Abbaye Saint-Hilaire
Pierre Colas
Ebéniste
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Pierre Colas
Ébéniste
Vaucluse
Tél. : +33 (0)6 01 76 40 02
Courriel : colaspierre@hotmail.com
Les curiosités rencontrées au cours de mes pérégrinations, et le thème du voyage lui-même, constituent les sources d'inspiration de mon travail.
Ainsi, une grande passion pour l’univers nautique influence depuis quelque temps mon travail d’ébéniste.
Sans doute, ces années passées dans les ports de La Rochelle à Montréal, au bord de la Méditerranée ou du Pacifique, ont éveillé mon intérêt pour les bateaux de course et les vieux gréements. Amoureux des bateaux et du bois buriné par le soleil et la mer, je n’en ai pas pour autant le pied marin...
Expériences professionnelles
2006/2009
DEC Ébénisterie Artisanale à l'Institut des Métiers d'Art du Cégep du Vieux Montréal (équivalent au BTS français).
Les compétences acquises lors de cette formation permettent d’exercer dans différents secteurs d’activité, et d’évoluer de façon autonome sur le plan professionnel. Ainsi, les élèves diplômés en Ébénisterie artisanale du programme des Techniques de métiers d’art sont à même de concevoir et de réaliser des meubles ou des objets à caractère décoratif ou utilitaire, ou à collaborer avec différents organismes pour réaliser des projets complexes, tels des décors de théâtre et la réparation de meubles anciens.
2005/2006
• Atelier Racines Urbaines de Montréal - Québec (infos).
Suivi de cours d'ébénisterie (120 heures d'atelier).
Réalisation de deux meubles à bâti.
2008
• École d'Art du Palais de Marieville - Québec (infos).
Fabrication artisanale de tables cintrées marquetées.
2009
• Treebone Design de Montréal - Québec.
Entreprise d'ébénisterie résidentielle.
2010
• Richard Tanguay Ébénisterie de Montréal - Québec (infos).
Entreprise d'ébénisterie résidentielle.
Expositions
2008
•
Salon des
Métiers d'Art de Montréal (option ébénisterie).
Sélectionné pour représenter
l'Institut des Métiers d'Art du
Cégep
du Vieux Montréal.
Œuvres
exposées : bar Un jour
à Ninstint et console Véronica.
2009
•
Prix
François-Houdé 2009
Concours de métiers d'Art de Montréal.
Finaliste.
François-Houdé est un sculpteur verrier dont l'œuvre est
reconnue
internationalement, François-Houdé a été le précurseur de
l'utilisation de
nouvelles techniques d’intégration du verre. Il a largement
contribué à
l’essor de son milieu en étant l’un des cofondateurs du
Centre des
métiers du
verre du Québec d’où sont issus de nombreux artisans de la
relève.
La
Ville de Montréal, en collaboration avec le Conseil des métiers d'art du
Québec, a fondé en 1996 le prix François-Houdé afin de
promouvoir
l'excellence de la nouvelle création montréalaise en métiers
d'art et de
favoriser la diffusion d'œuvres des jeunes artisans
créateurs.
•
Guilde
Canadienne des Métiers
d'Art
Exposition Chassé-Croisé
Organisée par le collectif des Métiers
d'Art Métissés
Sélection de la pièce Lumineux
voyage.
2010
•
Galerie
CREA
- Métiers d'art contemporains - Montréal.
CREA
se consacre exclusivement à la
diffusion, la promotion et la vente
d'œuvres en métiers d'art
contemporains, plus particulièrement des
pièces pièces
uniques et de recherche. Elle
contribue ainsi à accroître la
notoriété des
artisans qu'elle représente,
lesquels sont à l'avant-garde de
la
création québécoise dans leur discipline telles
que le verre, la
céramique, la
joaillerie sculpturale, la
construction textile et le meuble.
Exposition et vente de Lumineux voyage.
