseille), le premier couvent carme duquel sortiront les religieux qui créeront les Provinces de Narbonne et d'Aquitaine.
• 1246
Charles Ier de Sicile, couramment appelé Charles d'Anjou (1227 † 1285), frère de Louis IX, épouse Béatrice de Provence (1234 † 1267), comtesse de Provence et de Forcalquier, fille du comte Raymond Béranger V (v. 1198 † 1245) et de Béatrix de Savoie (1205 † 1266).
• 1271
Contrairement aux clauses du traité de Meaux, la maison de Toulouse cède le marquisat de Provence à Philippe III le Hardi (1245 † 1285).
• 1274 - création du Comtat Venaissin
Philippe III le Hardi rend au pape Grégoire X (1210 † 1276) le marquisat de Provence ou Comitatus Venaissini* (* origine de la dénomination discutée), base du futur établissement de la papauté à Avignon, au XIVe siècle.
Guillaume de Villaret (v. 1235 † 1305) est le premier recteur du Comitatus Venaissini ou terra Veanaissini. Nommé par le pape Grégoire X (1210 † 1276), afin d'affirmer ses droits sur le Comtat, face aux revendications de Philippe II de Bourgogne, dit Philippe le Hardi (1342 † 1404), roi de France (liste des recteurs).
• 1291
Le 5 avril la ville de Saint-Jean-d'Acre est assiégée par les Mamelouks. Après un siège de 40 jours la citadelle tombe le 28 mai.
Les dernières places chrétiennes sont évacuées au cours de l'été (Tyr, Sidon, Beyrouth, Tortose et Château Pèlerin). Les Chrétiens ne conservent que Chypre, qui ne sera prise par les Turcs qu'en 1571.
• 1296
Installation de frères carmes de Saint-Hilaire et de Notre-Dame-de-Lumières à Apt, sous des conditions assez dures, dont la première fut qu'ils ne s'établissent jamais dans la ville, c'est-à-dire intra-muros. D'abord le chapitre leur fait donation d'une chapelle bâtie au quartier de Saint Antoine, sous le titre de Saint Paul, avec permission d'y célébrer la messe et d'y ensevelir les morts.
Les Tuchins (infos) ayant ruiné leur couvent vers le milieu du XIVe siècle, ils se réfugient dans la ville et et croient avoir trouvé l'occasion favorable de s'affranchir de la servitude qui les en excluait; mais bientôt le peuple les oblige d'en sortir; on fit même garder les portes pour les empêcher d'y revenir, et malgré les plaintes qu'ils portèrent au pape, la commune fut maintenue dans le droit qu'elle avait de ne pas les recevoir intra-muros.
► La taille des Juifs de Provence sous Charles Ier de Sicile - ici -
Événements du XIVe siècle
Au cours de ce siècle, est édifiée sous le titre de Saint-Étienne, une nouvelle église à Ménerbes, son prieuré est annexé au chapitre de Saint-Agricol d’Avignon. À l’époque de la construction, un Carmejane, possédant plus de cent directes dans Ménerbes, obtient la concession d’y faire bâtir à ses frais une chapelle, sous le titre du Saint-Sépulcre.
Chronologie
• 1303
► Cavaillon au début du XIVe siècle. Étude économique et sociale - ici -
Création de l'Université d'Avignon (Univeristés médiévales).
• 1305
Le 5 juin, Bertrand de Got (v. 1264 † 1314), archevêque de Bordeaux est élu pape en son absence; Il prend le nom de Clément V. Peu décidé à se rendre à Rome, il décide de s’installer en pays plus neutre que la Guyenne anglaise.
• 1309
Clément V s'installe le 9 mars, avec sa curie de quelque quatre cents personnes, à Avignon, ville qui appartient au comte de Provence Charles II d'Anjou, et donc hors de France, mais à quelques pas de celle-ci... Clément V sera le premier des sept papes qui siégèrent à Avignon entre 1309 et 1377 (liste des papes d'Avignon).
Charles II d'Anjou décède le 6 mai 1309 à Naples, laissant le trône à son fils Robert Ier de Naples (1277 † 1343).
• 1311/1312
Concile de Vienne - Suppression de l'ordre du Temple.
• 1316/1334
Pontificat de Jean XXII (1244 † 1334).
• 1318
Quatre Franciscains, accusés dans un procès en inquisition mené par Michel Lemoine, inquisiteur franciscain de Provence, d'avoir réformé leur ordre pour suivre à la lettre, la règle de Saint-François, et prit le nom de spirituels, sont jugés coupables et brûlés vifs, le 7 mai 1318, dans le cimetière de l'église Notre-Dame-des-Accoules, à Marseille (infos). Cette tragédie est étudiée et retracée par Raoul Manselli (Spirituali e beghini in Provenza (1959), trad. f r. Duvernoy, Spirituels et béguins du Midi (1989).
• 1320
Acquisition de la seigneurie de Carpentras, dont la ville remplace Pernes comme capitale du Comtat Venaissin.
► L'espace urbain et l'espace régional de Cavaillon vers 1320-1340 - ici -
• 1324
Premier séjour de Francesco di ser Petracco, dit Pétrarque (1304 † 1374) à Avignon (portrait).
• 1334/1342
Pontificat de Benoît XII (v. 1285 † 1342).
• 1335/1342
Construction du vieux palais à Avignon par l'architecte Pierre Peysson.
• 1337/1453
Le 7 octobre lorsque le représentant d'Édouard III d’Angleterre (1312 † 1377), déclare la guerre à Philippe VI de Valois (1293 † 1350), s'ouvre une période de cent seize ans, pendant laquelle s’affrontent sur le sol français deux dynasties, les Plantagenêts et la Maison capétienne de Valois (carte).
• 1338
L'évêque de Cavaillon, Philippe de Cabassole (1305 † 1372), patriarche de Jérusalem, rédige les premiers statuts du Comtat Venaissin.
• 1342/1352
Pontificat de Clément VI (1291 † 1352).
• 1344
Achat par Clément VI de la seigneurie de Visan.
• 1345/1360
Construction du nouveau palais à Avignon.
• 1347/1350
La peste noire se répand depuis Marseille, en novembre 1347. Elle gagne Avignon en janvier 1348, Montpellier puis Béziers, fin juin elle est à Bordeaux. La même année, grâce au transport maritime, elle touche l'Angleterre le 24 juin, et elle est à Paris le 20 août (carte).
On estime que la peste noire va tuer entre 30 et 50% de la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes.
