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 ► Site Internet de la Librairie FONTAINE Luberon - ici -

 

 

 

  

  Choix d'Alain Vauprès de FONTAINE Luberon

 

  

  La passion Lippi

 

Florence 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d'une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance.

 

Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupule, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché.

 

Bravant tous les interdits et jusqu'à l'autorité suprême du pape Pie II, il commet par amour l'ultime provocation? Le scandale le pousse à l'exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au cœur de son enfance.

 

Peintre voyou, ange ivre, Fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l'art et le monde de l'argent et le premier, fait passer les peintres du statut d'artisans estimés à celui d'artistes reconnus.

La passion Lippi - Sophie Chauveau

 

La passion Lippi

Auteur : Sophie Chauveau

Éditeur : Télémaque

Date de parution : mai 2004

Code ISBN : 2-7533-0000-3

Prix : 19.50 €

Tête de femme - Fra Filippo Lippi - Galerie des Offices - Florence  

  ► Les madones de Fra Filippo Lippi - ici -

 

  ► Les Acteurs du Quattrocento - ici -

 

 

 

  

  Extrait

 

Pages 106 à 109.

 

Des maîtres? Comme beaucoup d'artisans florentins, il a passé des milliers d'heures sur les portes du Baptistère sous les ordres hurlés contradictoires de Ghiberti, tour à tour adulé et haï. Quand Masaccio a attaqué Brancacci, même Diamante a compris qu'il se passait un événement inédit, qu'il fallait en être. Et il a fait sa pelote. Il sait flatter avec démesure. Il connaît les combines, il est capable de trouver un éléphant dans la journée! Très utile sur un chantier où il manque toujours quelque chose. Il a le titre d'aide en second, Lippi passe avant.

 

Les deux larrons se retrouvent sous l'œil furieux de Masaccio. Un drame couvre. Un lourd silence, un étrange climat, chargé de colère. Masolino est venu à Florence régler ses comptes. Il a entendu monter la rumeur qui ne cite que Masaccio, qui vante et s'épouvante de ses progrès. Plus vociféré que parlé, à peine interrompu par l'entrée de Lippi, l'échange reprend. Les cris échangés par Masolino et Masaccio sont terrifiants. Sous ces voûtes, leurs voix prennent des allures mélodramatiques...

 

- Une horreur! crache Masolino...

 

Le travail de Masaccio ne laisse personne indifférent. Peur! Effroi! Mais inoubliable. Ce qu'il vient d'achever et que tous découvrent là est impardonnable.

 

- Injurieux! crie le vieux gothique.

 

Tout ce qui tourmentait Lippi s'efface quand il découvre le dernier panneau de Masaccio. Adam et Ève chassés du paradis terrestre ...

Santa Maria del Carmine - Florence

Lippi dessoûle d'un coup! Masaccio tient tête aux griefs de Masolino. Le vieux gothique part en guerre contre la modernité en délire. Entre deux coups de pinceaux, les brosses à la main, Masaccio ne quitte pas son panneau. Masolino va, monte, descend de l'échafaudage et revient à la charge.

 

De rage, Masaccio écrabouille du rouge. Son rouge. La tête de l'ange est écrasée de rouge. Pire qu'Uccello! Pauvre ange! Même débarbouillé de son excès de colère, il garde une figure accablée de chagrin. Chacun, du pinceau, montre à l'autre sa façon de penser. De peindre. D'un côté; les murs se couvrent de rouge, de haine, de folie, et de l'autre, de bleu, d'or et de servilité, à l'image d'un pouvoir triomphant.

 

C'est ainsi que Lippi voit la scène. Il ne peut pas se tromper: si ses sens sont dévoyés, sa sensibilité est juste. Masaccio, c'est du génie à l'état pur! Sans une goutte d'eau pour le couper.

 

- On ne se tient pas ainsi au paradis! Arrange-les proprement! Habille-les un peu, ces corps trop... trop nus, ils sont indécents!

 

Il étouffe de jalousie. Il n'arrive plus à la cacher. Il s'époumone à la cracher. Et son écho dans la chapelle inachevée est monstrueux. La lumière du jour décline. Aucun d'eux ne lâchera en premier. Ne pas céder une once de terrain à l'autre, de peur que...

 

Lippi souffle à Diamante d'aller chaparder un très grand nombre de cierges dans la réserve de l'église. Le jeu en vaut la chandelle.

 

Diamante et Lippi éclairent a giorno, exclusivement les panneaux de Masaccio. Une manière d'agiter un chiffon rouge sous les yeux de Masolino. Qui continue de ruer sans désemparer. Et surtout de dénigrer le travail de son associé. Si, jusqu'ici, Masaccio ignorait l'estime où le tient Lippi, celui-ci lui en offre la preuve. Calmement, au milieu de cette mêlée, surmontant la tempête, s'élève la voix de Lippi.

 

Prendre parti pour l'un, le défendre contre l'autre, plus vieux et plus puissant, ça ne se fait pas. Mais dénigrer le travail d'un maître! L'œuvre de Masaccio! C'est plus grave que de voler des pigments. Lippi intime calmement à Masolino l'ordre de se taire.

