Abbaye Saint-Hilaire
Relevé et étude des signes lapidaires
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Association d'archéologie vauclusienne
Relevé des signes lapidaires effectué les 28 octobre 2008, 9 février et 11 mars 2009, par Joseph Degout - Gilles Gurbiel - Jacques Mouraret, de l'Association d'archéologie vauclusienne - 34 ter, chemin des Vignes blanches à 84510 Caumont-sur-Durance.
Table des matières - ici -
Édifices relevés
• Cella : XIe au XIIe siècle.
• Grande chapelle : XIIIe siècle.
• Chapelle annexe : XVe siècle.
Conditions matérielles des relevés
•
Support :
molasse locale pour les
parements. Le grain de la molasse est le
plus
souvent
assez fin.
•
État
du support : l'ensemble est
généralement parementé, pas toujours
à joints
fins mais
les murs
intérieurs sont en état de conservation assez
médiocre sinon
très
dégradés. Des restaurations sont entreprises par les
propriétaires
depuis de nombreuses années.
Sources documentaires essentielles
Les signes lapidaires ont été mentionnés notamment par:
•
Bailly
1985 : Bailly (R.) -
Dictionnaire des communes de Vaucluse,
Barthélémy, Avignon, 1985
(rééd.), p. 263.
•
Bailly
1985 : Bailly (R.) -
Répertoire des prieurés, chapelles et abbayes du
département de
Vaucluse, Aubanel, Avignon, 1966, p. 126.
•
Barruol
1963 :
Barruol (G.) - Provence
romane II, 2e édition, Le
Zodiaque, La
Pierre-qui-Vire, 1981, p. 415.
•
Cadou
2008 : Mehu (D.) dir. Brepols,
Cadou (Y.), Treffort (C.)
La
consécration du lieu de culte et ses
traductions graphiques,
inscriptions et
marques lapidaires dans la
Provence des Xe - XIIe
siècles,
Mémoires et mises
en scènes de la
consécration de l'église dans
l'Occident médiéval.
Collection d'études
médiévales de Nice, 7,2008.
•
Favreau
- Michaud -
Mora 1988 :
Favreau
(R.) Michaud (J.) Mora (B.)
Corpus
des inscriptions de la France
médiévale, vol. 13, CNRS, Paris,
p.
132.
I - Nos objectifs
Dans le cadre des activités de l'Association archéologique vauclusienne, nous nous sommes engagés dans la réalisation d'un corpus des marques lapidaires visibles sur les monuments religieux d'époque romane (XIe - XIIIe siècle), dans les diocèses couvrant le département de Vaucluse.
L'objectif de notre démarche est de trouver d'éventuelles relations entre toutes ces marques et, à travers elles, entre les tailleurs de pierre qui les ont gravées.
Leur chronologie, si tant est qu'on la connaisse avec suffisamment de précision, leur répartition géographique, seraient-elles en mesure de nous donner des indications sur les pérégrinations des professionnels de la pierre?
Pourquoi les tailleurs de pierre ont-ils signé - ou pas - leur ouvrage?
Qui se cache derrière une marque: un individu ou une équipe? La diversité des marques et leur morphologie peuvent-elles nous renseigner sur la personnalité de leurs auteurs?
Autant de questions pour lesquelles personne n'a à ce jour de réponse assurée. Nous avons la faiblesse de croire que l'établissement d'un corpus - pas seulement le nôtre - permettra peut-être un jour d'y parvenir.
II - Propos préliminaires
Le terme de "marque de tâcheron" employé pour les signes que l'on peut lire sur beaucoup d'édifices religieux d'époque romane s'est généralisé au XXe siècle à partir d'une interprétation qui affirmait que ces marques étaient destinées à la rémunération du travail des tailleurs de pierre (Barbier de Montault 1884).
Cela suppose une signature de tous les moellons (les pierres exemptes de marque en portaient une, disait-on, cachée dans la maçonnerie lors de la mise en œuvre) ou, à tout le moins, un code de marquage par lots entiers (code qui n'a jamais pu être démontré).
Cette hypothèse est aujourd'hui sévèrement remise en cause par les chercheurs car, sauf exception, elle ne correspond probablement pas à la réalité. Ainsi de très nombreuses campagnes récentes de restaurations ont montré que ce n'est qu'assez exceptionnellement qu'une marque se trouvait dissimulée dans la maçonnerie.
Par ailleurs on peut objecter que les tailleurs de pierre ne pouvaient être appelés "tâcherons" dans la mesure où ils étaient des spécialistes hautement qualifiés. Nous nous abstiendrons donc d'employer cette appellation.
Malgré tous nos soins, nous ne prétendons pas à l'exhaustivité absolue de notre relevé. L'éclairage, aux effets très variables dans la journée, l'état de la pierre, la hauteur de certains de ces signes dans l'édifice (les jumelles ne donnent que des résultats limités), la présence de mobilier, les restaurations, etc., tout cela constitue autant d'obstacles pour notre travail qu'il n'est pas nécessaire d'expliquer.
