Dans le Var,
l'abbaye du Thoronet
Le Thoronet - 83340
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Monographie
L'Abbaye du Thoronet est située dans le département du Var, sur le territoire de la commune du Thoronet (83136).
Historique
D'abord établis, depuis le 14 avril 1136, à Tourtour, grâce à l'appui de Bertrand II de Castellane, les Cisterciens de Mazan, dans le Vivarais, appelés par Raymond de Saint-Gilles, s'installèrent plus tard sur l'emplacement actuel, dans un domaine dû à la générosité de Raymond Bérenger, comte de Toulouse. La charte de donation est datée du 18 des calendes d'avril 1146.
Pendant un siècle environ, une vingtaine de moines y vécurent suivant la règle de leur ordre.
En 1614, le monastère dut être abandonné à cause des guerres religieuses, puis la disette sévit et tous les revenus furent accaparés par les abbés commendataires.
À la Révolution, il n'y avait que sept religieux dans un état voisin de la misère, puisque l'un d'eux écrit que "la maison est plus propre à servir d'écurie qu'à y loger". Aussi la quittent-ils avec plaisir pour aller chez eux vivre de la pension que leur offre le Gouvernement.
L'abbaye est mise en vente et rapporte 132.700 frs.
À partir de 1854, l'État en commence le rachat et procède à sa remise en état.
Les premiers travaux, entrepris par Révoil, consistèrent surtout à débarrasser l'église des fastueuses et incohérentes décorations que, contrairement à la règle de saint Bernard de Clairvaux, Mgr d'Herbeaux, abbé commendataire, s'était complu à faire exécuter au XVIIIe siècle la fontaine que l'on peut encore voir dans la grande cour date de ce siècle.
En 1906, M. Roustant père procède à la réfection de la voûte du dortoir en partie écroulée à cause de la transformation des baies plein cintre en fenêtres carrées. Il préserve le couvent d'une ruine certaine en consolidant les toitures. Mais le plan d'ensemble ne fut élaboré qu'en 1930 par MM. Paul Léon, Jules Formigé et Roustant fils.
C'est que cette abbaye en valait la peine. Malgré les hommes et le temps, elle semblait miraculeusement surgie du Moyen Âge, intacte dans ses parties essentielles.
On rétablit tout d'abord la sacristie primitive, puis le jardin du cloître. On restaura le lavabo si gracieux et sa fontaine. Successivement furent remises dans leur état primitif la flèche du clocher, les baies plein cintre du dortoir, la voûte du cellier. Puis le clocheton de l'horloge, l'escalier du dortoir reçurent la visite des maçons. Enfin toutes les baies furent pourvues de vitraux.
Description
Il faut ici distinguer trois parties : l'église, le cloître et les bâtiments claustraux; le plan préconisé par saint Bernard de Clairvaux a été rigoureusement respecté: constructions solides, mais nues, élevées dans un lieu solitaire mais entouré d'une grande étendue de terres cultivables afin d'obliger les moines à travailler dans les champs.
L'église, assez grande pour contenir environ huit cents personnes, possède en plan la forme d'une croix latine. Deux nefs latérales flanquent la nef principale à trois travées. La quatrième travée nettement plus haute constitue le carré du transept d'où partent deux croisillons à deux travées.
Une abside en cul-de-four termine le vaisseau. La nef principale et les bras du transept sont couverts de voûtes en berceau légèrement brisé; les voûtes des nefs latérales en demi-berceau s'appuient sur les murs de la nef principale. L'aspect monumental et grave de ce sanctuaire n'a été obtenu que par la pureté des lignes, les murs n'ayant ni moulures ni ornements.
Trois baies en plein cintre éclairent l'abside; un oculus perce le mur pignon du transept.
On remarquera sur le flanc extérieur, opposé aux bâtiments claustraux, un dépositoire funéraire, l'un des deux existant en Provence.
Le cloître dessert au nord l'église, à l'est l'armarium ou bibliothèque, la salle capitulaire, le parloir, l'escalier conduisant au dortoir et le couloir des cuisines, au sud le réfectoire aujourd'hui disparu, et enfin à l'est le cellier.
Les voûtes des galeries du cloître en berceau brisé reposent, du côté jardin, sur des colonnes massives, trapues, à chapiteaux sans sculpture. Sur la galerie sud s'ouvre le pavillon de la fontaine, charmant édicule en saillie sur le jardin.
De forme hexagonale, une voûte montée sur six branches d'ogives carrées, rayonnant autour d'une clef hexagonale, le couvre. À l'intérieur, un bassin à huit pas repose sur un gradin. Une vasque de grand diamètre le surmonte et distribue l'eau par seize robinets.
Au-dessus du bâtiment longeant la galerie, est, se trouve le dortoir. Il communique également avec l'église; dix-huit baies en plein cintre éclairent cette vaste pièce voûtée en berceau brisé.
