Abbaye Saint-Hilaire, monument classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Chapelle annexe du XIVe siècle.

 

 

  Abbaye Saint-Hilaire

  La chapelle annexe du XIVe siècle

  dédiée à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Antoine ?

  Marie-Madeleine, une tradition Provençale

 

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  Table des matières - ici -

 

 

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Plan de la chapelle annexe du XIVe siècle.

Plan actuel de l'abbaye Saint-Hilaire.

 

 

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Peinture murale du XIVe dans la chapelle annexe du XIVe siècle.

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  Description

 

Dans la travée médiane de l'église, s'ouvre sur le flanc nord une chapelle annexe* du XIVe siècle, dont le mur gouttereau nord est adossé au front de molasse orienté est-ouest.

 

Sa toiture monopente en dalles de pierre calcaire de Soubeyran (Crétacé), d'une taille très soignée, posées sur le côté (infos), dirige les eaux de pluie vers le front de molasse. Ce choix de matériaux pour la couverture d'un édifice est assez courant dans le Comtat, riche en carrières de pierre.

 

* Une chapelle annexe est une subdivision privée de l’édifice où étaient célébrées des cérémonies distinctes. La chapelle comprend donc un autel secondaire et peut être dédiée à un saint différent de celui auquel est dédiée l'église.

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Toiture monopente de la chapelle annexe du XIVe siècle.

Élevée sur un plan carré d'environ 3,35 m de côté, qui présente une belle voûte sur croisées d'ogives à arcs saillants, qui donneront naissance à l'aube du XIIe siècle, à l'architecture gothique.

 

Caractéristiques de cette époque, les nervures des arcs, des piliers d'angle et de la voûte d'entrée, sont composées de courbes et de contre-courbes, séparées par des méplats peu accentués.

 

 ► Marcel Aubert - Les plus anciennes croisées d'ogives - ici -

 

 

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Peinture murale du XIVe dans la chapelle annexe du XIVe siècle.

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Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Voûte de la chapelle annexe du XIVe siècle.   Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Clef d'arc d'ogive de la chapelle annexe du XIVe siècle.

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À l'intersection des deux arcs saillants, une clef d’arc ogive sculptée*, représente en son centre, le profil d'un cochon.

 

* La rencontre de ces deux arcs saillants exige, au point de vue de la construction, une clef, c’est-à-dire un seul morceau de pierre venant fermer, par des coupes normales aux courbes, la rencontre des deux arcs.

 

Cette représentation d'un cochon a conduit à penser par erreur, que cette chapelle annexe était dédiée à saint Antoine le Grand, patriarche des cénobites chrétiens, décédé selon les écrits hagiographiques, le 17 janvier 356 au mont Colzim, près de l'actuelle ville de Suez en Égypte.

 

En effet, Émile Mâle (1862†1954), historien d'art français et membre de l'Académie française, établit que cette tradition de la fin du XIVe siècle, ne concerne pas saint Antoine le Grand, mais l'ordre hospitalier de Saint-Antoine ou Antonins, communauté érigée en 1247, par Innocent IV (1195†1254), en ordre religieux sous la règle des Augustins.

Antonin et son cochon - Bas-relief en bois peint d'un autel de l'église Sainte-Catherine de Bras, Belgique

Les chapiteaux sont également simplifiés et comportent une moulure saillante, sur laquelle commence le profil du pilier, qui n'est séparé que par un astragale* de petite dimension.

 

* Moulure arrondie, sorte d'anneau ou de boudin, encadrée par deux filets.

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Chapiteaux de la chapelle annexe du XIVe siècle.

Implantée dans le mur pignon ouest, une petite baie fortement ébrasée, fait face à la peinture murale (retable) représentant une Crucifixion, réalisée au XVe siècle, à la surface de l'ancien mur pignon est de l'actuelle sacristie du XIIe siècle, qui constitue la partie la plus ancienne du bâtiment conventuel.

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Voûte de la chapelle annexe du XIVe siècle.   Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Peinture murale (Crucifixion) du XIVe de la chapelle annexe du XIVe siècle.

Mars 2015.

 

 

 ► Présentation du retable du XIVe siècle - ici -

 

 ► Restauration du retable en 1999 - ici -

 

 ► Nature des pigments utilisés - ici -

 

 

Au sol, le dallage de pierre a disparu, seule subsiste une tombe individuelle de petite dimension, creusée dans le fond de fouille.

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Tombe individuelle dans la chapelle annexe du XIVe siècle.

 

 

  

  Saint Antoine le Grand et l'ordre des Antonins

  L'histoire d'une confusion

 

  

  Saint Antoine le Grand ou Antoine d'Égypte

 

La Tentation de saint Antoine, 73 x 52,5 cm, huile sur panneau, après 1490 - Jérôme Bosch - Musée du Prado à Madrid

Œuvre postérieure à 1490 - La confusion est installée.
Saint Antoine par Jérôme Bosch, 1500-1525.
Musée National du Prado, Madrid.
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Saint Antoine le Grand ou Antoine d'Égypte (v. 250†v. 356) est considéré comme le fondateur de l'érémitisme chrétien. Sa vie nous est connue par le récit qu'en a fait vers 360 saint Athanase (298†373), évêque d'Alexandrie, qui le rencontre alors qu'il est lui-même en exil dans le désert d'Égypte.

 

Ce récit sera un des textes fondateurs du monachisme.

 

 ► Traduction littérale du texte par Charles de Remondange - ici -

 

 

Saint Antoine le Grand par Francisco de Zurbarán - Oil on canvas - Palazzo Pitti - Galleria Palatina à Florence

St Anthony Abbot par Francisco de Zurbarán - Palazzo Pitti, Florence.

 

 

Issu d'une famille aisée de Qeman (actuelle Memphis) en Haute-Egypte, au décès de ses parents, il vend ses biens, distribue le produit aux pauvres, et s'installe non loin de là, puis à Pispir (Kellia).

Kellia

Vingt ans après, les persécutions infligées aux chrétiens par l'empereur Caesar Marcus Aurelius Valerius Maximianus Augustus (v. 270†310), l'amènent à quitter Pispir pour se rendre à Alexandrie, afin d'y soutenir les confesseurs de la foi*.

 

* Un confesseur de la foi est un chrétien persécuté à cause de sa foi et qui échappe à la mort.

L'Empereur Maximianus - Mosaique à San Vitale - Ravenne

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À son retour à Pispir, il découvre que son désert est peuplé d'ermites, aussi décide-t-il de s'établir dans un autre lieu qui sera choisi en Thébaïde, au pied du mont Qolzum, en bordure du golfe de Suez.

Carte de la Thébaïde

Il n'en sortira que deux fois: la première pour visiter sa colonie d'ermites, la deuxième pour se rendre à Alexandrie pour s'opposer aux tenants de l'arianisme initié par le théologien Arius (256†336), qui défend la position selon laquelle la divinité de Dieu est supérieure à celle de son fils.

 

À ce jour, sept lettres sont reconnues comme vraisemblablement authentiques. Les religieux qui comme saint Antoine adoptent le mode de vie solitaire sont appelés anachorètes, alors que ceux qui choisissent la vie en communautés monastiques sont appelés cénobites.

 

Fordham University

 ► Life of St. Antony- ici -

 

 

 

  

  Les tentations de saint Antoine

 

Alors que Gustave Flaubert lui consacrera un récit: "La Tentation de saint Antoine", celles-ci inspireront de nombreux artistes comme Francisco de Zurbarán, Jérôme Bosch, Jan Mandyn, Pieter Bruegel, Sasseta, Jacques Callot, Max Ernst, Matthias Grünewald, Diego Vélasquez, Joos van Craesbeeck, Bernardo Parentino, Paul Cézanne, Salvador Dali, Martin Schongauer, où, au milieu du chaos absolu, le saint reste constant dans la prière.

 

The Temptation of st Anthony par Joos van Craesbeeck (1650), Staatliche Kunsthalle Karlsruhe (Allemagne)

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 ► Base Joconde - notice complète - ici -

 

  panoramio.com - ici -

 

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Mais c’est surtout avec les toiles de Jérôme Bosch et son imagination délirante, que les images les plus fantastiques s’offrent à nos yeux.

 

Triptyque de la Tentation de saint Antoine par Jérôme Bosch, v. 1501 - Musée National Arte Antiga, Lisbonne (Portugal)

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Les artistes ont aussi souvent représenté sa rencontre avec saint Paul de Thèbes, peu de temps avant la mort de celui-ci:

 

Saint Paul partageant son repas avec saint Antoine le Grand par Diego Velazquez, 1634 - Musée National du Prado, Madrid

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Cependant, les images des tentations des saints sont rares et ne concernent que peu de saints (saint Antoine, saint Jérôme, saint Benoît) car elles ont à affronter un paradoxe: comment figurer le conflit entre la concupiscence et les valeurs morales chrétiennes, entre la beauté dangereuse du diable et la beauté morale du saint, dans le contexte d’un usage édifiant de l’art?

 

 ► En savoir plus sur la figuration des tentations - ici -

 

 

 

  

  Des reliques convoitées

 

Selon la légende, le lieu de sa sépulture ignoré durant cent soixante-seize ans, sera mystérieusement découvert sous l'empire de Justinien Ier (483 v 565). Son corps sera alors transféré en 529 à Alexandrie et déposé dans l'église de Saint-Jean-Baptiste, comme le rapportent les martyrologes compilés par Bède, dit le Vénérable (?†735), moine anglo-saxon, et Usuard, moine bénédictin de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés du IXe siècle (infos).

 

Devant l'expansion sarrasine, son corps sera une nouvelle fois transféré, vers 670, à la basilique Sainte-Sophie de Constantinople.

 

Il y reposa jusqu'à ce qu'il soit transporté vers 1070, par le baron Geilin II et son beau-frère Guigues Disdier, dans leur village de la Motte-aux-Bois, localité située à mi-chemin entre Grenoble et Valence, où le pape Urbain II (1042†1099) se serait rendu pour demander au baron de ne plus distribuer les ossements du saint comme des amulettes.

 

C'est pourquoi, dès 1083, la garde et l'organisation du culte ont été confiées aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Pierre de Montmajour, fondée en 948 près d'Arles.

 

Les reliques de saint Antoine passant pour soigner les victimes de l'ergotisme, les "ardents" dans l'espoir d'une guérison miraculeuse se pressent nombreux en ce lieu devenu cette même année, "La Motte-Saint-Antoine" puis, plus tard, "Saint-Antoine-l'Abbaye".

