En Vaucluse,
l'église Notre-Dame-et-Saint-Véran
Cavaillon - 84300
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L'église Notre-Dame et saint Véran (ou Vrain) cathédrale de l'ancien diocèse de Cavaillon, classée monument historique en 1840, est élevée sur les places Voltaire et Joseph d'Arbaud (poète provençal d'expression occitane) de Cavaillon (84200 - infos).
La perfection de l'appareil et des marques de tâcherons, la finesse du décor, la recherche des dispositions de la nef, tout concourt à situer la construction de la cathédrale de Cavaillon non seulement dans le dernier tiers du XIIe siècle, comme l'a déjà fait Labande, mais à l'avancer encore dans le début du XIIIe siècle.
On est tenté d'attribuer l'initiative de la reconstruction à l'évêque Bermond (1160 1180), qui fut un administrateur particulièrement actif: il se signala par la dédicace de deux autels à l'église de Sénanque et par une charte de 1171 par laquelle il obtint le droit de dériver les eaux de la Durance, droit qui fut la source de la prospérité du terroir.
La consécration de 1251 ne dut pas être de beaucoup postérieure à l'achèvement de l'édifice.
► Photos petit-patrimoine.com - ici -
► Photos paca.culture.gouv - ici -
Saint-Véran fut la cathédrale de Cavaillon jusqu'au 16 février 1790 (Louis-Joseph Crispin des Achards de La Baume en sera le dernier évêque). Le Concordat de 1801 organisant les rapports entre les différentes religions et l'État, le diocèse de Cavaillon sera supprimé pour l'incorporer au diocèse d'Avignon (devenu depuis archidiocèse - carte), dont le siège est situé à Avignon, dans la cathédrale Notre-Dame des Doms.
Culte
• Dimanche : messe à 11h00.
• Semaine :
• messe à 8h00 tlj;
• messe à 18h30 : lundi, mercredi et vendredi.
• Paroisse Notre-Dame : +33 (0)4 90 78 10 17.
Historique
Le site primitif de Cavaillon se trouvait sur la colline Saint-Jacques, facile à défendre et creusée de nombreuses grottes. Elle fut habitée au moins depuis l'époque néolithique. La bourgade se développa dans la plaine lorsque les Marseillais fondèrent un entrepôt et un port au bord de la Durance, puis les Romains une colonie de droit latin, sur le passage des grandes voies d'Arles à Milan et de Lyon à Marseille.
De cette cité qui fut florissante à l'époque gallo-romaine, il ne reste qu'un seul vestige: un arc de triomphe, du Ier siècle probablement, qui se trouvait primitivement, comme à Carpentras, près de la cathédrale, dans les bâtiments de l'évêché, au sud de la galerie méridionale du cloître.
Le premier évêque attesté de Cavaillon, Genialis, apparaît, en 394, au concile de Nîmes. Mais une curieuse charte, datée de 1312, de l'évêque Pons de Lagnes, fait honneur de la première cathédrale de Cavaillon à l'évêque saint Véran, au VIe siècle (585-589), et c'est de cet édifice que provient probablement la belle table d'autel mérovingienne découverte en 1860 près du cloître et conservée au Musée lapidaire de la ville. En calcaire dur du pays, elle mesure 0.93 m x 0.78 m et 0.13 m d'épaisseur.
Sur les circonstances de cette découverte et l'intéressant décor sculpté en réserve sur les tranches de cette table, voir l'abbé M. ChaiIlan, L'autel de Cavaillon, dans Bulletin archéologique du Comité des Travaux historiques, 1911. Certains détails ont été dessinés par Rohault de Fleury, La Messe, t.I (1883), pl. LVI.
On ignore les dates de construction de la cathédrale romane. Une légende consignée dans la charte déjà citée de 1312 voulait que la nouvelle cathédrale ne fût consacrée que par un pape. Urbain II (1042†1099) s'étant arrêté à Cavaillon, en 1096, au retour du concile de Clermont, sans procéder à cette solennité, ce fait tendrait à prouver que la cathédrale n'était pas encore reconstruite. Quoi qu'il en soit, ce fut bien un pape, mais plus d'un siècle et demi plus tard, qui la consacra: Innocent IV ( 1189/90†1254), à son retour du concile de Lyon, où fut condamné l'empereur Frédéric II du Saint-Empire (1194†1250).
À la prière de l'évêque Rostaing Belinger, il fit la cérémonie solennelle le 27 avril 1251, laissa des reliques et concéda des indulgences aux visiteurs de l'église à la date anniversaire de la consécration. Les vestiges du tombeau de l'évêque Rostaing Belinger sont conservés dans le cloître.
Le 7 juillet 1321, l'évêque Pons de Lagnes, craignant que les bandes armées qui dévastaient la région ne s'emparassent trop facilement du corps de saint Véran demeuré à Vaucluse, transféra solennellement ses restes dans une chapelle de la cathédrale. Le procès-verbal de cette cérémonie porte la signature de Pétrarque (qui en a lui-même fait le récit dans la IIIe Églogue, par la bouche de Daphné).
Nous verrons plus loin que des chapelles furent ajoutées, au XIVe et au XVe siècle, sur les flancs de la cathédrale romane. Nous connaissons les dates de quelques-unes d'entre elles. La première, au nord, fut édifiée en l'honneur de saint Martin par le célèbre Philippe de Cabassole (1305†1372), ami de Pétrarque, évêque et cardinal, qui dota richement sa cathédrale natale.
L'évêque Barthélemy (?†1439) fonda en 1439 deux chapelles au sud, en l'honneur de saint Jean et de saint Christophe, et l'évêque Pierre III de Porcher (?†1447) éleva en l'honneur de saint Véran la chapelle qui sert actuellement de sacristie.
