Abbaye Saint-Hilaire
Les restanques d'oliviers
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Table des matières - ici -
Définition : Restanque est la francisation du provençal restanco (en occitan normalisé restanca), terme employé en basse Provence et désignant au sens propre un mur de retenue en pierres sèches, parementé sur les deux côtés, barrant le lit d'un torrent intermittent pour provoquer un atterrissement en amont (tout en laissant passer l'eau) et créer ainsi une terrasse de culture.
À la différence du mur de soutènement, qui est à un seul parement, la restanque comporte deux parements. Elle ne devient mur de soutènement que lorsque le colluvionnement en arrière du mur a abouti à la constitution d'une terrasse.
Aujourd'hui, le terme est usité à tort pour désigner un muret de soutènement en pierres sèches, construit sur un flanc de colline plus ou moins escarpé, pour établir une terrasse de culture.
Les cultures en restanques
"Une restanque, c'est l'art d'apprivoiser le paysage naturel pour créer un espace cultivable là où cela semble impossible."
Un peu partout dans le Luberon, quels que soient les chemins que vous emprunterez, vous tomberez forcément sur ces caractéristiques murets de pierre sèche, qui dessinent le paysage au cordeau.
Si la pierre sèche n'est pas l'apanage de la seule Provence, c'est sur cette terre néanmoins que son travail revêt de véritables dimensions artistiques.
Prenez les restanques: ce système de culture crée à flanc de colline des espaces plans. Sur ces terrasses étagées, on peut cultiver oliviers, agrumes, plantes aromatiques et médicinales, amandiers et autre vigne.
Ces terrasses permettent de faire circuler, sur des terrains réputés impraticables, des hommes et véhicules grâce à des passages, des rampes et des escaliers; de retenir la terre et de freiner l'érosion par ravinement; enfin ce type d'aménagement facilite le drainage des sols et l'irrigation.
Un paysage nourricier, tout d'équilibre et d'harmonie
Pour être apparemment simple, la technique de fabrication des restanques s'avère assez délicate et surtout longue. Ce muret, qui semble tenir comme par miracle tant il ignore le mortier ou le ciment, supporte des contraintes énormes: poids de la terre, passage des hommes et des animaux de trait, orages violents...
Les pierres ramassées le long des chemins, dans les champs, dans une carrière voisine, doivent être choisies avec soin. Pour assurer une assise solide, les murs doivent être très épais, et un système de drainage doit assurer une bonne régulation des eaux pluviales.
Guide de bonnes pratiques pour la
préservation des paysages de restanques
Ce guide élaboré conjointement avec la communauté d'agglomération Pôle Azur Provence et les professionnels de la pierre sèche donne des informations et des conseils pour préserver au mieux et mettre en valeur les restanques.
► Accès au guide - ici -
L'olivier
Les anciens considéraient l'olivier comme un des dons les plus précieux que les hommes eussent reçus des dieux, et les poètes de la Grèce primitive ont fait honneur de ce présent à Athena, la déesse bienfaisante et civilisatrice par excellence. Ne sait-on pas, en effet, d'après la tradition mythologique, que pour choisir le dieu tutélaire des Athéniens, les dieux de l'Olympe organisèrent une compétition afin que la cité soit consacrée à celui qui lui ferait le plus beau et le plus utile des dons.
Poséidon, dieu de la mer, disputant à Athena l'honneur de donner un nom à la ville, frappa la terre de son trident et en fit sortir un cheval, la bouche écumante, le crin hérissé et bondissant au son des trompettes guerrières. Pour sa part, Athena, plus modeste dans ses bienfaits et préférant le bonheur à la gloire, fit naître l'olivier et vainquit son rival.
L’olivier (famille des jasminées) est l’un des trois piliers de l’agriculture autarcique méditerranéenne (avec la vigne et les céréales). Si sa culture remonte à l’Antiquité, ce qui l’élève au rang d’arbre symbole pour toute une civilisation, ce n'est que vers 600 av. J.-C., que des Phocéens venus de la citée grecque de Phocée (actuelle région d'Izmir en Turquie), plantent les premiers plants d'oliviers à Marseille.
Les paysages associés à l’olivier sont d’une grande variété selon les méthodes de culture: en terrasse (restanque, bancaou), en oullière (allée pratiquée entre des rangées d’oliviers et affectée à d’autres cultures).
Il existerait près de 2.000 variétés d’oliviers répertoriées dans le monde. On rencontre en France près de 400 variétés dont une cinquantaine cultivée par les professionnels oléiculteurs pour la production d’olives de bouche ou d’huile.
Elles sont réparties sur 12 départements du Sud: Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Ardèche, Drôme, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes et Corse.
Le fruit de l'olivier est une drupe ovoïde, charnu, d'environ un pouce de long, de couleur vert blanchâtre ou violacé à l'extérieur; sa chair ou pulpe, d'abord âcre et désagréable, s'adoucit avec la maturité du fruit, c'est-à-dire lorsque le principe huileux qu'il contient est formé; l'olive renferme un noyau ligneux, oblong, contenant une amande blanchâtre, recouverte d'une membrane très mince.
► Coupes longitudinale et transversale d'une drupe - ici -
Ce fruit se distingue de tous ceux que l'on connaît par une singularité bien remarquable; c'est le péricarpe, le noyau, l'amande, enfin toutes les parties qui le composent fournissent de l'huile.
L'oléiculture à Saint-Hilaire
De 1942 à 2010
Étude en cours.
Projet de préservation des restanques de l'abbaye Saint-Hilaire
Si pendant des siècles, les Carmes ont su préserver une répartition très claire des occupations sur leurs terres, en offrant ainsi un paysage équilibré de grande qualité, où les divers modes d'occupation des sols se répartissaient selon la topographie comme une stratification en étages, marquée par des parallèles "horizontales" que sont les terrasses (appelées localement restanques), la barre de molasse et la ligne de crête.