 

Eglise abbatiale Saint-Antoine à Saint-Antoine-l'Abbaye 38160  

 ► Musée départemental de Saint-Antoine-l'Abbaye - ici -

 

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  L'ordre hospitalier de Saint-Antoine ou Antonins

Antonin

 

Parallèlement à cette implantation bénédictine, se constitue à La Motte-aux-Bois, dans le grand élan religieux du XIe siècle et sous la conduite de Guérin de Valloire et son père, une communauté de laïcs "La fraternité hospitalière", qui se spécialise dans les soins aux victimes de l'ergotisme gangreneux (infos).

 

Cette communauté sera approuvée au concile de Clermont (1095) par Urbain II (1042†1099), en reconnaissance pour une guérison du mal des ardents obtenue par les reliques de saint Antoine.

 

L'efficacité des soins dispensés en matière thérapeutique et clinique leur vaut très vite une renommée universelle, et suscite la création de filiales bien au-delà des frontières du Dauphiné, puisque dispersées du Danemark à l'Andalousie et de l'Écosse à Chypre.

 

Afin d'assurer le financement et l'entretien de leurs commanderies et hôpitaux, cette communauté pratique l'élevage porcin d'engraissement, ce cheptel plus proche du sanglier que du cochon rose actuel étant particulièrement adapté à l'élevage en place.

Mois de novembre - Glandée, Livre d'heures de Jean de Montauban

Forts de ces succès, les responsables de la fraternité ne vont avoir de cesse de se libérer de la tutelle des Bénédictins. Grâce à l'appui de la papauté, ils franchissent les étapes qui les conduisent vers l'acquisition d'une personnalité juridique autonome, marquée par leur transformation en ordre de chanoines réguliers.

 

En 1232, les membres de "La fraternité hospitalière" prononcent leurs vœux de religion; en 1247, ils adoptent la règle de saint Augustin; en 1297, Boniface VIII (1235†1303) érige le prieuré en abbaye, et en fait don aux hospitaliers de Saint-Antoine.

 

 ► Persée : Adalbert Mischlewski
     Un ordre hospitalier au Moyen Âge, les chanoines réguliers
     de Saint-Antoine-en-Viennois - ici -

 

 ► Persée : Dom H. Dijon
     L'église abbatiale de Saint-Antoine en Dauphiné
     Histoire et archéologie - ici -

 

 

Devenus des chanoines réguliers, ils portent le nom d'Antonins. L'abbaye devient chef d'un ordre religieux qui essaime dans toute l'Europe. L’ordre devait compter 369 hôpitaux à la fin du XVe siècle*.

 

* Au XVIIIe siècle, l'ordre déclinant, il sera incorporé le 15 avril 1775 à l'ordre de Malte, qui prit possession de l'abbaye.

 

Après confirmation par Bulle pontificale du 17 décembre 1776, de l'incorporation à l'ordre de Malte, l'abbaye sera fermée à la Révolution. Sa remarquable abbatiale prendra le titre d'église paroissiale en 1802, les bâtiments conventuels étant conservés.

 

Propriété d'État gérée par le centre des monuments nationaux depuis 1945.

Abbaye de Montmajour - 13200 Arles

Abbaye de Montmajour

Route de Fontvieille

13200 Arles

Tél. 04 90 54 64 17

 

 ► Site de l'abbaye de Montmajour - ici -

 

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La cohabitation avec les Bénédictins, devenue impossible, prend fin, moyennant toutefois le paiement aux bénédictins, en compensation de la perte du prieuré de Saint-Antoine (érigé en abbaye), d'une pension annuelle de 1.300 livres tournois qui perdura jusqu'en juin 1490, date à laquelle une bulle papale inversa la situation en plaçant l'abbaye arlésienne sous la domination de l'abbaye dauphinoise, supprimant de ce fait la pension.

 

Devant la crainte d'une tentative d'un coup de force des Antonins pour prendre possession de l'abbaye arlésienne, les reliques furent solennellement transférées à Saint-Julien d'Arles, le dimanche 9 janvier 1491 (1490 si l'on considère le style calendaire de l'Annonciation), et le 31 décembre 1495, une bulle d'Alexandre VI (1431†1503) supprima l'union des deux abbayes.

 

Mais il faudra attendre 1502, pour voir définitivement éteinte la querelle avec l'abbaye de Montmajour, les Antonins abandonnant quatre prieurés aux Bénédictins, ces derniers renonçant de leur côté à toute quête sous les auspices de Saint Antoine.

 

Cet acte marqua l'origine de l'antagonisme entre Arles et Saint-Antoine-en-Viennois à propos de la possession des reliques de saint Antoine le Grand.

 

Reliquaire de saint Antoine le Grand - Basilique Saint-Trophime à Arles

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Après avoir réchappé aux fontes d'argenterie du XVIIIe siècle, le buste reliquaire qui était un des plus importants d'Arles, sera victime du creuset dans lequel la Révolution précipita tant d'œuvres d'art. Après bien des péripéties, les reliques seront restituées au culte par décision de la Congrégation des Rites en 1859, tout en ravivant le débat de leur authenticité entre Arles et Saint-Antoine-l'Abbaye.

Basilique Saint-Trophime d'Arles

Depuis 2006, à l'occasion d'une cérémonie religieuse, le reliquaire a été provisoirement déplacé de la cathédrale Saint-Trophime d'Arles, sur l'île d'Ischia, île italienne située en mer Tyrrhénienne, au nord du golfe de Naples.

 

Cathédrale Saint-Trophime

12, rue du cloître

13200 Arles

 

 ► Site du Patrimoine d'Arles - ici -

 

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  Le retable d'Issenheim

 

Le retable d’Issenheim - 1er quart 16e siècle - Musée d'Unterlinden, Colmar

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Le retable d’Issenheim (ou d’Isenheim), consacré à saint Antoine le Grand, provient du couvent des Antonins à Issenheim, au sud de Colmar, où il ornait le maître-autel de l’église de la préceptorerie.

 

Il est l’œuvre de deux grands maîtres allemands du gothique tardif: le peintre Matthias Grünewald (1470†1528), dont il constitue incontestablement le chef-d’œuvre, pour les panneaux peints (1512-1516) et Nicolas de Haguenau (1445/1460†1538) pour la partie sculptée antérieure (autour de 1490).

 

 ► Photos et notice complète sur la base Joconde - ici -

 

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Musée Unterlinden

1, rue des Unterlinden

68000 Colmar

Tél. : 03 89 20 15 50

 

Travaux 2015 : Jusqu'à la fin des travaux d'agrandissement du musée, du 16 février au 18 octobre 2015, le musée se visite sur un site unique : les Dominicains, place des Dominicains à Colmar.

 

 ► Site du Musée - ici -

 

 

 

  

  Chapelle Saint Antoine de Barbefosse

  Jérôme Bosch? (vers 1450-1516)

 

Cette chapelle a été élevée entre 1389 et 1409 sur la commune d'Havré (Belgique), par des chevaliers de l'Ordre de Saint-Antoine-de-Bardefosse avec l'accord de Gérard II d'Enghien, seigneur d'Havré.

 

Dans la composition du "Saint Jacques et le magicien Hermogène", exposée au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, œuvre attribuée à Jérôme Bosch (1450†1516) ou à l'un de ses suiveurs (elle n'est pas recensée dans l'ouvrage de Roger.

 

Rogier-Hendrick Marijnissen, historien d'art, pour lequel sur la vingtaine d'œuvres connues, seules huit sont attribuables avec certitude), l'artiste a représenté au revers, un prieuré antonin (Τ [tau] au-dessus de la porte) avec devant, saint Antoine lisant assis sur un banc (Τ sur l'épaule).

Saint Jacques et le magicien Hermogène - Jérôme Bosch (1450-1516) - Musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Musée des Beaux-Arts de Valenciennes

Boulevard Watteau

59300 Valanciennes

Tél. : 03 27 22 57 20

 

À l'occasion de ses 105 ans, le musée fait peau neuve. Réouverture au public le 24 septembre 2015.

 

 ► Site du Musée - ici -

 

 

 

  

  Le retable : une peinture murale du XIVe siècle

  représentant une Crucifixion

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Chapelle annexe du XIVe - Peinture murale du XIVe siècle représentant une Crucifixion

 

Depuis la partie supérieure de l'adossement de la table d'autel aujourd'hui disparue, le panneau de la façade est, est orné sur toute sa surface d'une fresque d'inspiration piémontaise, datée du XIVe siècle, représentant une Crucifixion.

 

Exemple d'une Crucifixion remarquablement conservée, peinte au début du XVe siècle par un artiste inconnu (Maestro dei Calvari), à partir du texte de l'Évangile selon Jean et celui de la Légende Dorée de Jacques de Voragine, dans la chapelle dédiée à Santa Maria Maddalena (Marie-Madeleine), dans l'église San Domenico (XIIIe et XIVe) de Spoleto en Italie.

 

Crucifixion - Chapelle dédiée à Santa Maria Maddalena (Marie-Madeleine) dans l'église San Domenico (XIIIe et XIVe) de Spoleto, Italie

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Cette Crucifixion très fortement altérée à la Révolution, puis par les infiltrations d'eau pluviale et les remontées capillaires, a été restaurée en août 1999, par Nathalie le Van: nettoyage, refixage, consolidation et réhabilitation de la structure mécanique de l’œuvre.

 

 ►  Dossier de travaux - ici -

 

 

La représentation de la Crucifixion dans de grandes compositions aux tympans* des églises est un phénomène tardif dans l'Occident médiéval. Les premiers exemples de la fin du XIe siècle étaient liés aux hérésies cathares du sud de la France. Ce thème se diffusera largement au XIIIe siècle afin de rappeler la rédemption de l'humanité par le sacrifice de Jésus.

 

Tympan, s. m. Partie pleine comprise entre le cintre d'une porte (archivolte) et le linteau. On donne aussi le nom de tympan aux surfaces pleines comprises entre les extrados d'une arcature et le bandeau qui les couronne.