Vers 1496, la commune fit édifier le clocher à arcade ou campenard à côté du clocher central (la cloche qui s'y trouve toujours porte, en effet, cette date et les armoiries de la ville).
Au milieu du XVIe siècle, la cathédrale se trouvait en fort piteux état, puisqu'un bref du pape Paul III (1468†1549) autorise, le 3 mars 1542, l'évêque Pierre de Ghinucci à utiliser les matériaux de l'église Saint-Jean-hors-les-murs pour assurer sa restauration. Le coup de grâce lui fut porté le 1er septembre 1562 par les huguenots du trop fameux baron des Adrets qui la mit à sac et l'incendia. Le gros œuvre heureusement résista, sauf, sans doute, la partie nord de la façade.
Pour réparer tous ces dégâts, une bulle de Pie IV (1499†1565) concéda, le 4 septembre 1564, des indulgences à tous ceux qui contribueraient aux travaux. La restauration de l'édifice devait être terminée vers 1585, date des stalles du chœur.
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Le XVIIe et le XVIIIe siècle s'employèrent à doter l'église d'un riche mobilier. Mais, au milieu du XIXe siècle, la vieille cathédrale menaçait ruine. Plusieurs campagnes, de 1853 à 1864, eurent pour objet la reprise de l'abside, la consolidation des chapelles, la réfection des voûtes. La chapelle des Âmes du Purgatoire fut allongée par une abside et une petite sacristie.
Mais, en contrepartie, c'est à cette "restauration" indiscrète que l'on doit le bariolage vraiment excessif qui déshonore tout le vaisseau roman, les affreuses sculptures des consoles et d'une partie des chapiteaux, œuvre d'un Avignonnais nommé Laffitte (trois colonnes et huit chapiteaux).
Description
Intérieur
La nef
L'église comprend une grande nef unique de cinq travées, une travée de chœur, sorte de faux carré de transept, sur lequel s'élève le clocher, et une abside polygonale (à cinq pans à l'extérieur et à sept à l'intérieur).
► Architecture Romane du midi de la France - 1823 - PL. XXVIII - ici -
► Architecture Romane du midi de la France - 1823 - PL. XXX - ici -
► Photos intérieures - ici -
L'église mesure à l'intérieur environ 46,80 m de longueur pour une largeur de nef d'environ 8,40 m et une largeur totale de 29 m environ.
Comme le plus souvent en Provence, cette nef unique est épaulée par de larges contreforts saillants, entre lesquels on a ouvert par la suite des chapelles latérales.
La simplicité d'un tel parti, adopté pour des édifices importants, est un des caractères de l'art roman provençal: on la retrouve dans de grandes cathédrales: Avignon, Digne, Forcalquier, etc.
C'est précisément cette simplicité monumentale qui fait la beauté des églises de Provence. Des architectes doués, nourris dans le culte des monuments antiques, ont su en tirer des effets saisissants: la grande voûte, en berceau brisé, qui couvre la nef, retombe sur une puissante ossature de ressauts rectangulaires, constituée, transversalement, par des doubleaux à deux rouleaux reçus par des pilastres en saillie sur des dosserets et, latéralement, contre les murs gouttereaux, par de grandes arcades à deux rouleaux qui scandent le rythme des différentes travées.
Pour saisir toute la puissance de ce vaisseau, il faut prolonger par la pensée les pilastres qui descendaient à l'origine jusqu'au sol et qu'on a stupidement écourtés au XVIIe siècle pour la désencombrer au maximum.
On a cru masquer ces mutilations en leur appliquant les consoles de style troubadour sculptées par Laffitte en 1860.
Suprême élégance, les dosserets des pilastres de la nef s'interrompent dans leur partie haute pour faire place à de gracieuses colonnettes qui ont un triple effet: elles allègent et, à la fois, tempèrent la sévérité de ces massifs de ressauts rectangulaires, mais aussi, par une sorte d'illusion optique, augmentent l'impression d'élévation du vaisseau.
C'est une trouvaille que les architectes provençaux ont réservée à leurs édifices les plus raffinés: les cathédrales d'Arles, Aix, Avignon, Carpentras, Saint-Paul-Trois-Châteaux (où il y a, en outre, un triforium), l'église de Saint-Restitut, etc.
Il faut aussi admirer le luxe et le goût avec lequel tous ces éléments ont été enrichis de fines sculptures: les curieux chapiteaux à deux étages, ornés de feuilles d'acanthe, sont les mêmes qu'à Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence (beaucoup cependant ont été refaits et paraissent sujets à caution); les colonnettes sont animées de cannelures droites, torses, brisées ou opposées; sous la voûte, la corniche est tapissée de larges feuilles d'acanthe recourbées; les archivoltes sont décorées de moulures, etc.
Pour restituer la majestueuse unité de ce vaisseau roman, il faut se rappeler qu'à l'origine il s'élevait seul, limité de chaque côté par des murs pleins. Plus élancé qu'aujourd'hui (le dallage était sensiblement plus bas), il était éclairé directement par des baies percées sous les grandes arcades aveugles, à ressaut, qui renforçaient, dans chaque travée, les murs latéraux.
Peut-être ces baies n'existaient-elles que du côté sud, comme souvent en Provence, par crainte du mistral. L'entrée principale se faisait par le portail occidental; deux portes ouvraient, au sud, sur le cloître.
