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Préambule
La date de naissance du Christ fut sujette à débat entre les Églises d'Occident et d'Orient jusqu'à la fin du IVe siècle. Certains plaçaient la célébration de la nativité à l'Épiphanie, d'autres au milieu de mars ou de mai. Les calendes de janvier étaient célébrées par des réjouissances traditionnelles. Selon Quintubn Septimus Florens Tertullianus (Carthage v. 155 - v. 222 ap. J.-C.) au début du IIe siècle, les chrétiens et les païens ne percevaient pas de la même façon ces fêtes "calendaires", les premiers ayant conservé en partie les traditions païennes.
Ils furent d'ailleurs vilipendés par saint jean de Chrysostome, les traces du paganisme étant encore très fortes au IVe siècle. À Rome, le 25 décembre, les adorateurs de Mihra (dieu de la perse) vénéraient la "naissance du soleil invisible" - Natalis solis invicti qui se généralisa dans tout l'Occident.
L'ère chrétienne ou ère dionysienne ou encore ère vulgaire a été instaurée par un moine scythe, Denis le Petit, mort à Rome en 540. C'est vers 530 que, pour des raisons de comput pascal, il postula que le Christ était né le 25 décembre de l'an 1 (soit l'année 753 de la fondation de Rome). On sait maintenant que la manière de compter les années dans l'ère chrétienne est incorrecte si l'on se réfère à la naissance réelle du Christ qui serait, en fait, antérieure au début de l'ère chrétienne.
Jésus-Christ est né en l'an 42 du règne d'Auguste. En effet, d'après saint Mathieu cette naissance survint sous le règne d'Hérode le Grand. Or celui-ci est mort en l'an 43 de la domination d'Auguste (en janvier). On n'ignore pas non plus, conformément au troisième chapitre de saint Luc, que le Christ avait trente ans lorsqu'il fut baptisé et que cet événement se produisit durant la quinzième année du règne de Tibère.
En utilisant le décompte de Denys le Petit, le Christ n'aurait pu avoir qu'au maximum 28 ans à sa mort. D'après Bouchet (1868), l'erreur de Denys le Petit serait de 5 ans, l'ère chrétienne commençant trop tard. D'après des chronologistes, tels que Flavius Josèphe, historien juif (Jérusalem v. 37 V. 100 ap. J.-C.), et Cassius Dio Cocceianus, historien grec (v. 155 v. 235 ap. J.-C.), le Christ serait né le 25 décembre de l'an 6 avant l'ère chrétienne et non le 25 décembre de l'an 1 comme on le croit souvent.
En effet, la naissance du Christ a dû avoir lieu avant la mort de Hérode (en 750 de la fondation de Rome, selon Flavius Josèphe) et après l'édit de recensement du gouverneur Sentius Saturninus (746-748 de l'ère de Rome d'après Tertullien).
Le Christ serait donc né en 747 de l'ère de Rome.
Denys le Petit émit l'hypothèse que le Christ avait vu le jour le 25 décembre de l'an 753 de Rome sous le consulat de C. Caesar et L. Aemilius Paulus. Les chronologistes retardèrent le début de l'ère au 1er janvier de l'an 754 de Rome. L'ère de Denys le Petit fut adoptée d'emblée par l'Église mais son usage ne se généralisa en France qu'au VIIIe siècle sous Pépin le Bref et Charlemagne.
C'est au Ve siècle que les pères de l'Église d'Occident fixèrent au 25 décembre la célébration de la naissance du Christ. Dans l'Église d'Orient, à la suite de l'existence d'une fête en l'honneur d'Osiris, on décida de fixer la naissance du Christ le six janvier.
En conséquence de ce qui précède, il est d'usage de se référer, par exemple, à l'an 12 av. J.-C., alors qu'il s'agit, si l'on veut être précis, de l'an douze avant l'ère chrétienne.
Différentes hypothèses ont été formulées concernant l'étoile mentionnée dans l'Évangile de saint Matthieu (II,2): "nous avons vu son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage....". Celles-ci sont discutées par Hughes (1979) et Parisot (1981).
Si l'on peut exclure l'apparition de la comète de Halley dont les dates de passages ne correspondent pas aux exigences chronologiques, on ne peut rejeter l'hypothèse selon laquelle la mystérieuse étoile coïncidait avec l'une des deux comètes observées en l'an -5 et en l'an -4 respectivement et qui sont signalées dans des annales chinoises et coréennes. Un autre scénario possible serait le rapprochement de Jupiter-Saturne qui aurait dû se produire vers l'an -7 dans la constellation des Poissons.
Le 1er janvier comme début d'année
La date du 25 décembre devait coïncider avec le début de l'année mais, à la suite de la persistance des traditions païennes liées aux calendes de janvier, c'est seulement au VIe siècle, dans le 18° canon du deuxième Concile de Tours (570), que l'on trouve la première mention de la célébration du 1er janvier.
Aux VIe et VIIe siècles, l'année débutait le 1er mars, dans plusieurs provinces de France. À l'époque de Charlemagne et sans doute jusqu'au XIIe siècle, elle commença à Noël. À de nombreux endroits dont l'Ile-de-France, l'année débutait le 25 mars (jour de l'Annonciation) ainsi que le mentionne le Concile de Reims en 1235. Du XIIe au XVIe siècle, certaines provinces retinrent même la date de Pâques comme début de l'année.
C'est Charles IX qui imposa en 1564 par un édit qui prit cours en 1567, la date du 1er janvier suite à l'Allemagne qui avait choisi la même date vers 1500.