 

 ► La peinture murale en détail - ici -

 

 ► Analyse des pigments de la peinture murale - ici -

 

 

 

  

  Marie de Magdala ou Marie-Madeleine

 

Abbaye Saint-Hilaire, monument historique classé des XIIe et XIIIe siècles, premier bâtiment conventuel carme (XIIIe siècle) du Comtat Venaissin (1274-1791) - Ménerbes - Vaucluse - Chapelle annexe - Peinture murale du XIVe siècle représentant une Crucifixion - Marie de Magdala

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Marie de Magdala, Marie-Madeleine, Madeleine, ou Marie la Magdaléenne (Μαρία ἡ Μαγδαληνή) est la femme la plus présente du Nouveau Testament en qualité de disciple de Jésus qui le suivra jusqu'à ses derniers jours:

 

   Matthieu (Mt) : 27:56;61 - 28:1 - ici

   Marc (Mc) : 15:40;47 16:1-9 - ici

   Jean (Jn) : 11:1-2 12:3 19:25 20:1;11;16;18 - ici

   Luc (Lc) : 8:2 24:10 - ici

 

L'Évangile de Luc (8:1-21) la présente comme la femme que Jésus a délivrée de sept démons:

 

8:2 Les douze étaient avec lui et quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits malins et de maladies: Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons.

 

Selon le père Jean Pirot, chanoine de la cathédrale de Marseille, l'identification opérée dans le christianisme découle d'une erreur d'interprétation du passage de Luc 8:2, qui précise que Marie était possédée par sept démons.

 

Il explique que cette "possession" n'était pas liée à l'idée de péché mais plutôt à une névrose, et considère d'une manière générale que les occurrences de possession par les "mauvais esprits" dans les Évangiles sont des métaphores pour désigner la maladie (physique ou nerveuse) plutôt que le péché.

 

 ► 8:1 Introduction et commentaire - ici -

 

 ► The Abingdon Bible Commentary - ici -

 

 

Mais les quatre Évangiles ne précisent jamais si Magdala est son lieu de naissance ou de résidence.

 

Seul l'Evangile de Mathieu (Mt 15:39) donne une indication géographique de la ville. Si la tradition chrétienne a retenu la graphie Magdala, les manuscrits des Évangiles les plus anciens donnent Magadan. Tandis que certain érudits identifient les deux villes d'autres les distinguent:

 

Et Jésus ayant donné congé aux troupes, monta sur une nacelle, et vint au territoire de Magdala.

 

L'étymologie de Magdala vient de Magdal (מגדל בני) en araméen ou Migdal en hébreu et désigne une construction en forme de tour. La plus ancienne mention de la ville de Magdala semble se trouver dans le Talmud où elle est appelée Migdal Zab'ayya (Pesachim 4, 30d) ou Migdal Nunia (Talmud – Mas. Pesachim 46a):

 

[Migdal Nunia] to Tiberias, which is a mil.

Then let him say a mil? — He informs us this, [viz.,]

that the standard of a mil is as that from Migdal Nunia to Tiberias.

 

Cette ville est identifiée à un village palestinien du nom d'Al-Majdal détruit en 1948, et remplacée par la localité israélienne de Migdal située au bord du lac de Tibériade, à environ 6 km au nord de la ville de Tibériade.

 

 

 

 

 

  

  Magdala - Migdal/el-Mejdel

 

Magdala - Migdal/el-Mejdel - Carte de 1870 de la région de Tibériade

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The accepted identification of this site in the lasrt generation has been with the settlement of Tachira, mentioned in Greco-Roman literature and called Migdal, Magdala or Migdal Nunia in rabbinic literature and in the Gospels. (Klein 1967:47; Manns 1976:307-337; Safrai 1985:77; Reeg 1989:391;TIR:173).

 

 ► Accès à la publication - ici -

 

 

 

  

  Marie de Magdala dans les traditions chrétiennes

Eglise San Domenico, chapelle Santa Maria Maddalena - Spoleto, Italie

 

Les Pères de l’Église soulignent tout d'abord son rôle de premier témoin de la Résurrection; elle est pour cela désignée comme "l'Apôtre des Apôtres" par Hippolyte de Rome (170†236).

 

Saint Jean Chrysostome (344/349†407) souligne son courage, et celui des autres femmes, restées au pied de la Croix alors que les disciples s'étaient enfuis.

 

En 590, dans son In Gloria Martyrium, ch. 29, PL LXXI, c. 731, Grégoire de Tours (539†594), évêque de Tours, place le tombeau de Marie de Magdala à Éphèse en Asie mineure. Cependant, cette tradition est fausse pour les exégètes qui pensent que Marie de Magdala ne s'est pas rendue hors de Palestine.

 

Vers 591, le pape Grégoire Ier, dit le Grand (540-604), l'assimile dans l'une de ses homélies (Homiliae in Evangelium 25 - document Bnf) à la pécheresse citée dans l’Évangile de Luc (7:36-50).

 

La dévotion à Marie-Madeleine est née au Haut Moyen Âge en Lotharingie, dans un contexte de réforme canoniale. Au Xe siècle, elle gagne la Bourgogne où elle a les faveurs des clunisiens.

 

En effet, le premier texte propre à l'office de la fête de la sainte, le 22 juillet, est le "Sermo in veneratione sanctae Mariae Magadalenae" attribué à Odon, le second abbé de Cluny.

 

Ce texte insiste sur la contemplation, une exigence à mettre, bien sûr, au compte du milieu monastique dans lequel il est élaboré.

 

Précisons, par ailleurs, que la période de rédaction des textes propres au culte de la sainte (IXe-IXe siècles) correspond à celle où des moines "doctrinaires" élaborent et imposent progressivement leur conception d'une société d'ordres.

 

Loin du monde et loin de ses tentations, le culte de Marie-Madeleine sert l'élite monastique soucieuse de se définir comme "la meilleure part" de la société et de s'arroger l'exclusivité de la première fonction, la prière.

 

À partir du XIe siècle, Marie-Madeleine devient un modèle pour tous les "pénitents".

 

Vers 1030, l'abbé de Vézelay, Geoffroy, lance un pèlerinage placé sous le vocable de la sainte en annonçant que, au temps de Charlemagne, Girard, duc de Bourgogne, avait envoyé à Saint-Maximin un moine, nommé Badilon, pour récupérer les restes de Madeleine menacés par les Sarrasins et que ces reliques, conservées à Vézelay, ont le pouvoir de faire des miracles.

 

Le pape Léon IX (1002†1054) confirme en 1050 l'authenticité des reliques et le patronage de sainte Marie-Madeleine sur Vézelay. Dès lors, pendant tout le XIIe siècle, les pèlerins affluent.

 

Le sanctuaire profite du décollage économique de l'Occident pour accumuler les dons et devient si riche que plus de quarante églises en dépendent dans tout le royaume de France.

 

Pour "spécialiser" le pèlerinage, s'inspirant de ce qui se faisait à Conques, les moines proclament que les pèlerins de Vézelay peuvent obtenir de la sainte la libération des captifs. Le tombeau de Madeleine se couvre alors de chaînes et d'entraves dont on récupère régulièrement le métal pour forger des grilles.

 

L'abbaye finit par susciter des jalousies violentes qui, amplifiées par la critique des mauvaises mœurs des bénédictins et les suspicions sur la validité des ossements de la sainte, amorcent le déclin du pèlerinage.

 

Au XIIIe siècle, les moines de Saint-Victor de Marseille affirment que leur prieuré de Saint-Maximin, dans le Var, détient toujours les véritables reliques de Marie-Madeleine. Par un retournement de l'argument, l'insistance des défenseurs de Vézelay sur l'arrivée de Marie-Madeleine à Marseille aboutit à vénérer la sainte aussi en Provence.

 

Pour lever les doutes, un légat du pape fait ouvrir le 5 octobre 1265 la châsse des reliques de Marie-Madeleine, cachée de tout temps de la vue des fidèles. On y trouve des ossements, une abondante chevelure blonde et un authentique, c'est-à-dire une étiquette rédigée au nom d'un certain roi Charles et donc supposée d'époque carolingienne, qui identifie le corps de la sainte.

 

En avril 1267, Louis IX (1214†1270) fait le voyage de Paris à Vézelay pour participer à la vénération solennelle du corps dans sa nouvelle châsse d'argent suivie de la distribution de quelques reliques. L'ensemble est authentiqué par le pape Martin IV (v. 1212/1220 † 1285).

 

Soutenus par la maison d'Anjou, les moines de Saint-Maximin demandent à leur tour au prince héritier angevin Charles de Salerne (1226 † 1285), neveu de saint Louis, de superviser des fouilles dans les cryptes de leur basilique.

 

Le 9 décembre 1279, le prince exhume de ses mains le corps de Marie-Madeleine. Il est pourvu d'un authentique qui explique que, face à l'avancée des Sarrasins, des fidèles ont interverti les corps des tombeaux de Sidoine et de Marie-Madeleine en 710.

 

Les moines bourguignons se sont donc trompés: ils ont emporté à Vézelay le corps de saint Sidoine, laissant en Provence celui de Marie-Madeleine!

 

En 1295, le pape Boniface VIII (1235†1303) authentique, à son tour, les reliques présentées à Saint-Maximin. C'est le point de départ d'un nouveau pèlerinage qui gagne en importance aux siècles suivants. La foule afflue encadrée, à partir de 1295, par les dominicains qui ont la charge du sanctuaire.

 

Grâce à l'investissement des ordres mendiants du XIIIe siècle, l'ancienne pécheresse devient désormais l'égale de la Vierge et partage le nom même de Marie par sa fécondité spirituelle.

 

Toujours au XIIIe siècle, Jacques Voragine (1230†1298), archevêque de Gênes, raconte le périple de la sainte en Provence, et sa mort à la Sainte-Baume, près de Saint-Maximin, dans son ouvrage rédigé entre 1261 et 1266, intitulé "Legenda aurea" (Légende Dorée), compilation des vies légendaires et miraculeuses des saints et saintes du calendrier liturgique.

 

Legenda aurea: rédigée en latin entre 1261 et 1266, La Légende Dorée est le best-seller du Moyen Âge tardif (imprimé en latin en 1472; édition française à Paris en 1554 et à Marseille en 1585).

 

Cet ouvrage, dont les premières éditions ne comportaient que 270 chapitres alors que des éditions ultérieures pouvaient en contenir jusqu'à 480, connut une immense popularité, et fut une source d'idéal pour la chrétienté durant tout le Moyen-Âge et la Renaissance.

 

 

 

  

  La Madeleine du Sermo in veneratione

  sanctae Mariae Magdalenae

  Attribué à Odon de Cluny (av. 942)

 

Scène de la vie de Marie de Magdala - Noli me tangere - Giotto di Bondonne (1266/1267-1337)- Basilique Saint-François d'Assise, Assise, Italie

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Marie de Magdala fut le premier témoin de la Résurrection de Jésus (Évangile selon Marc, 16:1s; Évangile selon Matthieu, 28: 9), mais elle ne le reconnaît pas tout de suite, et essaie de le toucher, ce qui lui vaudra la phrase Noli me tangere ("Ne me touche pas" ou "Ne me retiens pas") dans l'Évangile selon Jean, 20:17.