Mais la merveille du monastère demeure la salle capitulaire, divisée en six travées par deux colonnes trapues surmontées de chapiteaux à feuilles plates. Les voûtes montées sur croisées d'ogives prennent appui sur les murs latéraux au moyen de culots, selon le style bourguignon. À l'ouest du cellier, hors de la clôture, s'élèvent les bâtiments des convers, aujourd'hui rétablis dans leurs dispositions d'origine.
Depuis les années 60, la poterne d'entrée a été dégagée et la grange située au nord de l'église restaurée. On a également détourné la route qui traversait la cour. Les travaux se poursuivent pour rendre à ce magnifique ensemble du XIIe siècle sa splendeur d'antan.
► Site Internet de l'abbaye du Thoronet - ici -
Propositions de lectures
Les pierres sauvages
Ce roman se présente comme le journal du maître d'œuvre qui, au douzième siècle, édifia en Provence l'abbaye du Thoronet, exemple d'architecture cistercienne. Jour après jour, nous voyons ce moine constructeur aux prises avec la faiblesse des hommes et l'inertie des choses, harcelé par les éléments contraires et, plus encore, par ses propres contradictions.
La vie d'un chantier médiéval, les problèmes techniques, financiers ou doctrinaux que posait sa bonne marche, les solutions d'une étonnante modernité qui leur furent données apparaissent ici bien peu conformes à ce Moyen Âge de convention dont l'image encombre souvent nos mémoires.
Cependant, cette vivante chronique de la naissance d'un chef-d'œuvre, appuyée à la fois sur des recherches historiques originales et sur une longue expérience du métier de bâtisseur, est aussi une réflexion passionnée sur les rapports du beau et du nécessaire, de l'ordre humain et de l'ordre naturel. Et elle est encore une méditation lyrique sur l'Ordre en lequel tous les ordres ont leur place, et sur cet art qui rassemble tous les autres: l'architecture.
Mais elle est, d'abord, un acte de foi.
Extrait page 50 :
"Qu'elle que soit l'étendue de ton savoir, il te manquerait toujours, pour atteindre à la plénitude de la sagesse, de te connaître toi-même. Une telle lacune serait-elle vraiment si importante? Elle serait capitale, à mon avis. Connaîtrais-tu tous les secrets de l'univers? Et les contrées les plus lointaines de la terre, et les hauteurs du firmament, et les abîmes marins si, dans le même temps, tu t'ignorais? Tu me ferais penser à un constructeur qui voudrait bâtir sans fondations; ce n'est pas un édifice qu'il obtiendrait, mais une ruine Quoi que tu puisses accumuler hors de toi-même; cela ne résistera pas mieux qu'un tas de poussière exposé à tous les vents. Non il ne mérite pas le nom de savant, celui qui ne l'est pas de soi. Un vrai savant devra d'abord connaître ce qu'il est, et boira le premier de l'eau de son propre puits." (La Considération, de Bernard de Clairvaux.)
Auteur : Fernand Pouillon, architecte - le site de l'auteur - ici -
Éditeur : Éditions du Seuil
Édition : Français
Date de parution : septembre 1964
ISBN-13 : 978-2020010238
Format : 13,8 cm x 19,8 cm, 240 pages, broché
Prix : 23,00 € (2012)
Collection : Beaux Livres Reliés
Date de parution : septembre 2006
EAN : 978-2020898355
Format : 19 cm x 26 cm, 288 pages, relié
Prix : 42.75 € (2012)
L'abbaye cistercienne du Thoronet au Moyen Âge
La connaissance universelle du nom du Thoronet doit bien peu à son village qui n'a que quelques centaines d'années d'existence, mais tout, au Moyen Âge, par le renom architectural des bâtiments de son ancienne abbaye, chef-d'œuvre, avec ses deux sœurs provençales, Silvacane et Sénanque, de l'art roman cistercien.
Alors que de nombreuses études archéologiques du monument abbatial ont été rédigées, l'histoire du temporel de l'abbaye n'a jamais fait l'objet que d'approches très fragmentaires. Cette lacune est enfin comblée pour le Moyen Âge qui fut aux XIIe et XIIIe siècles la période d'essor de l'abbaye du Thoronet.
Edmond Barbier, ancien élève de l'École des Hautes Études, coordonne, dans cet ouvrage, le résultat de ses recherches qui l'amenèrent à collecter, dans les archives, une moisson de chartes et de documents inédits. Cette quête lui a permis de rédiger l'histoire de l'abbaye du Thoronet, de son territoire, de son activité et de ses possessions qui s'étendirent de Castellane jusqu'à Martigues, et de Barjols à Roquebrune.
Cet ouvrage devient ainsi un complément historique indispensable qui donne vie à l'ascétisme architectural, presque intemporel, du monument.
