Abbaye Saint-Hilaire
Cartes postales
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Brève histoire de la carte postale
Carte postale : représentation idéale des lieux destinés à impressionner le destinataire en faisant mentir l'expéditeur.
Pierre Daninos
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* *
Pourquoi cet objet apparu lors de la guerre franco-prussienne de 1870 survit-il dans la jungle de la communication? Sans doute parce qu'en prenant son temps, la carte postale gagne en sens, en attention portée au destinataire. Sans doute aussi parce qu'elle est un objet propre à un contexte, les vacances, où l'on est censé ne jamais être pressé.
C'est outre-Rhin que se situent les origines des cartes postales telles que nous les connaissons aujourd'hui. En effet, au cours de la cinquième conférence de l'Association Allemande des Postes de 1865 à Karlsruhe, un conseiller d'État prussien nommé von Stephan propose "un feuillet cartonné de correspondance devant circuler à découvert" *.
* La circulation en France à découvert de cartes commerciales imprimées de textes publicitaires est admise en France par l'administration des postes depuis 1856.
Sa proposition est écartée et il faut attendre le début de l'année 1869 pour qu'un certain Emmanuel Hermann (1838-1902), professeur d'économie politique à Vienne, reprenne l'idée de von Stephan et utilise pour la première fois le terme de "Correspondenzkarte" (carte de correspondance).
Le 1er juillet 1870, Otto Eduard Leopold von Bismarck-Schönhausen (1815-1898) signe le décret autorisant l'impression et la diffusion des "correpondenz karte":
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Que s'est-il passé durant ces quatre années pour que cette proposition soit finalement retenue après avoir été rejetée? Le contexte sociopolitique n'est évidemment pas étranger à cela: l'Europe presque entière est en effet soumise à d'innombrables batailles qui auront notamment pour aboutissement la guerre franco-prusienne de 1870.
Or, ces cartes de correspondance n'ont pas besoin d'enveloppe pour être expédiées, ce qui entraîne une économie de gestes pour exercer une censure efficace: les informations militaires ne doivent pas circuler à l'arrière du front.
Cette première forme de carte postale fut en fait à la guerre franco-prusienne ce que la radio sera à la Première Guerre mondiale: une invention civile reprise et développée à des fins militaires.
À une différence près cependant, puisque ce mode de communication ne véhicula pas de propagande à proprement parler, car l'image n'avait pas encore trouvé sa place sur ce support.
En France, l'administration des postes regarde avec intérêt cette carte d'outre-Rhin mais ne propose pas de faire de même, soulignant son manque de discrétion dû à l'absence d'enveloppe. En outre, s'approprier une idée prussienne serait une humiliation supplémentaire pour l'orgueil patriotique français de l'époque qui doit déjà faire le deuil d'une partie de son territoire national.
L'idée ne manque pourtant pas de séduire et, pour finalement l'adopter, certains vont tenter d'inventer la même chose différemment…
C'est la Société de Secours aux Blessés Militaires* des armées de terre et de mer, créée le 25 mai 1864 par Henri Dunant, qui deviendra par la suite la Croix Rouge) qui émet, en 1870, une carte pour permettre à ses comités locaux de communiquer les uns avec les autres.
* Peu de temps après, a son initiative, le 22 août 1864 est signée La convention de Genève par 16 Pays.
Depuis le 12 août de cette même année, la ville de Strasbourg est assiégée par l'armée de von Werder et refuse de se rendre. Or, le comité de Strasbourg de la Société de secours aux blessés a en sa possession un stock de ces nouvelles cartes et demande au général prussien de laisser les blessés – mais aussi les assiégés – communiquer avec leurs familles. Von Werder accepte mais à la condition que ces cartes soient affranchies d'un timbre prussien de six kreuzer.
Ce courrier va d'abord être censuré à Karlsruhe avant de transiter par Bâle.
Les premières cartes postales à circuler en France sont donc transmises par deux administrations étrangères, allemande et suisse, et sont affranchies avec un timbre prussien. Qu'importe, la brèche est ouverte: la carte circulant à découvert est en cette fin de siècle à venir une préoccupation importante et il n'allait falloir qu'à peine plus d'une décennie pour que les pays du monde entier l'adoptent.
Le 20 décembre 1872, l’Assemblée Nationale adopte une loi soutenue par le député de l'Yonne Germain Rampont-Lechin (1809-1888), directeur général des Postes, soutenu son collègue Louis Wolowski (1810-1876), économiste réputé, fervent défenseur de la carte postale comme moyen de correspondance, qui autorise la création d'une carte postale en France.
Le 15 janvier 1873, les services postaux français mettent en vente une carte postale officielle (CPO), correspondances à découvert, support en carton imprimé, format 12,3 x 7,8 cm, réalisées par l'imprimerie nationale et bénéficiant de tarif réduit.
La seule illustration sur cette carte est une frise de 4mm d'épaisseur encadrant la partie réservée à l'adresse du destinataire, avec au:
• recto : l'adresse destinataire et l'affranchissement;
• verso : la correspondance uniquement.
