Dans les Bouches-du-Rhône,
l'abbaye de Silvacane
La Roque-d'Anthéron - 13640
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Ci-dessus : Plan général, vue générale prise à l'est, plan de la grande salle du premier étage, coupe générale sur l'église et le cloître, coupes transversales et longitudinales, élévation de la façade principale. Ch. Questel, 1843.
Monographie
L'Abbaye de Silvacane est située dans le département des Bouches-du-Rhône, depuis le 1er janvier 2008, elle est rattachée à la commune de La Roque-d'Anthéron (13640).
Fondée à la même époque que ses deux "sœurs provençales" Sénanque et le Thoronet, elle présente avec elles de grandes similitudes dans le plan, dans le type dans les proportions architecturales, dans l'ensemble de la construction et enfin dans le caractère et le style.
Historique
C'est en 1144, que les moines s'installèrent dans cette forêt. Autrefois inculte cette région avait été pacifiée par les frères Pontifes, dont le rôle était de faciliter les communications en établissant des bacs et en protégeant les voyageurs.
Appelés par Raymond des Baux (? † 1150), seigneur de Berre, les Cisterciens de Morimond, sous la conduite de l'abbé Othon, demi-frère de l'empereur Conrad III de Hohenstaufen (1093 † 1152), vinrent remplacer dans ces lieux des Bénédictins qui avaient asséché les marais, transformant le sol et y apportant la richesse et la fécondité.
Cette nouvelle abbaye fut dotée de biens immenses par Raymond Bérenger II de Provence (vers 1136 † 1166), le chapitre de Saint-Sauveur d'Aix et le seigneur de la Roque. Elle jouit bientôt d'une grande célébrité.
Raymond des Baux et sa femme Tiburge s'y firent enterrer et leur tombeau fut placé dans la première travée du collatéral sud. Ce monument fut détruit au XVIe siècle.
Pillé sous le règne de la reine Jeanne, le monastère ne tarda pas à tomber en décadence, ses religieux ayant pris la fuite.
Pourtant, en 1420, l'abbé de Boniface s'efforça de rendre à cette maison une certaine prospérité et il fit construire un nouveau réfectoire à la place de l'ancien. Hélas, ce fut en vain.
Vingt ans plus tard, avec l'approbation du pape Eugène IV (1383 † 1447), l'abbaye fut réunie au chapitre de la cathédrale d'Aix.
Les bâtiments furent vendus sous la Révolution à la famille Garcin qui les préserva, en attendant que l'État les rachète.
Pourtant, en 1846, l'église, condamnée à être démolie pour fournir des pierres aux routes, fut sauvée par le préfet, mais il fallut attendre encore vingt ans, avant que les premiers travaux de sauvetage fussent entrepris. Mais, ce n'est qu'en 1931 que M. Formigé put faire nettoyer la salle capitulaire et dégager l'armarium.
Description
L'église offre une admirable justesse de proportions et possède surtout un plan cistercien très pur, car la nef se termine par une abside rectangulaire fermée par un chevet plat, percé d'un triplet en plein cintre surmonté d'un oculus et couvert d'une voûte en berceau brisé. C'est donc le plan bourguignon que l'on retrouve ici, comme à Fontenay et à Noirlac.
Dans les deux croisillons s'ouvrent deux absidioles voûtées d'ogives comme le carré du transept. La nef flanquée de 2 bas-côtés couverts d'un demi-berceau outrepassé, possède trois travées surmontées d'un berceau brisé.
Le cloître, très abîmé, a perdu les colonnettes recoupant ses baies en plein cintre. Des voûtes en berceau sur doubleaux couvrent ses galeries, avec une voûte montée sur croisée d'ogives à l'intersection.
Dans la galerie est se trouve successivement la sacristie couverte d'un berceau brisé, la salle capitulaire, l'escalier du dortoir et le chauffoir.
La salle capitulaire se révèle la sœur de celle de Sénanque, mais les deux colonnes sur lesquelles reposent les six travées d'ogives, l'une s'orne de cannelures torses, l'autre est cantonnée de quatre colonnettes.
Des feuilles d'eau décorent les chapiteaux. Sur les murs, les nervures de la voûte s'appuient sur de curieuses consoles. Bien entendu, on trouve ici, comme dans toutes les abbayes cisterciennes, les baies flanquant la porte et ouvrant sur la galerie.
L'escalier a été défiguré, car le dortoir partagé par des cloisons a été converti en logement pour le gardien.