Ici à Saint-Hilaire, exempte de mobilier, c'est l'histoire mouvementée du lieu qui a entraîné beaucoup de dégradations.
Nul ne sait avec certitude aujourd'hui si une marque représentait la signature d'un seul tailleur de pierre, ou si elle était partagée entre les membres d'une même équipe (ou atelier) comportant un maître et un ou plusieurs compagnons.
C'est toutefois cette dernière hypothèse qui nous paraît plus vraisemblable (nous en avons au moins un exemple probant à Vaison-la-Romaine et un autre sans doute à Sénanque).
Sauf mention expresse contraire, on voudra bien lire dans notre commentaire, chaque fois que nous parlons d'un ouvrier, que nous sous-entendons qu'il s'agit sans doute d'une équipe, fût-elle réduite à deux individus, maître et compagnon par exemple. De surcroît, nous partons de la conviction intime que les marques sont identitaires sans toutefois en avoir la preuve formelle.
Il se pourrait que, dans certains cas au moins (peut-être à Saint-Hilaire?), la marque ait été imposée aux ouvriers par le maître d'ouvrage, indépendamment de leurs habitudes. Ce fait est attesté en Allemagne au XVe siècle.
Sur nos fiches, un grand chiffre entouré d'un cercle renvoie à un repérage sur le plan qui accompagne chaque feuille. Un petit chiffre cerclé en exposant, près d'un signe, indique l’effectif observé sur une même assise.
Sous chaque marque est indiquée, chaque fois que cela est possible, l'assise qui lui correspond. Précisons aussi que nous nous conformons à la convention qui compte les travées d'une église en cheminant de l'entrée vers le chœur.
On trouvera en annexe, à toutes fins utiles, un lexique sommaire des termes utilisés pour la description des lettres de l'alphabet.
Enfin, notre enquête nous a conduits à rencontrer des graffitis gravés sur les parois de l'église. Nous joignons à notre travail une description de quelques-uns, à titre purement anecdotique.
III - Description sommaire de l'église
L'objectif de notre recherche n'étant pas une analyse architecturale nous nous en tenons ici aux observations éventuellement utiles pour la compréhension de nos résultats.
Saint-Hilaire est à l'origine un prieuré fondé à la fin du IVe siècle par Castor (infos) futur évêque d'Apt. Selon les auteurs (BarruoI 1963), subsiste au XIIe siècle une modeste cella d'une seule travée couverte d'une voûte en plein cintre. Une autre église plus grande est ensuite construite au XIIIe siècle contre cette chapelle, au sud, à l'occasion de la transformation du prieuré en abbaye royale.
Elle comporte deux travées voûtées en berceau brisé. Au XVe siècle une chapelle annexe ouverte sur cette nef, est ajoutée à l'ouest de la cella primitive. Enfin, au sud encore, un cloître est établi au XVIIe siècle, dominé par un escalier à vis monumental qui avait été élevé dès le XVIe siècle.
L'ensemble est donc chronologiquement assez disparate, ce qui ne lui retire nullement son charme, mais cela fait que pour notre travail, nous pouvions nous attendre à une répartition hétérogène des marques, voire à des emplacements inattendus par suite de récupérations des moellons au cours des différentes campagnes de travaux.
Nous avons utilisé pour notre travail un plan qui figure dans l'ouvrage "Provence romane" (supra), non sans constater qu'il n'est apparemment pas tout à fait conforme à la réalité pour les façades nord.
IV - Les marques de l'époque romane
Il s'agit ici des marques que nous avons pu observer sur les surfaces des parties d'époque romane de l'abbaye, soit la cella et la grande église.
Les murs et la voûte de la cella sont sévèrement desquamés mais une lecture particulièrement attentive a finalement permis de déchiffrer de nombreuses signatures sur les murs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Il s'agit uniquement de lettres [ A ], à une seule exception près d'un [ L ] sur la 22e assise du mur nord, à l'intérieur), qui ne résulte peut-être que d'un mauvais déchiffrement. Leur graphisme est caractéristique de l'époque romane, c'est-à-dire avec la barre médiane en chevron (on aurait pu y voir aussi une barre horizontale sur le sommet, mais ce n'est pas le cas à Saint-Hilaire).
Plus originales - car on rencontre habituellement des triangles d'attaque - sont les petites barrettes divergentes qui terminent les deux jambages. Nous n'avons rencontré cette particularité que dans un nombre restreint d'édifices: par exemple l'église paroissiale de Saint-Christol-d'Albion, la chapelle Saint-Pons à Travaillan, la chapelle Saint-Martin à Ansouis.
Il s'agit dans tous les cas de gravures fines, de faible profondeur, ne dépassant que rarement huit centimètres de hauteur, faites au ciseau.
Elles traduisent une certaine négligence de la part du lapicide car d'une marque à l'autre on peut constater que les barrettes des jambages sont simplement débordantes, ou croisent la ligne d'un jambage si ce n'est des deux à la fois (voir le calque sur la fiche).