Les grandes arcades ont été utilisées assez tôt pour ouvrir des chapelles; les deux dernières du côté sud l'ont peut-être été dès le XIIIe siècle. La première au nord a été édifiée, nous l'avons vu, au XIVe siècle, sous l'épiscopat du cardinal Philippe de Cabassole.
Elle est voûtée sur croisée d'ogives, mais a reçu au XVIIe siècle un revêtement de boiseries dorées. Cependant, on voit encore à l'extérieur, à l'ouest et au nord, ses fenêtres à deux formes terminées par un trèfle, qui ont été murées.
La plupart des chapelles latérales ont été refaites aux XVIIe et XIXe siècles, mais on distingue toujours à l'extérieur, sur le mur nord, des vestiges de fenêtres du XVe siècle, en regard des troisième et quatrième travées.
La travée qui tient lieu de transept est couverte, comme de règle en Provence, d'une coupole. Elle communique avec la nef par un arc en plein cintre établi plus bas que la voûte; celui-ci est à double rouleau et garni d'un tore. Un arc semblable ferme la travée du côté de l'abside; il est surmonté d'un mur percé d'un oculus.
De chaque côté, au nord et au sud, une arcade murale à deux ressauts - le ressaut intérieur étant garni d'un tore - sert de renfort. Un troisième arc est bandé au-dessus pour ramener la travée au carré et servir d'assise à la coupole.
Cet arc prend appui sur des consoles sculptées de bouquets de feuillages, d'un atlante, d'une tête de bélier, qui appellent les mêmes réserves que celles de la nef.
Le carré est racheté aux angles par des trompes en cul-de-four ornées des Symboles des Évangélistes (refaits eux aussi). Puis s'élève le tambour octogonal, couronné d'une corniche de feuilles d'acanthe, de la même facture que celle de la nef.
Enfin règne la coupole, garnie de huit nervures rondes qui prennent naissance au milieu de chaque pan pour se réunir autour d'un oculus aveugle. La travée de chœur a été flanquée, au nord, au XIVe siècle, d'une chapelle sur croisée d'ogives.
L'abside
L'abside disparaît sous les riches boiseries dorées dont elle a été revêtue au XVIIe siècle. À la même époque, sa voûte en cul-de-four a été fâcheusement percée à la clef d'une petite verrière. L'hémicycle était jadis agrémenté de huit arcades portées par des colonnettes (dont subsistent des vestiges derrière les boiseries actuelles). Au centre s'ouvrait une seule baie.
Les chapelles
Informations collectées par Kabellion Histoire & patrimoine de Cavaillon, et fournies très aimablement par les Archives municipales de Cavaillon - Place du Cloître (Tél. : 04 90 71 94 38 ) :
Chapelle dédiée à saint Véran (9 - autrefois à saint Martin)
Elle fut construite sous le vocable de saint Martin par l'évêque Philippe de Cabassole (1305†1372), ami de Pétrarque.
Le décor, somptueux et d'une qualité remarquable, met en scène le tableau central, de saint Véran tenant enchaîné le dragon de Fontaine de Vaucluse (1657), par Nicolas Mignard.
Le retable (1660) est de Barthélemy Grangier et les boiseries de son fils Esprit. La voûte (1703) et les deux panneaux sculptés de la Vie de saint Véran (1704) sont de Bernus, de même que les statues allégoriques des parties hautes. L'autel est l'ancien autel majeur de la cathédrale.
Chapelle dédiée à Notre-Dame de Pitié (10)
Autel moderne ainsi que les deux anges à phylactère. À droite, "Portement de Croix" (XVIe siècle); à gauche, Christ en bois polychrome (XVIe siècle).
Pietà (1658) peinte par Jean Daret (1613/1615†1668 - infos).
Chapelle dédiée à César de Bus (11)
Ensemble de bois dorés du XVIIe siècle avec, au retable, "Le Père César de Bus en extase" de Pierre Parrocel (1710). À droite, "Le Triomphe du Saint Sacrement" et à gauche, "La Cène" (1688) de Louis Parrocel. Statues (XVIIe siècle) de saint François de Sales et de saint Jean-Baptiste. La chaire sculptée au XVIIe siècle porte les quatre Évangélistes et saint Véran.
Dans cette cathédrale fut baptisé et ordonné prêtre César de Bus (1544†1607), fondateur des Pères de la Doctrine Chrétienne. En 2012, des prêtres de cette congrégation, fidèles à la mission de leur Fondateur, assurent toujours le ministère pastoral dans le pays de Cavaillon.
Chapelle dédiée à sainte-Philomène ou à sainte-Madeleine (12)
Autel en marbre de style Louis XV. À gauche, "Saint Pierre de Luxembourg en prière" avec vue de Cavaillon au XVIIe siècle; à droite, "Sainte Ursule et saint Augustin, aux pieds de la Vierge", de Van Loo (1705†1765 - infos).
Le "Noli me tangere" (Ne me touche pas), vers 1650, de Nicolas Mignard a été restauré avec le concours de l’association Kabellion (alors Amis de la cathédrale et du vieux Cavaillon), avec le soutien financier de la Ville de Cavaillon, du Conseil Général (commission Gagnière), des caisses locale et régionale du Crédit Agricole, les conseils éclairés du Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de Vaucluse et le talent des restaurateurs.
Chapelle dédiée à saint Éloi (13)
Au retable, "Saint Éloi", à gauche, "Christ aux outrages" (XVIIIe siècle); à droite, "Assomption" (XVIIe siècle). L'autel (XIXe siècle) est orné des fruits du terroir, dont le melon.
Chapelle dédiée à sainte Anne (17)
Retable de Nicolas Mignard, "Sainte Anne et la Vierge" (1640/1645); à gauche, "Martyre de saint Sébastien" (XVIIIe siècle); à droite, "Mort de saint Alexis".