Ces vues sont aujourd'hui compromises par l'abandon des restanques et leur transformation progressive en bois.
Outre le fait que ces restanques concourent à créer un paysage remarquable, ces ouvrages jouent aussi un rôle de régulation des écoulements d'eau, de protection des sols et de maintien de la biodiversité.
Quand le paysage devient patrimoine.
Les paysages ruraux-patrimoniaux se distinguent des paysages agraires en raison de structures paysagères singulières qui leur confèrent une identité forte.
Elles sont le résultat d’une spécialisation agricole et de modes de faire traditionnels et transmis. On trouve généralement dans ces paysages une architecture caractéristique et des traces qui attestent d'une histoire ancienne. Cet ensemble de facteurs confère à ces paysages une dimension culturelle.
► Projet 2010-2020 soutenu par la Fondation du Patrimoine - ici -
1848 - L'oléiculture en Vaucluse
La Société d'agriculture et d'horticulture dans une notice publiée en 1848, disait que la culture de l'olivier, non seulement tendait à disparaître, mais était très arriérée; cette société engageait les cultivateurs à planter notre arbre sur les coteaux arides et sans eau, le climat étant partout à peu près propice.
Le département de Vaucluse a, en effet, perdu plus de la moitié des revenus que lui rendait l'olivier, dont on ne voit plus que de rares plantations sur quelques coteaux.
Les variétés sont le saourin, le vermillaou, tirant sur les colliasses, quelques négrettes, le baussinon, la triparde.
Le rendement est médiocre; et cependant, dans la contrée du département qui avoisine celui du Gard, le terrain est très fertile. Dans le Midi, il est argileux, calcaire, marneux et sablonneux.
Les moulins à huile, en Vaucluse sont en bois et au vieux système, excepté aux environs d'Avignon et de Nyons, où ils sont montés en fer et en fonte, faisant, par vingt-quatre heures environ, 3.000 à 3.500 kilogrammes d'olives, très bien triturées.
L'huile est claire et douce, surtout à Nyons à (26110 Drôme - infos) et au Buis-les-Baronnies (26170 Drôme - infos).
► Carte AFIDOL de la Drôme - ici -
Aux environs de cette dernière ville, on rencontre encore quelques vergers productifs, bien que très rapprochés du mont Ventoux.
Les cultivateurs de Vaucluse abandonnent l'olivier à sa croissance naturelle; aussi en voit-on de très hauts; ils l'élaguent seulement vers le sol, et, loin d'éclaircir de ses branches le milieu de l'arbre, ils le laissent très touffu, croyant avoir plus grande abondance de fruits.
1941 - L'oléiculture en Provence
Nous traversons un étrange paysage. Sous un ciel bleu, des collines ondulent plantées d’arbres bas, noueux et trapus, au pâle feuillage.
Le charme de la Provence imprègne ces lieux – et cependant il se dégage de cette vision une morne et lourde tristesse. Pourquoi? C’est que nous sommes devant un paysage d’abandon et de délaissement. Ces oliviers, jamais taillés, jamais fumés, ont poussé comme ils ont voulu; on n’émonde plus leurs branches et on ne cueille plus leurs fruits. Il n’y a plus ici de labeur humain et, par conséquent, il n’y a plus d’âme…
La mort des oliveraies
Les oliveraies se meurent et demain peut-être, sans la guerre, aurait-on pu écrire qu’elles étaient mortes. Depuis quatre-vingts ans le mal n’a cessé de gagner. Jadis à flanc de coteau, étageant des terrasses, soutenant les terres prêtes à couler par les murs de pierre sèche, les anciens plantèrent des oliviers et, patiemment, en vivant de cultures vivrières venues sous les arbres, attendirent quinze ans les premières olives.
Ainsi faisant ils peuplèrent d’oliviers la Provence, le Languedoc, le Roussillon et le Bas-Dauphiné ou Dauphiné du Midi. Aujourd’hui, les oliviers meurent…
De 1860 à 1936, les surfaces plantées en oliviers sont tombées de 152.000 hectares à 133.400 en 1892, 125.200 en 1910 et 80.000 de nos jours.
Depuis 1910, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault, le Var, le Vaucluse ont vu leurs effectifs diminuer de 5.317.000 unités. Le nombre total des oliviers, en y joignant ceux de la Drôme, de l’Ardèche, des Pyrénées-Orientales, des Basses-Alpes, de l’Aude et de la Corse, égale 11.856.000. Il y en avait 18 millions voilà trente ans. Qu’est-ce à dire et que s’est-il passé?
De 1860 à 1914, les surfaces plantées en oliviers se réduisent environ d'un cinquième au bénéfice de la vigne. Le phylloxéra en est la cause première. Pour remplacer les vignes détruites on en plante de nouvelles dans les terres d'oliviers les plus riches et les meilleures.
Celui qui rase l'olivier
Mérite haine et non pitié. - Henri Bosco (Proverbes du Luberon)
Malheureusement, pas de contrepartie, et, plus tard, quand les plants américains permettront de narguer le phylloxéra, la vigne reprendra toutes ces terres abandonnées. En fait, elle s'avère plus rémunératrice. Cependant, peu à peu, à la suite de récoltes déficientes, les huiles de graines sont apparues sur le marché...
La guerre de 1914 hâte la décadence de l'olivier. Quatre ans durant les oliveraies sont abandonnées. La main-d'œuvre manque et cette culture exige constamment la main de l'homme. La fumure, le buttage, la taille, la suppression des gourmands, la cueillette ne peuvent se faire par des moyens mécaniques et en grande série.
Certes, l'arbre est robuste, rustique même, et peut donner plusieurs récoltes sans soins, mais à la longue l'abandon devient funeste. Les parasites, les insectes, les maladies épuisent les plants. Aussi, en 1918, les arrachages se multiplient à tel point qu'un texte de loi doit les réglementer et tenter de les enrayer.