 

Persée : Publication de Dominique Iogna-Prat - 1992:

 

Le Sermo in veneratione sanctae Maria Magdalenae attribué à Odon de Cluny (vers 878/879 ou 882†942), moine bénédictin qui fut de 926 à 942 le second abbé de Cluny, constitue à partir du XIe et pour de longs siècles, avec les homélies 25 et 33 de Grégoire le Grand sur l'Évangile, un jalon majeur dans l'élaboration du culte de sainte Marie-Madeleine dans l'Occident médiéval.

 

Comme l'a établi Mgr Victor Saxer, il s'agit, en effet, du premier texte propre de l'office pour la fête de la sainte, le 22 juillet.

 

C'est dire l'importance de ce texte qui impose la première légende de Marie-Madeleine et qui, à ce titre, mérite d'être examiné en détail. C'est ce que je propose ici, après avoir évoqué les problèmes critiques relatifs à son auteur et à sa datation.

 

La lecture détaillée du texte sera une manière d'introduction à l'examen d'une question plus large: comment définir l'esprit de la dévotion à Marie-Madeleine au moment du premier essor de son culte auquel participe précisément le Sermo?

 

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  Legenda aurea - La Légende Dorée

  Jacques de Voragine (entre 1261 et 1266)

 

  

  XCV - Sainte Marie-Madeleine, pécheresse (22 juillet)

 

I

 

Marie-Madeleine naquit de parents nobles, et qui descendaient de famille royale.

 

Son père s'appelait Syrus, sa mère Eucharie. Avec son frère Lazare et sa sœur Marthe, elle possédait la place forte de Magdala, voisine de Genézareth, Béthanie, près de Jérusalem, et une grande partie de cette dernière ville; mais cette vaste possession fut partagée de telle manière que Lazare eut la partie de Jérusalem, Marthe, Béthanie, et que Magdala revint en propre à Marie, qui tira de là son surnom de Magdeleine.

 

Et comme Madeleine s'abandonnait tout entière aux délices des sens, et que Lazare servait dans l'armée, c'était la sage Marthe qui s'occupait d'administrer les biens de sa sœur et de son frère. Tous trois, d'ailleurs, après l'ascension de Jésus-Christ, vendirent leurs biens et en déposèrent le prix aux pieds des apôtres.

 

Autant Madeleine était riche, autant elle était belle; et elle avait si complètement livré son corps à la volupté qu'on ne la connaissait plus que sous le nom de la Pécheresse.

 

Mais, comme Jésus allait prêchant çà et là, elle apprit un jour, sous l'inspiration divine, qu'il s'était arrêté dans la maison de Simon le lépreux; et aussitôt elle y courut; mais, n'osant pas se mêler aux disciples, elle se tint à l'écart, lava de ses larmes les pieds du Seigneur, les essuya de ses cheveux et les oignit d'un onguent précieux: car l'extrême chaleur forçait les habitants de cette région à se servir, plusieurs fois par jour, d'eau et d'onguent.

 

Et comme le Pharisien Simon s'étonnait de voir qu'un prophète se laissât toucher par une prostituée, le Seigneur le blâma de son orgueilleuse justice, et dit que tous les péchés de cette femme lui étaient remis.

 

Et, depuis lors, il n'y eut point de grâce qu'il n'accordât à Marie-Madeleine, ni de signe d'affection qu'il ne lui témoignât.

 

Il chassa d'elle sept démons, il l'admit dans sa familiarité, il daigna demeurer chez elle, et, en toute occasion, se plut à la défendre. Il la défendit devant le pharisien qui la disait impure, et devant sa sœur Marthe, qui l'accusait de paresse, et devant Judas, qui lui reprochait sa prodigalité. Et il ne pouvait la voir pleurer sans pleurer lui-même.

 

C'est par faveur pour elle qu'il ressuscita son frère, mort depuis quatre jours, qu'il guérit Marthe d'un flux de sang dont elle souffrait depuis sept ans, et qu'il choisit la servante de Marthe, Martille, pour prononcer cette parole mémorable: "Bienheureux le ventre qui t'a porté" Madeleine eut aussi l'honneur d'assister à la mort de Jésus, au pied de la croix; c'est elle qui oignit de parfum le corps de Jésus après sa mort, et qui resta près du tombeau tandis que tous les disciples s'en étaient éloignés, et à qui Jésus ressuscité apparut tout d'abord.

Marie de Magdala, premier témoin de la Résurrection de Jésus

Après l'ascension du Seigneur, la quatorzième année après la Passion, les disciples se répandirent dans les diverses contrées pour y semer la parole divine; et saint Pierre confia Marie-Madeleine à saint Maximin, l'un des soixante-douze disciples du Seigneur.

 

Alors saint Maximin, Marie-Madeleine, Lazare, Marthe, Martille, et avec eux saint Cédon, l'aveugle-né guéri par Jésus, ainsi que d'autres chrétiens encore, furent jetés par les infidèles sur un bateau et lancés à la mer, sans personne pour diriger le bateau.

 

Les infidèles espéraient que, de cette façon, ils seraient tous noyés à la fois. Mais le bateau, conduit par la grâce divine, arriva heureusement dans le port de Marseille.

 

Là, personne ne voulut recevoir les nouveaux venus, qui s'abritèrent sous le portique d'un temple.

 

Et, lorsque Marie-Madeleine vit les païens se rendre dans leur temple pour sacrifier aux idoles, elle se leva, le visage calme, se mit à les détourner du culte des idoles et à leur prêcher le Christ.

 

Et tous l'admirèrent, autant pour son éloquence que pour sa beauté: éloquence qui n'avait rien de surprenant dans une bouche qui avait touché les pieds du Seigneur.

 

 

II

 

Or le chef de la province se rendit dans le temple pour sacrifier aux idoles, espérant obtenir ainsi un enfant, car leur mariage était resté sans fruit. Mais Madeleine, par sa prédication, les dissuada de sacrifier aux idoles.

 

Et, quelques jours après, elle apparut en rêve à la femme de ce chef et lui dit: "Pourquoi, étant riches, laissez-vous mourir de faim et de froid les serviteurs de Dieu?" Et elle la menaça de la colère divine si elle se refusait à faire en sorte que son mari devînt plus charitable.

 

Mais la femme eut peur de parler à son mari de cette vision. Madeleine lui apparut encore la nuit suivante; et, de nouveau, elle négligea d'en avertir son mari.

 

Enfin, la troisième nuit, Madeleine se montra, tout irritée et le visage enflammé, et elle lui reprocha amèrement la dureté de son cœur.

 

La femme se réveilla toute tremblante, et vit que son mari tremblait aussi. "Seigneur, lui dit-elle, as-tu vu de ton ôté ce que j'ai vu en rêve?" Et le mari répondit: "J'ai vu la chrétienne, qui m'a reproché mon manque de charité, et m'a menacé de la colère divine.

 

Que devons-nous faire?" Et la femme: "Mieux vaut lui obéir que d'encourir la colère de son Dieux!"

 

Ils donnèrent donc l'hospitalité aux chrétiens, et promirent de pourvoir à tous leurs besoins.

 

Un jour que Marie-Madeleine prêchait, ce même chef lui dit: "Te crois-tu en état de défendre la foi que tu prêches?" Et elle: "Certes, je suis prête à défendre une fois qui se trouve encore fortifiée tous les jours par les miracles et la prédication de mon maître Pierre, l'évêque de Rome!"

 

Alors le chef et sa femme lui dirent: "Nous t'obéirons en toute chose si tu parviens à obtenir pour nous, de ton Dieu, la naissance d'un fils." Et Marie-Madeleine pria le Seigneur pour eux, et sa prière fut entendue, car bientôt la femme se trouva enceinte.

 

Alors le chef résolut de se rendre auprès de Pierre, pour savoir de lui si ce que Madeleine disait du Christ était vrai. Et sa femme lui dit: "Eh! Quoi, mon ami, penses-tu donc partir sans moi?" Et lui: "Je ne puis songer à te prendre avec moi, car tu es enceinte, et les dangers de la mer sont grands!"

 

Mais elle insista si fort, comme savent faire les femmes, et se jeta à ses pieds avec tant de larmes, qu'elle finit par obtenir ce qu'elle demandait.

 

Madeleine fit sur eux le signe de la croix, pour les mettre à l'abri des pièges du démon, et ils partirent, laissant à la garde de Madeleine tout ce qu'ils m'emportaient pas avec eux sur le bateau.

 

Or, après un jour et une nuit de voyage, la mer se leva, la tempête souffla; et la femme du chef, accablée de frayeur et toute secouée par l'orage, enfanta un fils avant le terme naturel, et, l'ayant enfanté, mourut.

 

Quant à l'enfant nouveau-né, il tremblait de faim, cherchait vainement le sein maternel et poussait des cris lamentables.

 

Le malheureux père se désespérait, disant: "Hélas! Que vais-je faire? J'ai désiré avoir un fils, et voilà que, par ce désir, j'ai perdu à la fois ma femme et mon fils!

 

Cependant les matelots s'écriaient: "Qu'on jette à la mer ce cadavre, car aussi longtemps qu'il sera avec nous la tempête continuera à nous tourmenter!"

 

Déjà même ils s'étaient emparés du cadavre pour le jeter à la mer, malgré les supplications du pèlerin, lorsque apparut à l'horizon une terre inconnue.

 

L'apercevant, le pèlerin obtint des matelots, à force de prières et de promesses, qu'on transportât sur cette terre le cadavre de sa femme et l'enfant nouveau-né. On aborda donc, et l'on se mit en devoir de creuser une fosse.

 

Mais le sol était si dur qu'on ne pouvait le creuser; de telle sorte que le pèlerin enveloppa le cadavre dans un manteau, et le disposa dans un endroit écarté, après lui avoir placé l'enfant sur la poitrine.

 

Puis, après avoir invoqué l'aide de Marie-Madeleine, il remonta à bord et poursuivit sa route.

 

Quand il arriva auprès de Pierre, celui-ci vint à sa rencontre; et, voyant sur son manteau le signe de la croix, il lui demanda qui il était et d'où il venait.

 

Le pèlerin lui raconta toute son histoire; et Pierre: "Que la paix rentre en toi, et prends ton mal en patience! Ta femme dort et son enfant avec elle.