La salle des moines ou chauffoir, restaurée dans les années soixante de façon remarquable, ressemble beaucoup à la salle capitulaire, mais plus vaste, ses voûtes s'appuyant sur deux piliers massifs. Elle possède une grande cheminée, peut-être construite postérieurement et deux bancs de pierre s'encastrent de chaque côté de la fenêtre carrée qui prend jour sur le jardin.
Contre la galerie nord s'appuie le réfectoire reconstruit en 1420 par l'abbé Antoine Boniface. C'est une très belle salle rectangulaire couverte de croisées d'ogives et divisée en quatre travées par des doubleaux carrés. Les clefs et les chapiteaux s'ornent de feuillages très découpés. Trois hautes fenêtres lancéolées partagées par un fin linteau l'éclairent, et, sous un arc surbaissé s'encastre la chaire du lecteur dont l'escalier est taillé dans l'épaisseur du mur.
Toujours dans les années soixante, des travaux ont permis de retrouver une partie de l'emmarchement du lavabo qui a été remis en place.
Extérieurement, les angles du chœur de l'église et de sa façade s'empâtent dans de puissants contreforts. Deux voussures prenant appui sur des chapiteaux décorés surmontent la porte de l'église, dont le tympan s'orne, depuis le XVe siècle, d'un écusson portant les armes du chapitre de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix.
Sur le carré du transept, s'élève un petit clocher carré dont les quatre faces sont percées d'une baie en plein cintre, recoupée par deux petits arcs, également en plein cintre, retombant sur une colonnette à pans. Il devait être couvert d'une toiture à quatre pans.
Malgré les injures du temps et des hommes, Silvacane rappelle le beau style de Fontenay, avec en plus la noblesse des matériaux utilisés ici.
► Site Internet de l'abbaye de Silvacane - ici -
► Flyer : accès, horaires, tarifs, etc. - ici -
► Album photos insharee.com - ici -
► Diaporama Flickr* - ici -
* Dans ce diaporama, certaines photos mal référencées par leurs auteurs peuvent correspondre à d'autres bâtiments conventuels.
Proposition de lecture
Les pierres sauvages
Ce roman se présente comme le journal du maître d'œuvre qui, au douzième siècle, édifia en Provence l'abbaye du Thoronet, exemple d'architecture cistercienne. Jour après jour, nous voyons ce moine constructeur aux prises avec la faiblesse des hommes et l'inertie des choses, harcelé par les éléments contraires et, plus encore, par ses propres contradictions.
La vie d'un chantier médiéval, les problèmes techniques, financiers ou doctrinaux que posait sa bonne marche, les solutions d'une étonnante modernité qui leur furent données apparaissent ici bien peu conformes à ce Moyen Âge de convention dont l'image encombre souvent nos mémoires.
Cependant, cette vivante chronique de la naissance d'un chef-d'œuvre, appuyée à la fois sur des recherches historiques originales et sur une longue expérience du métier de bâtisseur, est aussi une réflexion passionnée sur les rapports du beau et du nécessaire, de l'ordre humain et de l'ordre naturel. Et elle est encore une méditation lyrique sur l'Ordre en lequel tous les ordres ont leur place, et sur cet art qui rassemble tous les autres : l'architecture.
Mais elle est, d'abord, un acte de foi.
Extrait page 50 :
"Quelle que soit l'étendue de ton savoir, il te manquerait toujours, pour atteindre à la plénitude de la sagesse, de te connaître toi-même. Une telle lacune serait-elle vraiment si importante? Elle serait capitale, à mon avis. Connaîtrais-tu tous les secrets de l'univers? Et les contrées les plus lointaines de la terre, et les hauteurs du firmament, et les abîmes marins si, dans le même temps, tu t'ignorais? Tu me ferais penser à un constructeur qui voudrait bâtir sans fondations; ce n'est pas un édifice qu'il obtiendrait, mais une ruine Quoi que tu puisses accumuler hors de toi-même; cela ne résistera pas mieux qu'un tas de poussière exposé à tous les vents. Non il ne mérite pas le nom de savant, celui qui ne l'est pas de soi. Un vrai savant devra d'abord connaître ce qu'il est, et boira le premier de l'eau de son propre puits." (La Considération, de Bernard de Clairvaux.)