► Conséquences et intérêt démographique de la Peste noire - ici -
• 1348
Clément VI achète Avignon avec toutes ses dépendances, à Jeanne Ire d'Anjou (v. 1326 † 1382), comtesse de Provence, pour 80 000 florins d'or, et la déclare absoute de coulpe et de peine dans l’assassinat de son premier époux André de Hongrie (1327 † 1345). La citée papale étant en terre d'Empire, l'acte de cession est fait en présence des plénipotentiaires de Charles IV de Luxembourg qui l'enregistrent par lettres datées du 9 juin.
► Les épidémies de peste à
Carpentras et dans le Comtat Venaissin
(1395-1725) -
ici -
• 1352/1362
Pontificat d'Innocent VI (1282†1362).
• 1357/1358
Arnaud de Cervole (v. 1300 † 1366), reconnu clerc indigne en 1347, commence alors une carrière de brigandage (homme de guerre) dans la région de Bordeaux. Vassal du roi de France, après la bataille de Poitiers, il est engagé par les comtes des Baux. À la tête de ses compagnies de Routiers, il ravage la Provence, rançonne le pape Innocent VI (1282 † 1362) à Avignon, puis pille la Bourgogne.
Pour lutter contre ces Routiers, le sénéchal de Provence Foulques d'Agoult-Sault, fait appel à Jean Ier (1319 † 1373), comte d'Armagnac, mais l'intervention de ses troupes est aussi terrible que celle des Routiers.
• 1357/1370
Construction de la nouvelle enceinte d'Avignon.
• 1362/1370
Pontificat d'Urbain V (Guillaume de Grimoard 1310 † 1370), sixième pape à Avignon.
• 1365
Le 04 mai, concile d'Apt, présidé par Guillaume de la Garde, archevêque d'Arles, Philippe de Cabassolle (1305 † 1372), nommé patriarche de Jérusalem par Urbain V, Bertrand Décio cardinal, archevêque d’Embrun et Jean de Piscis archevêque d’Aix.
Les vingt-huit Canons publiés par cette assemblée touchent la discipline ecclésiastique et la réformation des mœurs (page 253).
• 1367
Urbain V s'installe à Rome.
• 1367
Urbain V de retour à Avignon où il décède.
Les Carmes installés extra-muros depuis 1296 dans le quartier Saint Antoine d'Apt, sont autorisés à s'établir intra-muros, sous la condition qu'ils se démettent de l'église de Saint Paul, et qu'ils payent annuellement 2 florins d'or au chapitre, sous peine de ne pouvoir assister aux processions. Quant aux sépultures, oblations et legs pieux, il est convenu qu'ils peuvent les recevoir, moyennant le paiement à la cathédrale des droits qui sont d'usage.
Ces conventions signées de part et d'autre, le prévôt, au nom du chapitre, leur permet de bâtir dans la ville une église avec un cimetière, et un clocher à une seule cloche.
La première maison qu'ils habitent est celle du commandeur de Joucas, située sur la place de saint Martin, à laquelle ils ajoutent dans la suite celle d'une branche des Simiane, qui leur est donnée par les héritiers de cette famille.
• 1370/1378
Pontificat de Grégoire XI (1329/1331 † 1378).
• 1377
Grégoire XI s'installe à Rome.
• 1378
À Rome, double élection au Saint-Siège d'Urbain VI (1318 † 1389) et de Clément VII (1478 † 1534).
• 1378
Clément VII et sa curie s'installent à Avignon afin de lutter contre Urbain VI.
• 1383
Annexion de Grillon au Comtat en application de la transaction entre la papauté d'Avignon (antipape Clément VII - 1342 † 1394) et le Dauphin Charles (Charles VI - 1368 † 1422)), qui reçoit en échange la moitié de Montélimar qui dépendait du Siège Apostolique.
• 1386
Jean III de Chalon-Arlay (? † 1418) devient prince d'Orange en épousant Marie des Baux (? † 1417), héritière de la Principauté d'Orange (fille du prince d'Orange Raimond V des Baux et de Jeanne de Genève). Son fils, Louis II le Bon lui succède au titre de seigneur de Chalon-Arlay et prince d'Orange.
• 1389/1399
Après que la seconde dynastie angevine des comtes de Provence soit revenue sur les donations effectuées par la reine Jeanne, Raymond-Louis Roger de Beaufort (1352 † 1413), vicomte de Turenne, petit-neveu de Clément VI et neveu de Grégoire XI, Capitaine des Armes du Comtat Venaissin, rentre en conflit armé avec le pouvoir papal. Il reste tristement célèbre par la guerre et les pillages qu'il entreprent en Provence, dans les Baronnies et en Valdaine, aux portes de Montélimar.
• 1389
Henri de Sévery (? † 1396), nommé recteur du Comtat Venaissin en 1379 par l'antipape Clément VII, rédige de nouveaux statuts pour le Comtat en remplacement de ceux de Philippe de Cabasolle (1305 † 1372), quinzième recteur du Comtat.
• 1389/1404
Pontificat à Rome de Boniface IX (v. 1355 † 1404).
• 1394/1417
Élection de l'antipape Benoît XIII qui régna à Avignon.
► Les Italiens à Orange au XIVe siècle - ici -
► État de siège à Pertuis en 1397 - ici -
Événements du XVe siècle
Âge d'Or marqué par les réunions des Chapitres de la Province de Provence en 1448, sous la présidence du R.P. Jacques Gillet, Provincial de Provence, et en 1472, sous la présidence du R.P. Jacques Jacobi.
Chronologie
► Persée: Le Comtat Venaissin pontifical au début du XVe siècle - ici -
► Le terroir de Valréas au début du XVe siècle - ici -
• 1404/1406
Pontificat à Rome d'Innocent VII (1336 † 1406).
• 1409
Louis II d'Anjou (1377 † 1417), comte de Provence, époux de Yolande d'Aragon (1381 † 1442), fonde l'université d'Aix-en-Provence qui va faire d'Aix un centre culturel et universitaire renommé.
• 1412
Concile de Rome.
► Recherche d'une méthode
d'interprétation
démographique des
cadastres
du Comtat-Venaissin (1414) : le cas de Ménerbes -
ici -
• 1434/1480
Règne du roi René d'Anjou ou René Ier d'Anjou (1409 † 1480), oncle de Louis XI de France, dit le Prudent (1423 † 1483), au cours duquel il relance l'économie locale très affectée au début du XVe siècle par les séquelles de la peste et de la guerre de Cent Ans (1337/1453).
• 1443
Le Cardinal Pierre de Foix (1386 † 1464), est nommé recteur du Comtat Venaissin par le pape Eugène IV (1383 † 1447). En sa qualité de recteur, il accorde à tous les étrangers qui viendront s'établir dans une localité quelconque du Comtat, de nombreuses franchises, et spécialement une exonération générale de toutes charges et contributions pendant dix années, à la seule condition de s'établir dans le pays à perpétuelle demeure (ad moram continuam et perpetuam).