Réalisations
Table basse : verre gravé, piétement en palissandre ---^
<--- Façonnage d'une console
bâti en noyer américain massif
plateau marqueté d'essences de bois
(au premier plan)
<--- Un jour à Ninstints
minibar, 1.20 x 0.60 x 0.60 m
plateau en ronce d'imbuya
bâti en sapelli
placage : wengé, sycomore
makoré, satiné rubané
Journées Européennes du Patrimoine 2010 à S-H
L'art du tourneur
Avec le tour on peut façonner le bois, l'ivoire, l'os, l'écaille, la corne, le marbre, l'albâtre, la pierre, le diamant, le verre, presque tous les métaux. Le tourneur fabrique un nombre infini d'ouvrages divers : les pions du damier, les tabatières, les pièces du jeu d'échecs, celles du loto; les étuis, les rouets, les métiers à broder, les dévidoirs, les billes de billard; les bâtons et les montants des chaises, des lits, des commodes, des armoires; les rouleaux des pâtissiers, les vis de presses ou autres; les toupies, bobines, jeux de quilles, sarbacanes, moules à bourses, boîtes, coquetiers, égrugeoirs; mille autres objets.
Le Tourneur d'autrefois – Tiré du recueil des plus illustres proverbes de Jacques Laignet. Dans le cadre même de l'estampe originale sont gravées deux maximes : "Il faut aller rondement en besogne." – "Il n'y a si petit métier, quand on veut travailler, qui ne nourrisse son maître."
C'est encore au tour qu'on fore les pièces d'artillerie et qu'on les perfectionne. Au tour qu'ente autres travaux ingénieux, on fait des étoiles à quatre, six, huit et jusqu'à trente-deux branches renfermées dans des boules dont elles sont parfaitement détachées, tout en laissant sortir leurs pointes par autant de trous pratiqués à la surface de ces boules qui sont rondes ou à facettes; on en voit même qui sont tournées dans deux ou trois boules concentriques.
On tourne aussi, de manière à en former des chaînes en bois, des anneaux légers sans les séparer les uns des autres.
Il y a des tours de diverses façons, soit pour tourner carré, soit pour tourner ovale, pour guillocher, pour faire des portraits, d'autres encore.
Il n'est personne qui ne puisse, sans vouloir s'initier à tous les secrets et à toutes les difficultés du tour, prendre plaisir à pratiquer cet art mécanique. Cette page est à l'intention de ceux qui ont quelque goût pour ce genre de distraction. Il ne sera abordé que les procédés les plus simples du tourneur : c'est, du reste, avec ces procédés qu'on façonne le plus grand nombre d'objets, parmi ceux qui sont le plus utiles.
Laboratoire
Pour tourner, on doit se choisir un laboratoire ou atelier qui ne soit exposé ni à l'humidité, ni à l'ardeur du soleil, et il faut placer le tour de manière qu'il soit bien éclairé, et que le jour vienne de face ou de droite.
Le tour
On peut employer deux espèces de tours : le tour à pointes et le tour en l'air.
C'est sur le tour à pointes que l'on doit d'abord s'exercer. Voici le mécanisme de ce tour.
Le tour à pointes
Un morceau de bois préparé (A) est placé entre les pointes (B, B), fixées dans deux montants nommés poupées (C, C); ces poupées, suivant la longueur de la pièce qu'on veut tourner, s'écartent et se fixent à volonté sur la table de l'établi, dans une séparation pratiquée entre les deux bandes de bois nommées jumelles (D, D).
Un cordeau (E), tourné deux fois autour du morceau de bois (A), est fixé par le bas à une pédale (F), et par le haut à un arc suspendu au plafond; cet arc bandé fait ressort, de sorte qu'en appuyant et relevant tour à tour le pied posé sur la pédale (F), on imprime un mouvement de rotation et de va-et-vient au morceau de bois (A).
Un outil, gouge, ciseau ou autre (H), placé et maintenu sur un support (I), enlève régulièrement, à chaque mouvement de retour, des copeaux à la pièce qui tourne, et en modifie la forme suivant la direction qu'imprime la main.
Le Tour en l'air
Le tour en l'air est celui sur lequel se fondent les plus beaux ouvrages; on le monte sur le même établi que le tour à pointes. Mais tandis que sur le dernier la matière à travailler est maintenue entre deux pointes, elle est soutenue sur le tour en l'air, d'un seul bout, par un arbre de fer, ce qui laisse l'autre bout libre au tranchant du ciseau.
À gauche de la table du tour, on voit un appareil fortement fixé par deux écrous dans la rainure qui s'étend d'une extrémité à l'autre de l'établi; cet appareil est le tour proprement dit.