Une suprême catastrophe vient consommer cette défaite. Au cours de l'hiver de 1929, les gelées des 12 et 13 février détruisent 1.500.000 arbres.
Et, de 1929 à 1933, la récolte est de 50 % inférieure à la moyenne. Depuis, les arbres - ceux qui survivent - ont repris vigueur. Mais 700.000 recepés au niveau du sol n'ont pas encore donné de fruits.
Parallèlement les huiles d'olives étrangères - Espagne, Italie, Grèce ou venues de nos possessions d'outre-mer, notamment de l'Afrique du Nord, sont désodorisées et concurrencent les produits de la France continentale, D'autre part, l'Inde d'abord, puis l'A.0.F. amènent de plus en plus, par cargos entiers, par milliers et par milliers de tonnes, l’arachide dont on tirera une huile commerciale facile à extraire.
Il a fallu la crise actuelle et l'impossibilité d'importer l’arachide pour que soudain le danger des arrachages et des abandons apparût.
Les besoins de la France
La question de l'huile et des corps gras se pose cette année d'une manière presque tragique. Il faut trouver, alors que l'arachide n'arrive plus, de quoi subsister pendant douze mois. Le problème apparaît presque insoluble. En voici du moins les données essentielles.
Pour ne parler que de la consommation courante, précisons que chaque Français absorbe en moyenne 6 à 8 litres d'huile par an. La production normale de la· France continentale s'élève à 9.500 tonnes, celle de notre empire (Algérie, Tunisie, Maroc, Syrie et Liban) à 53.950 tonnes.
Nous avons importé, en 1938, 1.703 tonnes de l'étranger, et 32.176 tonnes de la France d'outre-mer. Par contre, nous avons exporté vers l'étranger 19.991 tonnes,·et vers la France d'outre-mer 652 tonnes.
Nos diverses colonies ont importé, en 1938, 567.000 tonnes; l'importation d'arachides étrangères a atteint 279.000 tonnes. Par là on peut mesurer le déficit actuel. Même en admettant que nous puissions faire venir d'Afrique - on l'a fait dans une faible proportion - 18.000 à 20.000 tonnes d'huile nous nous trouverons devant un déficit impressionnant.
Pourtant devant cette menace on a pris depuis quelques mois des mesures de protection. Précédemment, notamment en 1932, par une loi du 7 avril, on avait accordé des primes à la culture de l'olivier. Celles-ci ont fait planter environ 60.000 sujets de 1933 à 1936 et 700.000 oliviers brûlés par les gelées de 1929, ont été régénérés.
Une loi nouvelle du 25 novembre 1940 interdit l'abattage des oliviers, qui ne peut avoir lieu que dans des conditions exceptionnelles et avec une autorisation préfectorale. Des amendes très fortes ont été prévues à l'égard des contrevenants.
D'autre part, la même loi, a fait une obligation à tous les propriétaires d'oliviers de procéder à la récolte totale de leurs olives. Ceux qui n'ont pu la pratiquer ont dû faire à la mairie une déclaration d'abandon de récoltes. Celles-ci ont été attribuées par les maires aux habitants des communes les plus proches des vergers délaissés.
Enfin, la réglementation de la fabrication de l'huile d'olive a prescrit aux oléiculteurs toute une suite de mesures permettant le contrôle de la production. La part attribuée au producteur a été fixée à 15 litres par personne vivant sur l'exploitation. Le reste va à la consommation générale.
Toutes ces constatations s'avèrent un peu mélancoliques. Elles portent la marque des restrictions. On songe, avec un peu de regret, que si on n'avait pas dédaigné la sagesse de nos pères, nous aurions aujourd'hui dans notre Midi, comme en Espagne, en Andalousie ou comme dans telles provinces de la Tunisie, d'immenses étendues recouvertes d'oliviers.
Et je songe à quelques vers de Mistral, au début de Mireille, au moment où Vincent se rend pour la première fois au mas des Micocoules. Son compagnon lui montrant la demeure paysanne et la lui décrivant lui dit:
Tiens! vois-tu pas leur verger d'oliviers?
Parmi eux sont quelques, rubans.
De vigne et d'amandiers.
Mais le beau, reprit-il en s'interrompant.
Et de tels il n'en est pas deux sur la côte!)
Le beau, c'est qu'il y a autant d'allées.
Que de jours dans l'année entière.
Et dans chacune d'elles autant d'oliviers qu'il y a de pieds d'arbres!
À ce compte, au mas des Micocoules il devait y avoir plus de 100.000 oliviers d'un seul tenant. Mais c'est un poète qui le dit, un poète doublé d'un Méridional, et peut-être a-t-il quelque peu exagéré. Quel dommage! Et quel dommage surtout qu'on n'ait pas imité un tel exemple!
Paul-Émile Cadilhac
Janvier 1941
Loi du 7 avril 1932
La loi du 7 avril 1932 et son décret d'application du 12 de ce même mois, fixent les conditions d'application des primes à la culture de l’olivier et selon 3 barèmes:
•
prime
dite simple
:
pour les
oliviers situés sur un sol propre, qui sont
débarrassés régulièrement
des pousses inutiles ou gourmands se formant
sur les souches, du bois
mort, et qui reçoivent une taille ou un élagage
exécuté selon les
usages locaux.
•
prime
dite double
:
arbres de
végétation secondaire qui auront, sur
autorisation du professeur
régional d’oléiculture, et postérieurement à
cette autorisation, été
recépés au pied au niveau du sol, ou au-dessus
du point
de greffage, si
les oliviers sont élevés de façon à constituer,
dans
la suite,
des arbres productifs.
•
prime
dite triple
:
accordée
aux nouvelles plantations d’au moins 25
arbres plantés à écartement
normal (8 m en tous sens).
Plan national de rénovation oléicole de 1998
Le plan français de rénovation oléicole entrepris dès 1998 a permis d'augmenter le patrimoine national de près de 35.000 hectares d'oliviers dans notre pays. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur assure 70 % de la production dans l'hexagone, et d'après les données de 2001, on dénombre en PACA, 100 moulins, 2.150.000 oliviers, 18.143 exploitations et une production de 2.600 tonnes d'huile d'olive.