Les annotations de Maître Jh-François Bonnet, avocat à Carpentras, sur cette décision sont les suivantes:
"Ce statut est fait pour attirer dans le Comtat dépeuplé, à la suite des guerres longues et intestines, de nouveaux et nombreux habitants... Un État ne fleurit jamais mieux que quand il est bien peuplé, à cause des arts qu'on y exerce, et de la culture des terres qu'on y affectionne..."
"Au surplus, il est bon de dire que toute sorte d'habitant ne fait pas fleurir un État; les vagabonds et gens sans aveu ne doivent point être reçus, mais repoussés et chassés comme la peste d'un État... Il n'y a que ceux qui ont les moyens de vivre, ou qui exercent des arts et métiers, qui doivent être reçus à bras ouverts, et qui, pour être censés citoyens, doivent déclarer y vouloir habiter pour toujours."
• 1445
Le roi René d'Anjou marie sa fille Marguerite d'Anjou (1429 † 1482) au roi Henri VI d'Angleterre (1421 † 1471).
• 1453
La défaite de Jean Talbot (entre 1384/1390 † 1453) face à l'armée franco-bretonne commandée par Jean Bureau (v. 1390 † 1463) et son frère Gaspard (? † 1469), à la bataille de Castillon, sur la rive droite de la Dordogne, marque la fin de la guerre de Cent Ans (carte).
• 1457
Concile d'Arles présidé par l'archevêque Pierre de Foix (1386 † 1464), recteur du Comtat Venaissin.
• 1458
Concile d'Avignon présidé par l'archevêque Pierre de Foix, recteur du Comtat Venaissin.
► Juifs et néophytes en Provence
: l'exemple d'Aix à travers le destin
de Régine
Abram de Draguignan (1469-1525) -
ici -
• 1471
Déposé par Edouard IV d'Angleterre (1442 † 1483), Henri VI d'Angleterre (1421 † 1471) est assassiné et son épouse Marguerite, fille du roi René d'Anjou, est emprisonnée. Son père ne pouvant payer la rançon de 50 000 écus pour la libérer, celle-ci est avancée par son cousin, Louis XI (1423 † 1483), contre la promesse de cession de ses duchés d'Anjou, de Bar, de Lorraine et de Provence.
• 1474
Le roi René d'Anjou lègue par testament l'Anjou et la Provence à son neveu, Charles V d'Anjou (v. 1446 † 1481).
• 1476
À la suite d'un arrêt de procès au Parlement de Paris, Louis XI fait accepter au roi René d'Anjou, une pension de dix mille livres par an, contre le lègue de la Provence à son neveu, Charles III du Maine (v. 1446 † 1481), dont il est lui-même l'héritier (carte).
• 1481
Mort de Charles III du Maine. N'ayant pas d'enfant, Louis XI hérite de la Provence.
• 1486
La Provence est définitivement rattachée au royaume de France à l'issue des États de Provence* de 1486, ce que la tradition historiographique appelle "Constitution provençale".
* En Provence, terre tardivement rattachée à la couronne de France, les États jouèrent un grand rôle, dès le Moyen Âge, notamment aux XIVe et XVe siècles, en raison des incertitudes dynastiques, de l’absence chronique et prolongée des comtes de Provence, ou encore des troubles politiques et militaires.
Cf. Les Statuts et Coutumes du pays de Provence commentés par M. Jacques Morgues, avocat en la Cour, imprimé à Aix en 1642 (ici).
► Détecter une minorité : les Vaudois du Lubéron (1460-1560) - ici -
Événements du XVIe siècle
Au cours de ce siècle, plusieurs alertes marquent la vie du couvent.
◊ En 1542 - Placé sur les confins de la Provence et du Comtat, Cabrières fut un des centres auquel se rallient une trentaine de villages atteints par l’hérésie des Vaudois. Loin d’être terrifiés par l’arrêt de 1540, fulminé contre les hérétiques de Mérindol, ceux de Cabrières se mettent en mouvement, au mois de septembre 1542 et commettent les plus graves désordres, avec à leur tête Eustache Maron, leur compatriote.
◊ En 1570 - Après avoir pris Mérindol, les religionnaires de Provence, brûlent le château de Javon, puis, avec le concours des métairies de Lauris, et de villageois de Ménerbes, Oppède, Maubec, Robion, Murs et même Cavaillon, tentent une attaque de nuit contre Mourmoiron. Repoussés par Chabrillant, gouverneur de Carpentras, ils se replient sur Joucas et le couvent Saint-Hilaire, dont ils emmenent le Prieur et les autres religieux.
◊ En 1571, par une bulle du 25 novembre, Pie V déclare que tous les biens, tant urbains que ruraux des habitants de Ménerbes, seraient désormais allodiaux et, comme tels, affranchis des lods et des censes.
◊ Le 4 octobre 1573, la place de Ménerbes est investie par Scipion de Valavoire et Ferrier (originaire de Bonnieux), à la tête d'une troupe de calvinistes renforcée de religionnaires de la Valmasque. L'année suivante, les calvinistes s'emparent de Buoux (qui ne sera démantelé qu'en 1660 sur ordre de Louis XIV).
Pendant 5 ans, Ménerbes fut comme la citadelle du protestantisme et ne capitule que le 9 décembre 1578, après 15 mois de siège, sur lettre écrite dit-on de la main du Béarnais. Le siège, qui coûta des sommes immenses, réunit une partie des noblesses de France et du Comtat est conduit un moment par le duc d’Angoulême, frère naturel du roi et grand-prieur de France, qui "ménage" le village avec l’espoir d’en obtenir la seigneurie.
◊ En 1585, des religionnaires, sous les ordres de Montbrun et de Lesdiguières ravagent Saint-Hilaire que leurs prédécesseurs s'étaient contentés de mettre à sac. À la suite de cet événement dramatique, le bâtiment conventuel est abandonné pendant près de 70 ans.
Ce siècle très agitée sur le plan religieux, et celui de la répression du protestantisme et du valdéisme, mouvement religieux qui prit naissance en 1173 à la suite de la conversion de Valdesius, riche marchand lyonnais qui fonda un mouvement, les "Pauvres de Lyon" qui désirait revenir à l'église primitive, obtenir le droit de prêcher l'évangile pour les laïques, hommes et femmes, et traduire la Bible.
* Très rapidement, il a des démêlés avec l'Évéque de sa ville au sujet de prédications. Au début, le mouvement n'est pas condamné, mais il se heurte à la hiérarchie catholique. Si les "Pauvres de Lyon" ne sont pas condamnés lors du IIIe concile de Latran en 1179, le canon 27 de ce concile ne les nomme pas explicitement, le valdéisme est condamné en 1184 lors du concile de Vérone réuni par le pape Lucius III (1097-1185).