 

Mais Dieu est puissant: il peut tout enlever et tout rendre. Il pourra, s'il le veut, changer ta tristesse en joie."

 

Pierre le conduisit à Jérusalem, lui montra tous les lieux où le Christ avait prêché et fait des miracles, le lieu de sa passion et celui de son ascension; et pendant deux ans il l'instruisit dans la foi.

 

Après quoi le pèlerin reprit la mer pour rentrer dans sa patrie. Et comme, sur l'ordre de Dieu, le vent avait poussé de nouveau le bateau près de l'île où avaient été déposés la femme morte et l'enfant, le pèlerin obtint des matelots la permission d'y aborder.

 

Or, le petit garçon, dont Marie-Madeleine s'était chargée, et sur qui elle veillait de loin pour le maintenir en vie, venait souvent jouer dans le sable du rivage; et le pèlerin, en approchant de l'île, fut très surpris de voir cet enfant en un tel lieu.

 

L'enfant, de son côté, n'ayant jamais vu aucun homme, prit peur, et se réfugia auprès de sa mère morte, dont il téta le sein à son habitude.

 

Et le pèlerin, s'étant approché, aperçut sa femme, qui semblait dormir, et un bel enfant qui lui tétait le sein.

 

Alors il prit l'enfant dans ses bras et s'écria: "Ô bienheureuse Marie-Madeleine, combien ma joie serait grande si seulement ma femme vivait encore et pouvait rentrer avec moi dans notre patrie!

 

Et je sais que toi, qui m'as donné un enfant, et qui pendant deux ans as veillé sur lui, tu aurais le pouvoir d'obtenir du ciel que la vie fût rendue à la mère!"

 

À peine avait-il ainsi parlé que sa femme ouvrit les yeux, comme si elle s'éveillait, et dit: "Bénie sois-tu, Marie-Madeleine, qui m'a tenu lieu de sage-femme dans mes couches et m'as fidèlement secourue dans tous mes besoins!"

 

Et le pèlerin stupéfait: "Es-tu donc vivante, ma femme chérie?" Et elle: "Oui, certes; et je reviens à présent du pèlerinage dont tu reviens toi-même.

 

Et quand saint Pierre te conduisait dans Jérusalem, te montrant tous les lieux où a vécu et est mort le Christ, j'étais là aussi, sous la conduite de sainte Marie-Madeleine."

 

Le pèlerin, ravi de joie, remonta sur le bateau avec sa femme et son enfant; et, peu de temps après, ils entrèrent dans le port de Marseille. Ils trouvèrent là Marie-Madeleine occupée à prêcher avec ses disciples. Se jetant à ses pieds, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé; et saint Maximin les baptisa solennellement.

 

Alors les habitants de Marseille détruisirent tous les temples des idoles, qu'ils remplacèrent par des églises chrétiennes; et, d'un consentement unanime, ils nommèrent Lazare évêque de Marseille.

 

Puis Marie-Madeleine et ses disciples se rendirent à Aix, où, par de nombreux miracles, ils convertirent le peuple à la foi du Christ; et saint Maximin y fut élu évêque.

 

 

III

 

Cependant sainte Marie-Madeleine, désireuse de contempler les choses célestes, se retira dans une grotte de la montagne, que lui avait préparée la main des anges, et pendant trente ans elle y resta à l'insu de tous.

 

Il n'y avait là ni cours d'eau, ni herbe, ni arbre; ce qui signifiait que Jésus voulait nourrir la sainte des seuls mets célestes, sans lui accorder aucun des plaisirs terrestres.

 

Mais, tous les jours, les anges l'élevaient dans les airs, où, pendant une heure, elle entendait leur musique; après quoi, rassasiée de ce repas délicieux, elle redescendait dans sa grotte, sans avoir le moindre besoin d'aliments corporels.

 

Or, certains prêtres, voulant mener une vie solitaire, s'étaient aménagés une cellule à douze stades de la grotte de Madeleine.

 

Et, un jour, le Seigneur lui ouvrit les yeux, de telle sorte qu'il vit les anges entrer dans la grotte, prendre la sainte, la soulever dans les airs et la ramener à terre une heure après.

 

Sur quoi le prêtre, afin de mieux constater la réalité de sa vision, se mit à courir vers l'endroit où elle lui était apparue; mais, lorsqu'il fut arrivé à une portée de pierre de cet endroit, tous ses membres furent paralysés; il en retrouvait l'usage pour s'en éloigner, mais, dès qu'il voulait se rapprocher, ses jambes lui refusaient leur service.

 

Il comprit alors qu'il y avait là un mystère sacré, supérieur à l'expérience humaine. Et, invoquant le Christ, il s'écria: "Je t'en adjure par le seigneur!

 

Si tu es une personne humaine, toi qui habites cette grotte, réponds-moi et dis-moi la vérité!"

 

Et, après qu'il eut répété trois fois cette adjuration, sainte Marie-Madeleine lui répondit: "Approche-toi davantage, et tu sauras tout ce que tu désires savoir!"

 

Puis, lorsque la grâce du ciel eut permis au prêtre de faire encore quelques pas en avant, la sainte lui dit: "Te souviens-tu d'avoir lu, dans l'Évangile, l'histoire de Marie, cette fameuse pécheresse qui lava les pieds du Sauveur, les essuya de ses cheveux, et obtint le pardon de tous ses péchés?"

 

Et le prêtre: "Oui, je m'en souviens; et, depuis trente ans déjà, notre sainte Église célèbre ce souvenir."

 

Alors la sainte: "Je suis cette pécheresse. Depuis trente ans, je vis ici à l'insu de tous; et, tous les jours, les anges m'emmènent au ciel, où j'ai le bonheur d'entendre de mes propres oreilles les chants de la troupe céleste.

 

Or, voici que le moment est prochain où je dois quitter cette terre pour toujours. Va donc trouver l'évêque Maximin, et dis-lui que, le jour de Pâques, dès qu'il sera levé, il se rende dans son oratoire: il m'y trouvera, amenée par les anges;"

 

Et le prêtre, pendant qu'elle lui parlait, ne la voyait pas, mais il entendait une voix d'une suavité angélique.

 

Il courut aussitôt vers saint Maximin, à qui il rendit compte de ce qu'il avait vu et entendu, et, le dimanche suivant, à la première heure du matin, le saint évêque, entant dans son oratoire, aperçut Marie-Madeleine encore entourée des anges qui l'avaient amenée.

 

Elle était élevée à deux coudées de terre, les mains étendues. Et, comme saint Maximin avait peur d'approcher, elle lui dit: "Père, ne fuis pas ta fille!"

 

Et Maximin raconte lui-même, dans ses écrits, que le visage de la sainte, accoutumé à une longue vision des anges, était devenu si radieux, qu'on aurait pu plus facilement regarder en face les rayons du soleil que ceux de ce visage.

 

Alors l'évêque, ayant rassemblé son clergé, donna à sainte Marie-Madeleine le corps et le sang du Seigneur; et aussitôt qu'elle eut reçu la communion, son corps s'affaissa devant l'autel et son âme s'envola vers le Seigneur.

 

Et telle était l'odeur de sa sainteté, que, pendant sept jours, l'oratoire en fut parfumé. Saint Maximin fit ensevelir en grande pompe le corps de la sainte, et demanda à être lui-même enterré près d'elle, après sa mort.

 

Le livre attribué par les uns à Hégésippe, par d'autres à Josèphe, raconte l'histoire de Marie-Madeleine presque de la même façon.

 

Il ajoute seulement que le prêtre trouva la sainte enfermée dans sa cellule, que, sur sa demande, il lui donna un manteau dont elle se couvrit, et que c'est avec lui qu'elle se rendit à l'église, où, après avoir communié, elle s'endormit en paix devant l'autel.

 

 

IV

 

Au temps de Charlemagne, Girard, duc de Bourgogne, désolé de ne pouvoir avoir un fils, faisait de grandes charités aux pauvres, et construisait nombre d'églises et de monastères.

 

Lorsqu'il eut ainsi construit le monastère de Vézelay, l'abbé de ce monastère, sur sa demande, envoya à Aix un moine avec une escorte, afin qu'il essayât, si la chose était possible, de ramener de cette ville le corps de sainte Marie-Madeleine.

 

Le moine, en arrivant à Aix, vit la ville détruite de fond en comble par les païens; mais un heureux hasard lui permit de découvrir un tombeau de marbre qu'il supposa être celui de la sainte: car toute l'histoire de celle-ci y était sculptée.

 

La nuit suivante, donc, le moine ouvrit le tombeau, prit les ossements qui s'y trouvaient, et les rapporta à son hôtellerie. Et, dans cette même nuit, sainte Madeleine, lui apparaissant en rêve, lui dit d'être sans crainte et de poursuivre son œuvre.

 

Le moine s'en retourna vers son monastère avec les précieuses reliques; mais, quand il arriva à une demi-lieue du monastère, ni lui ni ses compagnons ne purent faire avancer davantage les reliques jusqu'à ce que l'abbé fût venu au-devant d'elles, et les eût fait solennellement conduire en procession.

 

 

V

 

Un soldat, qui avait l'habitude de faire, tous les ans, un pèlerinage au tombeau de sainte Madeleine, fut tué dans un combat. Ses parents, pleurant autour de son cercueil, reprochaient pieusement à la sainte d'avoir permis que leur fils mourût sans confession.

 

Et voilà que tout à coup le mort, à la surprise générale, se leva et demanda un prêtre. Puis, lorsqu'il se fut confessé et eut reçu l'extrême-onction, aussitôt il s'endormit en paix dans le Seigneur.

 

 

VI

 

Sur un bateau en péril, une femme, qui était enceinte, invoqua sainte Madeleine? Faisant le vœu que, si elle était sauvée et s'il lui naissait un fils, elle donnerait cet enfant au monastère de la Madeleine.

 

Alors une femme d'apparence surnaturelle s'approcha d'elle, et, la prenant par le menton, la conduisit saine et sauve jusqu'au rivage: en récompense de quoi, la naufragée, ayant mis au monde un fils, remplit fidèlement son vœu.

 

 

VII

 

Certains auteurs racontent que Marie-Madeleine était la fiancée de saint Jean l'Évangéliste, et que celui-ci s'apprêtait à l'épouser lorsque le Christ, survenant au milieu de ses noces, l'appela à lui: ce dont Madeleine fut si indignée que, depuis lors, elle se livra tout entière à la volupté.