En imprimant le mouvement ordinaire à la pédale (A), la grande roue (B), correspondant à une petite roue (C) par une corde sans fin (D), donne à cette roue un mouvement continu qui fait tourner rapidement l'arbre en fer (E), dont le bout (F), auquel s'adapte l'objet à tourner, s'appelle nez du tour. Le nez du tour est une vis qui reçoit un instrument nommé mandrin (G), et ce mandrin reçoit à son tour la pièce à tourner (H).
Quand la pièce à tourner I est longue et flexible, et n'a pas assez de résistance par elle-même, on la soutient, en fixant le bout resté libre, à la pointe (K) d'un appareil nommé contre-pointe, que l'on avance ou recule à volonté, et que l'on fixe à l'établi de ma même manière que le tour.
Le support (J) doit maintenir le ciseau; la partie qu'on voit au dessin indiqué par la lettre (K) est destinée à faire les vis et à torser.
Outils du tourneur
Les outils qu'on emploie pour le tour sont nombreux et de formes variées. Les principaux et les plus indispensables sont les suivants : la gouge, qui sert à ébaucher et dégrossir le bois de toute espèce.
Le ciseau à un biseau, qui sert à tourner les bois durs et les racle sans couper.
Les ciseaux à deux biseaux. Il en est dont le tranchant forme deux angles droits avec les côtés (A, B), de l'outil, et d'autres dont le tranchant forme, avec ces côtés, un angle aigu (D) et un angle obtus (E).
Le grain d'orge, avec lequel on fouille toutes les gorges, rainures et parties rentrées. Il y en a de formes variées à l'infini.
Le bédane est un outil proche du ciseau à bois, mais plus épais, ce qui lui donne plus de résistance. Le bédane est utilisé en menuiserie pour tailler des mortaises permettant d'accueillir des tenons. Lorsqu'il est utilisé au tour, il est aussi nommé traçoir ou tronquoir, parce qu'il sert à scier sur le tour et à faire des entailles profondes. Il doit être plus large sur le ventre que sur le dos, afin de ne pas s'engager dans le chemin qu'il a fait.
Le fermoir, qui se fait de différentes manières; on s'en sert pour creuser le bois.
Le crochet, qu'on emploie pour creuser une partie arrondie, plus large à l'intérieur qu'à l'orifice; sa forme varie selon ce que l'on veut faire.
La mouchette, qui est destinée à tourner les baguettes, moulures, etc. Le crochet à mouchette, qui sert à faire une baguette dans l'intérieur d'une pièce creusée.
Il est nécessaire d'avoir des séries étagées de tous ces outils, depuis 3 (6,768 mm) ou 4 lignes jusqu'à 12, 15 et quelquefois 24 lignes de largeur (1 ligne = 2,256 mm).
Indépendamment de ces outils, il faut avoir un établi complet de menuiserie, une scie ordinaire, une scie à deux lames, une scie à refendre, une scie à chantourner, une scie à main, une plane, une varlope, un rabot, une écouane, une râpe à bois, une queue-de-rat, une hache à dégrossir, un billot, une meule, une pierre à l'huile, un affiloir ou tournefil, un vilebrequin en fer, un autre en bois avec des mèches de toutes grosseurs bien étagées, des vrilles de tous les échantillons, un compas d'épaisseur, et un maître à danser.
Les mandrins
Il y a des mandrins de plusieurs sortes; les trois principaux sont : le mandrin ordinaire, le mandrin fendu ou brisé, et le mandrin à queue-de-cochon. On doit avoir un certain nombre de chacun de ces outils.
Le mandrin ordinaire est d'une grande simplicité; c'est toujours un morceau de cylindre de deux ou trois pouces de long et de grosseurs variées, suivant le volume de ce que l'on veut y mettre. Un des bouts de ce cylindre a un pas de vis (A) qui se fixe au nez de l'arbre du tour; on fait de l'autre côté un trou assez large et assez profond (B), pour recevoir le bout de la pièce qu'on doit tourner, et qu'on y introduit à coups de maillet.
Le mandrin fendu et brisé est long de quatre à cinq pouces (10,828 à 13,535 cm). La partie qui tient le pas de vis est la même que dans l'autre mandrin, mais l'autre partie, bien plus allongée, est creusée dans toute sa longueur et diminuée vers l'extrémité; cette partie est fendue en quatre (A) dans sa hauteur, par deux traits de scie, et l'on y passe un anneau ou virole mobile (B).