Dans les Pays-Bas espagnols, sous le règne de Philippe II, la réforme du 1er janvier intervient en 1576. En Angleterre, où l'année commençait le 25 mars, le changement intervint en 1572. En Suède, il survint en 1753. En Écosse, le 1er janvier fut choisi dès le 27 novembre 1599. En Russie, l'année débuta au 1er janvier julien (12 ou 13 janvier du calendrier grégorien) à partir de Pierre le Grand.
Le 1er janvier est maintenant reconnu quasi universellement, malgré la brève interruption, en France, engendrée par le calendrier républicain qui fixait le début de l'année à l'équinoxe d'automne.
L'année "zéro" et la chronologie
La plupart des historiens ignorent l'existence de l'année 0, alors que les astronomes la considèrent. Cette dernière pratique permet une déclinaison plus aisée des années de l'ère chrétienne. Ainsi, dans cette nomenclature, 1900,50 correspondent approximativement au mois de juin de l'année 1900.
Le problème est plus compliqué pour les années négatives qui diffèrent alors d'une unité de celles comptabilisées dans la nomenclature excluant l'année 0. Il en résulte que l'année -752 est identique à l'année 753 av. J.-C.
Les chronologistes font fi habituellement de l'année 0 et, après avoir compté les années 4, 3, 2 1 av. J.-C., ils dénombrent directement les années 1, 2, 3, 4, .... ap. J.-C. Le 1er siècle après J.-C. commence en l'an 1 et se termine le 31 décembre de l'an 100, le IIe siècle commence en l'an 101 et finit avec l'an 200 inclusivement, etc.
Avant l'ère chrétienne, le Ier siècle couvre la période depuis l'an 100 av. J.-C. jusqu'à l'an 1 inclusivement, le IIe siècle, depuis l'an 200 jusqu'à l'an 101, etc.
Pour déterminer le siècle, il suffit donc d'ajouter une unité aux centaines du millésime de l'année considérée sauf si le millésime se termine par deux zéros. Ainsi les années 200, 201, 1900 et 1950 appartiennent aux IIe, IIIe, XIXe et XXe siècles.
C'est ainsi que le troisième millénaire commença le 1er janvier de l'an 2001 et non le 1er janvier de l'an 2000.
César et le calendrier julien (-46 av. J.-C.)
À la suite du désordre qui régnait à Rome de par l'incompétence des Pontifes, Jules César décida d'imposer une réforme du calendrier et se fit aider, pour cette tâche, par l'astronome grec Sosigène établi à Alexandrie.
La réforme postule que l'année tropique comporte exactement 365,25 jours. Le calendrier julien est donc essentiellement solaire. L'année commune, qui comporte obligatoirement un nombre entier de jours, est fixée à 365 jours et, pour remédier à une année trop courte d'un quart de jour par rapport à l'année julienne, il fut décidé d'adjoindre un jour supplémentaire tous les quatre ans.
Sans cette correction, l'écart augmenterait progressivement pour atteindre 30 jours, soit un mois, en 120 ans. Dans le cadre de cette réforme, toutes les années dont le millésime est divisible par quatre sont donc bissextiles. Le jour supplémentaire est ajouté en février qui, de 28, passe ainsi à 29 jours.
En fait, César décida, essentiellement pour des raisons de croyances superstitieuses, de doubler le vingt-quatrième jour de février, le jour ajouté étant le bissexte.
Il fut également promulgué, dans le cadre de la réforme julienne, que l'équinoxe de printemps coïnciderait avec le 25 mars et que début de l'année serait fixé au 1er janvier.
Selon le calendrier julien, la durée moyenne du mois, qui est de 30,44 jours, est une approximation grossière de la lunaison dont la durée moyenne n'atteint que 29,530582 jours.
Le calendrier réformé de Jules César entra en vigueur à partir de l'année 708 de la Fondation de Rome.
Le calendrier julien et son décompte journalier furent adoptés par l'Église dès les premiers siècles de l'ère chrétienne et il s'imposa également progressivement pour la datation des documents officiels.
Petits effets et grande dérive
On admet que l'année tropique vaut actuellement 365,24222 jours ou 365 jours 5 heures 48 minutes et 48 secondes. Il en résulte qu'elle est plus courte de 0,00778 jour que l'année julienne qui comporte 365,25 jours. Ceci correspond à une différence de 11 minutes et 12 secondes par an qui atteint 0,78 jour, soit environ trois quarts de jour, en un siècle et trois jours en quatre siècles du calendrier julien.
Si, au départ, cette différence paraît très faible, les effets cumulés finissent par devenir significatifs. À l'époque du Concile de Nicée, qui se tint en Bithynie en 325 apr. J.-C. sous le règne de l'empereur Constantin, la différence atteignait déjà 3 jours environ.
À la suite de cette dérive du calendrier julien, vers le milieu du XIIe siècle, un moine mathématicien anglais, Johannes de Sacrobosco (ou Jean de Holywood), suggéra le premier d'introduire une correction au processus d'intercalation dans son traité de Anni Ratione.
Approximativement à la même époque, une réunion d'astronomes espagnols présidée par Alphonse X de Castille se réunit pour déterminer avec précision la durée de l'année tropique. Au même moment aussi, Robert Grosseteste, évêque de Lincoln et Campano de Novare, chanoine de paris, s'intéressèrent au problème et, dès le XIIIe siècle, les Pères de l'Église commencèrent à discuter de cette question.