Effets du plan oléicole de 1998 en Vaucluse
Cavaillon et Apt, par sa terre généreuse, sa lumière, bénéficient d'un véritable renouveau oléicole. On dénombre 200.000 oliviers, 9 moulins, pour une production de 248 tonnes d'huile d'olive répartie sur les 2700 hectares de vergers, principalement de type aglandau ou verdale de Carpentras. Parmi les 650 différentes variétés d'olives existantes, l'aglandau donne une huile à la fois onctueuse et agressive.
Au nord du département de Vaucluse, 20 communes limitrophes de la Drôme sont classées dans la zone AOC de Nyons, avec la variété tanche.
L'huile d'olive de Nyons se singularise par ses senteurs aux arômes de pomme verte et de noisette.
Quelles sont les spécificités de la tanche?
La particularité du terroir et le savoir-faire des neuf mouliniers, dont ceux de Mirabel-aux-Baronnies, Mollans-sur-Ouvèze, et Nyons.
Les plantations récentes devraient provoquer une augmentation de 30 % de la production AOC Nyons d'ici 2010.
Moulins à huile
C'est le vieux mot - et il est charmant. Les nécessités de la vie moderne en ont engendré un autre – huileries - qui correspond à l'usinage en série des récoltes. Provence, Languedoc et Roussillon ont vu croître aussi, en petit nombre de 1900 à 1914 et de plus en plus puissantes et organisées depuis 1918, des coopératives oléicoles. Elles dépassent aujourd'hui 70.
Nous allons, en ce matin de décembre, visiter une huilerie à laquelle sa propriétaire veut garder le nom de moulin. De Brignoles par La Roquebrussane, Garéoult, Rocbaron, nous sommes arrivés au-dessus de la vallée de Cuers. Et nous avons l'impression d'avoir soudain changé de climat.
En bas, dans un poudroiement de soleil qui s'accroche et s'irise à quelque vapeur translucide, des têtes d'oliviers s'ordonnent en rangs pressés. Puis, à mesure que nous descendons, le tableau s'anime.
Les oliveraies se peuplent. De grandes nappes s'étalent sous les feuillages d'un gris argenté, des échelles s'accotent aux vieux troncs noueux et des hommes et des femmes, branches escaladées, voire enfourchées, cueillent, un à un, les fruits d'un noir luisant ou d'un vert sombre. En bas, des grands-mères cassées en deux ramassent les olives tombées de l'arbre. Il faut éviter de gauler et on ne le fait qu'en cas de nécessité pour les branches inaccessibles.
Nous arrivons au moulin de Senez. Une cour avec du gravier, et au fond l'habitation, gaie, pimpante, neuve, puis à droite les bâtiments de l'huilerie. Un marronnier, des jarres vernissées et une antique noria complètent ce décor. Un bruit d'eau chantant et de moteurs.
À gauche, deux hommes qui tassent dans deux cuves cimentées à ciel ouvert une sorte de poussier d'un brun clair le grignon, formé par les noyaux concassés et la pulpe amalgamée des premières foulées qu'on repressera plus tard.
Le seuil franchi, une buée chaude nous enveloppe. Des courroies glissent, des roues tournent et des hommes s'agitent confusément. Près de l'entrée, des olives s'entassent dans des boxes de bois.
Nous nous arrêtons devant la mare. Imaginez une vaste cuve plate, dont le fond est fait d'une dalle sur laquelle chemine lentement une grosse meule qui écrase doucement les olives. Ce brassage dure un quart d'heure et tandis que par des canaux s'écoule la première huile extraite – en quantité d'ailleurs minime – on retire le produit du broyage.
Puis on en fait un pâté qu'on insère dans des sacs en alfa appelés scourtins; Ceux-ci sont entassés entre les deux plateaux d'une presse hydraulique et comprimés à une pression de 50.000 kilos. L'huile qui en résulte est l'huile vierge.
D'autres ouvriers, reprenant les scourtins déjà pressés, les imbibent d'eau chaude et les empilent sous une seconde presse. Tous les dix sacs une plaque métallique s'interpose pour augmenter la pression. Celle-ci sera de l'ordre de 160.000 kilos et donnera l'huile de second choix.
Tandis qu'on prépare la presse, nous allons voir la salle des bacs où, par des conduits souterrains, arrive l'huile à ses différents stades. Des cuves tapissées de carreaux rouges s'ouvrent au ras du sol et communiquent entre elles. Un homme accroupi cueille l'huile.
Au fond des bassins, l'eau plus lourde; à la surface, la matière grasse. Armé d'un récipient appelé casse, le cueilleur effleure la couche huileuse et prélève le précieux liquide. Pour ne pas en perdre une goutte, il tient au-dessous une manière d'assiette métallique noire baptisée feuille.
L'huile est passée sur un tamis et versée dans un premier récipient où elle séjournera vingt-quatre heures. Le lendemain on la transvasera et on la laissera reposer un mois.
Cependant, une huile de troisième catégorie va être obtenue. La pâte, où se trouvent confondus les noyaux et la pulpe, est brassée d'une façon spéciale de manière à séparer la pulpe. Celle-ci est mise à bouillir avec de l'eau, d'où l'on extraira une huile de qualité moindre qu'il faudra raffiner.
D'autres seront obtenues par le traitement des noyaux concassés. Ce seront les produits de recense.
Pour terminer nous faisons, comme Virgile et comme Dante, une visite aux enfers (infers en provençal). Mais il s'agit ici d'un enfer liquide, noir et froid. Les eaux d'évacuation vont se déverser dans une sorte de bief. Or, elles contiennent encore une quantité appréciable de matières grasses surnageant à la surface. À la fin de la campagne on recueille cette huile, d'excellente qualité, mais qui a pris un goût un peu nauséeux et qu'il faudra désodoriser.