► Les Vaudois en Provence - Chronologie - ici -
Chronologie
• 1501 - Édit de Lyon
L'édit de Lyon de juillet porte érection du Parlement de Provence. Cour souveraine, à l’instar des autres parlements du royaume de France, tous issus d’anciennes cours féodales, le parlement de Provence connaît, en appel, des causes civiles et criminelles en provenance des tribunaux des sénéchaussées constitutives du comté de Provence et Forcalquier.
• 1501 - Édit de Joinville
Il porte réformation de la justice dans le comté de Provence. Il organise ses pouvoirs et les renforce au détriment, notamment, de ceux du Sénéchal d’Aix.
Le pape Alexandre VI (1431 † 1503), inféode la baronnie d'Oppède à Accurse Maynier, ancien ambassadeur de France à Venise et président du Parlement de Provence en 1507.
► La perception du subside versé
au roi Louis XII par les "nouveaux
chrétiens"
résidant en Provence (1512-1513) -
ici -
• 1524/1536
Invasion de la Provence par les Impériaux de Charles-Quint (1500 † 1558), archiduc d'Autriche et prince des Espagnes.
• 1528
L'évêque d'Apt, Jean Nicolaï, lance des procès en hérésie à l'encontre des Vaudois installés sur le versant français du Luberon. Dans le Comtat Venaissin, alors que le vice-légat du pape confisque des terres de Vaudois et les redistribue à des catholiques, Clément VII demande à François Ier d'agir de même.
• 1530
Au décès de Philibert de Chalon-Arlay (1502 † 1530), son neveu, René de Chalon (1519 † 1544), prince d'Orange, comte de Nassau et seigneur de Bréda, hérite de la principauté d'Orange.
• 1532
Le parlement d'Aix-en-Provence, auquel participe le fils d'Accurse Maynier, Jean Maynier (1495 † 1558), en qualité de conseiller, condamne sept personnalités vaudoises, et demande aux seigneurs locaux de confisquer les terres des Vaudois.
• 1536
Le maréchal de France Anne de Montmorency (1493 † 1567), organise la défense de la Provence contre Charles-Quint. Ses troupes s'installent à Avignon, abandonnant aux Impériaux tout ce qui était entre les Alpes et la Durance, Bonneval ayant pour ordre d'en ruiner volontairement les ressources.
Si les Impériaux prennent sans résistance Aix-en-Provence, ils échouent à prendre Marseille, Arle. Compte tenu de ces revers militaires, Charles-Quint ordonne la retraite au-delà des Alpes.
La retraite de Charles-Quint, quatre ans plus tard, en 1545, aura pour conséquence l'annulation des lettres de grâce accordées par François Ier aux dix-neuf Vaudois du bourg de Mérindol (Vaucluse), condamnés pour hérésie.
• 1539 - Ordonnance de Villers-Cotterêts
L'ordonnance de Villers-Cotterêts impose la primauté et l'exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique du royaume de France (art. 111). Il s'agit du plus ancien texte encore directement en vigueur en France.
Son art. 51 impose la tenue de registre pour preuve des baptêmes.
► Huguenots des villes et huguenots des champs : les premiers réformés de Provence (1530- 1560) - ici -
• 1540 - Arrêt de Mérindol
L’arrêt de Mérindol (texte intégral) est un arrêt rendu le 18 novembre par le parlement de Provence contre les Vaudois de Mérindol (84360), bourg situé au sud du Vaucluse, à l'extrémité ouest du massif du Luberon (infos).
• 1544
Décès de René de Chalon (1519 † 1544), prince d'Orange, comte de Nassau et seigneur de Bréda, qui en l'absence de descendance légitime désigne son cousin Guillaume de Nassau-Dillenbur (1533 † 1584), qui prend le titre de Guillaume Ier d'Orange-Nassau, dit Guillaume le Taciturne, et qui hérite de toutes ses terres et de la principauté d'Orange.
L'abbaye de Sénanque est dévastée par les Vaudois et le bâtiment des convers est détruit.
• 1545
François Ier envoie de nouvelles lettres patentes exécutoires de l'édit de Mérindol, afin "de faire en sorte que le pays de Provence fût entièrement dépeuplé et nettoyé de tels séducteurs". Les exécuteurs de cette sentence furent l’avocat du roi, Guérin, le capitaine Paulin (v. 1498 † 1578), officier de marine de la Couronne de France, et Jean Maynier (1495 † 1558), baron d'Oppède.
Les habitants de vingt-deux villages furent taillés en pièces jusqu’au dernier lors de cette expédition militaire commencée le 13 avril. En récompense de ses actes, Jean Maynier est fait chevalier de l’ordre de l’Éperon d’Or* (connu anciennement sous le nom d’ordre de la Milice Dorée) par le pape Paul III (1468 † 1549).
* Dans son livre Le massacre des Vaudois du Luberon, Guy-Jean Arché indique qu'il est fait chevalier de Saint-Jean-de-Latran le 28 août 1556 (donc sous le pontificat de Paul IV).
Le parlement d’Aix proclame par toute la Provence, "que nul n’osât donner retraite, aide, secours, ni fournir argent ni vivres à aucun Vaudois ou hérétique", sous peine de mort.
• 1557
Les États du Comtat désirent mettre la législation du pays à la portée de tout le monde, à ce titre, ils demandent que les statuts écrits en latin soient officiellement traduits en français. Ce travail est imprimé en 1558.
• 1567 - Massacre de la Michelade
Les délégués du Languedoc réunis sous la présidence de Guillaume Pellicier II (1480†1568), premier évêque de Montpellier, s'opposent à la nomination de protestants aux postes de sénéchaux et professeurs de collège.
À Nîmes, une altercation suivie d'une émeute entre protestants et catholiques survenue lors de la fête de la Michelade, foire qui a lieu le jour de la saint-Michel, sert de prétexte à un règlement de compte entre les deux familles les plus influentes de la ville: les Albenas catholiques et les Calvières protestants, qui s'opposent depuis de nombreuses années (infos).
Les émeutiers protestants massacrent le vicaire général et une vingtaine de moines ou clerc, et pillent les églises catholiques de la ville. Cette émeute de Nîmes s'inscrit dans l'ensemble de troubles entraînés par les guerres de religion qui déchirent la France au XVIe siècle.
• 1573/1578
Siège de la place de Ménerbes prise le 4 octobre 1573 par des troupes protestantes placées sous le commandement de Scipion, seigneur de Valavoire. La riposte des pontificaux traîne en longueur, et n'intervient qu’après la nomination de Dominique Grimaldi (? † 1592), comme recteur du Comtat. La place, privée d’eau potable, les assiégés concluent un traité le 6 novembre 1578, traité qui est approuvé par le roi de France, par lettres patentes du 18 du même mois, portant une amnistie générale.