Au XIVe siècle, Robert Bacon alla même jusqu'à faire de nouvelles suggestions au pape Clément IV pour modifier le calendrier par l'intermédiaire de son traité intitulé de Calendarii Reformatione. Celui-ci consulta des mathématiciens français, Jean de Murs et Firmin de Belleval, mais mourut avant d'avoir pu décider d'une réforme.
Jean de Murs composa cependant, en collaboration avec Firmin de Belleval (en 1345), une Epistola super reformatione antiqui kalendarii dans laquelle étaient préconisés les remèdes qui seront repris, deux siècles plus tard, par Grégoire XIII.
Au XVe siècle, des astronomes adressèrent aussi au pape une requête pour qu'il remédie au problème du retard des fêtes mobiles sur le soleil. Des rapports sur la question furent présentés au Concile de Constance (1417) par Pierre d'Ailly et au Concile de Bâle (1437-1439) par Nicolas de Cuse. Devant les voix de plus en plus nombreuses qui demandaient une réforme, le pape Sixte IV, à la fin du XVe siècle, fit venir à Rome le savant allemand Regiomontanus qui mourut avant de pouvoir aboutir.
Le problème fut rediscuté lors du Concile de trente, en 1545-1553, mais aucune conclusion ne se dégagea et on laissa au pape le soin de prendre l'initiative de cette réforme.
La réforme grégorienne de 1582
C'est vers la fin du XVIe siècle, plus précisément en 1582, qu'intervient la célèbre réforme du calendrier julien. Elle fut l'œuvre du pape Grégoire XIII qui promulgua la bulle Inter Gravissimas, le 24 février 1582. Cette réforme suscita de vives oppositions de par le monde ‑ en raison des traditions religieuses liées à une chronologie désormais canonisée par le temps ‑ mais aussi l’approbation des érudits et de la postérité.
Peinture sur tablette de 1582, Archives de l'État à Sienne.
Le Lunario Novo selon la nouvelle réforme reproduit ci-dessous est certainement un des premiers exemplaires du calendrier imprimé à Rome après la réforme grégorienne; il est relié dans un des volumes des papiers mélangés du pape Boncompagni, composé en 1627 du déjà cité Giovanni Battista Confalonieri, employé des Archives du Château Saint-Ange. On observe dans le calendrier, parmi d’autres curiosités, l’absence des jours 5-14 du mois d’octobre et l’autorisation pontificale d’impression (en bas: Con licentia delli Superiori... et permissu Ant(onii) Lilij).
Dossier papier, 300 mm x 225 mm, 405 ff., relié en parchemin; sur l’angle antérieur: fasciculus primus divisio tertia Additorum Ad Caps. XV, Armar. XV n° 4, sive volumen secundum scriptorum quae similiter sunt a Gregorio XIII sua manu vel illustrata vel indicata. MDCXXVII. ASV, A.A., Arm. I‑XVIII, 5506, f. 362r.
En France, la suppression de 10 jours eut lieu en décembre 1582 par lettres patentes du roi Henri III, et le dimanche 9 décembre 1582 eut pour lendemain le lundi 20 décembre.
Dans les autres pays catholiques (Italie, Espagne, Portugal, Pays-Bas catholiques) le calendrier grégorien, désormais correct du point de vue astronomique, est entré en vigueur le 15 octobre 1582. Il le sera en 1584 pour l'Autriche, l'Allemagne et la Suisse catholique, alors que:
• l'Allemagne protestante l'adopta pour sa part le 1er mars 1700;
• l'Angleterre ne le fit sien en 1752;
• le Japon le fit sien 1873;
• la Chine le fit sien en 1912;
• l'URSS le fit sien en 1918;
• la Turquie en 1924 fut l'un des derniers pays à suivre le mouvement.
Bulle Inter Gravissimas du pape Grégoire XIII (1502-1585)
Gregorius episcopus servus servorum Dei, ad perpetuam rei memoriam.
Grégoire, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, en perpétuelle mémoire.
Inter gravissimas pastoralis officii nostri curas, ea postrema non est, ut quæ a sacro Tridentino concilio Sedi Apostolicæ reservata sunt, illa ad finem optatum, Deo adiutore, perducantur.
Parmi les très nobles tâches de notre ministère pastoral, celle de mener à bonne fin, avec l'aide de Dieu, ce qui a été réservé au Saint-Siège par le saint concile de Trente n'est pas la moindre.
1. Sane eiusdem concilii patres, cum ad reliquas cogitationes breviarii quoque curam adiungerent, tempore tamen exclusi, rem totam ex ipsius concilii decreto ad auctoritatem et iudicium Romani Pontificis retulerunt.
1. Comme les pères conciliaires appliquaient aussi leur attention à d'ultimes réflexions sur le bréviaire mais qu'ils furent arrêtés par le manque de temps, ils décidèrent sagement de se rapporter de toute cette question à l'autorité et au jugement du pontife romain.
2. Duo autem breviario præcipue continentur, quorum unum preces laudesque divinas festis profestisque diebus persolvendas complectitur, alterum pertinet ad annuos Paschæ festorumque ex eo pendentium recursus, solis et lunæ motu metiendos.
2. Or il y a deux parties principales dans le bréviaire: la première comprend les prières et les hymnes religieuses à réciter les jours fériés et les jours ouvrables, et la seconde porte sur cycle annuel de Pâques et des autres fêtes mobiles, réglé sur le cours du soleil et de la lune.