Le tableau de L'éducation de la Vierge avec sainte Marguerite et saint Blaise est également attribué à Nicolas Mignard.
Chapelle dédiée à saint Joseph (18)
Revêtue de grès céramique néo-roman, on y trouve, à gauche "La mort de saint Joseph" (1658) de Croizier et à droite, la "Vierge à la colonne" de Guillemin (XVIIIe siècle). L'autel, moderne, était surmonté d'une Sainte Famille.
Extérieur
À l'extérieur, la façade occidentale a perdu tout caractère. Elle a été entièrement reprise et surélevée au XVIe siècle. On y discerne cependant quelques éléments primitifs: le retour de la frise de la paroi sud et une partie du contrefort sud qui continuait de ce côté la ligne de la façade. La porte et la fenêtre qui la surmonte sont modernes.
L'élévation nord est également décevante, d'autant plus que la rue étroite qui la borde laisse peu de recul. Les épais contreforts et le mur de la nef disparaissent presque entièrement derrière les chapelles élevées au cours du Moyen Âge, les unes après les autres, comme le confirment les collages visibles entre leurs maçonneries.
Cependant, la partie haute du mur gouttereau est encore visible. Elle atteste qu'elle a été refaite sur toute la longueur des trois premières travées.
Par contre, dans les travées suivantes, elle offre encore son ancien entablement: frise où sont sculptés en bas-relief un homme jouant du cor, l'Agneau pascal, un Bœuf, Adam et Ève (?), deux paires de griffons affrontés, des roues, des palmettes, etc.; corniche soutenue par des modillons couverts d'acanthe, ornée d'oves, filet, feuilles lancéolées obliques et denticules sous un bandeau plat. Le larmier de la toiture est moderne.
L'élévation sud transmet mieux le reflet de l'aspect primitif du monument. Entre les chapelles latérales (sur le mur de la seconde on remarque un cadran solaire du XVIIIe siècle) apparaissent les faces des contreforts, ornés de deux pilastres réunis au sommet par deux petits arcs dont la retombée médiane s'appuie sur une console sculptée.
L'appareil des murs goutteaux et des contreforts, comme celui du clocher, est magnifiquement soigné et livre de belles marques de tâcherons.
On peut constater aussi, au-dessus de la toiture du cloître, qu'une grande partie du mur de la chapelle sud de la cinquième travée est construit en bel appareil, semblable à celui des contreforts qui l'encadrent (les deux derniers de la nef), ce qui donne pour cette chapelle (sauf la voûte actuelle, les parties hautes ayant été reprises) une date proche de celle de l'église et du cloître.
Au-dessus des contreforts court, sur toute la longueur du mur, une frise somptueuse, plus évoluée que celle du nord, composée de rinceaux admirablement imités de l'antique. Une double rangée de feuilles d'acanthe aux extrémités retombantes tapisse le chanfrein de la corniche. Sous la toiture, l'ancien larmier a été conservé.
Le chevet et l'abside
C'est le chevet qui, à l'extérieur, est le morceau de choix de l'édifice.
Architecture Romane du midi de la France - 1823 - PL. XXVI, cliquer - ici -
Architecture Romane du midi de la France - 1823 - PL. XXVII, cliquer - ici -
L'abside pentagonale se signale par son décor luxueux: elle est agrémentée d'une arcature moulurée soutenue par des colonnes engagées aux angles et posées sur un bahut qu'accuse une forte moulure arrondie.
Leurs fûts sont rudentés (sauf une des extrémités) et leurs chapiteaux ornés de grasses feuilles d'acanthe, de torsades et de fleurons sous un tailloir également enrichi de feuilles d'acanthe.
Sous l'arcade centrale, rehaussée de petites rosaces en relief, s'ouvrait la fenêtre d'axe, avec son archivolte richement moulurée et décorée d'acanthe, ses impostes aussi garnies d'acanthe, sous lesquelles se détachaient autrefois de gracieuses colonnettes.
Sous la toiture court une corniche décorée de files d'oves, de feuilles perlées, de palmettes et portée par des modillons ornés de feuillages et de masques. L'abside est pittoresquement coiffée du méchant lanternon construit en 1643 pour éclairer le retable du sanctuaire.
L'ensemble est malheureusement alourdi par le grand massif de pierres d'appareil, peu épais, mais très élevé, bâti au XVe siècle, afin de relier avec la base circulaire du clocher la tour étroite et haute édifiée à ce moment pour abriter l'horloge et servir de campanile à la ville.
Efflanqué et mesquin, ce clocheton municipal, qui tente de dépasser la vieille tour des chanoines, prend l'allure d'un symbole. Si haut perché soit-il, il n'arrive pas à altérer la majestueuse solitude du clocher central monté sur la coupole.
Le clocher
Au-dessus d'une base circulaire pleine - particularité rare en Provence, où les clochers sont carrés ou polygonaux - terminée par une forte moulure ronde, l'étage octogone reprend très heureusement le rythme de l'abside.
Il est cantonné aux angles de colonnes engagées, aux chapiteaux largement épannelés, et présente sur chaque face une baie en plein cintre cernée d'une archivolte à deux tores et de colonnettes lisses.
Leurs chapiteaux à larges feuilles épannelées ou à entrelacs perlés supportent un tailloir dont les moulures se prolongent d'une baie à l'autre. La toiture a été surélevée après coup.
À l'intérieur, le clocher est couvert d'une coupole garnie de nervures dans les angles et rayonnant vers un oculus central; elles sont carrées aux angles abattus ou profilées d'une arête entre deux tores.