Dès que le parlement d'Aix les eut entérinées, la reddition de Ménerbes s'opére le 9 octobre 1578. André Meynard obtint une capitulation honorable, ce traité prévoyant que les religionnaires sont rétablis dans leurs biens, emplois et dignités et qu'ils ne peuvent être inquiétés au sujet de la religion.
► Thérapeutique et peste à la fin
du XVIe siècle. Un exemple, l'infirmerie
de Signes (Var),
1587 -
ici -
• 1579
le 7 février, Grégoire XIII (1502 † 1585 - 226e pape) ratifie la paix de Nîmes, mais avec quelques réserves. Les hérétiques "ne jouiraient de leurs biens dans ses terres que par procureur; ils n'acquerraient aucun immeuble, sinon par héritage ab intestat, et ne pourraient jamais venir dans le Comté, même pour cause de passage, sans sauf-conduit par écrit, pour trois jours seulement chaque fois".
• 1598 - Édit de Nantes
L'Édit de tolérance est signé en plusieurs textes à Nantes par Henri IV (1553 † 1610), qui accorde la liberté de culte dans les lieux où le protestantisme était installé avant 1597. Cent-cinquante lieux de refuges sont donnés aux protestants, dont 51 places de sûreté dont Montpellier, Nîmes, Alès. Ces places pouvant être défendues par une armée (infos).
► Les confréries de métier dans le Comtat Venaissin au XVIe siècle - ici -
► Les legs charitables dans les testaments du XVIe siècle à L'Isle-sur-
Sorgue et à Courthézon - ici -
Événements du XVIIe siècle
Au milieu de ce siècle, afin de permettre le retour d'une communauté carme à Saint-Hilaire, les couvents réformés de la Province décident de prendre en charge le coût des travaux de restauration.
◊ En 1656, répondant à une requête de Louis Fortia, évêque de Cavaillon, un bref du pape Alexandre VII, daté du 15 février, ordonne, sans consulter les Supérieurs de l'Ordre, le transfert de possession du couvent et de ses revenus au bénéfice du Séminaire des petits clercs de Cavaillon.
La prise de possession n'aura lieu que le 15 mai 1658, en présence de R.P. Maître François de Vassoux, prévôt coadjuteur de l'église cathédrale de Cavaillon, provicaire général de Monseigneur François Hallier, évêque de Cavaillon, alors que les frères de Saint-Hilaire sont réunis au Chapitre provincial tenu au couvent d'Avignon!
◊ Le 27 mai 1658, les habitants de Ménerbes se prononcent contre leur pasteur, Claude Guilbert, qui soutientt cette usurpation, en adressant au pape Alexandre VII une supplique afin d'obtenir l'annulation des dispositions du bref 15 février 1656, et le retour des Carmes à Saint-Hilaire.
◊ Le 24 mai 1658, c'est Messire Charles de Rhodes, Vicaire de la Coste (infos), qui viendra témoigner en faveur des Carmes de Saint-Hilaire:
Nos inproscripti omnibus et singuli, quibus interest, fidem facimus RR. Patres Carmelitas conventus Sti Hilarii cum bono virtutum odore semper vixisse nec usquam aliquid reprechensione dignum in eis compertum esse, sœpe apud nos habuisse conciones quadragesimati tempore, gratis non sine audientium fructu, quorum saluti et morum correctioni pro viribus insistebant, sœpe etiamconfessionibus audiendis vacasse et hoc in loco hœresis maxima ex parte imfesto, cum ministris hœreticorum de Fidei controversiis ad catholicam fidem stabiliendam disputass et alia Christianæ pietati officia peragere. In quorum fidem prœsentes litteras, manu signalas, eis dedimus.
Datum Coste anno 1658, die 24 mensis maii.
C. de Rhodes, Vic loci de Coste
Traduction réalisée par le frère Robert ARCAS, Ordre des Carmes Déchaux d'Avon (77210):
Nous soussignés, à tous et chacun de ceux qui sont concernés, nous attestons que les RR Pères Carmes du couvent Saint-Hilaire ont toujours vécu en bonne odeur de vertu(s), que jamais on n’a trouvé chez eux quoi que ce soit de répréhensible, que souvent, au temps du Carême, ils ont tenu chez nous des conférences, gratuites, et fructueuses pour les auditeurs, où ils se sont attachés selon leurs forces au salut et à la correction des mœurs, que souvent ils ont passé du temps à entendre des confessions, que dans ce lieu contaminé en très grande partie par l’hérésie ils ont débattu avec les ministres des hérétiques dans des controverses sur la foi, pour soutenir la foi catholique, et qu’ils ont assuré d’autres services de la foi chrétienne. En foi de quoi nous leur avons remis les présentes lettres, signées de notre main.
Donné à Coste le 24 mai 1658.
C. de Rhodes, vicaire de Coste
La véracité de cette attestation sera soutenue par écrit, le 26 juin 1658, par Messire Pierre du Bois, docteur en droits et juge ordinaire du lieu de la Coste.
Forts de leurs droits, les Carmes rentrent dans la paisible possession de leur monastère et de tous ses droits et dépendances vers la fin de cette décennie.
◊ Au cours de l'année 1663, le R. P. Michel du S. Esprit, Commissaire général des Carmes réformés de Provence, de passage à Saint-Hilaire pour y maintenir la réforme, et informé du miracle dont a bénéficié en 1661, Antoine de Nantes dit Jalleton, habitant de Goult.
Conscient de l'intérêt à développer un culte marial dans cette région acquise au protestantisme, et au terme de plusieurs mois de tractation avec les autorités civiles et religieuses, ainsi qu'avec les propriétaires des terrains, il obtient pour son ordre, le 23 décembre 1663, ce lieu consacré et miraculeux dont il va faire un grand centre de pèlerinage.
► Les miracles à Notre-Dame-de-Lumières - ici -
◊ Le 24 avril 1671, Actes du Chapitre provincial des Carmes de la Province de Provence, célébré le 24 avril 1671, au nouveau couvent carme de Notre-Dame-de-Lumières, sous la présidence du T. Rév. P. Bazile de Remezan, ex-provincial, et nommé commissaire par le Rme Mathieu Orlando, Prieur général de l'Ordre.
À cette occasion, le Définitoire élit par suffrage secret les Prieurs des 21 de la Province de Provence, dont le R. P. Élie de Saint-Rémy à Saint-Hilaire.
Chronologie
• 1622
Afin de limiter les risques d'épidémie, le parlement de Provence décide de limiter aux seuls ports de Marseille et de Toulon, l'accès des navires venus en "droiture" des pays du Levant (Proche-Orient).