3. Atque illud quidem felicis recordationis Pius V, prædecessor noster, absolvendum curavit atque edidit.
3. La réforme de la première partie, Pie V, notre prédécesseur d'heureuse mémoire, s'en est acquitté et l'a mise en vigueur.
4. Hoc vero, quod nimirum exigit legitimam kalendarii restitutionem, iamdiu a Romanis Pontificibus prædecessoribus nostris et sæpius tentatum est; verum absolvi et ad exitum perduci ad hoc usque tempus non potuit, quod rationes emendandi kalendarii, quæ a cœlestium motuum peritis proponebantur, propter magnas et fere inextricabiles difficultates, quas huiusmodi emendatio semper habuit, neque perennes erant, neque antiquos ecclesiasticos ritus incolumes (quod in primis hac in re curandum erat) servabant.
4. Celle de la seconde partie, qui exige au préalable la restauration du calendrier, a souvent et depuis longtemps été tentée par les pontifes romains nos prédécesseurs; mais elle n'a pu jusqu'à ce jour être menée à terme parce que les divers projets de réforme du calendrier proposés par de savants astronomes, en plus de présenter les difficultés immenses et presque inextricables qui ont toujours accompagné une telle réforme, n'étaient pas durables ni surtout ne maintenaient intacts les rites antiques de l'Église, et c'était là notre première préoccupation en cette affaire.
5. Dum itaque nos quoque, credita nobis, licet indignis, a Deo dispensatione freti, in hac cogitatione curaque versaremur, allatus est nobis liber a dilecto filio Antonio Lilio, artium et medicinæ doctore, quem quondam Aloysius eius germanus frater conscripserat, in quo per novum quemdam epactarum cyclum ab eo excogitatum, et ad certam ipsius aurei numeri normam directum, atque ad quamcumque anni solaris magnitudinem accommodatum, omnia quæ in calendario collapsa sunt, constanti ratione et sæculis omnibus duratura, sic restitui posse ostendit ut calendarium ipsum nulli umquam mutationi in posterum expositum esse videatur. Novam hanc restituendi calendarii rationem, exiguo volumine comprehensam, ad christianos principes celebrioresque universitates paucos ante annos misimus, ut res quæ omnium communis est, communi etiam omnium consilio perficeretur; illi cum, quod maxime optabamus, concordes respondissent, eorum nos omnium consensione adducti, viros ad calendarii emendationem adhibuimus in alma Urbe harum rerum peritissimos, quos longe ante ex primariis christiani orbis nationibus delegeramus. Ii cum multum temporis et diligentiæ ad eam lucubrationem adhibuissent, et cyclos tam veterum quam recentiorum undique conquisitos ac diligentissime perpensos inter se contulissent, suo et doctorum hominum, qui de ea re scripserunt, iudicio, hunc, præ ceteris, elegerunt epactarum cyclum, cui nonnulla etiam adiecerunt, quæ ex accurata circumspectione visa sunt ad calendarii perfectionem maxime pertinere.
5. Alors que nous aussi par conséquent, fort de l'autorité que Dieu nous a confiée tout indigne que nous en fussions, nous nous adonnions à ces réflexions, notre cher fils Antonio Lilio, professeur de sciences et de médecine, nous apporta un livre écrit naguère par son frère Luigi dans lequel celui-ci démontrait qu'au moyen d'un tout nouveau cycle d'épactes qu'il avait inventé et qui d'une part utilisait ses propres règles très précises pour le nombre d'or et d'autre part s'adaptait à toute durée de l'année solaire, tous les défauts du calendrier pouvaient être corrigés d'une manière cohérente et qui durerait jusqu'à la fin des siècles, de telle sorte qu'il ne paraisse plus susceptible de varier à l'avenir. Ce nouveau projet de restauration du calendrier, résumé dans un petit livre, nous l'avons fait parvenir il y a quelques années aux princes chrétiens et aux grandes universités afin que cette œuvre, qui est l'affaire de tous, soit réalisée après consultation de tous; ceux-ci nous ayant manifesté leur accord, comme nous le souhaitions vivement, nous avons, fort de ce consensus, fait venir dans la ville sainte pour réformer le calendrier des hommes très compétents en la matière et que longtemps auparavant nous avions choisis dans les principaux pays du monde chrétien. Ceux-ci, après avoir consacré beaucoup de temps et d'attention à ce travail nocturne et avoir discuté entre eux de cycles qu'ils avaient recueillis de partout, tant chez les anciens que chez les modernes, et qu'ils avaient soigneusement étudiés, ont, à la réflexion et de l'avis d'hommes savants qui ont écrit à ce sujet, choisi de préférence à tout autre ce cycle d'épactes, y ajoutant même des éléments qui, après mûr examen, ont paru indispensables à la réalisation d'un calendrier parfait.
6. Considerantes igitur nos, ad rectam paschalis festi celebrationem iuxta sanctorum patrum ac veterum Romanorum pontificum, præsertim Pii et Victoris primorum, necnon magni illius œcumenici concilii Nicæni et aliorum sanctiones, tria necessaria coniungenda et statuenda esse: primum, certam verni æquinoctii sedem; deinde rectam positionem XIV lunæ primi mensis, quæ vel in ipsum æquinoctii diem incidit, vel ei proxime succedit; postremo primum quemque diem dominicum, qui eamdem XIV lunam sequitur; curavimus non solum æquinoctium vernum in pristinam sedem, a qua iam a concilio Nicæno decem circiter diebus recessit, restituendum, et XIV paschalem suo in loco, a quo quatuor et eo amplius dies hoc tempore distat, reponendam, sed viam quoque tradendam et rationem, qua cavetur, ut in posterum æquinoctium et XIV luna a propriis sedibus numquam dimoveantur.