 

- C'est la peinture de Tommaso la vraie! Dans la scène du paradis, Adam et Ève fuient pour la première fois. Enfin on les voit. Et on y croit. S'ils sont nus, c'est parce que la Bible dit: "Et ils virent qu'ils étaient nus." Quel choc de se voir nu pour la première fois! Ça n'est plus la peine d'imaginer, c'est peint, là. La Bible dit encore qu'ils ont honte. Admirez la honte incarnée, ici! Là! L'incarnation de la honte. Comme ils sont gênés et terrifiés! Il y a tout ça sur leurs faces et leurs corps l'expriment aussi.

 

- Peint comme ça, c'est une honte! C'est trop laid!

 

- Oui, c'est laid, la première grande honte de l'humanité. C'est normal.

 

- Mais ils sont indécents! Pour les plus humbles spectateurs, c'est une offense.

 

- Pourquoi? Est-ce que les plus humbles n'ont pas de corps eux aussi?

 

- Ça n'est pas ce que je dis, c'est ce spectacle en soi qui est honteux pour des êtres sans éducation!

 

- Pourquoi les plus humbles spectateurs n'auraient-ils pas le droit d'avoir des yeux?

 

- Ils sont simplement vrais... , je crois... , articule enfin Masaccio.

 

- Et le petit peuple va s'y reconnaître, lui qui sait tout du déshonneur et de l'indignité où les grandis le tiennent, précise Lippi. La nudité est criante à la minute où elle saute aux yeux. C'est une agression. On doit la prendre comme eux en plein visage. Pour le coup, ces deux-là ont vraiment tout perdu. Et nous aussi, à cause d'eux, à ce qu'il paraît depuis quelques millénaires...

 

- On peut respecter les saintes Écritures sans rendre ses couleurs criardes, ses traits déformés, ses personnages d'une hideur dégoûtante! Respecter l'Évangile, ça n'est pas rendre hideux ses personnages.

 

Les faire haïr, par qui les verra.

 

- Mais la vraie honte, le vrai scandale, n'est-ce pas la façon dont Dieu les traite? Dont Dieu nous traite depuis qu'ils ont fauté? Montrer le résultat est plus scandaleux que le fait!

 

Pour la première fois de sa vie - mais il ne risque pas de l'oublier - Lippi parle en moine. Il adore ça! Ça lui confère un pouvoir, une autorité ...

 

Fra Lippi s'adresse à Masolino, son aîné, mais... laïc. Aussi Lippi lui parle-t-il d'une certaine hauteur, à quoi Masolino est excessivement sensible. Il a une vénération pour la hiérarchie. Sa condition de clerc donne soudain à Lippi un sentiment de puissance qui lui plaît beaucoup. Il s'en resservira!

 

Assuré du soutien de Lippi, Masaccio explose enfin. Masaccio hurle sa certitude de n'y être encore pas assez...

 

-... pas assez près de la réalité. La réalité est obscène. Tellement obscène que je ne sais comment l'exprimer, l'exhiber... Lui rendre sa vulgarité primitive... Et Lippi d'enchaîner:

 

- Pourquoi se gêner? Elle se gêne, la vie, quand elle vous rend malade, fou, abandonné, pauvre ou mort... Il est temps que la peinture hurle quand ça fait mal.

 

- Quelle honte, cette transgression des perspectives! Toutes les têtes à la même hauteur! Sur la même ligne! Plus aucune différence entre grands et petits, riches et pauvres, réplique, haineux, le vieux qui perd du terrain!

 

- Eh oui! Masaccio peint des êtres d'une dignité à laquelle tout homme aspire.

 

La jalousie est une force terrible, se dit Lippi, plus tard, en apprenant la fuite de Masolino! La jalousie l'a rendu fou furieux. Il a tout laissé tomber. Du jour au lendemain. Il est parti cuver sa rancœur loin de Florence.

 

La jeunesse de Lippi, son esprit frondeur et l'audace des pauvres! - oui, c'est l'audace des pauvres qui lui fait épouser les vues de Masaccio contre les archaïques.

 

 

 

  

  Commentaires

 

  Sophie Chauveau a passé quatre années dans le sillage de celui qui
     deviendra le maître de Botticelli. La passion Lippi qu'elle propose
     aujourd'hui allie le souffle, l'érudition et une science de la narration
     convaincante.

 

   D'une écriture gourmande, le roman de Sophie Chauveau n'occulte
     aucun des aspects du personnage de Lippi. On est séduit par sa belle
     intelligence et son refus de toute hagiographie béate.

 

  Après la lecture de ce roman, vous n’avez alors plus qu’une seule idée en
     tête: aller ou retourner voir Florence, vous gorger de tableaux, de
     lumière, des visages Madones et des anges qui peuplent les rues autant
     que les cimaises.

 

   La Renaissance dans toute sa splendeur...