Varmatin - Draguignan - lundi 16 juin 2008 - A la demande de Francis Serieye (ingénieur en chef de la ville), le plan des cavités souterraines qui servaient de bassins de décantation aux moulins à huile ("enfers" - infers en provençal), aux abords de la rue de l'Observance, a été dressé en 1996 par M. Courbon, géomètre (cf. photo ci-dessus).
Le moulin de Senez reçoit les olives de nombreux oléiculteurs, qui le rémunèrent en lui abandonnant 3 litres d'huile pour 20 doubles décalitres d'olives traitées, ce qu'on appelle ici une molte.
Le rendement est d'environ 2 litres par double décalitre. Il varie en moyenne de 1 litre et demi à 3 litres suivant le degré de maturité des fruits.
L'après-midi de ce même jour nous allons visiter au Cannet-des-Maures un antique banal érigé en 1640 et qui de temps immémorial appartient à la famille du marquis de Colbert.
Ce dernier dont un ancêtre fut un oncle du grand Colbert, donne ici un admirable exemple d'attachement à la terre de Provence et à ses produits.
Son moulin, d'ailleurs, apparaît comme un symbole vivant. Trapu, lourd, il se silhouette fièrement, surmonté de ce qu'on appelle la charge, mur plein élevé de 2,50 m au-dessus du toit pour empêcher les pierres de se disjoindre sous l'énorme poussée des pressoirs.
L'ensemble est d'un rouge brun et se situe au pied d'un coteau que dominent les blanches maisons du Cannet-des-Maures.
L'intérieur fait songer à quelque antre de cyclope. Une pièce noire et basse avec, à droite et à gauche, trois arcades sombres où se dressent les presses qui ont remplacé les vieux pressoirs de jadis. Trois d'entre elles seulement fonctionnent. Cependant, une énorme chaudière, plus semblable à un chaudron, bout dans l'ombre.
Comme jadis, les propriétaires qui viennent faire presser leurs olives doivent mettre eux-mêmes la main à l'ouvrage. Selon la tradition, ils mouillent en personne les scourtins avant le second pressage – et, occupés tout le jour, ils déjeunent sur une énorme table de bois noirci, dans le rougeoiement du chaudron et l'odeur fruitée et molle des olives écrasée.
Les hivers et gelées historiques
Le grand ennemi de l’olivier est le froid, le grand froid: température basse pendant plusieurs jours, verglas, Mistral ou dégel trop rapide ont maintes fois fait périr nos oliviers.
D'après l'Essai chronologique sur les hivers les plus rigoureux depuis 396 av. J.-C., jusqu'en 1820 inclusivement suivi de quelques recherches sur les effets les plus singuliers de la foudre depuis 1676, jusqu'en 1821, d'Étienne-Gabriel Peignot (15.05.1767 14.08.1849), bibliographe, écrivain et bibliophile français né à Arc-en-Barrois (Haute-Marne).
► Pour consulter l'intégralité de ce livre - ici -
Avant l'ère vulgaire
• 396 (an de Rome)
L'Italie et surtout le Latium souffrirent d'un hiver très long et très rigoureux. Tite-Live raconte que la neige fut très abondante, et que le froid fut si vif que les communications des routes et la navigation du Tibre furent interrompues.
• 270 (an de Rome)
La neige resta quarante jours sur la terre, à une prodigieuse hauteur, dans la place de Rome, et le Tibre fut glacé à une grande profondeur.
• 66 (an de Rome)
À l'embouchure des Palus-Méotides (mer de Zabache), un des généraux de Mithridate défit sur la glace la cavalerie des Barbares précisément à l'endroit où, en été, ils furent vaincus dans un combat naval.
Depuis l'ère vulgaire
• 400
La mer Noire fut entièrement gelée.
• 462
Le Danube gela, et Théodonel le traversa sur la glace pour aller venger la mort de son frère en Souabe.
• 593 (Provence)
Il fit un hiver tellement rude que personne ne se souvenait d'en avoir éprouvé un pareil.
• 717
L'hiver fut violent dans la Thrace et du côté de Constantinople; les chevaux et les chameaux de l'armée des Sarrasins périrent pour la plupart.
• 763
La mer Noire et les Dardanelles furent gelées. Il y avait sur quelques points plus de cinquante pieds de neige.
• 821
Des chariots pesamment chargés purent traverser le Danube, l'Elbe et la Seine sur la glace pendant plus d'un mois.
• 859
La mer Adriatique gela de telle sorte qu'on pouvait aller à pied de la terre ferme à Venise.
• 874 à 875
Depuis le commencement de septembre jusqu'à la fin de mars, il tomba de la neige: les forêts devinrent inaccessibles et le peuple ne put se procurer du bois. La famine et les épidémies qui succédèrent à l'âpreté de cet hiver enlevèrent presque le tiers de la population.
• 1076 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1133
Le Pô fut gelé depuis Crémone jusqu'à la mer; le vin gela dans les caves, et l'action du froid fit éclater les arbres avec un grand bruit.
• 1234
Des voitures chargées traversèrent l'Adriatique sur la glace en face de Venise.
• 1281
En Autriche, beaucoup de maisons furent totalement ensevelies sous la neige. À Paris, il y eut une inondation très forte.
• 1316
Le froid fit périr toutes les semences dans la terre; la famine fit mourir beaucoup de monde.
• 1325
Les voyageurs à pied ou à cheval allaient sur la glace du Danemark à Lubeck et à Dantzick.
• 1334
Toutes les rivières d'Italie furent gelées.
• 1363 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1407 à 1408 (affecte également la Provence)
L'hiver de cette année-là fut surnommé "le grand hiver". Le greffier du parlement de Paris a rapporté sur ses registres que la saison était si rigoureuse qu'il ne lui fut pas possible d'enregistrer les arrêts, et que l'encre gelait dans sa plume de trois mots en trois mots, malgré le grand feu que l'on entretenait continuellement dans les chambres. Tous les moulins qui étaient sur les rivières furent arrêtés: il fallut obliger les habitants des campagnes voisines à voiturer sur des chariots du bois et des farines.
