Abbaye Saint-Hilaire
Les terrasses classées monument historique
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Les terrasses situées de part et d'autre du bâtiment conventuel: aire d'accueil à l'ouest, "Jardin des frères" et "Grande terrasse" à l'est, sont classées monument historique, par arrêté du 07 octobre 1975.
Grande terrasse
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Située au levant, cette terrasse à une aire de trapèze rectangle de 26 m x 25 m x 28 m, délimitée par un mur de clôture et de soutènement à l'est, un mur de soutènement au sud, la façade est du bâtiment claustral, et, au nord, le "Jardin de vigne" (tonnelle) restauré en avril 2008.
Au sud, le front du remblai de la mise à niveau de la terrasse est maintenu par un mur de soutènement d'une hauteur d'environ 8 m.
Le "Jardin de vigne"
Le "Jardin de vigne" (tonnelle*) a été réhabilité en 2008 avec le soutien financier de l'État et le concours de l'entreprise Dominique André de Ménerbes (cintres métalliques).
* Tonnelle (1839) vient du mot italien "pergole", du latin pergula. Il a donné son nom à l'un des plus somptueux opéras italien du XVIIe siècle, le Teatro della Pergola de Florence, en référence à l'escalier monumental dont les colonnes supportent un plafond caissonné à l'image d'une pergole.
Le Jardin de vigne trouve son origine en Égypte comme l'attestent les très nombreuses représentations funéraires:
Les Hébreux s'approprieront cette tradition qui sera elle-même conservée par certaines communautés préfigurant le monachisme chrétien en Syrie et en Égypte. Cet héritage du passé sera maintenu par les ermites latins (nom donné aux ermites avant l'officialisation de l'Ordre des Carmes par le pape Honorius III), vivant dans les collines du mont Carmel.
Dans les régions où la culture de la vigne était absente, le Jardin de vigne sera souvent rappelé à l'intrados de portes conventuelles, par la présence d'archivoltes* ornées d'une vigne:
* Archivolte n. f. : bande moulurée concentrique, est portée par deux chapiteaux dont les pilastres n'existent plus.
Le jardin des frères
Située au nord, cette terrasse à une aire rectangulaire de 13 m x 23 m, délimitée par le front de molasse au nord, un mur de clôture à l'est, le "Jardin de vigne" au sud et la cour du chevet à l'ouest.
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Dans l'économie monastique, potagers, vergers et jardins jouent un rôle capital en raison même de la forte consommation des légumes et des fruits qui caractérise le régime alimentaire des religieux. Les uns et les autres sont donc l'objet des soins attentifs d'un frère désigné à cet effet: le "gardinarius" ou "hortolanus".
Les frères et les convers trop âgés, ou convalescents, parfois une main-d'œuvre salariée ou les tenanciers s'y emploient activement.
Que cultive-t-on dans le potager? Les fèves qui, avec les pois, les pois chiches, les vesces et les lentilles, formeront la base de l'alimentation humaine jusqu'à la fin du XVIIIe siècle; des choux, des salades et des oignons; des "racines", tels que les navets, pastonnades, carottes (ces dernières ne feront d'ailleurs leur apparition que tardivement, ayant été pendant longtemps considérées comme une plante médicinale), chervis ou giroule.
On connaît l'oseille, mais pas encore l'épinard.
De la betterave, les pauvres mangent les feuilles qui, grâce aux divers processus de sélection dont elles seront l'objet, donneront naissance à la bette. Mais il est plus que probable qu'avant cette apparition les moines en ont mangé.
On trouve aussi la campanule raiponce "Campanula rapunculus", dont les feuilles et la racine, tendre et charnue, se mangent à la façon des carottes, râpées ou cuites. Sa culture n'est abandonnée que depuis une cinquantaine d'années.
À Doberan, en Autriche, les moines avaient bâti, dès 1273, une serre d'expérimentation pour faire des essais de culture et pratiquer la sélection des plantes. A Paris, les Chartreux qui ne sont pas, rappelons-le, des cultivateurs de vocation, cultivaient entre l'Observatoire, le Val-de-Grâce et le Luxembourg, 88 variétés de poires.
Les monastères cultivent toujours avec la plus extrême attention les plantes aromatiques et les simples qui sont à la base de la pharmacopée médiévale et de la cuisine: la menthe, le romarin, la rue, la sauge, l'anis, le fenouil, le pouliot, la livèche, etc. Et même la ciguë! En somme, la santé par les plantes. Les pharmacopées rustiques, dont certaines remontent au XIIIe siècle, s'enrichissaient d'âge en âge.
Nous savons que les moines s'envoyaient mutuellement des semences et des boutures de plantes médicinales. Ils en faisaient autant, cela va de soi, pour les fruits et légumes. La pomme, dite "reinette grise" passe de Morimond à Camp et de là, est répandue dans les nombreuses filiales de cette abbaye. Les pommes de Borsdorf, en Allemagne, ont été de même importées en France. Pour leur part, les Carmes sont à l'origine de l'introduction de la pomme de terre en Espagne.
De la tour de la terrasse sud, dont la hauteur du mur de soutènement est de plus de huit mètres, c’est le paysage classique de la région: oliviers, vignes et cerisiers, sur un fond de montagne massive: le Luberon.
La source et le vivier
Fournil troglodytique
Situé au pied du front de molasse, on accède au fournil troglodytique par le Jardin conventuel.
► Fabrication de pain dans ce four - ici -
Mine d'eau
Sous le nom de "mines d’eau", on entend des galeries hydrauliques dont le creusement a pour objectif de capter les eaux souterraines. Ces eaux peuvent être contenues dans des roches, dont les fissures ont été élargies par la dissolution dans le cas de calcaire (karst) ou dans des roches poreuses et perméables (grès et conglomérats).
En Provence, pour les exploiter de petites collectivités et des agricultures ont réalisé des ouvrages de captage consistant en galeries comparables à celles qui sont creusées dans les mines métalliques. Des travaux en cours attirent l’attention sur l’ancienneté de travaux hydrauliques vernaculaires de ce type.