 

Mais c'est là une légende fausse et gratuite: et le Frère Albert, dans sa préface à l'Évangile de Jean, nous affirme que la fiancée que le saint quitta pour suivre Jésus, resta vierge toute sa vie, et vécut, plus tard, dans la société de la Vierge Marie.

 

 

VIII

 

Un aveugle se rendait en pèlerinage au monastère de Vézelay. Lorsque l'homme qui le conduisait lui dit que déjà on apercevait l'église, l'aveugle s'écria: "Ô sainte Marie Madeleine, ne me sera-t-il jamais donné de voir ton église?" Et aussitôt il recouvra la vue.

 

 

IX

 

Un homme qui était en prison appela à son aide Marie-Madeleine; et, dans la nuit, une femme inconnue lui apparut, qui brisa ses chaînes, lui ouvrit la porte de la prison, et lui ordonna de s'enfuir.

 

 

X

 

Un clerc de Flandre, nommé Étienne, était tombé dans une telle dépravation qu'il se livrait à tous les vices, et ne voulait pas même entendre parler des choses du salut.

 

Il gardait seulement une grande dévotion à Marie-Madeleine, et ne manquait pas de jeûner la veille de sa fête. Or, comme il visitait le tombeau de la sainte, celle-ci apparut, tout en larmes, et soutenue des deux côtés par des anges.

 

Et elle lui dit: "Pourquoi, Étienne, te conduis-tu d'une façon si indigne de moi? Mais moi, du jour où tu as commencé à m'invoquer, j'ai toujours prié le Seigneur pour toi! Maintenant donc, lève-toi et fais pénitence, et je ne t'abandonnerai pas jusqu'à ce que tu sois réconcilié avec Dieu!"

 

Et Étienne se sentit rempli d'une telle grâce divine que, renonçant au siècle, il entra en religion, et mena depuis lors une vie parfaite. À sa mort, on vit Marie-Madeleine descendre vers lui, soutenue par deux anges, et emporter son âme au ciel, comme une blanche colombe.

 

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Fordham University

 ► Internet Medieval Sourcebook - Saints' Lives - ici -

 

 

 

  

  Biographie de Jacques de Voragine

  (par Téodor de Wyzewa)

 

Crucifixion par Ottaviano Nelli – Chapelle du Palais Trinci – Foligno (Italie)

Jacques de Voragine est représenté tenant la main La Légende Dorée .
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L'auteur de la Légende Dorée était, à la fois, un des hommes les plus savants de son temps, et un saint. Sa vie, si quelque érudit voulait prendre la peine d'en reconstituer le détail, enrichirait d'un chapitre précieux l'histoire de la pensée religieuse au treizième siècle; et puis l'on en tirerait une petite "compilation", qui mériterait d'avoir sa place entre les plus belles et touchantes vies de saints qu'il nous a, lui-même, contées.

 

Mais, du reste, son livre suffit à nous le faire connaître tout entier. Le savant s'y montre à chaque page, aussi varié dans ses lectures qu'original, ingénieux, souvent profond dans ses réflexions; et sans cesse, sous la science du théologien, nous découvrons une âme infiniment pure, innocente, et douce, une vraie âme d'enfant selon le cœur du Christ.

 

Le bienheureux Jacques (v. 1230†1298/1299), est né à Varage, d'où son nom latin: Jacobus de Voragine. Et j'imagine que c'est, ensuite, l'erreur d'un copiste qui, en substituant un o au premier a de son nom, aura valu à l'auteur de la Légende Dorée de devenir, pour la postérité, Jacques de Voragine.

 

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  Marie de Magdala, "disciple" de Jésus

  Vatican II (1962-1965)

 

The Crucifixion - Gerard David (v. 1455-1523) - Georgia Museum, USA

Jésus, Marie, Marie de Magdala et l'apôtre Jean.

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En 1969, le pape Paul VI (1897†1978) décrète qu'elle ne doit plus être fêtée comme "pénitente", mais comme "disciple", l'Église catholique ne considérant plus Marie-Madeleine comme une prostituée repentie.

 

Cependant, malgré les recherches actuelles qui précisent et confirment la justesse de l'interprétation du concile Vatican II, cela reste le point de vue dominant dans la tradition populaire et une minorité d'exégètes, qui comme Pierre, éprouvent une réelle antipathie pour les femmes.

 

 

 

  

  Dieu homme et femme

 

Cet ouvrage "Dieu homme et femme" écrit par Jürgen Moltmann* (1926), sans conteste l’un des plus importants théologiens réformés de la seconde moitié du vingtième siècle, et son épouse, Élisabeth Moltmann-Wendel (1926), théologienne, pose la question d'une égalité fondamentale entre l'homme et la femme.

 

* Deux théologiens français, Hubert Goudineau et Jean-Louis Souletie ont publié une introduction à l’œuvre de Jürgen Moltmann. Après une présentation de l’itinéraire spirituel et intellectuel de Moltmann, les deux auteurs dessinent la géographie de cette œuvre d’un demi-siècle avant d’en dégager et d’en analyser les principaux traits saillants.

 

Alors que les femmes ont joué et continuent à jouer un rôle très actif dans l'expansion du christianisme, ce dernier a subi une distorsion au profit des hommes: hiérarchie masculine estompant la communauté ecclésiale, des représentations de Dieu éclipsant certains traits féminins, en particulier le rôle de l'Esprit Saint.

 

Ce livre rappelle le rôle des femmes dans l'Église primitive et la mémoire active qu'en ont gardé les siècles ultérieurs.

 

Les traditions de Marie-Madeleine et Marthe en font foi, particulièrement en Provence. Ces témoignages incitent à penser autrement le statut des femmes dans les Églises d'aujourd'hui. Une autre image de Dieu se dessine alors.

 

Une dernière partie propose une collection de textes de ce théologien. Elle constitue une incitation à aller plus loin en lisant par soi-même la vaste et riche pensée de Moltmann. Jürgen Moltmann. Cerf, 2002 (Initiation aux théologiens).

 

 ► Persée - ici -

 

 

 

  

  Sites Internet

L'Esprit qui donne la vie - Réfléchir et méditer avec Jürgen Moltmann

 

Pour entrer plus profondément dans la pensée de Jürgen Moltmann, théologien, ce blog: "L’Esprit qui donne la vie" se donne pour but de présenter la pensée de Moltmann en termes accessibles à tous.

 

Notre vie spirituelle, notre mode de relation avec Dieu, dépendent pour une part de nos représentations. Et évidemment, en premier lieu, de notre représentation de Dieu?

 

Mais de bien d’autres représentations aussi: la manière dont nous percevons l’œuvre de Dieu, son projet pour l’humanité, notre vision de l’homme et de ceux qui nous entourent, notre conception de l’église, nos rapports avec la société, la nature, etc.. Si nos représentations sont incertaines, ou pires, empreintes de contradictions internes, si elles portent inquiétude et agressivité, alors notre vie spirituelle en souffrira.

 

 ► Accès au blog - ici -

 

 

Fordham University  

 ► Internet History Sourcebooks Project - ici -

 

 

The Coptic orthodox manastery of St Antony the Great  

 ► Accès au site - ici -

 

 

Custodie franciscaine de Terre sainte - Saint Sépulcre de Jérusalem  Autel de Sainte Marie-Madeleine au Saint-Sépulcre - Jérusalem

 

La chapelle, appartenant aux Latins, est dédiée à la rencontre de Madeleine avec Jésus, scène racontée par l'évangéliste Jean (Jn 20:16):

 

Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!

 

 

 

 

 

 ► Plan et visite virtuelle du Saint Sépulcre - ici -

 

 ► Voyage dans le temps en 3D - ici -

 

  Diaporama Flickr - ici -

 

 

 

  

  La Sainte Baume

Sainte Baume - La grotte de sainte Marie-Madeleine

 

 

 

Grotte et église Saint-Jacques le Majeur de la Sainte Baume

83640 Plan d'Aups-Sainte-Baume

 

Hostellerie de la Sainte-Baume

2200, CD 80 route de Nans

83640 Plan d'Aups-Sainte-Baume

Courriel : accueil@saintebaume.org

Tél. : 04 42 04 54 84

 

 ► Hostellerie des frères et sœurs dominicains - ici -

 

 ► Patrimages DRAC-PACA - ici -

 

 ► Diaporama Flickr - ici -

 

 

 

  

  Musée départemental de Saint-Antoine-l’Abbaye

  38160 Saint-Antoine-l'Abbaye

Musée départemental de Saint Antoine l’Abbaye 38160

 

Le Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye est installé depuis 1980 dans les bâtiments conventuels des XVIIe et XVIIIe siècles. Soumis à un vaste programme de rénovation et d’agrandissement il y a quelques années.

 

Au-delà du fonds initial consacré au peintre dauphinois Jean Vinay, il offre des salles d’exposition temporaire ainsi que des salles d’exposition permanente liées à l’histoire du site et de l’Ordre des Hospitaliers de Saint Antoine qui rayonna en Europe jusqu’au XVIIIe siècle.

 

Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye

Le Noviciat

38160 Saint-Antoine-l'Abbaye

Tél. : 04 76 36 40 68

 

 ► Accès au site - ici -

 

 

 

  

  Propositions de lecture

 

  

  Provence historique 1950-2006

 

La Fédération historique de Provence a été fondée le 1er février 1950 à l'initiative de la Société de statistique de Marseille et de l'Institut historique de Provence (respectivement créés en 1827 et 1923). Conformément à ses statuts, son but est de fédérer les liens entre tous ceux qui s'intéressent au passé de la Provence, de publier les résultats de la recherche sur ce domaine et de favoriser les initiatives et les rencontres permettant d’y parvenir.

 

La Fédération historique de Provence a une double activité: elle assure la rédaction, l'édition et la gestion de la revue "Provence historique"; elle organise, en collaboration avec une société savante locale, des congrès annuels thématiques. Ses adhérents institutionnels sont des bibliothèques universitaires et municipales, des services d'archives; ses membres adhérents des chercheurs, des enseignants, des amateurs d'histoire régionale, le plus souvent membres des sociétés savantes provençales.

 

   Retour sur la "légende de Marie-Madeleine" - ici -

   Sur les origines du culte de la Madeleine en Provence - ici -

   Les ossements dits de sainte Marie-Madeleine conservés à Saint-Maximin-
     la-Sainte-Baume - ici -

   Lettres de Peiresc au cardinal Maffeo Barberini, alias Urbain VIII sur le
     détachement et l'expédition de reliques de sainte Marie-Madeleine à
     Saint-Maximin. (1618-1624) - ici -

 

 

 

  

  Miracles de Sainte Marie Madeleine

 

Depuis 2000 ans, Marie-Madeleine fascine, passionne, dérange. C’est un véritable personnage de légendes: pécheresse repentie, sainte, compagne et disciple bien-aimée de Jésus.