Lorsqu'une pièce est tournée d'un côté, on ne peut, sans l'altérer, introduire cette partie pour tourner l'autre, dans le mandrin ordinaire, où il faudrait la faire entrer de force; mais on peut l'introduire adroitement dans ce mandrin fendu sans altérer la pureté du travail, et une fois introduite on peut l'y serrer fortement en ramenant l'anneau vers l'extrémité.
Le mandrin à queue-de-cochon a, sur une de ses faces, un écrou qui entre juste dans le nez de l'arbre; à l'autre face est une tige d'acier rivée au centre et faite en vis comme celle à bois, c'est-à-dire qui va en diminuant avec des pas forts écartés et un peu profonds; c'est à l'aide de ces instruments qu'on fait tous les autres mandrins.
Tourner un rouleau ou un cylindre au tour à pointes
Pour tourner un cylindre, on prend un morceau de bois que l'on dégrossit avec la hache et à chacune des extrémités duquel on a tracé, au centre, un point de deux lignes de profondeur; on fait entrer dans ces trous les pointes des deux poupées, et quand on s'est assuré que la pièce y est parfaitement prise et exactement suspendue, on fixe la poupée de droite qu'on avait laissée libre, et l'on enduit d'un peu d'huile chaque pointe.
Quand la pièce est ainsi placée, on fait deux tours à la corde, en la plaçant de droite à gauche afin que le bois en tournant vienne naturellement sur l'outil; on place ensuite le support qui doit être de niveau avec le centre.
Ces dispositions prises, le tourneur, appuyé sur le pied gauche, met le pied droit sur la pédale; il prend une gouge dont il tient le manche de la main droite, et, mettant le tour en mouvement, il attaque le bois, ayant la main gauche appuyée sur le support et tenant le haut de la gouge, les doigts en dessus et le pouce en dessous.
Afin de diriger l'action et de ne prendre de bois qu'autant qu'il est nécessaire, il ne faut pas présenter la gouge perpendiculairement au bois, car on ne ferait que le gratter, il faut, au contraire, que le tranchant soit un peu incliné; de cette manière il mord beaucoup mieux.
On ébauche le cylindre entièrement avec la gouge qui, étant un outil circulaire, aura laissé des rainures, quelque soin qu'on ait pris pour en régulariser le travail, et on mesure souvent avec un compas d'épaisseur toutes les parties du cylindre pour s'assurer s'il n'est pas plus large à un endroit qu'à un autre. Cette opération terminée et le cylindre autant arrondi et uni que possible à la gouge, on le termine avec le ciseau droit (A), ou oblique (B), en les tenant l'un ou l'autre dans ces différentes positions.
Il faut éviter les reprises et les secousses, et donner à l'outil, en glissant habilement sur le support, un mouvement tellement égal qu'il file parallèlement tout le long de la pièce, d'un bout à l'autre.
Pour terminer on coupe à angle droit les deux bouts avec le ciseau oblique. On commence par creuser avec l'angle aigu un cercle peu profond; on retourne ensuite l'outil sur le plat, ce qui forme un chanfrein partant de l'extrémité du cylindre et venant aboutir au cercle; on continue à creuser le cercle et le chanfrein, et l'on parvient ainsi perpendiculairement au centre du cylindre.
Cette pièce est l'une des plus importantes, parce qu'elle est, pour ainsi dire, le commencement de presque tout ce qui se fait sur un tour; il est donc indispensable de s'exercer à la bien faire. Il y a lieu d'ajouter que quand chaque objet est tourné et qu'on ne croit plus rien y pouvoir faire avec le ciseau, on prend dans ses doigts un petit morceau de papier de verre fin avec lequel on enveloppe une face, et l'on tourne la pièce en promenant le papier d'un bout à l'autre, et dans les plus petits recoins, ce qui lui donne un poli parfait.
Manière de tourner des manches
Les personnes qui commencent à tourner doivent faire leurs manches elles-mêmes. Les plus communs se font avec le frêne, l'alisier et même le bouleau ou le tilleul.