Cela trahit un geste rapide, sans grande application, et nous renvoie loin des belles marques, profondes et très soignées, qu'il est possible de voir par exemple à l'abbaye de Sénanque (Gordes) ou à la cathédrale Notre-Dame de Nazareth à Vaison-la-Romaine*.
* La discrétion des incisions rend tout à fait possible le fait que certaines d'entre elles nous aient échappé. Nous en avons la certitude en tout cas pour la voûte où nous avons renoncé à un relevé exhaustif.
Cette morphologie particulière, désinvolte en quelque sorte, des signes lapidaires s'inscrit très bien dans une tendance qui s'est généralisée à partir de la fin du XIIe siècle, époque à laquelle, non seulement les signes sont gravés plus négligemment, mais en outre ils tendent à disparaître purement et simplement.
Au XIIIe siècle les marques lapidaires sont devenues l'exception, en attendant le XIVe siècle où au contraire elles réapparaissent et se multiplient à foison*.
* Il n'est pas possible, ici, d'entrer dans la discussion que suggère ce phénomène.
À l'extérieur de la cella, il n'est possible d'observer que le mur oriental. On y retrouve les mêmes marques, toutes concentrées au-dessus d'une partie inférieure du mur qui est de facture beaucoup plus sommaire que le reste de l'édifice. Certains de ces [ A ] ont été coupés par la superposition du mur de la grande église, dont la construction est postérieure comme cela a été dit plus haut.
La grande église n'offre, à l'intérieur, que des surfaces très remaniées (bûchages, enduits...), sinon dégradées (desquamation), qui ne laissent pas espérer une récolte abondante et, en effet, c'est essentiellement le mur mitoyen entre la cella et la grande nef qui nous a livré une série de [ A ] tout à fait identiques à ceux de la chapelle primitive.
À cette série s'ajoute un [ L ] plus grand, mais aussi peu soigné, qui semble appartenir aux reprises des maçonneries que la construction de la chapelle annexe (XVe siècle) ont entraînées. Nous en décrirons les caractères plus loin.
Nous nous arrêterons encore ici à une croix grecque large et profonde, placée sur la 6e assise de la retombée orientale de l'arc de cette chapelle, côté nef. L'insistance avec laquelle ce signe a été gravé nous permet de penser qu'il s'agit d'une croix qui correspond au rituel de consécration (cf. infra).
C’est encore un [ A ] que nous retrouvons sur le piédroit oriental de la porte ouest qui ouvre sur le cloître à travers le mur sud de la nef (voir n° 12 sur les plans et calque de cette lettre sur fiche). Il est en tout points identique à ceux que nous avons déjà décrits ce qui indique leur contemporanéité, donc au XIIe siècle.
À l'extérieur, 2 autres [ A ] sont observables, le premier sur la 9e assise du gouttereau de la 1re travée, le second sur la 1re assise de la 2e travée.
Enfin, on aura sans doute noté que, pour la partie d'époque romane, le marquage des moellons est uniformément attribué au tailleur de pierre (ou à son équipe) que nous avons nommé [ A ].
Le fait nous surprend dans l'état actuel de nos recherches qui pourtant ont porté sur plusieurs centaines d'églises*.
* À ce jour, nous avons relevé plus de 14.000 signes lapidaires dans le Vaucluse.
Certains édifices ne comportent certes qu'une poignée de marques identitaires. Il en va ainsi pour l'abbaye Saint-Eusèbe à Saignon, ou l'église paroissiale de Saint-Pantaléon.
Nous en connaissons d'autres avec une seule signature (répétée 19 fois), comme la chapelle Saint-Marcel à Sérignan-du-Comtat, mais il s'agit là du cas exceptionnel d'une église dont seuls les arcs sont appareillés et marqués par un spécialiste alors que les murs sont montés en moellons cassés grossièrement assisés ne portant aucun signe distinctif.
Les deux églises de "l’abbaye Saint-Hilaire" constitueraient ainsi un ensemble dont la construction (celle d'époque romane, précisons-le) n'a fait appel qu'à une seule équipe de lapicides, spécialistes assez fiers pour marquer leur ouvrage?
Tâche vraiment très importante qui peut laisser penser qu'en fait ils ont éventuellement travaillé conjointement avec des tailleurs de pierre qui avaient déjà abandonné la tradition du marquage, attitude qui prévaudra au XIIIe siècle.
Toujours est-il que l'homogénéité de ce marquage sur la cella et la grande église pose un problème de chronologie que nous aborderons dans notre conclusion.
V - Les marques du XVe siècle
Ce n'est que sur les murs extérieurs de l'annexe - seule d'ailleurs à avoir été édifiée au XVe siècle - que l'on peut observer des marques lapidaires car l'intérieur est entièrement recouvert d'enduit *.
* Rappelons toutefois, pour l'intérieur, la lettre [ L ] unique à l'entrée de la chapelle annexe évoquée ci-dessus.
Les murs nord et ouest présentent un nombre appréciable de marques (43 visibles) qui sont toutes alphabétiques: [ A ], [ C ], [ L ], [ V ]. Leurs caractères sont assez proches des signatures que nous avons vues sur la partie romane de l'abbaye.