 

Après l’Ascension, elle se serait retirée dans une grotte en Gaule, à Sainte-Baume en Provence. C’est le roi Charles II de Sicile qui chargea le dominicain Jean Gobi l’Ancien, troisième prieur du Couvent royal de Saint-Maximin-de-Provence (1304-1328), d’y organiser le pèlerinage en l’honneur de la sainte. De nombreux faits merveilleux s’y étaient en effet produits dès la découverte du corps miraculeux en 1279.

 

Pour mieux convaincre ses contemporains de l’authenticité des reliques en dépit de la prétention concurrente des Bénédictins de Vézelay, Jean Gobi en réunit quatre-vingt-quatre.

 

Le lecteur appréciera sa verve et son humour. Écrit dans le premier quart du XIVe siècle, ce livre est un témoin essentiel de la spiritualité des premiers pèlerins.

 

Édité par Jacqueline Sclafer, conservateur en chef honoraire à la Bibliothèque nationale de France, qui a dirigé le département des Manuscrits latins.

Miracles de Sainte Marie Madeleine - Jean Gobi l'Ancien, dominicain - CNRS Editions

Miracles de Sainte Marie Madeleine

Auteur : Jean Gobi l'Ancien, dominicain

Éditeur : CNRS Éditions

Collection : Biblis

Date de parution : 2014

ISBN : 978-2-271-08165-0

Format : 11 x 18 cm, 220 pages, broché

Prix : 9,50 € (2014)

 

 

 

  

  Sur le chemin de Marie Madeleine

  Des lectures au pèlerinage

 

Anna Fedele - École des Hautes Études en Sciences Sociales et Universidad Autónoma de Barcelona.

 

C’est en novembre 2002 que j’ai commencé à étudier ce que j’avais identifié comme "les pèlerins de Marie Madeleine": des personnes, originaires d’Europe ou des États-Unis, venues en France pour visiter des lieux considérés comme liés à la figure de Marie-Madeleine.

 

Influencés principalement par les théories sur Marie-Madeleine formulées dans le livre "The Holy Blood and the Holy Grail" (1982) écrit par trois journalistes anglais (Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln), ces pèlerins tiennent pour acquise l’existence d’un lien entre Marie-Madeleine, les Cathares, les Templiers et les Vierges noires.

 

Leur itinéraire incluait la visite des sites chrétiens français liés à Marie-Madeleine, comme la grotte de la Sainte-Baume ou la basilique de Vézelay, ainsi que d’autres lieux historiques comme le château de Montségur ou des sanctuaires dédiés à des Vierges noires.

 

J’ai été amené à m’intéresser au sens que les pèlerins attribuaient à la figure de Marie-Madeleine et à la manière dont ils réinterprétaient certaines églises et statues chrétiennes rencontrées sur leur chemin.

 

 ► Lire la suite de la publication - ici -

 

 

 

  

  Trois amies de Jésus de Nazareth

 

La "pécheresse" dont nous parle Luc était-elle la même femme que Marie de Magdala et Marie, sœur de Marthe et de Lazare, ou bien Jésus a-t-il pardonné, guéri et félicité trois femmes différentes? Au cours des siècles, ces deux théories ont été défendues avec autant de chaleur, puis la thèse de l’identification a semblé, peu à peu, l’emporter.

 

Pourtant, à lire les textes sans parti pris, il semble bien que les "trois Marie" aient des personnalités bien distinctes. C’est en tout cas ce que s’attache à montrer le père Jean Pirot, chanoine de la cathédrale de Marseille et longtemps professeur d’Écriture sainte.

 

Trois amies de Jésus de Nazareth - Père Jean Pirot - Editions du cerf

Photo du plus ancien fragment d'un évangile : le Papyrus P52 - ici -

env. 125 - Court extrait de l'Évangile selon Jean.

 

Trois amies de Jésus de Nazareth

Auteur : père Jean Pirot

Éditeur : Éditions du cerf

Collection : Lire la Bible

Date de parution : 1986

ISBN : 2-204-02583-6

Format : 11,5 x 18 cm, 148 pages, broché

Prix : 16,00 € (2014)

 

 

 

  

  Marie-Madeleine

  Des écrits canoniques au Da Vinci Code

 

Qui était réellement Marie-Madeleine, figure emblématique du Nouveau Testament, femme aux multiples visages qu'on lui a prêtés? Une pécheresse repentie? L'épouse de Jésus? Elle se présente sous divers visages: femme possédée par les démons, sainte capable d'accomplir des miracles, disciple du Christ et premier témoin de la Résurrection, incarnation de la féminité sacrée. Les versions divergent toutes, aussi vraisemblables les unes que les autres.

Marie-Madeleine - Des écrits canoniques au Da Vinci Code - Vincent Trovato - L'Harmattan

Marie-Madeleine - Des écrits canoniques au Da Vinci Code

Auteur : Vincent Trovato

Éditeur : L'Harmattan

Collection : Questions contemporaines

Date de parution : 2010

ISBN : 978-2-296-12665-7

Format : 154 pages, broché

Prix : 13,78 € (2014)

Aperçu Book Google : ici

 

 

 

  

  Marie-Madeleine - Dans la mystique, les arts

  et les lettres Actes du colloque international

  Avignon 20-21-22 juillet 1988

 

Personnage énigmatique de l’Histoire Sainte, Marie-Madeleine traverse comme un emblème notre culture occidentale. Sa beauté, sa séduction, son repentir, ses larmes sur les pieds du Christ qu’elle essuya de ses longs cheveux, le vase de parfum qu’elle répandit, le pardon qu’elle en obtint, sa douleur près de la croix et du sépulcre, sa présence privilégiée à la résurrection, son arrivée en Provence et sa solitude contemplative au désert de la Sainte-Baume en font le modèle de l’amour absolu.

 

La figure de Marie-Madeleine fascine: elle est une interrogation sur l’amour, le péché, la féminité et le sacré.

 

Le Musée Pétrarque a organisé un colloque international en juillet 1988 à l’Institut de la Communication d’Avignon conjointement à une exposition: "Marie-Madeleine figure inspiratrice dans la Mystique, les Arts et les Lettres".

 

On appréciera la densité et l’originalité des interventions suscitées par les interprétations passionnées et controversées de l’histoire de la Sainte, les voies de recherche amorçant une synthèse interdisciplinaire entre l’image unitaire du Moyen Âge, la critique rationnelle de la Renaissance, les contradictions de la période baroque, l’expression de la modernité.

 

Nul doute que la publication des Actes du colloque rencontrera le meilleur accueil en proposant une somme d’études variées et approfondies sur l’exégèse et l’histoire, les traditions hermétiques et mystiques, l’esthétique et la représentation, les aspects analytiques, le mythe littéraire et poétique.

Marie-Madeleine - Dans la mystique, les arts et les lettres Actes du colloque international Avignon 20-21-22 juillet 1988 - Editions Beauchesne

Marie-Madeleine - Dans la mystique, les arts

et les lettres Actes du colloque international

Avignon 20-21-22 juillet 1988

Auteurs : Ève Duperray, Collectif

Préfacier : Georges Duby

Éditeur : Beauchesne

Date de parution : 1989

ISBN : 2-7010-1186-8

Format : 15 x 24 cm, 359 pages, broché

Prix : 34 € (2014)

Aperçu Google : ici

 

 

 

  

  La Légende Dorée

 

Dès sa parution vers 1260, La Legenda sanctorum, "ce qui doit être lu des saints", devient la Legenda aurea parce que, dit-on, son contenu est d'or...

 

Cette extraordinaire vie des saints écrite par Jacques de Voragine, archevêque de Gênes est, avec la Bible, entre les XIIIe et XVIe siècles, le livre le plus lu, copié, enluminé, traduit dans toutes les langues.

 

La Légende Dorée est l'ouvrage de référence incontesté de tous les peintres, dès le début de la Renaissance italienne: les artistes y trouvent une source d'inspiration inépuisable, et ils enrichissent ainsi les églises, les couvents, les monastères, de fresques et de retables, etc.

 

Pour la première fois, une édition réunit ce texte et ces peintures exceptionnelles de la Renaissance italienne.

 

400 illustrations en couleurs de plus de 120 peintres du Trecento et du Quattrocento italiens sont reproduites, dont un grand nombre n'avait jamais été publié: fresques cachées au fond des couvents, retables découverts dans de petites églises, éléments de prédelles éparpillés dans divers musées, enfin rassemblés.

 

Les œuvres ont été sélectionnées pour leur beauté et leur puissance, en privilégiant les scènes narratives où le saint est montré dans sa vie et dans sa vérité. Elles apportent une profonde compréhension de la peinture italienne à son apogée.

La Légende Dorée - Jacques de Voragine - Teodor de Wyzewa - Diane de Selliers

 

 

 

 

 

La Légende Dorée

Auteur : Jacques de Voragine

Traduction : Teodor de Wyzewa

Illustration : peintres de la Renaissance italienne

Éditeur : Diane de Selliers

Date de parution : 2009

Collection : La petite collection

ISBN : 978-2-903656-47-8

Format : coffret en 2 volumes, 19 x 26 cm, 700 pages, broché

Prix : 90 € (2014)

 

 

 

  

  Un ordre hospitalier au Moyen Âge

  Les chanoines réguliers de Saint-Antoine-en-Viennois

 

En cette fin de XIe siècle qui vit naître l’ordre des Chartreux voué, hors du monde, à l’ascèse et à la contemplation, se développa simultanément, dans ce qui serait bientôt le Dauphiné et à moins de cent kilomètres de leur "Désert", une fraternité laïque d’hommes et de femmes, engagée quant à elle, en cet autre pôle d’existence chrétienne dans le monde qu’est la charité vécue dans le soin des malades, le service des pauvres et l’accueil des exclus.

 

De la communauté en son "Hôpital des démembrés" et sa "Maison de l’Aumône" , en cohabitation difficile avec un prieuré bénédictin où reposait les ossements de saint Antoine, l’Anachorète d’Égypte, souverain intercesseur pour la guérison de l’ergotisme gangreneux, le "feu Saint-Antoine", à l’abbaye de plein exercice, reconnue par le Saint-Siège, répandue dans tout l’Occident, de la Scandinavie à la Sicile, de l’Écosse à l’Orient chrétien, c’est un ample chapitre de l’histoire des hôpitaux en Europe, dont il faut faire honneur aux chanoines réguliers de Saint-Antoine-en-Viennois.