• 1629 - Ier révocation de l'édit de Nantes
Révocation des clauses militaires de l'édit de Nantes: les places de sûreté protestantes sont supprimées. Mais la liberté de culte dans tout le royaume, est maintenue, sauf à Paris.
• 1629 - Edit de Nîmes
Donné à Nîmes au mois de juillet l'an de grâce 1629 et de notre règne le 20e. Signé, LOUIS. Cet édit enlevait aux protestants leur garantie fondamentale "les places de sûreté". Les assemblées politiques étaient définitivement interdites. Politiquement ces privilèges qui leur donnaient une place particulière dans l'État étaient inadmissibles pour l'autorité royale. Mais leur perte ne faisait plus dépendre le statut des protestants que du bon plaisir du roi. À terme la disparition du parti protestant signifiait nécessairement la révocation. Pourtant de 1629 à 1660, ce fut l'accalmie.
► Texte de l'Edit - ici -
• 1660/1685 - 2e révocation de l'édit de Nantes
À partir de 1660, une politique de conversion plus ou moins forcées (dragonnades) des protestants est exigée par Louis XIV (1638 † 1715), dans l'ensemble du royaume.
• 1664
Acte de fondation du sanctuaire de Notre-Dame de Lumières à Goult (84220), daté du 1er avril (infos).
• 1671
Chapitre provincial des Carmes au couvent de Notre-Dame-de-Lumières à Goult (84220).
• 1685 - Révocation définitive de l'édit de Nantes
Le 18 octobre 1685, à Fontainebleau, le roi Louis XIV, révoque définitivement l'Édit de tolérance signé à Nantes en 1598 par son grand-père Henri IV (1553 † 1610) (Edit).
► Un carrousel à Apt en 1697 (d'après un récit de l'époque) - ici -
► Le financement de la peste à Aix-en-Provence au XVIIe siècle - ici -
Événements du XVIIIe siècle
◊ En janvier 1759, la communauté de Saint-Hilaire donne mille livres aux Carmes de Notre-Dame-de-Lumières pour leur pressant besoin de payer les dettes considérables dont leur couvent est redevable.
◊ De 1776/1779, la Commission des Réguliers (infos), instituée par arrêt du Conseil du 31 juillet 1766, à la suite d’une délibération de l’assemblée du Clergé de la même année, est chargée de rechercher et de réformer les abus qui s’étaient introduits dans les monastères, afin d’y rétablir le bon ordre et la discipline, et d'examiner la situation financière des établissements trop pauvres pour subsister.
En 1768, Saint-Hilaire ne comptait plus que cinq religieux alors qu'il y en avait huit en 1652.
En conséquence, la commission des réguliers propose la suppression de Saint-Hilaire, décision qui sera rendue effective quelques années plus tard par les chapitres provinciaux de 1773 et 1776 et confirmée par un rescrit de la Sacrée Congrégation de février 1779, qui indique que tous les biens de Saint-Hilaire sont incorporés au couvent d'Avignon (le cloître réhabilité est devenu un lieu permanent du festival d'Avignon).
Deux questions se posent alors: pourquoi le couvent de Lumières où il y a encore moins de frères qu'à Saint-Hilaire, n'est-il pas aussi fermé, et pourquoi Saint-Hilaire est réuni au couvent d'Avignon et non à celui de Notre-Dame-de-Lumières?
◊ Le dimanche 13 juin 1779, la chambre haute de la Communauté de Ménerbes décide d'envoyer une députation au Vice-Légat d'Avignon pour le prier de présenter un mémoire au pape, afin d'annuler le rescrit obtenu par les Carmes le 5 février 1779, et obliger ceux-ci à revenir à Saint-Hilaire. Cette démarche reste sans suite, le vice-légat, Monseigneur Felonaviro faisant valoir à la chambre haute que cette affaire est classée.
Chronologie
• 1713 - Traités d'Utrecht
Ils mettent fin à la guerre de succession d'Espagne. La principauté d'Orange est rendue à la France par l'électeur de Brandebourg, Frédéric III Hohenzollern (1657 † 1713 - premier roi en Prusse en 1701), soutient du roi d'Espagne, Philippe V d'Espagne (1683 † 1746).
• 1720
Le 1er juillet, le Grand Saint Antoine, navire marchant affrété par Jean-Baptiste Estelle, premier échevin de Marseille, quitte Saïda avec un chargement de coton, de laine et de soie. Bien que tenu à quarantaine (le Proche-Orient est connu comme foyer endémique de peste), une partie de la cargaison est déchargée (iconographie).
Le 20 juin, après les dix décès survenus en mer à bord du navire, Marie Dunplan, lavandière, sera la première victime d'une véritable hécatombe: 40 000 Marseillais (plus du tiers de la population) périssent de cette épidémie, entre 90 000 et 120 000 (Marseille comprise) sur une population d'environ 400 000 provençaux, avant de gagner l'Europe entière.
Le 31 juillet, le parlement d'Aix fait interdiction aux Marseillais de sortir de leur terroir, et aux habitants de la Provence de communiquer avec eux.
► La peste de Marseille de 1720/1721 vue par les Anglais - ici -
► La peste de 1720 à Marseille et les intendants du bureau de santé - ici -
► Le récit de la peste de Marseille de 1720 du notaire Urtis - ici -
• 1720/1722
Afin de contenir la propagation de la pandémie, les autorités des territoires pontificaux d'Avignon et du Comtat Venaissin confient à Antoine d'Allemand, architecte à Carpentras, la conception et le tracé d'une ceinture sanitaire constituée d'un mur entre Saint-Hubert et Saint-Ferréol, et de là, en suivant la Durance, jusqu'à son embouchure dans le Rhône, puis en remontant le Rhône, jusqu'à Avignon.
• 1720/1722
Le "Mur de la peste" de 27 km au travers des Monts de Vaucluse, est doublé d’une seconde muraille à douze mètres de la première.
• 1750
Les États du Comtat confient à Me Jh-François Bonnet, avocat à Carpentras, le soin de procéder à une traduction plus fidèle et plus compréhensible des statuts du Comtat. Le manuscrit qui se compose de deux volumes, formant ensemble plus de mille pages et deux cent cinquante-cinq §, qui n'ont jamais été imprimés, est aujourd'hui déposé à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras.
► Cucuron révolutionnaire (1788-1795) - ici -
• 1789
Pour agrandir le document, cliquez - ici -
Histoire de la Révolution d'Avignon et du Comté-Venaissin (texte).
• 1790
◊ 15 janvier. Création des départements français par l'Assemblée constituante, qui en fixe le nombre à quatre-vingt-trois.
◊ 13 et 19 février. L'Assemblée constituante décide l'abolition des vœux monastiques et la suppression des ordres et congrégations régulières autres que d'éducation publique et de charité.