À l'extérieur, notamment au chevet, l'édifice primitif avait une élévation assez comparable, dans ses grandes lignes, à celle de l'église voisine du Thor.
Le cloître
Une porte percée en 1681 fait communiquer la troisième chapelle sud avec le cloître. On y accède aussi par une porte ménagée au sud du chevet, contre l'ancienne salle capitulaire. Une porte reliait autrefois la dernière travée de la nef avec la galerie septentrionale.
► Architecture Romane du midi de la France - 1823 - PL. XXIX - ici -
► Photos du cloître - ici -
Dans cette galerie ont été encastrées plusieurs inscriptions: des vestiges du tombeau* de l'évêque Rostaing Belinger (?†1261) et une épitaphe mentionnant l'obit d'Hugues de Cavaillon, moine de Montmajour et chanoine de la cathédrale, à la date du 14 mai 1203.
* Au-dessus a été encastré dans la voûte l'écu de Philippe de Cabassole, qui provient sans doute de la chapelle construite par cet évêque en 1339.
Le cloître paraît à peu près contemporain de l'église. De plan rectangulaire, il s'étend contre le chœur et les deux dernières travées de la nef. Chacune de ses quatre galeries est couverte d'une voûte en berceau brisé renforcée par des doubleaux aux arêtes abattues, portés par des consoles ou des encorbellements moulurés de quatre tores aplatis.
Dans la galerie est, le berceau a été grossièrement refait à une mauvaise époque (probablement après le sac de 1562) et reste dépourvu de doubleau au milieu. Les deux travées d'angle présentent une voûte d'arêtes maladroite, en moellons, qui remonte sans doute à la même époque.
Par contre, les travées d'angle de la galerie ouest ont été couvertes de croisées d'ogives à filets saillants au XIVe siècle. À l'origine, toutes ces travées d'angle étaient probablement couvertes de berceaux, dont la pénétration était masquée par un doubleau en diagonale.
Les arcades, en plein cintre, ouvrent sur le préau. Aux angles, les piles sont constituées par des massifs de maçonnerie simplement moulurés à la base et à l'imposte. Les baies sont à double rouleau et garnies d'une moulure à l'extrados.
Il y en a six dans la galerie nord. Elles retombent, aux extrémités, sur les piles d'angle (les deux piles ont été refaites) et, du côté de la galerie, sur des colonnettes trapues, quatre rondes et une polygonale, couronnées de chapiteaux à feuilles d'acanthe, à enroulements de feuillages ou à personnages.
Mais ceux-ci ont été mutilés par les soudards du baron des Adrets et empâtés de badigeon, si bien qu'il n'est plus possible de restituer les scènes représentées.
Du côté du préau, il n'y a pas de colonnettes, les retombées se font uniquement sur des pilastres moulurés. La galerie ouest n'a que quatre baies semblables aux précédentes, portées par trois colonnettes galbées, deux rondes et une polygonale; leurs chapiteaux à doubles corbeilles d'acanthe débarrassées de badigeon ont un aspect plus archaïque et pourraient être des remplois.
La galerie sud n'a aussi que quatre baies anciennes, les deux dernières ayant été remplacées postérieurement par une seule ouverture plus large. Il ne reste de ce côté que trois colonnettes polygonales et une ronde, avec quatre chapiteaux, deux à haute corbeille décorée de trois rangées d'acanthe ou de feuilles épannelées, deux autres à personnages, très mutilés.
Dans le mur sud se remarquent les vestiges des baies des salles canoniales. La galerie est, comme celle qui lui fait face, n'a que quatre baies; avec leurs colonnettes polygonales simplement couronnées d'un tailloir, elles ont été refaites, comme la voûte et les piliers, au même moment que le petit bâtiment au-dessus, sans doute après les dévastations de 1562.
C'est dans cette galerie que donne la porte de la salle capitulaire.
Le cloître de Cavaillon procède, en plus simple, de la formule mise en honneur par le cloître de Saint-Trophime d'Arles entre 1150 et 1180. Au lieu de ses simples couples de colonnettes jumelles, il utilise la juxtaposition de pilastres et de colonnettes, mais il ne recourt pas aux grands arcs de décharge sur le préau employés dans la plupart des cloîtres dérivés du monument arlésien à la fin du XIIe siècle: Montmajour, Vaison, Saint-Paul de Mausole, Ganagobie.
Ses dimensions précieuses, sa simplicité, le fait qu'il a échappé aux restaurations abusives du XIXe siècle lui confèrent un charme très particulier.
Mobilier
L'église est si riche en mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles qu'il est impossible ici d'en fournir la liste. Il faut mentionner cependant quelques ensembles, œuvres de sculpteurs et de peintres célèbres du Comtat.