Auteur : Fernand Pouillon, architecte - le site de l'auteur - ici -
Éditeur : Éditions du Seuil
Édition : Français
Date de parution : septembre 1964
ISBN-13 : 978-2020010238
Format : 13,8 cm x 19, 8 cm, 240 pages, broché
Prix : 23 € (2012)
Collection : Beaux Livres Reliés
Date de parution : septembre 2006
EAN : 978-2020898355
Format : 19 cm x 26 cm, 288 pages, relié
Prix : 42.75 € (2012)
D'autres livres...
• Les moines bâtisseurs - Anselme Dimier - Fayard.
• Atlas cistercien - Frédéric Van der Meer - Séquoia.
• La collection Zodiaque, en particulier, l'Art cistercien, l'Esprit de Cîteaux, Saint Bernard, l'Art cistercien - Georges Duby - A.M.G.
• Le temps des cathédrales - Georges Duby - Gallimard.
• La plus grande aventure du monde - François Cali - Arthaud.
• L'abécédaire des cisterciens - Flammarion.
• Formes et forces, l'art et l'âme - René Huyghe - Flammarion.
• La poétique de l'espace - Gaston Bachelard - Quadrige P.U.F.
• Apprendre à voir l'architecture - Bruno Zevi - Les éditions de minuit.
• Eupalinos ou l'architecte - Paul Valéry - N.R.F.
• La dimension cachée - Edward T. Hall - Le Point ( Seuil).
• Les bâtisseurs de cathédrales - Jean Gimpel - Le temps qui court (Seuil).
• Techniques de l'architecture ancienne - YM. Froidevaux - Pierre Mardaga éditeur.
• Études d'esthétique médiévale - Edgard de Bruyne - Albin Michel.
• Analyse théologique de la Règle de saint Benoît - M. D. Philippe O.P. - La Colombe.
• Le Moyen Âge roman - Henri Focillon - Le livre de poche.
• Les Pères de l'Église - Patrick Chauvet - Mame.
Valorisation du patrimoine
► Lettre d'information de la DRAC PACA - ici -
In Situ. Revue des patrimoines offre à l'ensemble des professionnels du patrimoine un organe de diffusion des résultats de leurs travaux portant sur la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine. Elle favorise les échanges entre les différents acteurs et les différentes disciplines de la recherche appliquée au patrimoine et met à disposition du public les nouvelles connaissances sur le patrimoine.
► Site In Situ - ici -
L'APARE est une organisation européenne de jeunesse et d'éducation populaire agréée par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durable et reconnue par la Commission européenne. Implantée en région Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 1979, elle a une vocation régionale, européenne et méditerranéenne.
APARE
Association pour la Participation et l'Action Régionale
Jean-Michel André
25, bd Paul Pons – 84800 L'Isle-sur-la-Sorgue
Tél. : 04 90 85 51 15
Courriel : apare@apare-gec.org
► Site Web - ici -
Kabellion, depuis 2008, est la nouvelle appellation de l’association "Les Amis de la Cathédrale et du Vieux-Cavaillon". Celle-ci fut créée en 1986 par des notables cavaillonnais (P. Montagnier, F. Mitifiot, R. Chatillon), des érudits locaux (G. Gauthier, G. Jau) et des personnalités qualifiées (Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de Vaucluse, Conservateur des Musées de Cavaillon).
Elle reprenait le flambeau de la société "Les Amis du Vieux Cavaillon", lancée en 1941 par André Dumoulin, mais qui avait cessé ses activités.
► Association Kabellion Histoire & patrimoine de Cavaillon - ici -
Memòri, association créée en 2002, a pour but de promouvoir la transmission du patrimoine sous toutes ses formes, de réanimer les lieux chargés d’histoire, de traiter aussi des sujets à caractère national ou international. Association apolitique et laïque, elle propose des conférences, mais se veut aussi un lieu de rencontre et d’échange sur des bases culturelles et organise des sorties, des voyages et des expositions.
Enfin, elle participe aux différentes manifestations locales et nationales et entretien des relations amicales avec les associations ayant la même vocation culturelle.
► Site de l'association - ici -
Pierre Sèche en Vaucluse, association créée en 1983 autour de l'intérêt pour ces témoins d'économies agricoles et pastorales anciennes, dont la disparition progressive, due à l'abandon de ces territoires, s'est accélérée ces dernières décennies par des déprédations de toutes sortes.
Elle réalise ses projets en articulant le travail de connaissance sur le terrain et dans l'histoire, menés au long de l'année avec ses adhérents, et le travail de restauration, effectué principalement l'été, par des chantiers de jeunes bénévoles.
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