Tout au plus diffèrent-elles par des dimensions sensiblement plus grandes, à l'exception des lettres [ C ] qui sont toutes de petites dimensions, et par le fait que certaines ont été gravées retro versus (ce qui, il est vrai, est inconcevable pour les [ A ]).
Nous retrouvons ainsi les caractéristiques esthétiques partagées par toutes les marques lapidaires de leur époque. En revanche, elles s'en distinguent franchement par leur typologie.
En effet, après le XIIIe siècle ce sont des signes géométriques - sujets à des variations infinies - qui dominent de façon écrasante parmi quelques rares lettres, au contraire de ce que l'on observe ici.
Ces signes lapidaires sont uniformément répartis sur les surfaces ce qui permet d'affirmer que les mêmes professionnels, dont "effectif semble être limité à quatre équipes, ont conduit le chantier du début à la fin.
VI - Analyse des marques
Comme nous l'avons indiqué plus haut, il nous a été difficile de déchiffrer convenablement les signes lapidaires tracés sur les murs de l'abbaye, à cause en particulier de la desquamation des supports ainsi qu'à la présence d'enduit, mais également en raison de la finesse et de l'imprécision de la gravure qui, nous semble-t-il, rappellent les formes d'incision rencontrées à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle.
''L'atelier'' [ A ] s'est vu confier, à une exception près, la totalité du travail de la cella où nous avons compté 87 exemplaires, intérieur et extérieur réunis:
Les reproductions ci-dessus sont beaucoup plus nettes que dans la réalité où les barrettes qui terminent les deux jambages s'entrecoupent très souvent.
De fait, nous pensons qu'à l'origine elles auraient dû être telles qu'elles sont représentées dans la première figure, les variantes rencontrées dans les autres n'étant que le résultat de la négligence des lapicides.
Nous avons relevé par ailleurs, dans l'embrasure de la porte donnant sur le cloître (2e travée de la nef), un bloc, certainement en remploi, avec la même signature.
D'une manière générale, au XIIe siècle, ces lettres sont ornées d'une barre horizontale sur leur sommet et singulièrement il n'y a aucune trace de cet attribut à Saint-Hilaire.
Au-delà de la netteté de la gravure, nous avons cependant rencontré des formes de [ A ] identiques (sans leur "chapeau") dans d'autres édifices du XIIe siècle.
Ainsi à l'ancienne cathédrale Notre-Dame de Nazareth à Orange, à la cathédrale Notre-Dame de Nazareth (infos) à Vaison-la-Romaine, à Notre-Dame de la Pitié (infos) à Saignon, et d'une façon beaucoup plus importante à l'église paroissiale de Saint Christol d'Albion (infos) (26 fois) et à celle d'Ansouis (infos - 20 fois).
La répétition uniforme de la lettre [ A ] dans la cella, est rompue par l'intrusion d'un [ L ], mais il s'agit peut-être d'une erreur de lecture de notre part. En voici le spécimen tel que nous l'avons observé:
Bien que ne pouvant pas être attribuées à des lapicides de la même époque, voici les marques que nous avons relevées à l'extérieur, sur les murs de la chapelle annexe (XVe siècle), celles de l'intérieur - si elles existent - sont aujourd'hui totalement recouvertes d'enduit:
Les épitaphes lapidaires (obits)
Dans le préau, quatre moellons du mur sud de l'église abbatiale présentent des épitaphes lapidaires. Auparavant, l'espace occupé par le cloître était vraisemblablement le cimetière des moines, d'où leur présence (Barruol 1963, p. 415-416).
À notre connaissance aucune fouille n'a eu lieu pour retrouver les tombes des personnages dont on rappelle la mort. La hauteur inhabituellement basse de ces gravures sur le mur suggère que le sol d'origine du cloître était sans doute sensiblement plus bas qu'aujourd'hui.
Ces épitaphes, situées de part et d'autre de la porte romane d'accès au cloître, sont, pour trois d'entre elles, bien conservées et leur traduction a pu être déchiffrée (le n° 18 sur les plans est considérablement amputé). À noter que l'obiit de Rostaing (Texte C), se trouve au musée Calvet d'Avignon, nous sommes donc en présence d’une copie.
Texte A
(n° 16 sur les plans)
†.FR.BERTRAND.AMPLA
G[UB]...NAT SACERDOS.BEN
IG[...]HIC RESQUIESCIT ANI
MA MEI GUBERNET CHRISTO
MUNDUM REGIB
OBI[I]T XIII...OC[TOBRIS]A.D. MCCLIIII
Frère Bertrand prêtre bienveillant repose ici. Il décéda le 13 des calendes de décembre de l'an du Seigneur 1254. Le Christ qui régit le monde gouverne son âme.
Texte B
(n° 17 sur les plans)
† DOMINA BEATRIS UX
OR DOMINI E BERMUT
DUS HIC REQUIESC
IT ET ORATE PR
O ANIMA EIUS TU QUIS ES STA RESPICE
PLORA SUM QUOD ERIS
Dame Béatrice épouse du seigneur Bermutdus repose ici et priez pour son âme. Toi qui es-tu? Passant. Arrêtes-toi. Regarde, pleure. Je suis ce que tu seras.