Liste du mobilier classé
• Ensemble du retable de la Vierge (retable, cadre, haut-relief) - ici -
• Retable - ici -
• Devant d'autel - ici -
• Hauts-reliefs : Anges tenant un cartouche - ici -
• Hauts-reliefs - ici -
• Ensemble de 2 statues (grandeur nature) : saint Jacques le Majeur, saint Véran évêque, 2 consoles, 2 hauts-reliefs - ici -
• Ensemble de 2 demi-reliefs : saint Véran délivrant un muletier des flammes, saint Véran ressuscitant une jeune fille, armoire à reliquaires - ici
• Lambris de revêtement - ici -
• Retable et cadre - ici -
• Lambris de couvrement en berceau, haut-relief : Anges tenant un cartouche - ici -
• Ensemble de 2 consoles et de 2 statues : saint Jean Baptiste, saint Philippe Néri - ici -
• Lambris de revêtement de la chapelle du Saint-Sacrement - ici -
• Retable du Saint-Sacrement - ici -
• Cénotaphe de Jean-Baptiste de Sade de Mazan - ici -
• Ensemble de 12 culots : L'expulsion des marchands du temple, Le Christ donnant la communion, Le Christ enseignant, Le Christ bénissant le pain et le vin, Uzza touchant l'arche d'alliance et frappé de mort, Élie nourri par un ange, Moïse présentant les tables de la Loi aux Hébreux, Abraham et Melchisédech, Ézéchiel voyant les ossements desséchés, La lamentation de Jérémie sur la ruine de Jérusalem, Isaïe prédisant la naissance du Christ, Daniel nourri par l'ange - ici -
• Ensemble de 2 chapiteaux : Les saintes femmes au Sépulcre, Le Christ ressuscitant la fille de Jaïre - ici -
• Le mobilier de la cathédrale Saint-Véran - ici -
Liste du mobilier classé monument historique
• Orgue de tribune - ici -
• Orgue de tribune : tribune d'orgue; buffet d'orgue - ici -
• Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue - ici -
• Statue : "Le Christ en croix" - ici -
• Tableau : "Vierge de Pitié" - ici -
• Tombeau de Jean-Baptiste de Sade de Mazan, évêque de Cavaillon 1665-1707 - ici -
• Autel retable de la chapelle de la Vierge, tableau : "La Nativité" - ici -
• Décor de la chapelle de César de Bus : lambris de revêtement, plafond, retable, 2 statues : "Saint Véran", "Saint Jean-Baptiste", 2 tableaux : "Le Triomphe de la Foi" et "La Cène" - ici -
• Décor de la chapelle de Cabassole : reliefs, retable, tableau, 2 statues : "Saint Véran", "Un pèlerin" - ici -
• Lambris de revêtement, stalles - ici -
• 5 tableaux : "L'Annonciation", "Saint Véran", "Saint Pierre", "Saint Paul" et "Saint Louis" - ici -
• Autel, 2 statues : Anges (maître-autel) - ici -
Dans le chœur
Dans le chœur, remarquables stalles en bois sculpté (1585), par Claude des Vignes, Gonet Rey et Claude Souchet. Elles sont décorées de portiques dorés en perspective ouvrant sur de charmantes peintures de bouquets et de paysages qui datent seulement du XVIIe siècle, comme celles de Saint-Pierre d'Avignon.
Les balustrades, ornées de panneaux de "cuirs découpés" remontent, par contre, à la fin du XVIe siècle. À l'orgue, boiseries de Barthélemy Grangier (1653 - photo). Le faux orgue (1683 - photo) a été sculpté par Esprit Grangier et Balthazar Marrot.
Les boiseries de l'abside sont de Barthélemy Grangier et Jacques Perrin (1645), l'ensemble remarquable des cinq portraits de Nicolas Mignard (dit Mignard d'Avignon - 1606†1668 - œuvres), y compris au centre, l'Annonciation accompagnée de quatre saints, saint Pierre, saint Louis, saint Paul, saint Véran (1646-1654 - œuvre).
Le riche décor de la troisième chapelle nord (Sacré-Cœur, anciennement Saint-Sacrement): le tableau central, Le Père César de Bus en extase (1710), est de Pierre Parrocel (1670†1739), sur les côtés, peintures médiocres de Joseph Parrocel (1646†1704). Le retable est de Barthélemy Grangier, le plafond à caissons de J.-F. Berthelier et les boiseries latérales d'Esprit Grangier.
Contre la première pile nord a été appliqué en 1709 l'élégant cénotaphe de l'évêque Jean-Baptiste de Sade (?†1707), bienfaiteur de l'Hôtel-Dieu, dont le sarcophage est entouré de figures allégoriques: Espérance, Charité, Mort, Renommée. C'est une œuvre intéressante du sculpteur d'Oppède Jean-Ange Maucord (?†1761), en dépit d'une restauration maladroite par un artisan de Carpentras en 1861.
La deuxième chapelle sud (de la Vierge) conserve de curieuses statues baroques en bois peint (saint Jean de la Croix, Élie, sainte Anne, Joachim) qui proviennent d'un couvent de la ville, et une Nativité (1640) de Nicolas Mignard dans un cadre de Barthélémy Grangier.
La Chapelle privée des Évêques de Cavaillon se situe au-dessus du vestibule d'entrée de la Cathédrale Saint-Véran. Construite au XVIIe siècle par Mgr Jean-Baptiste de Sade de Mazan, elle communique avec la nef par une large ouverture voûtée ( photo), avec balustrade en pierre. Abandonnée progressivement aux cours des siècles derniers, elle a fait l'objet en 2009 d'une restauration globale (murs et mobilier), avant réouverture au public.
Avec le concours de la Fondation du Patrimoine et l'association Kabellion, deux grands tableaux, actuellement conservés dans la salle capitulaire, doivent trouver place dans cette sallle des Évêques après restauration. Le premier représente trois martyrs tenant chacun une palme , avec un enfant priant et un vieillard à leurs pieds (tableau). Le deuxième représente l'apothéose de saint Dominique, personnage élevé au ciel par des anges et entouré de figures de sept autres saints de l'ordre des Dominicains (tableau).
In Situ - Revue des patrimoines, présente trois grands ensembles réalisés entre 1645 et 1710, à la qualité remarquable: le chœur, la chapelle Saint Véran et la chapelle du Saint-Sacrement.