Le temps commença à devenir plus doux le 27 janvier; mais le dégel causa des ravages affreux par le débordement des rivières. À Paris, lorsque la glace se rompit, on vit se mettre en mouvement et flotter sur un seul glaçon de trois cents pieds de long. Il y avait alors beaucoup de maisons construites sur les ponts, et les ponts furent tous violemment attaqués. Le petit pont de bois joignant le Châtelet, et le pont Saint-Michel, appelé alors le Pont-Neuf, furent renversés, heureusement il ne périt personne, parce que la chute des ponts et des maisons qu'on redoutait eut lieu pendant le jour.
• 1420
Les pauvres pendant cet hiver furent réduits à dévorer les plus vils aliments. Les voix plaintives, dit un historien, répétaient dans l'horreur des ténèbres, ces effrayantes exclamations: "Hélas! Je meurs de froid! j'expire de faim!". Dans plusieurs quartiers de Paris, on ne voyait qu'édifices déserts ou tombant en ruine.
• 1422 à 1423
Cet hiver fut très rigoureux. Voici la description donnée par un ancien auteur: "MCCCCXXII, janvier, douziesme jour, fist le plus aspre froit que l'homme eust vu faire; car il gela si terriblement qu'en moins de trois jours le vinaigre, le vergus geloient dedans les celliers, et pendoient les glaçons ès voultes des caves… Il faisoit si tres froid que personne ne fesoit quelque labour que soulter, crosser (sauter, crosser), jouer à la pelote ou aultres jeux pour soy eschauffer; et vray est qu'elle fust si forte qu'elle dura en glaçon, en cours, en rues, près des fontaines, jusque la Notre-Dame en mars. En vray est que les coqs et gelines avoient les crestes jusques à la teste."
• 1442 à 1443
C'est surtout dans le Midi que cet hiver fut remarquable. "Les rivières du pays de Gascogne, du Languedoc et du Quercy gelèrent si fort que nul ne pouvait y aller ni à pied ni à cheval par suite des neiges qui étaient chutes sur la terre." Les chroniques de l'époque relatent qu'en cette année 1442 " la reine de France, Marie d'Anjou, épouse du roi Charles VII, étant en la ville de Carcassonne, y fut assiégée par les neiges hautes de plus de 6 pieds par les rues et fallut qu'elle s'y tint l'espace de trois mois, jusqu'à ce que M. le Dauphin, son fils, vint la quérir et la conduisit à Montauban où était le roi son père." De son côté, en effet, Charles VII avait été contraint à passer l'hiver à Montauban, depuis Noël 1442 jusqu'à la fin de février 1443, sans pouvoir, en raison des rigueurs de la saison, sortir de la ville.
• 1455
Cet hiver, dit Félibien, fut précédé par un vent terrible qui s'éleva le 7 octobre et dura presque neuf heures. Des maisons sans nombre furent renversées dans Paris, et à la campagne une infinité d'arbres furent déracinés. On en compta plus de trois cents renversés dans le seul bois de Vincennes. La gelée commença le 31 décembre et continua pendant deux mois et vingt et un jours. Il neigea près de quarante jours consécutifs. Il fut ordonné d'enlever la neige des rues et de la porter à la place de Grève; mais on n'y pouvait suffire. On a remarqué comme une chose singulière que, dans le tronc d'un seul arbre, il se trouva plus de cent quarante oiseaux morts de froid.
• 1458
Æneas Sylvius et Marcel rapportent que le Danube s'étant glacé de l'un à l'autre bord, une armée de quarante mille hommes y campa sur la glace.
• 1468
Philippe de Comines dit que, pendant cet hiver, les gens du duc de Bourgogne se rendant au-delà de Liège, "il vit des choses incroyables de froid. Par trois fois fut départy (distribué) le vin qu'on donnoit chez le duc, pour les gens qui en demandoient, à coups de cognée; car il étoit gelé dedans les pipes, et falloit rompre le glaçon qui étoit entier, et en faire des pièces que les gens mettoient en un chapeau ou en un panier, ainsi qu'ils vouloient."
• 1507, 1569, 1571 (Provence)
Hivers mentionnés par les chroniques comme étant à l'origine de la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1608 (affecte également la Provence)
Cette année fut aussi longtemps appelée "l'année du grand hiver". Mézeray, le journal d'Henri IV, rapporte qu'il périt un grand nombre de personnes par le froid. Le 23 janvier, le pain qu'on servit à Henri IV fut gelé, et il ne voulut pas qu'on le dégelât.
• 1615, 1625, 1630 (Provence)
Hivers mentionnés par les chroniques comme étant à l'origine de la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1638
Dans cet hiver, l'eau du port de Marseille gela autour des galères; et l'année suivante, vers la fin de juin, la gelée détruisit toutes les récoltes de la Bourgogne.
• 1648 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1657 à 1658
Sur la mer Baltique, dans un trajet de cinq à six lieues, Charles X, roi de Suède, fit passer de Fionie en Zélande, sur la glace, toute son armée, la cavalerie, l'artillerie, les caissons, les bagages, etc. a Paris, le pont Marie fut détruit ainsi que vingt-deux maisons construites dessus.
• 1659 à 1660
Fut peut-être l'hiver le plus rude du siècle.
• 1698 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1708 à 1709 (affecte également la Provence)
Marseille, connaît du 05 au 11 janvier, des températures égales à -17.5°). C'est l'un des hivers les plus rigoureux jamais observé en France). Duhamel et Buffon assurent que cet hiver eut des suites tellement désastreuses, qu'on en apercevait encore les effets vingt-cinq ans après. On trouva, tant à la ville qu'à la campagne, plusieurs personnes mortes de froid. Tous les blés périrent, et on fut contraint de labourer de nouveau les terres au printemps. On ne mangea dans Paris que du pain bis pendant plusieurs mois.