L'abbaye cystercienne du Thoronet au Moyen Âge
Auteur : Edmond F. Barbier
Éditeur : Éditions Équinoxe
Collection : Mémoires du Sud
Date de parution : 2007
ISBN : 978-2-908209-91-4
Format : 15 cm x 21 cm, 360 pages, broché
Prix : 19,78 € (2013)
Le Thoronet : l'abbaye et les habitants
de la Renaissance à la Révolution
Ce livre constitue la suite de L'Abbaye cistercienne du Thoronet au Moyen Âge, son origine, son territoire, ses possessions, paru, il y a une huitaine d'années, chez le même éditeur. Rédigé par le même auteur, à partir d'archives inexploitées jusqu'à aujourd'hui, il est consacré à l'histoire de l'abbaye et des exploitants du territoire, de la Renaissance à la Révolution.
Il décrit le long combat qui les opposa pendant les trois derniers siècles de l'Ancien Régime. Il montre comment, la population installée par l'abbaye elle-même, se libéra, peu à peu, de l'emprise seigneuriale abbatiale, elle-même livrée à l'affrontement entre moines et abbés commendataires.
Tandis que les paysans thoronéens, par une meilleure exploitation d'un terroir ingrat, obtinrent le statut de communauté, les inconséquences de la gestion abbatiale entraînèrent inexorablement le déclin de l'abbaye qui perdit son titre une dizaine d'années avant la Révolution.
Une demi-douzaine de moines continuèrent d'y résider jusqu'à la nationalisation des biens du clergé. Ce furent les derniers religieux de plus de six siècles d'aventure cistercienne thoronéenne.
Edmond F. Barbier fut pendant une vingtaine d'années l'élève puis l'ami du Professeur André Grabar à la Ve section de l'École des Hautes Études Archéologie chrétienne primitive et art byzantin.
Avant de quitter la région parisienne, il s'attache à l'étude de l'histoire antique et médiévale de Sannois où il poursuivait son activité de chirurgien urologue. Depuis qu'il réside au Thoronet, Edmond F. Barbier a axé ses études sur la région provençale.
Ce livre est le résultat d'une enquête qui n'avait jamais été menée sur le temporel de l'abbaye du Thoronet et l'histoire du territoire de la commune jusqu'à la fin du Moyen Âge.
Le Thoronet: l'abbaye et les habitants de la Renaissance à la Révolution
ISBN : 2-84135-341-9
Format : 15 cm x 21 cm, 352 pages, broché
Prix : 25,36 € (2013)
D'autres livres...
• Les moines bâtisseurs - Anselme Dimier - Fayard.
• Atlas cistercien - Frédéric Van der Meer - Séquoia.
• La collection Zodiaque, en particulier, l'Art cistercien, l'Esprit de Cîteaux, Saint Bernard, l'Art cistercien - Georges Duby - A.M.G.
• Le temps des cathédrales - Georges Duby - Gallimard.
• La plus grande aventure du monde - François Cali - Arthaud.
• L'abécédaire des cisterciens - Flammarion.
• Formes et forces, l'art et l'âme - René Huyghe - Flammarion.
• La poétique de l'espace - Gaston Bachelard - Quadrige P.U.F.
• Apprendre à voir l'architecture - Bruno Zevi - Les éditions de minuit.
• Eupalinos ou l'architecte - Paul Valéry - N.R.F.
• La dimension cachée - Edward T. Hall - Le Point ( Seuil).
• Les bâtisseurs de cathédrales - Jean Gimpel - Le temps qui court (Seuil).
• Techniques de l'architecture ancienne - YM. Froidevaux - Pierre Mardaga éditeur.
• Études d'esthétique médiévale - Edgard de Bruyne - Albin Michel.
• Analyse théologique de la Règle de saint Benoît - M. D. Philippe O.P. - La Colombe.
• Le Moyen Âge roman - Henri Focillon - Le livre de poche.
• Les Pères de l'Église - Patrick Chauvet - Mame.
Valorisation du patrimoine
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In Situ. Revue des patrimoines offre à l'ensemble des professionnels du patrimoine un organe de diffusion des résultats de leurs travaux portant sur la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine. Elle favorise les échanges entre les différents acteurs et les différentes disciplines de la recherche appliquée au patrimoine et met à disposition du public les nouvelles connaissances sur le patrimoine.
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Pierre Sèche en Vaucluse, association créée en 1983 autour de l'intérêt pour ces témoins d'économies agricoles et pastorales anciennes, dont la disparition progressive, due à l'abandon de ces territoires, s'est accélérée ces dernières décennies par des déprédations de toutes sortes.
Elle réalise ses projets en articulant le travail de connaissance sur le terrain et dans l'histoire, menés au long de l'année avec ses adhérents, et le travail de restauration, effectué principalement l'été, par des chantiers de jeunes bénévoles.
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