► Texte et iconographie de la Revue des patrimoines - ici -
Abbé M. Chaillan - 1910
Membre de l'Académie d'Aix
L'orgue du XVIIe siècle
L'orgue fut construit vers 1653-54 par Charles Royer, fils de Nicolas Royer, facteur d'orgues flamand établit à Namur de 1608-1623. De par sa position à l'entrée du chœur, cet instrument perpétue la tradition italianisante de l'orgue dans le Comtat Venaissin.
De Charles Royer et son fils Lazare, subsistent 5 instruments avec des buffets remarquables:
• église Collégiale Notre-Dame-des-Anges de L'Isle-sur-la-Sorgue;
• ancienne cathédrale Notre-Dame et saint Véran de Cavaillon;
• église Collégiale Saint Sauveur de Grignan dans la Drôme;
• église Saint-Esprit d'Aix-en-Provence (cet orgue initialement installé dans l'église des Grands Carmes, y sera déplacé par arrêté départemental du 27 mai 1791 - infos);
• église Saint-Pierre à Cuers (Var - infos).
Marie-Madeleine Duruflé-Chevalier, organiste
Marie-Madeleine Duruflé-Chevalier (1921†1999), née à Marseille, fut titulaire dès l’âge de onze ans de l’orgue de l'église Notre-Dame et saint Véran. Après des études au Conservatoire d’Avignon elle entra, en 1945, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où elle obtint un premier prix d’orgue en 1949 dans la classe de Marcel Dupré.
Elle remporta peu après le Grand Prix International Charles-Marie Widor (orgue et improvisation). Elle devint suppléante de Marcel Dupré au grand orgue de Saint-Sulpice puis, mariée depuis peu avec Maurice Duruflé, fut nommée en 1953 conjointement avec son mari organiste de Saint-Étienne-du-Mont.
► Association Maurice et Marie-Madeleine Duruflé - ici -
Table d'autel mérovingienne
Dans le jardin du presbytère, M. Chaudron, curé de la paroisse, fit retirer d'un mur situé sous un arceau du cloître de la cathédrale, une large pierre mesurant 93 cm sur 78 cm de largeur pour 13 cm d'épaisseur, couverte d'emblèmes artistement sculptés.
Comme la plupart des autels d'une haute époque, la table est munie d'un petit rebord intérieur pour retenir les saintes espèces et présente sur le plat et au milieu une cavité destinée à recevoir les reliques.
Chacune des quatre faces est ornée de sculptures. Sur l'une d'elles, une croix pattée, aux branches de laquelle pendent l'α et l'ω, est accostée de deux colombes affrontées de part et d'autre.
Mais tandis qu'à droite les deux colombes sont dans une position normale, à gauche, l'un des oiseaux est sur ses pattes et l'autre renversé sur le dos. Voilà bien, je pense, une nouvelle preuve des fantaisies mérovingiennes posant, comme à Jouarre notamment, certains motifs d'ornements de haut en bas, sous prétexte d'un plus riche agencement.
En outre, à gauche, entre la croix et les colombes, on note la présence d'un objet qu'on pourrait prendre d'abord pour un poisson.
Mais après examen, je crois - fait rare et curieux – discerner une petite colombe sortant à peine de l'œuf et dont les pattes ne sont pas encore détachées. Son bec, sa tête et surtout le plumage ressemblant à celui des autres grosses colombes du bas-relief ne paraissent pas laisser de doute.
À la face opposée on voit, au centre, une arcature composée de cinq arcades, flanquée, à droite et à gauche, d'un vase en forme de calice et d'une rosace, ces deux figures séparées l'une de l'autre à droite par un autre calice (?) posé sur un piédestal en forme de toit à double rampant et, à gauche, par une Croix à double traverse également posée sur un piédestal de même forme.
Le savant père de La Croix nous a signalé la ressemblance des rosaces placées à l'extrémité de cet ensemble décoratif avec les rosaces qui décorent l'un des chambranles de la porte de l'hypogée mérovingien de Poitiers.
Sur les deux faces latérales de l'autel ondule un rinceau de vigne sans feuilles et d'où pendent des grappes de raisins. Le développement de ce rinceau est exactement semblable à celui des quatre rinceaux de lierre qui décorent certaines pierres de l'hypogée de Poitiers. Mais à Cavaillon les grappes de raisins remplacent les feuilles de lierre de Poitiers.
J'ajoute que la facture des raisins de l'autel de Cavaillon est analogue à celle des grappes sculptées sur les marbres de Soissons, de la Monzi, de Pézenas, d'Arles et de Saint-Quinin à Vaison, etc.
Ainsi, tandis que beaucoup d'autels antiques ont seulement quelques-uns des signes familiers aux chrétiens des premiers âges, l'autel de Cavaillon, imitant en cela celui de Marseille, a presque tous les symboles réunis.
Nous laissons aux archéologues qui s'occupent de la période mérovingienne le soin de fixer la date de ce curieux autel; elle ne s'éloignera sans doute pas beaucoup de l'époque où vécut, saint Véran, qui édifia une église à Cavaillon, sa ville épiscopale.
Texte de Jacques Thirion - 1963.
Visites
Visites libres
• Horaires :
• lundi au vendredi de mai à septembre : 8h30/12h00 - 14h00/18h00;
• samedi de mai à septembre : 14h00/17h00;
• lundi au vendredi d'octobre à avril : 9h00/12h00 - 14h00/17h00;
• samedi d'octobre à avril : 14h00/17h00.
• Fermeture : dimanches et jours fériés.
• Office de Tourisme de Cavaillon : Tél. : +33 (0)4 90 71 32 01.
• Paroisse Notre-Dame : Tél. : +33 (0)4 90 78 10 17.