6. On constate à l'examen qu'il est nécessaire de statuer en même temps sur trois points pour rétablir la célébration de Pâques selon les règles fixées par les pontifes romains d'autrefois, particulièrement Pie premier et Victor premier, et par les pères des conciles, notamment ceux du grand concile œcuménique de Nicée, à savoir: d'abord la date précise de l'équinoxe vernal, puis la date exacte du quatorzième jour de la lune qui atteint cet âge le jour même de l'équinoxe ou immédiatement après, enfin le premier dimanche qui suit ce même quatorzième jour de la lune. Aussi avons-nous veillé non seulement à ce que l'équinoxe vernal revienne à sa date d'autrefois, dont il s'est déjà écarté d'environ dix jours depuis le concile de Nicée, et à ce que le quatorzième jour de la lune pascale soit remis à sa juste place dont il est maintenant éloigné de quatre jours et plus, mais aussi à ce que soit instauré un système méthodique et rationnel qui empêche qu'à l'avenir l'équinoxe et le quatorzième jour de la lune ne se déplacent encore de leurs positions appropriées.
7. Quo igitur vernum æquinoctium, quod a patribus concilii Nicæni ad XII Kalendas Aprilis fuit constitutum, ad eamdem sedem restituatur, præcipimus et mandamus ut de mense Octobri anni MDLXXXII decem dies inclusive a tertia Nonarum usque ad pridie Idus eximantur, et dies, qui festum S. Francisci IV Nonas celebrari solitum sequitur, dicatur Idus Octobris, atque in eo celebretur festum Ss. Dionysii, Rustici et Eleutherii martyrum, cum commemoratione S. Marci papæ et confessoris, et Ss. Sergii, Bacchi, Marcelli et Apuleii martyrum; septimodecimo vero Kalendas Novembris, qui dies proxime sequitur, celebretur festum S. Callisti papæ et martyris; deinde XVI Kalendas Novembris fiat officium et missa de dominica XVIII post Pentecostem, mutata litera dominicali G in C; quintodecimo denique Kalendas Novembris dies festus agatur S. Lucæ evangelistæ, a quo reliqui deinceps agantur festi dies, prout sunt in calendario descripti.
7. Afin donc que l'équinoxe vernal, qui a été fixé par les pères du concile de Nicée au douzième des calendes d'avril, soit replacé à cette date, nous prescrivons et ordonnons que soient supprimés du mois d'octobre de l'an 1582 les dix jours qui vont du troisième des nones à la veille des ides inclusivement, et que le jour qui suivra le quatrième des nones, où l'on fête traditionnellement saint François, soit appelé ides d'octobre et que soient célébrées en ce jour la fête des saints martyrs Denis, Rustique et Éleuthère, ainsi que la mémoire de saint Marc, pape et confesseur, et des saints martyrs Serge, Bacchus, Marcel et Apulée; que soit célébrée le lendemain, dix-septième des calendes de novembre, la fête de saint Callixte, pape et martyr; que soient ensuite récités, le seizième des calendes de novembre, l'office et la messe du dix-huitième dimanche après la Pentecôte, la lettre dominicale passant de G à C; qu'ait enfin lieu, le quinzième des calendes de novembre, la fête de saint Luc, évangéliste, après quoi se succéderont les autres jours de fête, de la façon dont ils sont décrits dans le calendrier.
8. Ne vero ex hac nostra decem dierum subtractione, alicui, quod ad annuas vel menstruas præstationes pertinet, præiudicium fiat, partes iudicum erunt in controversis, quæ super hoc exortæ fuerint, dictæ subtractionis rationem habere, addendo alios X dies in fine cuiuslibet præstationis.
8. Mais afin que cette suppression de dix jours ne cause aucun préjudice à quiconque doit effectuer des paiements mensuels ou annuels, il incombera aux juges, dans tout litige qui pourrait en résulter, de tenir compte de ladite suppression en reportant de dix jours l'échéance de n'importe quel paiement.
9. Deinde, ne in posterum a XII Kalendas Aprilis æquinoctium recedat, statuimus bissextum quarto quoque anno (uti mos est) continuari debere, præterquam in centesimis annis; qui, quamvis bissextiles antea semper fuerint, qualem etiam esse volumus annum MDC, post eum tamen qui deinceps consequentur centesimi non omnes bissextiles sint, sed in quadringentis quibusque annis primi quique tres centesimi sine bissexto transigantur, quartus vero quisque centesimus bissextilis sit, ita ut annus MDCC, MDCCC, MDCCCC bissextiles non sint. Anno vero MM, more consueto dies bissextus intercaletur, Februario dies XXIX continente, idemque ordo intermittendi intercalandique bissextum diem in quadringentis quibusque annis perpetuo conservetur.
9. Ensuite, afin que l'équinoxe ne s'éloigne plus à l'avenir du douzième des calendes d'avril, nous décrétons qu'un bissexte devra être intercalé tous les quatre ans selon la coutume, sauf durant les années séculaires; mais que celles-ci, bien qu'elles aient toujours été bissextiles jusqu'à présent, et bien que nous voulions que l'an 1600 le soit encore, ne le seront plus toutes par la suite; mais que pour toute période de quatre cents ans, chacune des trois premières années séculaires s'écoulera sans bissexte, et que la quatrième sera bissextile, de telle sorte que les années 1700, 1800 et 1900 ne seront pas bissextiles; mais qu'en l'an 2000 un bissexte sera intercalé selon la coutume, février comptant 29 jours, et que le même ordre d'omissions et d'intercalations de bissextes durant chaque période de quatre cents ans sera respecté à jamais.