 

   C'est ma libraire préférée qui me l'avait vivement conseillé. Et d'ici
     quelques jours à peine, l'exposition "Filippo Lippi "s'ouvrira au Musée du
     Luxembourg: après votre visite aux primitifs italiens, parfaite
     introduction, il ne vous reste donc que quelques heures pour vous
     plonger dans la vie extraordinaire de ce peintre transcendant, élève de
     Fra Angelico et initiateur de Sandro Botticelli.

 

   Encore un roman qui traite de l'Art me direz-vous? En effet. Cette fois-ci
     je suis partie au cœur de la Renaissance italienne à Florence à la
     découverte d'un peintre dont je ne connaissais aucune œuvre. Ce
     roman est écrit simplement, sans prétention littéraire... mais sans doute
     n'est-ce pas là son but. Par contre, il permet à un lecteur néophyte
     d'apprécier une période artistique et un contexte historique sans avoir à
     se plonger dans de complexes documents historiques: c'est
     probablement ces éléments-là que je retiendrai de cette lecture ainsi
     que quelques grands noms du Quattrocento: Fra Angelico, Fra Lippi ou
     encore Masaccio.

 

 

 

  

  Sophie Chauveau

 

Sophie Chauveau est écrivain, dramaturge et metteur en scène. Auteur de plusieurs essais (Débandade, J.-J. Pauvert, 1983; Sourire aux éclats, R. Laffont, 2001; Éloge de l’amour au temps du sida, Flammarion, 1995), on lui doit une monographie sur l’art comme langage de l’amour (Frédéric Brandon. Quel détour que l’art pour dire je t’aime, Colin Maillart, 1991) ainsi que de nombreux romans parmi lesquels Les Belles Menteuses, R.Laffont, 1992; Mémoires d’Hélène, R.Laffont, 1992; Le Rêve Botticelli, Folio, 2007; et plus récemment L’Obsession Vinci, Télémaque, 2007.

Sophie Chauveau

 

 

  

  Bibliographie

 

  

  Léonard de Vinci

 

Visionnaire de génie, séducteur invétéré, esprit mordant, Léonard de Vinci (1452-1519) veut tout connaître du monde. De la physique à la botanique, de la géologie à l'anatomie, en passant par l'astronomie, la musique, les mathématiques, l'architecture, la sculpture, le dessin, la peinture, rien ne doit échapper à son insatiable curiosité. Pourtant, si l'on excepte son goût pour l'organisation de fêtes spectaculaires, nombre de ses travaux restèrent à l'état d'ébauches. Ainsi, à peine une douzaine de tableaux peuvent-ils lui être attribués avec certitude.

 

Et si ce n'étaient les milliers de pages de ses fameux Carnets, l'emploi du temps de l'inépuisable inventeur resterait une énigme que Sophie Chauveau tente ici de percer. En toile de fond: l'Italie de la Renaissance.

Léonard de Vinci - Sophie Chauveau

 

Léonard de Vinci

Auteur : Sophie Chauveau

Éditeur : Gallimard (Éditions)

Collection : Folio Biographies

Date de parution : 16 octobre 2008

Code ISBN : 978-2-07-034159-7

Code EAN : 9782070341597

Format : 11 cm x 18 cm, 279 pages, broché

Prix : 7.13 € €

 

 

 

  

  Le rêve Botticelli

 

Florence 1942. Sous le règne de Laurent le Magnifique, jamais le sang, la beauté et la passion ne se sont autant mêlées dans la capitale toscane. Le plus doué des élèves des Fra Filippo Lippi, un certain Sandro Filipelli surnommé depuis l'enfance "boticello le petit tonneau" va mener à son apogée la peinture de la Renaissance. Alors que sa ville est déchirée par le complot des Pazzi et bientôt enflammée par les prophéties apocalyptiques de Savanarole, il peint.

 

Maître d'œuvre de la chapelle Sixtine, créateur bouleversant d'un Printemps inouï, il ressent intimement les annonces et les soubresauts de son époque. En adoration devant les visages et les corps de ses modèles mais pétrifié par la sensualité des femmes qui l'entourent, il choisit ses amants parmi ses pairs. Son amitié avec Léonard de Vinci le passionne autant que leur rivalité le bouleverse. Adulé, puis oublié de tous, aussi secret que Florence est flamboyante, Botticelli habite un rêve connu de lui seul.

 

Pour la première fois, une romancière lève le voile sur la personnalité intime, les amours et la mélancolie fascinante du plus mystérieux des génies de l'histoire de l'art. Après La passion Lippi, Sophie Chauveau poursuit son voyage unique dans le Siècle de Florence.

Le rêve Botticelli - Sophie Chauveau

 

Le rêve Botticelli

Auteur : Sophie Chauveau

Éditeur : SW Télémaque

Date de parution : 9 novembre 2005

Code ISBN : 2-7533-0026-7

Code EAN : 9782753300262

Format : 15,5 cm x 23,5 cm, 359 pages, broché

Prix : 20.43 €

 

 

Tourisme en Vaucluse Provence - ADDRT 84 Vaucluse en Provence - ADDRT 84

 

 

Armoiries du Comtat Venaissin - 1274 à 1791