Texte C
(n° 15 sur les plans)
Rostaing Hugues prêtre mourut le jour de la circoncision du Seigneur. L'an du Seigneur le premier jour de janvier.
Texte D
† ANO MCCLXXI
Cadrans solaires et graffitis
Il est possible de voir sur les murs du cloître de l'abbaye des cadrans solaires simples (Bas Moyen Âge, aussi appelé Moyen Âge tardif), ne comportant que 3 ou 4 traits qui indiquent le début et la fin du travail ou de la pause, comme on peut en observer sur quasiment toutes les églises d'époque romane de notre région (*).
(*) Nous ne parlerons pas ici du cadran solaire moderne qui se trouve sur la façade sud du bâtiment claustral sud.
Il ne s'agit pas de cadrans solaires sculptés soigneusement sur une surface aménagée à cette intention, ou sur une dalle de pierre indépendante, mais de cadrans tracés de façon sommaire sur un moellon de construction qui n'a pas été spécialement préparé à cet effet.
Un style est planté dans une façade tournée au sud (de préférence mais pas toujours), en mettant à profit le plus souvent un joint entre deux pierres et le nombre d'heures souhaité est repéré par une simple ligne incisée, sans repère chiffré. Nous ne connaissons aucun exemple avec le chiffre des heures gravé.
Un autre cas de figure peut être celui d'un moellon gravé à même le sol, à pied d’œuvre et laissé là aussi longtemps que nécessaire. Cela s'explique par le fait que ceux qui l'ont réalisé en sont les principaux usagers et qu'ils n'ont repéré que les heures qui les concernaient directement.
Ainsi les traits ont-ils autrefois permis de jalonner les moments essentiels de la journée de prière (tierce, sexte et none, c'est-à-dire le matin, à midi et le soir), ou scandé le travail (début et fin de la journée ouvrée avec l'interruption de midi).
Deux moellons du cloître portent encore les traces de tels cadrans. Le premier se trouve sur la 6e assise du 1er contrefort (à l'ouest) de la façade méridionale de la grande nef.
La dégradation de la pierre fait qu'on n'en distingue plus que le trait vertical de midi et la naissance de celui de la première heure du jour (cf. n° 14 sur les plans). Il ne pourrait plus jouer son rôle de nos jours car le soleil est occulté par une galerie couverte du cloître élevé au XVIIe siècle.
Les seconds ont été gravés côte à côte sur un même moellon de la 5e assise du contrefort médian. Au nombre de trois, seul celui du milieu est encore bien lisible aujourd'hui (n° 19 sur les plans).
On peut souligner à propos de ces cadrans leur position inhabituelle, à hauteur d'homme, donc très basse. Non seulement cela pouvait exposer le style à la maladresse éventuelle d'un passant, mais en outre l'exposition au soleil pouvait être médiocre en hiver.
Rappelons toutefois que le cloître est nettement plus tardif et que rien n'interdit de penser que le sol était alors à un niveau plus bas qu'aujourd'hui (ce que laisse déjà penser la hauteur anormalement faible des obiit déjà décrits).
Comme la plupart des églises, Saint-Hilaire a attiré le stylet des graffiteurs. Réflexe bien partagé à toutes les époques que celui qui consiste à fixer dans la pierre, en un endroit généralement bien visible le souvenir d'un passage, d'un événement, d'un lieu apprécié, etc. Au demeurant, est-ce parce que les murs ont subi divers traitements plus ou moins dégradants au cours des siècles, ou hasard favorisé par une faible fréquentation?
Toujours est-il que nous n'avons identifié que trois graffitis, les deux premiers gravés dans l'épaisseur du mur sud de la grande nef à la faveur de l'étroit passage des portes médiane et occidentale, le troisième sur le piédroit de l'arc-doubleau qui sépara les première et deuxième travées.
À gauche (en entrant. dans l'église) de la porte médiane quelques traits fins entrecroisés (n° 10 sur les plans) résistent à toute tentative d'interprétation. Ils ont eu sans doute un rôle figuratif autrefois, mais leur interprétation n'est plus possible.
À gauche encore, mais de la porte occidentale cette fois-ci, c'est la façade d'un édifice (cf. n° 15 sur les plans - maison ou église?) avec un pignon triangulaire qui a été représentée, à l'envers. La gravure est très fine ici aussi, partiellement effacée mais bien déchiffrable.
Le fait que ce graffito soit aujourd'hui à l'envers donne à penser qu'il a été réalisé sur un moellon en remploi, sinon au sol. Au demeurant sa signification est problématique. L'auteur a-t-il commencé - mais non achevé - le dessin d'une église? Nous ne le saurons jamais.
Le 3e graffito pose autant de problèmes d'interprétation. Parmi des lignes désordonnées finement gravées on peut distinguer, outre un cercle, deux chiffres accolés: 8 et 5 (n° 21 sur les plans). Nous sommes obligés d'avouer que nous n'avons pas consacré beaucoup de temps à ces gravures qui datent probablement de 1785 ou 1885?