Un ordre hospitalier au Moyen Age, les chanoines réguliers de Saint-Antoine-en-Viennois - Adalbert Mischlewsi - Presses Universitaires Grenoble

Un ordre hospitalier au Moyen Âge

Les chanoines réguliers de Saint-Antoine-en-Viennois

Auteur : Adalbert Mischlewski

Éditeur : Presses Universitaires Grenoble

Date de parution : 1994

Collection : La petite collection

ISBN : 270610547X

Format : 16 x 24 cm, 216 pages, broché

Prix : Indisponible (occasion - 25 € 2014)

 

 

 

  

  Entre médecine et religion

  Des saints intercesseurs à l’ordre hospitalier des Antonins

 

Dès les écrits antiques, l’homme a lié la cause de ses malheurs, des maladies et de leur guérison à la puissance divine.

 

L’Ancien et le Nouveau Testament montrent un continuum thaumaturgique culminant avec Jésus qui transmet son pouvoir de médecin-sauveur des corps et des âmes à ses disciples. L’inefficacité prolongée de la médecine a fait recourir à une multitude de saints intercesseurs pour redonner l’espoir aux malades abandonnés des médecins.

 

La relation entre un fléau comme la peste, un saint prophylactique tel que saint Sébastien ou guérisseur à l’exemple de saint Roch est illustrée par une abondante iconographie. L’ergotisme gangreneux ou feu saint Antoine a suscité la création de l’ordre des Antonins qui couvrit l’Europe médiévale d’hôpitaux anticipant sur l’Assistance Publique. Les pèlerinages thérapeutiques témoignent de la persistance du lien entre la médecine et le sacré.

 

Ces besoins sont tellement enracinés dans l’âme humaine que celle-ci ne peut se satisfaire des avancées et de la technicité de la biomédecine actuelle.

Entre médecine et religion. Des saints intercesseurs à l’ordre hospitalier des Antonins - Jacques Battin - Editions Glyphe

Entre médecine et religion

Des saints intercesseurs à l’ordre hospitalier des Antonins

Auteur : Jacques Battin

Éditeur : Glyphe

Date de parution : 2010

Collection : Histoire

ISBN : 978-2-35815-029-3

Format : 312 pages, broché

Prix : 23 € (2014)

 

 

 

  

  Fordham University

  The Jesuit University of New York

 

Athanasius of Alexandria: Vita S. Antoni [Life of St. Antony] (written bwtween 356 and 362)

 

[Text here is from Athanasius: Select Works and Letters, Volume IV of Nicene and post-Nicene fathers, Series II, Philip Schaff and Henry Wace, editors. The pagination of this edition has been preserved here for citation purposes.]

 

 ► Accès à l'article - ici -

 

 

 

  

  Jürgen Moltmann

 

Jürgen Moltmann est l'un des théologiens les plus importants et les plus stimulants de la seconde moitié du XXe siècle.

 

Connu pour son insistance sur l'espérance chrétienne et sur la solidarité du "Dieu crucifié" avec les hommes, il n'a cessé tout au long de son œuvre théologique de penser et d’essayer de dire d'une manière adaptée au monde moderne l'identité et la pertinence de la foi chrétienne.

 

Il a tout particulièrement enrichi la réflexion théologique dans les domaines de la pensée trinitaire, de l'interprétation de la Croix et de la résurrection du Christ, de l'eschatologie, du problème du mal, du messianisme et de la théologie politique.

 

L'ampleur de son œuvre recommandait une présentation générale de ce théologien allemand. Son ouverture œcuménique appelait à le faire à plusieurs voix. C'est ce que propose ce troisième ouvrage de la collection "Initiations aux théologiens".

 

Hubert Goudineau, théologien baptiste, et Jean-Louis Souletie, théologien catholique, chacun dans la singularité de sa confession, ont croisé leur regard sur l’œuvre de celui qui avait inspiré leur propre recherche.

 

Après une présentation de l'itinéraire spirituel et intellectuel de Moltmann, les deux auteurs dessinent la géographie de cette œuvre d'un demi-siècle avant d'en dégager et d'en analyser les principaux traits saillants.

 

Une dernière partie propose une sélection de textes de ce théologien; elle constitue une invitation à aller plus loin en lisant par soi-même la vaste et riche pensée de Moltmann.

Jürgen Moltmann - Hubert Goudineau et Jean-Louis Souletie - Editions du cerf

Jürgen Moltmann

Auteurs : Hubert Goudineau et Jean-Louis Souletie

Éditeur : Éditions du cerf

Date de parution : 2002

Collection : Initiations aux théologiens »

ISBN : 2-204-06949-3

Format : 13,5 x 21,5 cm, 256 pages, broché

Prix : 27 € (2014)

 

 

 

  

  Dieu, homme et femme

 

Alors que les femmes ont joué et continuent à jouer un rôle très actif dans l'expansion du christianisme, ce dernier a subi une distorsion au profit des hommes: hiérarchie masculine estompant la communauté ecclésiale, des représentations de Dieu éclipsant certains traits féminins, en particulier le rôle de l'Esprit Saint.

 

Ce livre rappelle le rôle des femmes dans l'Église primitive et la mémoire active qu'en ont gardé les siècles ultérieurs. Les traditions de Marie-Madeleine et Marthe en font foi, particulièrement en Provence. Ces témoignages incitent à penser autrement le statut des femmes dans les Églises d'aujourd'hui. Une autre image de Dieu se dessine alors.

 

Né à Hambourg, Jürgen Moltmann est l’un des plus importants théologiens réformés de la seconde moitié du vingtième siècle. Il est l’auteur d’une œuvre importante tant par son volume que par la vigueur de la réflexion théologique qu’elle propose.

 

Connu pour son insistance sur l'espérance chrétienne et sur la solidarité du "Dieu crucifié" avec les hommes, il n'a cessé tout au long de son œuvre théologique de penser et d’essayer de dire d'une manière adaptée au monde moderne l'identité et la pertinence de la foi chrétienne.

 

Il a tout particulièrement enrichi la réflexion théologique dans les domaines de la pensée trinitaire, de l'interprétation de la Croix et de la résurrection du Christ, de l'eschatologie, du problème du mal, du messianisme et de la théologie politique.

Dieu, homme et femme - Jürgen Moltmann et Elisabeth Moltmann - Editions du cerf

Dieu, homme et femme

Auteurs : Jürgen Moltmann et Elisabeth Moltmann

Traduction : de l'américain par Marcelline Brun-Reyniers

Éditeur : Éditions du cerf

Date de parution : 1984

Collection : Théologie

ISBN : 2-204-02194-6

Format : 14,5 x 23,5 cm, 152 pages, broché

Prix : 23 € (2014)

 

 

 

  

  Autres documents

 

   Vie de saint Antoine le Grand, patriarche des cénobites / par M. l'abbé A.
     Verger, 1890.
     En ligne sur Gallica

   Vie de saint Antoine par Saint Athanase, traduction de Charles de
     Rémondange, 1874.
     En ligne sur Gallica

   Athanase - Athanase d'Alexandrie (Saint) - Histoire de sa vie, de ses
     écrits et de son influence sur son siècle, suivie de notices sur St Antoine
     page 211, et St Pacome page 263, 1848.
     En ligne sur Books Google

   Les Vies des Saints Pères (du désert et de quelques saintes et al.), t. I à
     III, Andilly, A. d’, 1733.
     En ligne sur Bibliothèque de l'abbaye de Saint Benoit

   Panégyrique de saint Antoine par Jean, évêque d'Hermopolis. Gérard
     Garitte, (OCP, 9), pp.100-34, 330-65, 1943.
     En ligne sur Google Doc

   Les Lettres de saint Antoine et la naissance du monachisme. À propos
     d'un ouvrage récent (au sujet de Letters of St. Antony : Monasticism
     and the Making of A Saint, Samuel Rubenson), Ugo Zanetti sj, NTR,
     1991.
     En ligne ici

   Antoine l'ermite à travers les sources anciennes : des regards divers sur
     un modèle unique, Brottier, L., Institut d'études augustiniennes, Paris,
     1997.
     En ligne ici

   La vie et les miracles de saint Antoine, abbé - avec La vie de sainte
     Marie-Égyptienne, 1738.
     En ligne sur Books Google

   Vie d'Antoine Athanase d'Alexandrie ; introduction, texte critique,
     traduction, notes et index par G.J.M. Bartelink. Éditions du Cerf,
     français-grec en vis à vis, 1994.

   Antoine le Grand, père des moines, par Athanase d'Alexandrie.
     Traduction par Benoît Lavaud, o.p. – Présentation par Adalbert de
     Vogüé, o.s.b., Première édition : 1989. Ed du Cerf.

   La vie primitive de S. Antoine : conservée en syriaque, Trad. René
     Draguet, Louvain : Secrétariat du Corpus scriptorum christianorum
     orientalium ; syriaque et français. 1980. - 2 vol. (Index vol. 183 p.
     151-153, vol. 184 p. 90-97).

   Antoine le Grand, père des moines : Sa vie par saint Athanase et autres
     textes traduits et présentés par le père Benoit Lavaud, Fribourg: Éditions
     de la Librairie de l'Université Fribourg (Luf), 1943.

   Saxer Victor (Mgr), La "Vie de sainte Marie-Madeleine" attribuée au
     pseudo-Raban Maur, œuvre claravallienne du XIIe siècle, in, Mélanges
     saint Bernard, Dijon, 1953.

   Saxer Victor (Mgr), L'origine des reliques de sainte Marie-Madeleine à
     Vézelay dans la tradition historiographique du Moyen Âge, in Revue des
     sciences religieuses, t. 29, 1955, p. 1-18.

   Saxer Victor (Mgr), Les ossements dits de sainte Marie-Madeleine
     conservés à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, in Provence historique,
     XXVII, 1977, p.  277-311.

   Saxer Victor (Mgr), Le culte et la tradition de sainte Marie-Madeleine en
     Provence, in Le peuple des Saints. Croyances et dévotions en Provence
     et Comtat Venaissin à la fin du Moyen Âge, in Mémoires de l'Académie de
     Vaucluse, 7e série, VI, 1985, p. 41-55.

 

 

 

Armoiries du Comtat Venaissin Coat of arms of the Carmelite order

 

 

Tourisme en Vaucluse Provence - ADDRT 84 Vaucluse en Provence - ADDRT 84