◊ 4 mars. L'Assemblée constituante décide la création de trois départements dans le sud-est de la France: les Basses-Alpes (chef-lieu: Digne), les Bouches-du-Rhône (chef-lieu: Aix) et le Var (chef-lieu: Toulon).
Philippe Casoni est le cent vingt et unième et dernier recteur du Comtat Venaissin.
◊ 14 mars. À Avignon, les pro-français majoritaires, élisent une nouvelle municipalité.
◊ 29 mars. Le pape Pie VI (1717 † 1799) condamne le texte de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
◊ 12 juin. Les élus d'Avignon demandent au vice-légat Filippo Casoni, représentant du pape, de quitter la ville, puis procèdent à l'élection d'ecclésiastiques et décident de s'unir au royaume de France.
◊ 21 juin. Les élus d'Avignon les pro-français demandent le rattachement à la France.
◊ 20 juillet. L'Assemblée départementale des Bouches-du-Rhône s'installe à Aix.
◊ 18 août. En dépit des réticences de l'Assemblée constituante qui ne s'est pas prononcée pour l'annexion d'Avignon et du Comtat, les pro-français rassemblés dans l'église Saint-Laurent de Bédarrides (84370), votent le rattachement à la France.
◊ 2-10 septembre. Sous la présidence de Charles Jean-Baptiste des Gallois de La Tour (1715†1802), dissolution du parlement d'Aix.
◊ 12 septembre. La Constituante ratifie l'annexion d'Avignon.
◊ 27 novembre. Décret donnant obligation aux ecclésiastiques de prêter serment de fidélité à la Nation, à la loi et au roi.
• 1791
◊ 15 mars. Rupture des relations diplomatiques de la France avec le Saint-Siège.
◊ 13 avril. Pie VI (1717 † 1799) condamne la Constitution civile du clergé comme schismatique et hérétique.
◊ 18 août. L'Assemblée constituante supprime les congrégations religieuses à vœux solennels.
◊ 14 septembre. Rattachement à la France de la cité état d'Avignon et du Comtat Venaissin, états pontificaux (carte).
► Déroulement de la procédure d’annexion - ici -
◊ 30 septembre. Dissolution de l'Assemblée constituante.
◊ 16 et 16 octobre. Massacre de la Glacière à Avignon. C'est le meurtre par des papistes de Nicolas Jean-Baptiste Lescuyer (? † 1791), secrétaire-greffier de la commune d'Avignon, qui s'inscrit dans un enchaînement de rivalités entre partisans et adversaires du rattachement des États Pontificaux (Avignon et le Comtat) à la France, qui en est à l'origine (iconographie).
• 1792
◊ Hiver 90/91. Violents combats entre les milices pro-françaises d'Avignon, et celles des papistes de Carpentras.
◊ 28 mars. À partir des anciens États pontificaux, deux nouveaux districts sont créés: Avignon dans les Bouches-du-Rhône et Carpentras dans la Drôme.
◊ 19 avril. Bref donné à Rome, par le pape à l'archevêque d'Avignon, aux évêques de Carpentras, Cavaillon et Vaison, au Clergé, au Peuple d'Avignon, et du Comtat Venaissin (texte).
◊ 12 juin. Jean Duprat négociant en soies, soupçonné d’avoir participé aux massacres de la Glacière, est élu maire d'Avignon.
◊ 12 août. Les limites du département des Bouches-du-Rhône trop vastes, sont modifiées avec la création du département de Vaucluse. Constitué à partir des districts d'Avignon, et de Carpentras, auxquels sont joints ceux d'Apt et d'Orange appartenant aux Bouches-du-Rhône, ainsi que le canton de Sault appartenant aux Basses-Alpes (carte du Vaucluse).
◊ 14 août. Un nouveau serment, qui repose sur les principes de Liberté et d'Égalité, est exigé de tous les prêtres.
◊ 18 août. Dissolution des congrégations religieuses, y compris enseignantes.
◊ 6 septembre. Lors du rattachement d'Avignon et du Comtat à la France, le domaine des Grands Carmes d'Avignon de Saint-Hilaire est vendu comme Bien National pour la somme de 19 200 livres au citoyen Dominique Amic, marchant fabricant d'indiennes demeurant à Avignon.
◊ 21 septembre. Première réunion de la Convention nationale, qui ratifie le rattachement des États Pontificaux (Avignon et le Comtat) à la France.
◊ 27 novembre. La France annexe la Savoie, qui devient le département du Mont-Blanc.
► L'église de Carpentras dans la
tourmente révolutionnaire
(1792-1796)
-
ici -
• 1793
◊ 31 janvier - 4 février. Le comté de Nice et Monaco sont rattachés à la France après un vote de la population et forment le 85e département sous le nom d'Alpes-Maritimes.
◊ 8 août. Décret de fermeture de toutes les académies.
◊ 29 août - 19 décembre. Révolte de Toulon. Après l'insurrection dirigée par le baron d'Imbert, qui fait appel à la flotte britanno-espagnole présente en soutien des troupes engagées dans la guerre du Roussillon, les troupes de la Convention avec le concours de Bonaparte, reprennent le contrôle de la ville.
◊ 24 novembre. Le calendrier républicain remplace le calendrier grégorien.
• 1794 - Martyres d'Orange
◊ 6 au 26 juillet. Cinquante-deux religieuses de la région d’Avignon, appartenant à divers ordres religieux, sont accusées d'avoir refusé de prêter les serments révolutionnaires.
Condamnées à mort par une "commission populaire" siégeant dans la chapelle Saint-Louis, trente-deux d’entre elles furent exécutées (seize Ursulines, treize Sacramentines, deux Cisterciennes et une Bénédictine); les vingt autres furent sauvées par la chute de Robespierre (le 28 juillet 1794), et libérées en 1795.
► La spéculation sur la vente des biens nationaux dans le Vaucluse - ici -
► Le Lubéron protestant au moment de l'édit de "tolérance" - ici -
Événements du XIXe siècle
◊ 12 décembre 1828, Mr Jean-François Bride (le lien de parenté avec la famille Bride actuelle propriétaire de Saint-Hilaire reste à rechercher), acquière conjointement avec Mrs Marc Marie Dulac, François Courbon, Jean-Baptiste Lanes, prêtres, et Mr joseph Mignard, clerc mineur tous de l'ordre de la Trappe, de Mr François Victor Clément Carbonel, aspirant au notariat, du lieu de Ménerbes, le couvent de Notre-Dame-de-Lumières à Goult.
Cadastre napoléonien, 17 mars 1829 - Abbaye Saint-Hilaire.