Croix de consécration?
Sur le mur méridional de la nef, à l'extérieur de celle-ci, une croix latine (n° 20 sur les plans) a été très finement incisée à droite de la porte médiane qui la relie au cloître.
On peut en donner deux interprétations:
•
il peut s'agir en premier lieu d'une
croix votive indiquant l'emplacement
d'une
tombe (le fait qu'un
cimetière ait précédé le cloître autorise cette
hypothèse);
•
il n'est pas
exclu par ailleurs que l'on soit en présence d'une croix de
consécration, comme celle que nous avons rencontrée dans la
grande
nef (n° 6
sur les plans). En voici l'explication simplifiée ...
Les croix de consécration forment une catégorie à part parmi les signes lapidaires et ne peuvent être confondues avec les marques de tailleurs de pierre. Il s'agit de croix qui ont été gravées sur les murs de l'église à l'occasion de sa consécration selon un rite bien documenté par des textes.
À cette occasion en effet, l'évêque effectue un triple circuit autour de l'église en marquant des croix (gravées ou peintes) sur les murs de l'édifice. On lira avec intérêt l'article que consacre à ce rite Yann Codou (Codou 2007, p. 248-251). L'auteur précise qu'on "les rencontre plus précisément dans des édifices d'ordres réguliers", en citant comme exemples le Thoronet et Sénanque. Il n'y a aucune raison pour que Saint-Hilaire échappe à ce rituel.
VII - Conclusion
Les églises de l'abbaye Saint-Hilaire de Ménerbes offrent à la lecture un total non négligeable de 137 marques lapidaires. Ceci malgré la modestie de ses bâtiments mais nous pouvons objecter, à la lumière de nos recherches, qu'il n'y a pas de rapport de proportionnalité absolue entre l'effectif des signes des tailleurs de pierre et la dimension des édifices qui les portent.
En revanche il ne fait pas de doute que les mauvais traitements que le temps et l'histoire ont fait subir aux surfaces des murs ont dû avoir des conséquences néfastes sur la conservation de ces signes.
D'un point de vue qualitatif ce que nous avons pu observer ne retient pas particulièrement l'attention: les marques sont toutes hâtivement tracées et on ne décèle aucune recherche esthétique dans leur facture.
À Saint-Hilaire, on est loin des petites œuvres d'art que l'on peut admirer à la chapelle du Saint-Sépulcre de Beaumont-du-Ventoux ou à la chapelle Saint-Michel d'Uchaux (qui ont des dimensions tout à fait comparables).
Dans l'état de nos observations il y a des précisions à apporter à propos des dates suggérées par notre relevé des marques lapidaires et la chronologie proposée par les spécialistes à propos de l'abbaye.
Nous avons pu constater en effet que les marques de la cella sont parfaitement identiques - nous aurions tendance à dire faites par la même main - à celles de la grande église. Il y a donc eu une continuité certaine dans le déroulement du chantier de ces deux constructions.
La présence d’une marque sur la première assise de la deuxième travée* milite incontestablement en faveur de l’hypothèse d’une contemporanéité des deux édifices. Il est certain en tout cas que les fondations – au moins - de la grande église ont été établies en même temps qu’était construite la cella.
* Nous remercions vivement Vincent Jacob qui a eu la perspicacité de découvrir cette marque et l’amabilité de nous la signaler.
Or, Guy Barruol par exemple (Barruol 1963, p. 415) sépare nettement les deux campagnes de construction, ce qui ne paraît plus possible compte tenu de la durée de vie professionnelle moyenne d’un tailleur de pierre.
Ajoutons enfin que, pour notre travail, nous nous sommes basés sur les données fournies par la documentation existante évoquant une cella, mais nous souscrivons pleinement aux conclusions de Vincent Jacob qui achève actuellement une étude exhaustive de l’abbaye et y voit en fait une sacristie, ce qui coïncide très bien avec le nouveau cadre chronologique ainsi fixé.
Juin 2009
VIII - Relevés
► Première intervention - ici -
► Seconde intervention - ici -
Lexique
Il est peut-être utile ici de préciser le vocabulaire de description des lettres, car il est peu couramment employé. Les connaisseurs nous excuseront de le faire.
• La "panse" d'une lettre est la partie généralement arrondie comprise
entre deux lignes horizontales d'écriture (lette O par exemple).
• La "haste" est la barre droite qui s'élève au-dessus (lettre d par
exemple).
• La "queue" est la barre qui la prolonge éventuellement au-dessous
(lettre p par exemple).
• Pour la lettre A, on appelle "traverse" la ligne, horizontale de nos jours,
qui unit les deux jambes par leur milieu. À l'époque romane, elle est le
plus souvent brisée en chevron.
• Pour la lettre R majuscule, la "jambe" est le trait qui descend de la panse
sur le côté droit, ou sur le côté gauche pour une lettre en miroir.