Deux cartes postales ont été misent en vente dans les bureaux de poste:
•
alors que la lettre était
affranchie à 25 centimes,
la première, affranchie à
10
centimes,
était destinée à circuler à découvert en
France et en
Algérie, dans la
même ville ou dans la circonscription d'un même
bureau,
•
la seconde, affranchie à 15 centimes,
destinée à circuler à découvert en
France
et en Algérie de bureau à
bureau.
Carte postale française (précurseur, "Type 1873") oblitérée en 1873, affranchissement à 15 cent. (10 cent. Cérès 3e République + 5 cent. Cérès 3e République), CPO no 9 et CPA n° 12 d’après le catalogue Storch, Françon et Sinais, avec publicité au verso pour la "pompe rotative". Oblitération de Voiron, à destination de Grenoble. Cette carte était vendue 5 centimes meilleur marché que l’affranchissement du timbre collé en raison de la publicité imprimée au verso. Pour éviter que les timbres ne soient décollés et réutilisés, ils étaient "incisés" avec le monogramme "CA" enlacé ou avec les quatre barres horizontales.
Le succès est immédiat et dépasse les espérances de l’administration des postes, 7 millions d’exemplaires vendus en une semaine.
Le 7 octobre 1875, un arrêté autorise l'industrie privée à fabriquer des cartes postales. Avant cette période, la carte postale est restée un monopole de l'administration des postes.
Le 26 octobre 1875, un décret codifie l'utilisation des cartes postales, mais en libéralise la production pour peu qu’elles respectent le code administratif, comme les CPO, être vendues avec les timbres-poste adhésifs, correspondant à la valeur de l'affranchissement et collés sur les cartes.
Constitué d’un carton semi-rigide de 3 épaisseurs, format 12 x 8 cm, pesant entre 2 et 5 grammes avec au:
• recto : l'adresse du destinataire et le timbre-poste adhésif;
• verso : l'illustration et la correspondance.
En développant son usage, les législateurs ont pour idée de faire circuler une correspondance ouverte profitant d'un tarif d'affranchissement attractif. Ce fut le cas de 1873 à 1971. Pendant près d'un siècle, la carte postale a profité d'un tarif inférieur au courrier ordinaire.
La fin du siècle fait coïncider l'intrusion de la carte postale dans le civil avec l'avènement de la photographie. Mieux encore, la carte postale va avoir un rôle important dans l'innovation des procédés photographiques.
La rumeur accorde la première illustration photographique sur cartes postales à un employé de commerce marseillais nommé Dominique Piazza (1860-1941).
Celui-ci aurait trouvé comment réduire des clichés pour en faire tenir trois sur un format de carte postale et les envoyer à découvert à un ami résidant aux États-Unis.
Son initiative datée d'août 1891, est reprise dans les années qui suivent par des imprimeurs et éditeurs de renom de l'époque comme Neurdein à Paris ou Royer à Nancy.
Jusqu'alors, le prix de la carte postale était élevé car les seuls procédés de reproduction connus étaient la pointe sèche, le burin et la lithographie. La Première Guerre mondiale aura pour conséquence une médiocrité de qualité d'impression et du papier. Les cartes imprimées entre 1917 et le début des années 1920 présentent ainsi bien souvent un verso verdâtre; elles sont mates et de petit format (9 x 14 cm).
C'est avec l'invention de la photocollographie (procédé phototypique* qui va permettre l'industrialisation des images tout en lui laissant son caractère artisanal) que la carte postale devient vraiment populaire car son prix d'achat est désormais à la portée du plus grand nombre.
* Procédé de reproduction d'images photographiques monochromes et d'impression à plat par report du cliché négatif sur une plaque de verre recouverte d'une couche de gélatine bichromatée.
Au début du XXe siècle, on assiste également à un changement du support même de la carte postale puisque le recto devient le verso. A l'origine, la carte postale n'autorisait que l'écriture du message sur le verso de la carte (cet ordre recto-verso étant donné par les autorités postales de l'époque), dusse-t-il être imagé et supposer ainsi nous faire écrire sur l'image, tandis que le recto était destiné exclusivement à contenir l'adresse et le timbre.
Le 20 novembre 1903, le recto (ou face de l'adresse) fut divisé en deux parties: la moitié de droite pour l'adresse et le timbre, la moitié de gauche pour le message.
Après la photocollographie (1), c'est un procédé découvert en 1875, l'héliogravure (2), qui se généralise à partir de 1923.
(1) Synon. de phototypie.
(2) Procédé photomécanique d'impression dans lequel les éléments imprimants sont en creux et s'encrent comme des planches gravées en taille-douce (souvent abrégé en hélio); p. méton., reproduction obtenue par ce procédé.
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Dans les années 1950, vient l'époque des cartes brillantes à bord dentelé au format agrandi de 10,5 par 15 centimètres, celui que nous rencontrons aujourd'hui encore le plus fréquemment.