Pour faire des manches, on prend une bûche que l'on divise à la scie en rondelles d'environ cinq pouces ou plus; on fend ces rondelles, on ébauche les manches à la hache, et on les met au tour à pointes de la même manière que le cylindre. Si les pièces mises entre les pointes n'y sont pas fixées bien droit, quelques petits coups de maillet donnés à propos les remettent en place.
On commence à faire à l'un des bouts, avec une gouge, une espèce de poulie de huit lignes de largeur à laquelle on laisse deux bords assez élevés pour contenir la corde. C'est toujours à gauche de l'ouvrier que se placent la poulie et la corde; on ébauche avec la gouge toute la partie qui doit composer le manche, en laissant toujours un bout plus gros que l'autre.
Le manche ébauché, il faut le renforcer par une virole. On mesure la hauteur de la virole avec un compas, on coupe à angle droit la partie du manche qu'elle doit renforcer, en laissant cette partie assez épaisse pour qu'elle entre de force dans la virole.
Voici le moyen de mesurer l'ouverture des objets creux avec l'épaisseur de ceux qui doivent s'y introduire. On prend un compas nommé maître à danser (A).
On l'introduit par le petit bout dans l'ouverture, et on l'ouvre jusqu'à ce que chaque pied touche aux parties les plus opposées (B, B).
On retire le compas, et l'écartement des autres branches doit renfermer juste l'épaisseur de la gorge qu'on introduira dans la partie creuse (C), comme, par exemple, le manche dans la virole.
C'est ainsi qu'on s'y prend pour tous les objets à couvercle.
On pose ensuite la virole debout sur l'établi et l'on fait entrer le manche avec un maillet sur le bout opposé; on replace l'outil sur le tour et on finit comme pour le cylindre.
Au centre du manche, on pratique, avant d'y avoir posé la virole, un trou destiné à recevoir la scie ou la queue de l'outil; mais comme ce trou doit être parfaitement au milieu, on ne peut le percer avec assurance que sur le tour et au moyen d'une poupée à lunettes.
Cette opération se pratique de la manière suivante : on remplace la poupée droite du tour à pointes par une poupée à lunettes; cette poupée, qui se fixe comme les autres, à une plaque ronde mobile, percée tout autour par une rangée de trous nommés lunettes, de dimensions étagées; une fois ajustée, on l'approche de la partie du manche où doit se placer la virole, et l'on applique la lunette, dont la dimension est telle que le manche puisse s'y tenir et tourner sans pouvoir passer à travers.
On se sert de mèches de différentes grosseurs, suivant ce qu'on veut percer; on présente la mèche au trou de la lunette et l'on creuse d'un mouvement égal et sans changer l'outil de position. On retire de temps à autre la mèche pour rejeter les copeaux et mesurer la profondeur.
On prend un morceau de cylindre de deux pouces d'épaisseur et de trois pouces de long, on le place sur le tour à pointes et on lui fait une queue d'un pouce de long (A); on introduit de force cette queue dans un mandrin ordinaire (B), et on lui donne au ciseau la forme d'un cône (C).
La pièce préparée, on divise avec le compas sa longueur en quatre parties égales et, en la mettant en mouvement, on trace légèrement avec un traçoir deux cercles, l'un sur la division de droite, l'autre sur celle de gauche (D, D). On trace au compas la même division sur la face qui fait le bout libre du cylindre (E), et de l'autre côté, comme le font les menuisiers avec leurs traçoirs.
On abat alors avec le ciseau le bois qui forme les angles entre les divisions, ce qui donne à la boule, vue de profil, l'aspect d'un octogone régulier (F); on trace ensuite une division semblable sur chacune de ces faces (G).
On abat de nouveau ces angles, ce qui fait déjà presque une boule (H); on divise encore ces faces ou rubans en deux en appliquant légèrement au milieu la pointe affilée d'un crayon pendant que tourne la boule (I), et c'est au moyen d'un ciseau, dont le biseau est légèrement affûté en croissant, que l'on abat le reste de ces angles, tout en ayant soin que les traits formés au crayon ne soient aucunement attaqués.
Quand la boule paraît terminée, on la retourne en la prenant dans un mandrin fendu, pour la séparer de la queue qui la retenait dans le mandrin ordinaire et polir de ce côté.
Il est nécessaire de savoir faire une boule; non seulement c'est un excellent exercice, mais encore on trouve l'emploi des boules pour un grand nombre de jeux, jeux de quilles, de billard, bilboquet, etc.