• Le "triangle d'attaque" est le coup de ciseau de forme triangulaire par
lequel le graveur souligne souvent les extrémités de son incision imitant
ainsi
une habitude romaine.
Cette
appellation communément
admise est trompeuse dans la mesure
où les gens de l'art, aujourd'hui, contestent l'utilité de cette particularité
pour l'attaque du trait; nous la conservons toutefois bien que convaincus
qu'il ne s'agit que d'un effet décoratif inspiré par les modèles
épigraphiques romains.
Ce
triangle peut être
remplacé par une "barrette",
simple trait qui barre
une incision de part et d'autre de celle-ci, ou un petit cercle auquel cas
on qualifiera la lettre de "bouletée".
• Un graphisme est dit en "miroir" ou "retro" (pour "retro versus") lorsqu'il
est gravé tel qu'on le voit dans le reflet d'un miroir. C'est notamment le
cas de l’écriture de Léonard de Vinci - gaucher ambidextre - et qui plus
est se lit de droite à gauche, dans un italien mêlé de dialecte lombard.
•
"graffito" : nom masculin (pluriel graffiti), Archéologie :
inscription - Les
graffiti de Pompéi.
•
"graffiti" : nom masculin (pluriel graffitis), de
grafio, du latin
graphium "stylet", inscription, dessin
griffonné sur les
murs.
Le Carnet de Villard de Honnecourt
Villard de Honnecourt est né v. 1200 à Honnecourt-sur-Escaut, dans l'actuel département du Nord. Maître d'œuvre et dessinateur, il exerça son activité de 1225 à 1250 en France ainsi qu'à l'étranger (Lausanne, Košice en Hongrie).
Son Carnet (15,6 cm x 24 cm) à présent conservé à la Bibliothèque nationale de France, se composait à l'origine d'une centaine de pages, les soixante-six pages qui subsistent contiennent deux cent cinquante dessins annotés en picard, dont la précision des schémas, la qualité des esquisses, l'exactitude des plans sont remarquables.
Analyse du document, cliquer - ici -
Les soixante-quatorze pages qui ont trait à l'architecture, ne traitent pas seulement de la construction des cathédrales mais plus généralement des techniques de construction de l'époque; on y trouve les plans de la tour de Laon, l'élévation intérieure des chapelles absidales de la cathédrale de Reims ainsi que des motifs décoratifs, tels une rose rappelant celle de Chartres ou un pavage vu en Hongrie.
► Les cathédrales et Villard de Honnecourt (dossier de la BNF) - ici -
► Carl F. Barnes, Jr. Publications on Villard de Honnecourt - ici -
► Feuilleter le Carnet de Villard de Honnecourt - ici -
La connaissance géométrique
des Maîtres Maçons médiévaux
► The geometrical knowledge of Mediaeval Master Masons - ici -
► Métrologie, organisation de l'espace (cathédrale de Beauvais) - ici -
Instruments d'architectes
et tailleurs de pierre au Moyen Âge
Article d'Alain Séné: Quelques instruments des architectes et des tailleurs de pierre au Moyen Âge: hypothèses sur leur utilisation - Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public (1972, vol. 3, n° 3).
► Persée - ici -
Publications
Les marques lapidaires des églises romanes
du Vaucluse et de quelques édifices limitrophes
► Liste des édifices religieux romans visités - ici -
Ce supplément au Bulletin archéologique de Provence, 6, 2012 a été publié avec le concours de l'Association pour la Promotion de la Recherche Archéologique en Vaucluse.
Avant-propos
Ce que l'on a coutume d'appeler "marques de tâcherons" (nous verrons plus loin que, pour notre part, nous préférons rejeter cette appellation) est un sujet de curiosité pour les érudits depuis le XIXe siècle au moins.
Il est vrai que certains édifices en portent des exemples spectaculaires, particulièrement nombreux, et qu'elles ne peuvent échapper à l'œil de l'observateur le moins averti.
Malgré l'intérêt que ces marques ont suscité et les nombreuses études qui leur ont été consacrées, elles soulèvent aujourd'hui encore, en raison de l'indigence des sources documentaires anciennes, beaucoup de questions.
Précisons d'emblée que dans les considérations qui vont suivre nous n'aborderons qu'accessoirement un type de signes gravés dans la pierre qui se reconnaissent très facilement, à savoir les marques de montage ou d'assise qui sont des repères utilitaires destinés aux maçons chargés de placer les moellons dans l'œuvre.
La typologie des premières se réduit à des tracés très simples (un ou plusieurs traits, flèche...) généralement gravés sur les bords des pierres équarries; les secondes répondent le plus souvent à une progression numérique qui se lit encore de nos jours sur les murs.
Les deux catégories sont en fait très rares dans l'aire que nous avons prospectée (voir p. 43) car on peut raisonnablement penser que ces marques, d'usage très courant sur les chantiers, étaient plus volontiers exécutées à l'aide de moyens périssables (craie ou charbon) étant donné leur utilité de très courte durée.
De la même façon, nous laisserons de côté les graffitis en tous genres que nous n'avons pas manqué de rencontrer au cours de notre recherche (fig. 1). Nombreux et variés, beaucoup sont négligés, d'autres pittoresques, d'autres encore particulièrement soignés.