10. Quo item XIV paschalis recte inveniatur, itemque dies lunæ, iuxta antiquum Ecclesiæ morem ex martyrologio singulis diebus ediscendi, fideli populo vere proponantur, statuimus ut, amoto aureo numero de calendario, in eius locum substituatur cyclus epactarum, qui ad certam (uti diximus) aurei numeri normam directus, efficit ut novilunium et XIV paschalis vera loca semper retineant. Idque manifeste apparet ex nostri explicatione calendarii, in quo descriptæ sunt etiam tabulæ paschales secundum priscum Ecclesiæ ritum, quo certius et facilius sacrosanctum Pascha inveniri possit.
10. De plus, afin que le quatorzième jour de la lune pascale soit déterminé avec précision et que l'âge de la lune soit présenté avec exactitude aux fidèles conformément à l'antique usage de l'Église d'en prendre connaissance chaque jour à la lecture du martyrologe, nous ordonnons qu'une fois le nombre d'or retiré du calendrier, on lui substitue le cycle des épactes qui, grâce à ses règles très précises ci-dessus mentionnées pour le nombre d'or, fait en sorte que la nouvelle lune et le quatorzième jour de la lune pascale soient toujours parfaitement localisés. Et ceci se voit clairement dans l'explication de notre calendrier, où sont aussi présentées des tables pascales conformes aux coutumes antiques de l'Église et qui permettent de trouver plus sûrement et plus facilement la date du très saint jour de Pâques.
11. Postremo, quoniam partim ob decem dies de mense Octobri anni MDLXXXII (qui correctionis annus recte dici debet) exemptos, partim ob ternos etiam dies quolibet quadringentorum annorum spatio minime intercalandos, interrumpatur necesse est cyclus literarum dominicalium XXVIII annorum ad hanc usque diem usitatus in Ecclesia Romana, volumus in eius locum substitui eumdem cyclum XXVIII annorum, ab eodem Lilio, tum ad dictam intercalandi bissexti in centesimis annis rationem, tum ad quamcumque anni solaris magnitudinem, accommodatum; ex quo litera dominicalis beneficio cycli solaris, æque facile ac prius, ut in proprio canone explicatur, reperiri possit in perpetuum.
11. Enfin, puisque d'une part à cause des dix jours retranchés du mois d'octobre de l'an 1582 (qu'on doit maintenant appeler année de la réforme) et d'autre part à cause de chacun des trois jours qui ne devront plus être intercalés durant chaque période de quatre cents ans, il sera nécessaire d'interrompre le cycle de 28 ans des lettres dominicales en usage jusqu'à ce jour dans l'Église romaine, nous voulons que lui soit substitué le même cycle de 28 ans tel qu'adapté par ce même Lilio à la règle d'intercalation de bissextes pour les années séculaires ainsi qu'à toute durée de l'année solaire, de sorte que la lettre dominicale puisse pour toujours être déterminée aussi facilement qu'avant à l'aide du cycle solaire, comme cela est expliqué dans le canon qui s'y rapporte.
12. Nos igitur, ut quod proprium pontificis maximi esse solet exequamur, calendarium immensa Dei erga Ecclesiam suam benignitate iam correctum atque absolutum hoc nostro decreto probamus, et Romæ una cum martyrologio imprimi, impressumque divulgari iussimus.
12. Conformément donc à ce qui est traditionnellement l'attribut du souverain pontife, nous approuvons par ces présentes le calendrier maintenant réformé et rendu parfait grâce à l'infinie bienveillance de Dieu envers son Église, et nous avons ordonné qu'il soit imprimé à Rome en même temps que le martyrologe, puis publié.
13. Ut vero utrumque ubique terrarum incorruptum ac mendis et erroribus purgatum servetur, omnibus in nostro et sanctæ Romanæ Ecclesiæ dominio mediate vel immediate subiecto commorantibus impressoribus, sub amissionis librorum ac centum ducatorum auri Cameræ Apostolicæ ipso facto applicandorum; aliis vero, in quacumque orbis parte consistentibus, sub excommunicationis latæ sententiæ ac aliis arbitrii nostri pœnis, ne sine nostra licentia calendarium aut martyrologium, simul vel separatim, imprimere vel proponere, aut recipere ullo modo audeant vel præsumant, prohibemus.
13. Mais afin que l'un et l'autre soient maintenus intacts et exempts de fautes et d'erreurs partout sur la terre, nous interdisons à tous les imprimeurs établis sur le territoire soumis avec ou sans intermédiaire à notre juridiction et à celle de la sainte Église romaine d'avoir l'audace ou la présomption d'imprimer ou de publier sans notre autorisation le calendrier ou le martyrologe, ensemble ou séparément, ou d'en tirer bénéfice en aucune manière, sous peine de la perte de contrats et d'une amende de cent ducats d'or à payer ipso facto à la Chambre apostolique; quant aux autres, où qu'ils demeurent sur terre, nous leur faisons la même interdiction, sous peine d'excommunication latæ sententiæ et sous d'autres peines à notre discrétion.