Parmi la multitude d'objets qu'on peut tourner avec les moyens simples ci-dessus indiqués : un maillet (A); une toupie (B); une corniche (C); un sabot (D); un bilboquet (E); un jeu de quilles (F); une boule (G); des échecs (H, I, J, K, L, M); une cannière (N, O); un coquetier (P); des bobines (Q, R); un chandelier (S); un étui (T, U); une boîte (V); un bougeoir (X), etc., etc.
Spécimens réalisés au tour
Quand une pièce est terminée et passée au papier, il faut la vernir pour lui donner tout son éclat; on peut préparer soi-même le vernis; en voici la recette: on prend un litre d'esprit-de-vin ou d'alcool à 40°, un gros (3,8 grammes) de térébenthine sèche, un demi-gros de sandaraque, un demi-gros de camphre, trois onces de benjoin, et quatre onces de gomme-laque; on mêle le tout dans un matras de la contenance de deux litres et qu'on ferme bien exactement avec un parchemin mouillé.
Quand le parchemin est sec, on y fait avec une grosse épingle une vingtaine de trous. Ensuite on fait dissoudre la mixture au bain-marie en ayant soin d'agiter le matras de temps à autre; quand le tout est bien dissous, on retire le matras, on laisse refroidir la liqueur, on la filtre à travers une serge, et on la conserve dans des bouteilles.
Quand on veut vernir une pièce, on la polit à la ponce et au tripoli (poudre produite à partir d'une roche faite d'amoncellements d'algues riches en silice) à l'huile; puis on l'essuie avec un linge fin et propre, afin d'enlever bien exactement, dans toutes les parties de la pièce, le tripoli à sec dont on s'est servi après celui à l'huile. On prend ensuite un tampon de coton cardé; on verse une quantité de vernis proportionnée à la pièce qu'on veut vernir; on y ajoute une goutte d'huile d'olive, et, mettant le tour en mouvement, on promène légèrement le tampon sur toutes les parties de la pièce.
Une couche suffit quand les pores du bois sont serrés; dans le cas contraire, on applique une seconde couche quand la première est sèche, c'est-à-dire un grand quart d'heure après.
Ce vernis à l'avantage de ne point altérer les couleurs et de donner au bois un brillant qui ne se ternit presque jamais.
Les notions qui précèdent, quoique bien incomplètes, doivent suffire, avec les figures explicatives, pour donner une idée de l'art du tourneur. Si l'on désire aller plus loin dans cet art, on consultera avec utilité l'ouvrage publié en 1816 par J.-M. Bergeron, qui a traité de tout ce qui peut avoir rapport au tour.
Vidéos
Bibliographie
L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
► Planches de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert - ici -
L'Art du Tourneur
Auteur : Paulin Désormeaux.
Graveur : N. L. Rousseau et Th. Susémilh (34 planches).
Éditeur : Paris, Audot, 1824. 2 tomes in-12 et un volume in-4.
Manuel du Tourneur
Deuxième édition enrichie de 1816.
Auteur : L.- E. Bergeron.
Éditeur : J.- M. Eberhart, Imprimeur du Collège Royal de France.
► Livre de L.- E. Bergeron - ici -
► 96 planches du livre de L.- E. Bergeron - ici -
Les unités de mesure en France
Mesures de masse jusqu'en 1793
Jusqu'en 1793, la livre poids de marc (prise à partir de la célèbre pile à godets de 50 marcs, dite "pile de France" ou encore, à tort, "pile de Charlemagne") a servi de référence pour les mesures effectuées dans le but de définir l'unité métrique de masse.
•
Gros
:
1 gros = 72 grains (1 grain = 0,053115 g ou 1 g = 18,827 grains)
1 Kg = 1882,715
grains ou
2,04287 livres (1 livre = 0,4895 kg)
• Once : seizième de la livre de Paris, soit 30,594 g
Mesures de longueurs jusqu'en 1799
• Pied du roi = 32,4833 cm.
• Pouce = 2,707 cm.
• Ligne = 2,256 mm.
• Point = 0,188 mm.
En 1799 le mètre décimal fut déterminé être égal à 443,296 lignes-du-roi, depuis cette date le pied-du-roi mesure 9.000 /27.706 m.
► Les unités de mesures anciennes - ici -