Plusieurs nobles familles, à Versailles même, se nourrirent d'avoine: madame de Maintenon en donna l'exemple. Que l'on se figure la misère du peuple, quand les grands à la cour, étaient réduits à cette extrémité! Ce fut cette année que Louis XIV vendit pour quatre cent mille francs de vaisselle d'or, alors que les plus grands seigneurs envoyèrent leur vaisselle d'argent à la Monnaie.
Jamerai-Duval raconte l'état déplorable où il s'est trouvé pendant cet affreux hiver. Il avait alors quinze ans. Pauvre mendiant, sans ressource, sans feu, attaqué de la petite vérole, il ne trouva d'abri que dans une étable où l'haleine des moutons et la chaleur du fumier lui sauvèrent la vie. "Pendant que j'étais comme inhumé dans l'infection et la pourriture, dit Duval, l'hiver continuait à désoler la campagne par les plus terribles dévastations. Derrière la bergerie, il y avait plusieurs touffes de noyers et de chênes forts élevés, qui étendaient leurs branches sur le toit qui me couvrait. Je passais peu de nuits sans être éveillé par des bruits subits et impétueux pareils à ceux du tonnerre ou de l'artillerie; et quand, au matin, je m'informais de la cause d'un tel fracas, on n'apprenait que l'âpreté de la gelée avait été si véhémente, que des pierres d'une grosseur énorme en avaient été brisées en pièces, et que plusieurs chênes, noyers ou autres arbres, s'étaient éclatés et fendus jusqu'aux racines. Enfin, tout ce que la terre produit pour l'aliment de l'homme avait été détruit par la force et la pénétrante activité de la gelée, sans même en excepter les arbres fruitiers de la plus solide consistance."
• 1710
On vit à Londres beaucoup de boutiques établies sur la Tamise.
• 1740 (affecte également la Provence)
La Tamise fut totalement prise. Le peuple de Londres construisit, dit-on, sur la glace une cuisine spacieuse, dans laquelle on fit rôtir un bœuf entier. À Saint-Pétersbourg, on construisit un palais de glace au-dessus duquel étaient six canons également de glace, chargés chacun d'un quarteron de poudre et d'un boulet. On les tira sans faire éclater la glace.
• 1745 (Provence)
Hiver mentionné par M. de Gasparin dans son "Mémoire sur la culture de l'olivier dans le midi de la France" (Bibliothèque universelle de Genève, t. VII, p. 49), comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1748 (Provence)
Hiver également mentionné par M. de Gasparin comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1753, 1755, 1766 (Provence)
Hivers également mentionnés par M. de Gasparin comme ayant été à l'origine de la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1768 (Provence)
Cet hiver, où Marseille connue -14 °C le 05 janvier, eut sur les arbres des effets catastrophiques en raison du brusque dégel survenu le 07 de ce même mois.
• 1775 à 1776
Très rude dans le Nord, cette saison ne présenta par contre aucune anomalie remarquable dans le Centre et le Midi). Louis XVI fit supprimer les sentinelles du château de Versailles: il en fit ouvrir toutes les cuisines aux pauvres. À Paris, on alluma de grands feux dans les rues. Plusieurs cloches se cassèrent en sonnant: les pendules s'arrêtèrent dans les appartements; le vin gela dans les caves. On vit des volées de perdrix s'abattre aux Tuileries. Au mois de mai, on trouva dans l'emplacement clos où l'on construisait la Comédie Française, un lièvre qui s'y était réfugié pendant l'hiver.
• 1783 à 1784
À Paris, on alluma encore cette année des feux publics dans les différents quartiers pour chauffer les pauvres. À la barrière des Sergents, on éleva une statue de neige représentant Louis XVI, en reconnaissance des secours qu'il avait fait distribuer.
• 1788 à 1789 (affecte également la Provence)
Les températures furent aussi rudes à l'intérieur qu'en 1709. Les températures s'abaissèrent du 28 au 31 décembre: -12,5 °C à Marseille, -20 °C à Orange). Cet hiver fut très rigoureux à la fois par la durée et par l'intensité du froid. Le 31 décembre, le thermomètre de Réaumur de l'Observatoire de Paris marqua 18 degrés et demi (-23,13 °C). La classe indigente succombait à l'excès du froid et à l'excès de la misère. Il y eut famine. La détresse populaire ne fut pas sans influence sur les premiers soulèvements de la révolution.
Les glaces interdissent la navigation sur le Rhône et Avignon n’est plus ravitaillé.
• 1794 à 1795 (affecte également la Provence)
À la faveur des glaces, les Français s'emparent de la Hollande sous le commandement de Pichegru. Un détachement de cavalerie traversa le Texel, et fit prisonnière la flotte hollandaise.
• 1802, 1811 (Provence)
Hivers également mentionnés par M. de Gasparin comme étant à l'origine de la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1812
La désastreuse retraite de Moscou rend cet hiver tristement célèbre.
• 1820 (affecte également la Provence)
Beaucoup de personnes furent trouvées mortes de froid sur les routes. Dans la nuit du 19 au 20 janvier, une débâcle violente commença sur la Seine à Paris, et elle finit que le 20 au soir. Des milliers de spectateurs étaient rassemblés sur les quais de Paris. Le lendemain, on vit passer à cinq heures du matin, sous les ponts de paris, un moulin de Melun que la force des eaux avait entraîné.
• 1829 à 1830 (affecte également la Provence)
À Paris, le thermomètre a marqué 16 degrés. Dans le Midi, ces 13 hivers rigoureux en cent vingt ans ont été funestes à l'olivier, cet arbre ayant gelé en moyenne une fois tous les neuf ans, d'où son abandon progressif au profit de la vigne et du mûrier.