Liste des évêques de l'évêché de Cavaillon
L'évêché a été supprimé le 29 novembre 1801, et son territoire diocésain rattaché à celui de l'archidiocèse d'Avignon.
► Liste des évêques - ici -
Saint Véran de Cavaillon
(Étude de Lucette Besson)
Le titre de cette étude publiée dans les Cahiers de l'Académie de Beaumes-de-Venise, n° 2, 1994, doit dissiper d'emblée toute équivoque. Car, d'après diverses sources plus ou moins fiables, il y aurait eu non pas un, mais deux, trois, quatre, cinq évêques de ce nom: à Lyon, Vence, Mende, Cavaillon et Chalon-sur-Saône. Ce qui fait beaucoup.
En réalité - s'il est permis d'invoquer la réalité dans un domaine si incertain - celui de Lyon et celui de Vence se confondent sans doute; celui de Mende et celui de Cavaillon très probablement n'en font qu'un; celui de Chalon-sur-Saône ne doit l'existence qu'à une mauvaise lecture des manuscrits.
* Cette étude et son iconographie sont disponibles à l’Office de Tourisme de Beaumes-de-Venise ou à l’Académie de Beaumes-de-Venise.
► Accès au texte* - ici -
Office de Tourisme
Maison des Dentelles - 122, place du Marché
Tél. : +33 (0)4 90 62 94 39
Académie de Beaumes-de-Venise
Contact : Philippe Jean Coulomb.
Tél. : +33 (0)4 90 65 00 49.
Courriel : philippe-jean.coulomb@wanadoo.fr
Bibliographie sommaire
• Puiricard d'Agar, Antiquités de la ville de Cavaillon (XVIIIe siècle), Bibliothèque Calvet, Avignon, mss. 2113.
• P. Mérimée, Notes d'un voyage dans le midi de la France, Bruxelles, 1835.
• P. L., Courte notice sur l'église paroissiale, jadis cathédrale de Cavaillon, 1868, mss. aux Archives paroissiales de Cavaillon.
• Revoil, Architecture romane du midi de la France, Paris, 1873, 3 vol.
• Courtet, Dictionnaire géographique, historique et biographique des communes du département de Vaucluse, 1876.
• L.-H. Labande, Cavaillon: la cathédrale Notre-Dame, dans Congrès archéologique de France, 1909, p. 244-250; Les chartes de l'évêché et les évêques de Cavaillon au XIIIe siècle, dans Revue d'histoire de l'Église de France, 19101911.
• H. Chobaut, Notes archéologiques sur Cavaillon. 1 : Le mobilier et l'ornementation de la cathédrale, dans Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 1933, p. 39.
• N. Dufourcq, Orgues comtadines et orgues provençales, dans Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 1934.
• B. Rolland, Les armoiries de Cavaillon, dans Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 1936, p. 187.
• J. Zwaab, La cathédrale de Cavaillon, Cavaillon, 1949.
► Bibliothèque de Kabellion Histoire & patrimoine de Cavaillon - ici -
Valorisation du patrimoine
► Lettre d'information de la DRAC PACA - ici -
In Situ. Revue des patrimoines offre à l'ensemble des professionnels du patrimoine un organe de diffusion des résultats de leurs travaux portant sur la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine. Elle favorise les échanges entre les différents acteurs et les différentes disciplines de la recherche appliquée au patrimoine et met à disposition du public les nouvelles connaissances sur le patrimoine.
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L'APARE est une organisation européenne de jeunesse et d'éducation populaire agréée par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable et reconnue par la Commission européenne. Implantée en région Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 1979, elle a une vocation régionale, européenne et méditerranéenne.
APARE
Association pour la Participation et l'Action Régionale
Jean-Michel André
25, bd Paul Pons – 84800 L'Isle-sur-la-Sorgue
Tél. : 04 90 85 51 15
Courriel : apare@apare-gec.org
► Site Web - ici -
Kabellion, depuis 2008, est la nouvelle appellation de l’association "Les Amis de la Cathédrale et du Vieux-Cavaillon". Celle-ci fut créée en 1986 par des notables cavaillonnais (P. Montagnier, F. Mitifiot, R. Chatillon), des érudits locaux (G. Gauthier, G. Jau) et des personnalités qualifiées (Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de Vaucluse, Conservateur des Musées de Cavaillon).
Elle reprenait le flambeau de la société "Les Amis du Vieux Cavaillon", lancée en 1941 par André Dumoulin, mais qui avait cessé ses activités.
► Association Kabellion Histoire & patrimoine de Cavaillon - ici -
Memòri, association créée en 2002, a pour but de promouvoir la transmission du patrimoine sous toutes ses formes, de réanimer les lieux chargés d’histoire, de traiter aussi des sujets à caractère national ou international. Association apolitique et laïque, elle propose des conférences, mais se veut aussi un lieu de rencontre et d’échange sur des bases culturelles et organise des sorties, des voyages et des expositions.
Enfin, elle participe aux différentes manifestations locales et nationales et entretien des relations amicales avec les associations ayant la même vocation culturelle.
► Site de l'association - ici -
Pierre Sèche en Vaucluse, association créée en 1983 autour de l'intérêt pour ces témoins d'économies agricoles et pastorales anciennes, dont la disparition progressive, due à l'abandon de ces territoires, s'est accélérée ces dernières décennies par des déprédations de toutes sortes.
Elle réalise ses projets en articulant le travail de connaissance sur le terrain et dans l'histoire, menés au long de l'année avec ses adhérents, et le travail de restauration, effectué principalement l'été, par des chantiers de jeunes bénévoles.
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