14. Tollimus autem et abolemus omnino vetus calendarium, volumus que ut omnes patriarchæ, primates, archiepiscopi, episcopi, abbates et ceteri ecclesiarum præsides novum calendarium (ad quod etiam accomodata est ratio martyrologii), pro divinis officiis recitandis et festis celebrandis, in suas quisque ecclesias, monasteria, conventus, ordines, militias et diœceses introducant, et eo solo utantur, tam ipsi quam ceteri omnes presbyteri et clerici sæculares et regulares utriusque sexus, necnon milites et omnes christifideles, cuius usus incipiet post decem illos dies ex mense Octobri anni MDLXXXII exemptos. Iis vero, qui adeo longinquas incolunt regiones, ut ante præscriptum a nobis tempus harum literarum notitiam habere non possint, liceat, eodem tamen Octobri mense insequentis anni MDLXXXIII vel alterius, cum primum scilicet ad eos hæ nostræ literæ pervenerint, modo a nobis paulo ante tradito, eiusmodi mutationem facere, ut copiosius in nostro calendario anni correctionis explicabitur.
14. Nous supprimons donc et abolissons absolument l'ancien calendrier et nous voulons que tous les patriarches, primats, archevêques, évêques, abbés et autres dirigeants d'Églises mettent en vigueur pour la lecture de l'office divin et la célébration des fêtes, chacun dans son Église, monastère, couvent, ordre, armée ou diocèse, le nouveau calendrier, auquel a été adapté le martyrologe, et ne fassent usage que de celui-ci, tant eux-mêmes que tous les autres prêtres et clercs, séculiers et réguliers, de l'un et l'autre sexes, ainsi que les militaires et tous les chrétiens, calendrier dont l'utilisation commencera après la suppression de dix jours du mois d'octobre 1582. Quant à ceux cependant qui habitent des régions trop éloignées pour prendre à temps connaissance de cette lettre, qu'il leur soit permis de faire un tel changement au mois d'octobre de l'année qui suivra immédiatement, à savoir 1583, ou de la suivante de celle-ci, aussitôt bien sûr que cette lettre leur sera parvenue, de la manière que nous avons indiquée ci-dessus et comme cela sera plus abondamment expliqué dans le calendrier de l'année de la réforme.
15. Pro data autem nobis a Domino auctoritate hortamur et rogamus carissimum in Christo filium nostrum Rodulphum Romanorum regem illustrem in imperatorem electum, ceterosque reges, principes ac respublicas, iisdemque mandamus ut quo studio illi a nobis contenderunt, ut hoc tam præclarum opus perficeremus, eodem, immo etiam maiore, ad conservandam in celebrandis festivitatibus inter christianas nationes concordiam, nostrum hoc calendarium et ipsi suscipiant, et a cunctis sibi subiectis populis religiose suscipiendum inviolateque observandum curent.
15. D'autre part, en vertu de l'autorité dont nous avons été investi par Dieu, nous exhortons et prions notre très cher fils en Jésus-Christ Rodolphe, l'illustre roi des Romains devenu empereur, ainsi que les autres rois et princes, de même que les républiques, et nous leur recommandons, étant donné qu'ils nous ont vivement pressé d'accomplir cette œuvre si admirable, mais aussi, et même surtout, afin de maintenir entre les nations chrétiennes l'harmonie dans la célébration des fêtes, d'adopter eux-mêmes notre calendrier et de veiller à ce que tous leurs sujets l'adoptent respectueusement et s'y conforment scrupuleusement.
16. Verum, quia difficile foret præsentes literas ad universa christiani orbis loca deferri, illas ad basilicæ Principis Apostolorum et Cancellariæ Apostolicæ valvas, et in acie Campi Floræ publicari et affigi; et earumdem literarum exemplis, etiam impressis, et voluminibus calendarii et martyrologii insertis et præpositis, sive manu tabellionis publici subscriptis, necnon sigillo personæ in dignitate ecclesiastica constitutæ obsignatis, eamdem prorsus indubitatam fidem ubique gentium et locorum haberi præcipimus, quæ originalibus literis exhibitis omnino haberetur.
16. Comme il serait difficile toutefois de faire parvenir cette lettre à tous les pays du monde chrétien, nous ordonnons qu'elle soit rendue publique et affichée aux portes de la basilique du prince des apôtres et à celles de la Chancellerie apostolique, ainsi qu'à l'entrée du Campo dei Fiori; et que, chez tous les peuples et dans tous les pays, on accorde le même crédit absolu à des copies de cette lettre, même imprimées, accompagnées d'exemplaires du calendrier et du martyrologe mentionnés précédemment, à la fois signées de la main d'un notaire public et authentifiées du sceau d'un dignitaire de l'Église, que celui qui serait accordé par tous à la lettre originale affichée.
17. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostrorum præceptorum, mandatorum, statutorum, voluntatis, probationis, prohibitionis, sublationis, abolitionis, hortationis et rogationis infringere, vel ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attentare præsumpserit, indignationem omnipotentis Dei ac beatorum Petri et Pauli apostolorum eius se noverit incursurum.
17. Qu'il soit donc interdit à tous sans exception d'enfreindre cet acte de nos prescription, ordonnance, décret, volonté, approbation, interdiction, suppression, abolition, exhortation et prière, ou de s'y opposer avec une audace téméraire. Si toutefois quelqu'un avait cette présomption, qu'il sache qu'il encourrait la colère du Tout-Puissant et de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul.
Datum Tusculi, anno Incarnationis dominicæ MDLXXXI, sexto Kalendas Martii, pontificatus nostri anno X.