La photo couleur fait enfin son apparition et détrône le noir et blanc dont la colorisation au pochoir tentait de rendre le sujet plus réaliste. Le système alors utilisé est un procédé photographique appelé bromure.
Bien qu'inventé en 1904, la technique de l'Offset (1) ne sera appliquée massivement à la carte postale que dans les années 1960-1970. Ce procédé est dérivé de la lithographie (2) dont il emprunte le principe. Le support n'est plus une pierre mais une plaque de zinc puis, plus tard, une plaque d'aluminium.
(1) Procédé d'impression par double décalque, dans lequel le texte ou l'image à reproduire sont transférés de la surface imprimante, constituée par une plaque de métal encrée, sur le papier, par l'intermédiaire d'un cylindre en caoutchouc.
(2) Procédé de reproduction qui consiste à imprimer sur papier à l'aide d'une presse, un écrit, un dessin, tracé à l'encre grasse, au crayon gras sur une pierre calcaire.
Ces plaques photogravées sont obtenues par insolation sous un film appelé "typon" qui peut être tramé ou non. L'impression ne se fait pas par contact direct du papier sur la plaque encrée, mais par un cylindre intermédiaire:
Fortement agrandie, la photo en Offset laisse apparaître une trame permettant de reproduire les similis (*). Les différents niveaux de gradation sont représentés par une variation de surface des points de trame. La valeur s'énonce en pourcentage de couverture de 1 % à 100 %. L'image tramée présente alors toutes les nuances de couleur allant du blanc du papier à la couleur pure et saturée de l'encre utilisée.
(*) Ce sont ces points de taille variable qui déterminent la quantité d'encre déposée et restituent la gradation de l'image une fois imprimée.
En couleurs, on utilise une trame de points pour chaque couleur primaire: cyan, magenta et jaune, plus le noir, effectuant une synthèse soustractive des couleurs limitées au gamut (info) permis par les trois couleurs primaires:
*
* *
Aujourd'hui, la carte postale est l'objet qui dispose du plus grand nombre de points de vente dans le monde.
1989 - Première carte postale de Saint-Hilaire
2009 - Nouvelles cartes postales de Saint-Hilaire
Après l'accord des auteurs, 8 photographies de visiteurs de l'abbaye ont été retenues afin d'être éditées en carte postale. C'est donc une nouvelle identité visuelle qui s'exprime suivant leur style graphique, tout en respectant les valeurs de ce lieu.
Crédit photographique : Willem H. Evers - Pays-Bas (10 cm x 21 cm).
Crédit photographique : Luc Castel - France (10 cm x 15 cm).
Crédit photographique : Yves Tiberghien - Belgique (10 cm x 15 cm).
Crédit photographique : Jürgen Otto - Allemagne (10 cm x 15 cm).
Crédit photographique : Yves Ducommun - Suisse (10 cm x 21 cm).
Crédit photographique : Hugo - France (10 cm x 21 cm).
On a osé... compte tenu du nombre de photos reçues sur le site Internet de Saint-Hilaire, et en reconnaissance de l'accueil qu'elle vous a manifesté depuis son arrivée à Saint-Hilaire en 1995:
Crédit photographique : Jürgen Otto - Allemagne (10 cm x 15 cm).
Crédit photographique : Christelle Léon - France (10 cm x 21 cm).
L'impression des cartes postales
L'Imprimerie Artisanale de Fontainebleau
Forte d'une expérience de plus de 70 ans, les travaux d'impression ont été réalisés par L'Imprimerie Artisanale de Fontainebleau, imprimeur concepteur P.A.O.
L'Imprimerie Artisanale
M. Benoît Fournier
Siège Social
4, rue du Bon Secours - 77300 Fontainebleau
Tél. : 01 64 22 29 64
Atelier :
8, route N7 - 77630 Barbizon
Tél. : 01 64 81 22 10
Courriel : fournier.imprimerie@orange.fr
Courriel : devisartisanale@orange.fr
► Site - ici -
• affiches, bâches PVC;
• plaquettes, brochures, revues, catalogues;
• cartes de visite, faire-part;
• impression digitale sur de très grands formats;
• expédition dans toute la France.
Impression Offset
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Genèse de l'impression Offset des cartes postales
Un produit dérivé : le set de table !
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Musée
L’Adresse Musée de La Poste, ouvert en 1946, est le musée d'entreprise de La Poste consacré à l'histoire postale et philatélie française. En 2014, ses espaces intérieurs sont en cours de rénovation en vue de permettre une accessibilité totale à l’ensemble des publics.
Les collections permanentes sont fermées au public. Le Musée de La Poste reste présent dans la programmation culturelle parisienne avec des expositions et des ateliers proposés dans divers lieux.
L’Adresse Musée de La Poste
34, boulevard de Vaugirard
75015 Paris
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Entiers postaux
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Sites Internet
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Sites commerciaux
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