• 1840 à 1841 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1844 à 1845 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1856
Cet hiver sera compté parmi les plus rigoureux de l'histoire.
• 1859 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1870 à 1871 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1879 à 1880 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1928 à 1929 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres et un million d’oliviers durent être recépés.
• 1941 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1956 (Provence)
Le froid le plus nuisible de l'histoire de l'Olivier fut celui du 2 février 1956. En fin d'après-midi, dans le sud de la France, les températures s'abaissèrent brutalement de plus 10 °C à -15 °C avec des pics de -26,8 °C au sommet du Ventoux. Ce froid dura pendant plus de 20 jours. 1 million d'oliviers furent détruits, 5 millions furent recépés.
• 1962 à 1963 (Provence)
L'un des deux hivers les plus rudes du siècle après celui de 1955 à 1956 (-10 °C et –2 °C de minimales et maximales à Avignon le 27 décembre 1962).
• 1970 à 1971 (Provence)
Hiver mentionné par les chroniques comme ayant causé la perte d'un plus ou moins grand nombre de ces arbres.
• 1973 à 1974 (Provence)
Chute de neige le 03 mars dans le Gard, le Vaucluse et l'Hérault, alors que l'hiver a été remarquablement doux.
• 2010 (Provence)
Du 08 au 13 mars, de nombreux oliviers sont endommagés par des chutes de neige collante (la densité moyenne de la neige est voisine de 0,10: autrement dit, 1 cm de neige poudreuse équivaut à 1 mm de précipitations liquides, soit 1 litre d’eau (ou une charge de 1 kg) par m². La masse volumique de cette neige est de 100 kg/m³. Dans ce cas, une hauteur de neige de 10 cm au sol a un poids de 10 kg/m². En cas de la neige collante, sa densité peut doubler (sa masse volumique sera alors de 200 kg/m³): une hauteur de 50 cm de neige au sol aura un poids de 100 kg/m². Les dégâts provoqués par son poids sont alors très importants).
Valorisation du patrimoine
L'INRAP a été créé en 2002 en application de la loi sur l'archéologie préventive. L'institut assure la détection et l'étude du patrimoine archéologique touché par les travaux d'aménagement du territoire.
Il exploite et diffuse l'information auprès de la communauté scientifique et concourt à l'enseignement, la diffusion culturelle et la valorisation de l'archéologie auprès du public.
Sa création traduit l'importance prise, depuis les années 1970, par la recherche archéologique en France et témoigne de la volonté de l'État de soutenir l'exercice de cette mission de service public d'intérêt général.
Héritier de l'Association pour les fouilles archéologiques nationales créée en 1973, l'INRAP bénéficie d'une expérience de près de trente ans. Il rassemble près de 50 % des archéologues œuvrant sur le territoire français et compte de nombreux chercheurs de haut niveau dont près de 100 docteurs et environ 300 titulaires d'un DEA ou d'un DESS.
La diversité de ses équipes lui permet de déployer tout le spectre des compétences de la recherche archéologique moderne.
L'institut compte des spécialistes de chaque période – Paléolithique, Mésolithique, Néolithique, âges du Bronze et du Fer, Antiquité, Moyen Âge, Temps modernes, époque contemporaine –, mais aussi des géo-archéologues (étude de l'histoire des sols), sédimentologues, anthropologues, palynologues (étude des pollens), carpologues (étude des graines), anthracologues (étude des charbons de bois), archéozoologues, malacologues (étude des mollusques), céramologues, numismates (études des monnaies), topographes et des spécialistes de l'histoire du climat et du paysage (paléoenvironnement).
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In Situ. Revue des patrimoines offre à l'ensemble des professionnels du patrimoine un organe de diffusion des résultats de leurs travaux portant sur la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine. Elle favorise les échanges entre les différents acteurs et les différentes disciplines de la recherche appliquée au patrimoine et met à disposition du public les nouvelles connaissances sur le patrimoine.
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L'APARE est une organisation européenne de jeunesse et d'éducation populaire agréée par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durable et reconnue par la Commission européenne. Implantée en région Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 1979, elle a une vocation régionale, européenne et méditerranéenne.
APARE
Association pour la Participation et l'Action Régionale
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Courriel : apare@apare-gec.org
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Kabellion, depuis 2008, est la nouvelle appellation de l’association "Les Amis de la Cathédrale et du Vieux-Cavaillon". Celle-ci fut créée en 1986 par des notables cavaillonnais (P. Montagnier, F. Mitifiot, R. Chatillon), des érudits locaux (G. Gauthier, G. Jau) et des personnalités qualifiées (Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de Vaucluse, Conservateur des Musées de Cavaillon).
Elle reprenait le flambeau de la société "Les Amis du Vieux Cavaillon", lancée en 1941 par André Dumoulin, mais qui avait cessé ses activités.
► Association Kabellion Histoire & patrimoine de Cavaillon - ici -
Memòri, association créée en 2002, a pour but de promouvoir la transmission du patrimoine sous toutes ses formes, de réanimer les lieux chargés d’histoire, de traiter aussi des sujets à caractère national ou international. Association apolitique et laïque, elle propose des conférences, mais se veut aussi un lieu de rencontre et d’échange sur des bases culturelles et organise des sorties, des voyages et des expositions.
Enfin, elle participe aux différentes manifestations locales et nationales et entretien des relations amicales avec les associations ayant la même vocation culturelle.
► Site de l'association - ici -
Pierre Sèche en Vaucluse, association créée en 1983 autour de l'intérêt pour ces témoins d'économies agricoles et pastorales anciennes, dont la disparition progressive, due à l'abandon de ces territoires, s'est accélérée ces dernières décennies par des déprédations de toutes sortes.
Elle réalise ses projets en articulant le travail de connaissance sur le terrain et dans l'histoire, menés au long de l'année avec ses adhérents, et le travail de restauration, effectué principalement l'été, par des chantiers de jeunes bénévoles.
► Site de l'association - ici -