Fig. 1 - Gordes, abbaye de Sénanque (Vaucluse).
Un exemple de graffito emblématique dans le chœur (dessin J. Mauraret).
Pour en revenir aux signes lapidaires des tailleurs de pierre, des progrès ont été enregistrés, par exemple dans l'exploitation qui peut en être faite pour reconstituer l'historique d'un chantier, mais on se perd toujours en conjectures pour répondre à de nombreuses questions que l'on est endroit de se poser.
•
Pour quelle raison le tailleur de
pierre a-t-il inscrit de manière durable,
parfois très esthétique, un
signe sur un moellon?
•
Qui se cache derrière une marque que
certains qualifient "d'identitaire":
est-ce
un individu ou une équipe?
• Peut-on suivre à la trace ces opérateurs itinérants grâce à leur marque?
•
Comment expliquer l'absence, la rareté
ou au contraire l'abondance des
signatures d'un édifice à l'autre?
•
Y a-t-il eu une règle ou une
convention pour la composition des signes,
comme
certains l'ont proposé?
Observons tout de suite à ce propos que partout, y compris en Europe centrale, on peut constater que des marques alphabétiques qui se sont imposées au XIIe siècle on passe, pour des raisons qui nous échappent en grande partie, à des signes plus petits, assemblages plus ou moins complexes de lignes géométriques (ésotériques pensent certains), qui constituent un vocabulaire dont la finalité est incontestablement différente mais en grande partie obscure.
Nous nous sommes livrés, en équipe, à un travail systématique portant sur tous les édifices romans, ou réputés tels, du département de Vaucluse et de ses marges.
Cette enquête minutieuse sur les lieux, reproduisant à l'identique les signes visibles tout en résistant à la tentation, parfois grande, de "restituer" des tracés que suggère l'imagination, nous a permis de constituer une collection de fiches sur lesquelles sont inscrites la position, l'assise, l'état de conservation des signes lapidaires.
Ce sont les édifices d'époque romane qui ont attiré notre attention de manière privilégiée car, il est vrai, ils portent les glyphes qui sont incontestablement les plus remarquables par le soin apporté à leur gravure, souvent aussi par leurs plus grandes dimensions, ce qui ne peut que stimuler l'attention.
Pourquoi tout ce travail? Dans notre recherche, nous nous inscrivons dans la démarche posée par les fondateurs du Centre international de recherches glyptographiques: c'est sans doute l'accumulation patiente et besogneuse de la documentation sur ce genre de vestiges qui permettra peut-être de trouver enfin les réponses aux questions posées par les marques lapidaires.
Le corpus des marques n'ayant jamais été fait pour le Vaucluse, c'est cette lacune que nous avons eu l'ambition de combler, de façon aussi détaillée que possible, dans les limites de cette aire géographique (en débordant un peu, parfois) qui nous paraissait ni trop large, ni trop étroite, non sans nous appuyer sur les indications données dans certaines publications.
À l'issue de ce travail, nous ne pouvons proposer que des hypothèses qui relèvent du domaine du bon sens et de la conviction intime mais, à notre grand regret, nous n'avons rien découvert qui puisse servir de preuve objective pour confirmer telle ou telle hypothèse.
Nous avons été fortement aidés par un "sauf-conduit" que nous étions en mesure de présenter lors de nos visites, document accordé par le directeur du Service d'archéologie du Conseil général de Vaucluse, Dominique Carru.
Ce précieux viatique rassurait nos interlocuteurs, toujours préoccupés par la sauvegarde du bien dont ils avaient la charge, sinon la pleine propriété (les "repérages" avant cambriolage sont malheureusement trop connus!).
À part quelques rares exceptions (le propriétaire du prieuré Saint-Donat à Mazan ou celle du prieuré Notre-Dame de Beauvoir à Ansouis méritent à cet égard que l'on souligne leur comportement très agressif), nous avons reçu un accueil favorable, souvent intéressé, parfois même chaleureux, tant de la part des propriétaires privés que des municipalités ou des curés affectataires.
Malgré tout, pour des raisons évidentes de sécurité et de responsabilité juridique, nous n'avons pas toujours eu - il s'en faut de beaucoup - la possibilité de faire des relevés dans les parties exposées des édifices, comme les toitures ou les clochers.
Les marques lapidaires des églises romanes du Vaucluse
et de quelques édifices limitrophes
Auteurs : Jacques Mouraret
avec la
collaboration de Joseph
Degout et Gilles Gurbiel
Éditeur : APA
Directeur de publication : Gaëtan Congès
Date de parution : novembre 2012
ISBN : 2-9519704-5-5
Format : 21 cm x 29,6 cm, 116 pages, broché
Prix : 15 € (2013)
Vente et renseignements :
Jacques Mouraret
L'Harmas
Chemin des Vignes Blanches
84510 Caumont-sur-Durance
Librairie spécialisée
Éditions monique mergoil
► Site des Éditions Monique Mergoil - ici -
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