Donné à Tusculum le sixième des calendes de mars de l'an 1581 de l'Incarnation, dixième de notre pontificat.
Cae. Glorierius - A. de Alexijs [chancellors to the Pope]
Traduction latine : Rodolphe Audette
Le calendrier hébraïque
Le calendrier hébraïque est un calendrier luni-solaire composé d'années solaires, de mois lunaires, et de semaines de sept jours commençant le dimanche et se terminant le samedi, jour de Shabbat. Il prend pour point de départ le commencement (Beréchit) de la Genèse, premier livre de la Bible, qu'il fait correspondre à l'an -3761 du calendrier grégorien.
Mosaïque du VIe siècle, synagogue de Beit Alpha, Israël. Signes du zodiaque autour du chariot central du soleil (un motif grec).Au 4coins, les piliers (tekufot) de l'année, solstices et equinoxes, chacun dans le mois de son arrivée: tekufah de Tishrey, tekufah de Tevet, tekufah de Ni(san), tekufah de Tamuz.
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Le calendrier musulman ou hégirien
Le calendrier musulman ou calendrier hégirien (hijri) est un calendrier lunaire, l’un des rares du monde moderne encore largement répandu. Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires de 29 à 30 jours chacun (29,53059 jours solaires). Une année hégirienne est donc plus courte qu’une année grégorienne d'environ onze jours. L'année actuelle dans le calendrier musulman est 1431 de l'hégire, approximativement du soir du 17 décembre 2009 au soir du 6 décembre 2010.
Calendrier perpétuel (Ruznâmeh) turc. Rouleau manuscrit, encre, gouache et or sur papier, réalisé au XVIIIe siècle par Sulayman Hikmati.
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Le calendrier républicain ou révolutionnaire
Pour effacer la profonde empreinte culturelle de l’Église, un calendrier républicain fut instauré par la Convention nationale, le 24 octobre 1793, en remplacement du calendrier grégorien. Créé par Fabre d’Églantine, il fut utilisé en France de 1793 à 1806.
L’année commençait à l’équinoxe d’automne (22 ou 23 septembre) et était divisée en douze mois de trente jours, eux-mêmes subdivisés en trois périodes de dix jours, les décades. Le nom des jours correspondait à leur chiffre dans l’ordre de numérotation: primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. Le dernier jour de chaque décade correspondait à un jour de repos. Les cinq ou six jours "complémentaires" qui restaient à la fin de l’année (du 17 au 21 septembre environ) étaient consacrés à la célébration des fêtes républicaines.
La première année du nouveau système fut appelée an I, la deuxième an II, etc...
Trois mois furent attribués à chaque saison; les mois d’automne se nommaient vendémiaire, le mois des vendanges, brumaire, le mois des brumes, et frimaire le mois des frimas; les mois d’hiver, nivôse, le mois des neiges, pluviôse, le mois des pluies, et ventôse, le mois des vents; les mois de printemps, germinal, le mois de la germination, floréal, le mois des fleurs, et prairial, le mois des prairies; et les mois d’été, messidor, le mois des moissons, thermidor, le mois de la chaleur et des bains, et fructidor, le mois des fruits.
Dans la vie quotidienne, ce calendrier perturba plus qu’il ne rationalisa, en désorganisant la vie sociale (jour de marché, foire…). Le calendrier républicain fut aboli par Napoléon, le 1er janvier 1806 après à peine treize ans d’usage orageux.
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►
(ré)écouter jusqu'au 24/11/2018 :
Le calendrier républicain avec
Jean-Luc Chappey* -
ici -
* Maître de conférences HDR en histoire moderne à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Le calendrier perpétuel Calendes
Calendes est un calendrier perpétuel avec description détaillée des algorithmes de calcul de la date de Paques catholique et Orthodoxe créé par Olvaret et E. Rzepka. Ce puissant logiciel gratuit permet notamment de calculer les fêtes mobiles catholiques, Orthodoxes, Juives et Musulmanes. En outre, il permet d'effectuer les recherches suivantes:
• calcul des phases de la Lune;
• calcul levers et couchers du Soleil en tout point du globe;
• dates des fêtes nationales européennes;
•
correspondance
des dates dans 23 calendriers utilisés ou non...;
(Pataphysique,
Copte, Julien,
Arménien, Égyptien, Islamique, Républicain, Romain, etc);
• impression des fêtes.
► Télécharger le logiciel Calendes - ici -
► Tutorial du logiciel Calendes - ici -
Le calendrier de l'abbaye Saint-Hilaire !
Conférence
Temps et Calendriers
20/06/2000 - Conférence-débat organisée par le Bureau des Longitudes au Palais de l'Institut - 23, quai de Conti - 75006 Paris.
Le Bureau des longitudes a choisi, en 2000, de consacrer sa Journée scientifique au sujet "Temps et Calendriers" et, plus précisément, aux thèmes des calendriers, des chronologies et de la mesure du temps.
► Compte rendu - ici -
Livre
Le Calendrier républicain
► Persée - ici -
Le Calendrier républicain: de sa création à sa disparition
Auteur : Service des calculs et de mécanique céleste
Éditeur : Observatoire de Paris
Date de parution : 1989
ISBN : 2-9505792-1-3
Format : 137 pages, broché
Prix : épuisé
Concordances entre calendriers
il existe de nombreux sites permettant de faire des concordances entre les calendriers:
► Site de l’IMCCE - ici -
► Site des auteurs de Calendrical Calculations - ici -
► Correspondance entre calendriers grégorien et républicain - ici -