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Ce bien est revendu le 14 décembre 1836, à Monseigneur Charles Joseph Eugène de Mazenod, évêque d'Ycosie, vicaire général de Marseille, Commandeur de l'ordre religieux et militaire de Saint Maurice et Saint Lazare, demeurant à Marseille (infos).
◊ En 1858, acquisition du couvent par les Bernardins de Sénanque qui envisagent alors d'utiliser Saint-Hilaire comme grange monastique, dont le foncier comportait alors environ 29 hectares.
A cette date, afin de relier les deux galeries préexistantes des travaux sont engagés le long du mur gouttereau du bâtiment conventuel sud, et attestés par la présence des quatre sommiers d'arcs doubleaux.
◊ En 1864, les Bernardins de Sénanque vendent Saint-Hilaire et les terres attenantes à des agriculteurs, qui adaptent l'édifice aux contraintes d'une exploitation agricole.
◊ En 1868 ou 1877, deux versions contradictoires font état d'une vente laïque qui instaure une division du foncier (la division de Saint-Hilaire en deux propriétés distinctes n'est pas précisée).
◊ En 1871, vente laïque pour 32 000 Francs or (la division de Saint-Hilaire en deux propriétés distinctes n'est pas précisée).
◊ Le 6 mars 1876 par-devant Maître Appy, notaire à Bonnieux, donation-partage de Marie Rose Souteau ou Sautel, veuve d'Antoine Mouguier, demeurant à Ménerbes: Une propriété rurale située sur le territoire de la commune de Ménerbes, quartier Saint-Hilaire, faisant partie de l'ancien domaine dit Couvent de Saint-Hilaire, cadastré section D, consistant en un bâtiment d'habitation et d'exploitation... et quatre hectares dix centiares de terre.
Chronologie
• 1800
Le département de Vaucluse est l'objet d'une dernière modification de ses limites départementales avec le rattachement de la commune de Suze-la-Rousse (carte) à la Drôme, ce qui a pour conséquence d'enclaver dans la Drôme le canton vauclusien de Valréas (carte), qui regroupe les communes de Grillon, Richerenches, Valréas et Visan.
• 1825
Le "Mur de la peste" de 27 km au travers des Monts de Vaucluse, est renforcé d'une troisième enceinte.
► L'héritage de la Révolution
sous la Seconde République (1848-1852)
dans le
Vaucluse -
ici -
Événements du XXe siècle
◊ Le 13 août 1910, par-devant Maître Guerrive, notaire, vente de Jacques Ferando et de Félicie Morello, son épouse, demeurant ensemble à Ménerbes, au bénéfice de Louis Grimaud et de Lucie Michel, son épouse.
◊ Le 16 mai 1919, par-devant Maître Jules Guien, notaire à Bonnieux, donation-partage de Lucie Michel, veuve de Louis Grimaud au bénéfice de Monsieur Lucien Grimaud: un bâtiment d'habitation et d'exploitation consistant en une cuisine, un salon, la moitié d'une grande chapelle, une autre petite chapelle à côté, une aire et deux greniers à foin dont un au-dessus du salon et l'autre au-dessus de la chapelle. Un ténement de terres labourables, jardin, bois, hermes et rochers d'une contenance d'environ cinq hectares et vingt ares.
◊ Le 24 août 1921, par-devant Maître Jules Guien, notaire à Bonnieux, vente d'Antoine Jauffret et Antoinette Augustine David, son épouse ensemble à Lacoste, et Auguste Jauffret demeurant à Lacoste, au bénéfice d'Antoine Grimaud demeurant à Ménerbes.
◊ Les 16 et 24 juin 1961, par-devant Maître Rimbeau, notaire à Ménerbes, vente d'Antoine Grimaud au bénéfice de René Bride, époux d'Anne Marie Charlier, originaires de Reims, qui entreprennent la réalisation de travaux visant à redonner le caractère monacal au lieu.
◊ En 1966, acquisition par René BRIDE de l'hostellerie située au rez-de-chaussée du bâtiment claustral Ouest (surface en rouge), ce qui permet de rétablir l'unité foncière de Saint-Hilaire.
Chronologie
• 15 août 1944
Table ronde et témoignages: Le débarquement du 15 août 1944 et la Libération de la Provence: discussion avec Raymond Aubrac, Fernand Barrat, Commandant Claude, René Hostache, Max Juvenal, Général Lecuyer.
► Acte de cette table ronde - ici -
• 24 août 1944
Fin de l'Occupation allemande, libération de l'abbaye - ici -
► Marseille, cité refuge des écrivains et des artistes en 1940 - ici -
► Les rafles de 1943 à Marseille.
Le rôle de la Wehrmacht et l'intervention
d'Himmler -
ici -
► La communauté juive de
Marseille pendant la Seconde Guerre
mondiale,
août 1939-août 1944 -
ici -
1975 : Saint-Hilaire est classé monument historique
Saint-Hilaire est classé monument historique par arrêté du 07 octobre 1975.
Depuis, des travaux de grande envergure ont été entrepris avec le concours de la Direction Régional des Monuments Historiques et des Bâtiments de France (façades, toitures des chapelles et cloître).
Sceau ecclésiastique de Saint-Hilaire
Don de l'abbé Carbonel, curé de la paroisse Saint-Pierre d'Avignon en 1857, le sceau de Saint-Hilaire ci-dessous est actuellement conservé au musée Calvet d'Avignon.
En cuivre, de forme ogivale, d'environ 65 mm de hauteur sur environ 43 mm de largeur, figurant dans le champ deux sigillants en pied, dans la partie supérieure: la Vierge tenant sur ses bras l'enfant Jésus:
dans la partie inférieure: un roi dont les vêtements sont, comme le champ, parsemés de fleurs de lys:
La légende gravée en caractères gothiques de la fin du XVe siècle et restituée en latin: SIGIL CARMELI STI HILARII, traduction: sceau des Carmes de Saint-Hilaire.
Du latin "sigillum", de "signum" "effigie", les sceaux des abbés et des couvents encore rares dans le XIe siècle devinrent communs à partir du XIIe siècle. Ces sceaux portent ordinairement les noms et les images des saints patrons de leur couvent.
Dans certaines communautés, l'usage en était strictement réglementé:
"Il les chargea en même temps de donner la garde de ce sceau au prieur et à un des moines choisi par la communauté, lesquels le tiendraient dans un coffre à deux serrures, dont chacun d'eux aurait une clef, et jugeraient, outre cela, de la garder fidèlement, et de n'en sceller aucune pièce qu'elle n'eût été lue en plein chapitre et approuvée par la plus grande et la plus saine partie de la communauté; et si l'un ou l'autre, ou tous les deux à la fois venaient à faire quelque absence, ils seraient obligés de remettre ces clefs à deux religieux, en présence des autres, et à leur retour elles leur seraient rendues."